Pierre Laurent (homme politique)

Pierre Laurent, né le à Paris, est un journaliste et homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Pierre Laurent et Laurent.

Pierre Laurent

Pierre Laurent en 2013.
Fonctions
Vice-président du Sénat
En fonction depuis le
(11 mois et 11 jours)
Élection
Président Gérard Larcher
Sénateur français
En fonction depuis le
(8 ans, 11 mois et 28 jours)
Réélection 24 septembre 2017
Circonscription Paris
Groupe politique CRC (2012-2017)
CRCE (depuis 2017)
Prédécesseur Nicole Borvo Cohen-Seat
Secrétaire national du Parti
communiste français

(8 ans, 5 mois et 5 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Marie-George Buffet
Successeur Fabien Roussel
Président du Parti de la gauche européenne

(6 ans et 12 jours)
Prédécesseur Lothar Bisky
Successeur Gregor Gysi
Conseiller régional d'Île-de-France

(5 ans, 8 mois et 27 jours)
Élection 21 mars 2010
Président Jean-Paul Huchon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique PCF
Père Paul Laurent
Diplômé de Université Paris 1
Profession Journaliste
Site web pierrelaurent.org

Ancien directeur de la rédaction de L'Humanité, il est secrétaire national du Parti communiste français entre 2010 et 2018, président du Parti de la gauche européenne de 2010 à 2016. Il devient sénateur de Paris en 2012 et vice-président du Sénat en 2020.

Biographie

Origines

Pierre Laurent est le fils de Paul Laurent, député de Paris et numéro deux du PCF, à l'époque de Georges Marchais[1].

Carrière professionnelle

Titulaire d'une maîtrise de sciences économiques obtenue à l'Université Paris 1[2], il commence sa carrière comme journaliste à L'Humanité, sans avoir fait d'école de journalisme. Il devient le rédacteur en chef du quotidien en 1999, à l'âge de 42 ans, puis directeur de la rédaction en , un an avant que le quotidien n'ouvre son capital à des investisseurs privés, parmi lesquels le Groupe Lagardère et TF1[3],[4]. Il entre en 2000, au 30e congrès, au Conseil national du PCF.

Parcours politique

Pierre Laurent milite dès l'âge de quinze ans au sein du Mouvement jeunes communistes de France[1].

Il milite à l'Union des étudiants communistes (UEC), dont il devient le secrétaire national en 1982. Il est membre de l'organisation jusqu'en 1985.

En 2009, il est le principal rédacteur du texte adopté par le 33e congrès du PCF, dont il fait l'introduction générale[5],[6]. Il est nommé « coordinateur national » (numéro 2 du parti), chargé d'animer la direction collégiale du PCF. Il quitte alors ses fonctions à la direction de L'Humanité[7]. Bien que le quotidien connaisse depuis des années des difficultés financières, Pierre Laurent a bénéficié de plus de 550 000  de salaire en huit ans[8].

Il conduit la liste « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » (Front de gauche, Alternative citoyenne, Alternatifs) en Île-de-France lors des élections régionales de 2010[9],[10]. Cette liste arrive en cinquième position du premier tour, avec 6,55 % des suffrages exprimés.

Pierre Laurent succède à Marie-George Buffet comme secrétaire national du PCF en [11].

En , il défend avec Francis Wurtz l'idée d'une initiative européenne consistant à collecter un million de signatures pour la création d'un « Fonds de développement humain » à l'échelon européen devant le 3e congrès du Parti de la gauche européenne (PGE). À l'issue de ce congrès, il est élu président du PGE[12]. Il exerce la présidence jusqu'en 2016, année où il devient vice-président du PGE[13],[14].

Le , il devient sénateur à la suite de la démission de Nicole Borvo Cohen-Seat[15]. Il siège au sein du groupe communiste, républicain, citoyen et des sénateurs du Parti de gauche et de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication.

Il est réélu avec 100 % des voix au poste de secrétaire national du Parti communiste français (PCF) le . Pour la première fois depuis longtemps, aucune autre liste ne s'était présentée contre celle du secrétaire national sortant[16].

En , il est désigné par le PCF pour être sa tête de liste aux élections régionales en Île-de-France, ce qui ne fait pas consensus parmi les partenaires du Front de gauche, dont Clémentine Autain pour Ensemble ![17],[18]. La liste d'union qu'il conduit, avec Clémentine Autain, tête de liste pour la Seine-Saint-Denis et Éric Coquerel (Parti de gauche) pour Paris[19], obtient 6,63 % des voix à l'issue du premier tour, et fusionne avec celles de Claude Bartolone (PS) et Emmanuelle Cosse (EELV) au second : ils sont cependant battus par la liste Les Républicains-UDI-MoDem de Valérie Pécresse.

S'exprimant en au sujet de la crise migratoire en Europe, Pierre Laurent critique les propos de Manuel Valls voulant limiter le nombre d'entrées et prône « une politique d'accueil d'une autre ampleur »[20]. Seul candidat à sa succession, il est réélu à la tête du PCF le avec 81 % des voix[21].

En vue de l’élection présidentielle de 2017, il se déclare favorable à une primaire à gauche[22],[23]. En 2016, il déclare souhaiter que le PCF soutienne la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle[24]. Lors du second tour de l'élection présidentielle, qui oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron, il appelle à voter pour le candidat En marche[25].

Pierre Laurent lors du XXXVIIIe congrès du PCF (2018).

Pour les élections sénatoriales de 2017 à Paris, il conduit la liste communiste « Paris en commun ». Celle-ci obtient 9,3 % des voix, ce qui lui permet d’être élu sénateur[26].

Alors que Pierre Laurent projette en , avec d'autres élus, dont Patrick Le Hyaric et Clémentine Autain, de se rendre en Palestine, les autorités israéliennes lui interdisent l'entrée sur le territoire d'Israël[27].

En , un vote des militants plaçant en tête le texte d'orientation présenté par les députés André Chassaigne et Fabien Roussel fragilise sa situation au sein du PCF. Son soutien à Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2017 lui est notamment reproché[28]. Dans l'histoire du parti, la mise en minorité de la direction ne s'était jamais produite[29]. Lors du XXXVIIIe congrès du PCF, le mois suivant, Fabien Roussel lui succède au secrétariat national[30]. Celui-ci propose alors que Pierre Laurent devienne président du conseil national, le parlement du parti[1],[31].

Lors du renouvellement du bureau du Sénat, Pierre Laurent est nommé vice-président de cette assemblée le [32],[33].

Ouvrages

Notes et références

  1. Rachid Laïreche, « Pierre Laurent, la fin du serein », sur Libération, (consulté le ).
  2. « Fiche de M. Pierre Laurent (extrait) », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  3. "Pour ses 112 ans, «L'Humanité» a besoin d'argent", par Frantz Durupt, dans Libération du 18 avril 2016
  4. "TF1 et Lagardère au secours de L'Huma", dans L'Obs du 16 mai 2001
  5. Sylvia Zappi, « Guerre de clans pour la succession de Marie-George Buffet au PCF », dans Le Monde (ISSN 0395-2037), 7 octobre 2008 [lire en ligne]
  6. Sébastien Crépel, « PCF : cinq idées à renforcer dans la base commune », dans L'Humanité (ISSN 0242-6870), 12 décembre 2008 [lire en ligne]
  7. Dany Stive, « Pierre Laurent quitte l'Humanité », dans L'Humanité (ISSN 0242-6870), 22 décembre 2008 [lire en ligne]
  8. Benjamin Dormann, Ils ont acheté la presse : Pour comprendre enfin pourquoi elle se tait, étouffe ou encense, 3e édition revue et augmentée, 2017
  9. Philomène Bouillon, « Le Front de gauche se pose comme “la” vraie gauche pour les régionales », dépêche AFP, 10 janvier 2010 [lire en ligne]
  10. Humanité.fr, 16 février 2010
  11. « 35e Congrès : un nouvel élan ! », sur le site du Parti communiste français.
  12. AFP, « Le Français Pierre Laurent élu à la tête du Parti de la gauche européenne », 5 décembre 2010 [lire en ligne]
  13. Bruno Odent, « Gregor Gysi : «  Il faut que nous parvenions à rassembler davantage » », sur humanite.fr,
  14. (en) « Gregor Gysi elected new President of the Party of the European Left », sur european-left.org,
  15. Pierre Laurent au Sénat le 20 septembre, Le Figaro, 5 septembre 2012.
  16. Article sur la fin du 36e congrès du PCF, lepoint.fr, consulté le 10 février 2013.
  17. Raphaëlle Besse-Desmoulières, « Régionales : la candidature de Pierre Laurent sème la discorde », lemonde.fr, (consulté le )
  18. Rachid Laïreche, « Clémentine Autain : «La fin du Front de gauche serait suicidaire» », liberation.fr, (consulté le ).
  19. Julia Hamlaoui, « Front de gauche. L’humain au cœur du projet francilien », sur humanite.fr, (consulté le ).
  20. Accueil des réfugiés : Alexis Tsipras et Pierre Laurent haussent le ton, lefigaro.fr, 11 mars 2016
  21. « Pierre Laurent, réélu à la tête du PCF, demande aux socialistes d’exclure Hollande », 20minutes.fr, 5 juin 2016.
  22. « 4 Vérités : "Il faut un nouveau projet de gauche", martèle Pierre Laurent », sur francetvinfo.fr,
  23. Aurélien Soucheyre, « Primaires des gauches. Le PCF pour un débat et un socle commun avant tout candidat », sur humanite.fr,
  24. « Présidentielle 2017 : Pierre Laurent préfère toujours Jean-Luc Mélenchon », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  25. « Présidentielle: Pierre Laurent (PC) appelle à voter Emmanuel Macron », lefigaro.fr, 23 avril 2017.
  26. Résultats des élections sénatoriales 2017 (Paris), site du ministère de l'Intérieur
  27. « Des élus français interdits d’entrée en Israël », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
  28. Rachid Laïreche, « Au PCF, Pierre Laurent vers la sortie », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  29. Sophie de Ravinel, « Choc historique au PCF : la direction du parti mise en minorité », sur lefigaro.fr,
  30. « Les communistes changent de tête », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  31. « Congrès du pcf. Les communistes ouvrent une nouvelle page », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
  32. François Vignal, « Qui sont les nouveaux membres du bureau du Sénat ? », sur publicsenat.fr, .
  33. Florent Le Du, « Pierre Laurent, nouveau vice-président », sur humanite.fr, .

Liens externes

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