Pierre Idrac

Pierre Idrac, né le à Paris 9e et mort le , est un météorologue et physicien français. Polytechnicien, chef de travaux à l'école des Mines, docteur ès sciences, physicien de renom, il accompagna Charcot dans ses campagnes comme météorologue. Avec Robert Bureau, il est considéré comme l'un des pères du radiosondage[1] et pour avoir généralisé l'utilisation des ballons-sondes.

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Pierre Idrac
Naissance
Paris ( France)
Décès
Paris ( France)
Nationalité Français
Domaines Physique, astronomie, météorologie, océanographie
Institutions ONM
Diplôme Doctorat
Renommé pour L'un des pères du radiosondage

Biographie

Tombe de la famille Ballu au cimetière du Père-Lachaise.

Pierre Idrac est le fils du sculpteur Jean-Antoine-Marie Idrac (1849-1884) et de Cécile Ballu (1860-1922), et le neveu de l'architecte Albert Ballu[2].

Études

Idrac se consacre d'abord à l'astronomie et entre à l'Observatoire de Paris (Meudon) comme astronome libre et étudie dès sa licence acquise à la topographie de la planète Mars. Il contribua en 1909 aux travaux de l'astronome Eugène Antoniadi sur l'inexistence de canaux martiens. Il s'oriente ensuite vers l'astrophysique avec la spectroscopie et la photographie des comètes et étoiles nouvelles et en fait son sujet de thèse de doctorat en 1921 : la composition chimique des nébuleuses gazeuses[3].

Dès 1911 , il se tourne vers la physique et étudie les irrégularités observées du magnétisme terrestre. À l'occasion d'une traversée de l'Atlantique, pour un Congrès d'astronomie, son attention fut attirée par le vol des mouettes à l'arrière du navire et en 1912, alors qu'il est chef des travaux à l'école des mines, il entreprend l'étude du vol de des oiseaux. Pour ce faire, il utilise des petits ballons pour étudier les remous à l'arrière des navires, du Nord de la Norvège au Spitzberg, à la même époque que meurt Léon Teisserenc de Bort pionnier du sondage atmosphérique.

Première Guerre mondiale

En 1914, alors chef de travaux de physique à l'École Polytechnique, il est mobilisé pour la Première Guerre mondiale comme lieutenant d'artillerie, puis commandant d'une compagnie d'aérostiers[3]. En 1917, il est attaché au Service météorologique militaire créé l'année précédente par Philippe Schereschewsky, puis à la Direction des Inventions, des Etudes et des Expériences techniques dirigé par Edmond Rothé. Il se consacre à ce poste aux mesures aérologiques pour les corrections des tirs d'artillerie[3].

Rothé avait imaginé de mesurer le vent en altitude en utilisant de petits ballons captifs emportant un anémomètre à palettes alimenté par des piles et transmettant en continu ses indications au sol par deux fils électriques. Mais la masse de l'ensemble rendait la charge trop grande pour le ballon. Pour pallier cet inconvénient, Idrac s'orienta vers la transmission des indications fondée sur des oscillations électriques : le câble métallique de traction du ballon servirait en même temps de support à la transmission. Les démonstrations pour le commandement militaire furent effectués le , à Suippes et à Souain dans la Marne[3]. Par la suite, d'autres instruments furent essayés pour la direction du vent, la pression, température, etc. par Idrac ou d'autres expérimentateurs.

Le principe de la radiosonde venait d'être posé et dès cette époque Pierre Idrac songa, selon Rothé, aux sondages à très haute altitude mais il faudra attendre la fin de la guerre pour les voir se réaliser. En , à la demande de la Commission supérieure d'artillerie, Idrac et Rothé engagèrent une étude sur l'utilisation du cerf-volant pour la mesure du vent. Pierre Idrac reprit ainsi les recherches commencées 20 ans plus tôt par Teisserenc de Bort sur un « cerf-volant anémomètre » permettant de mesurer la vitesse du vent par la traction et l'inclinaison du câble. Ilen poursuivit la mise au point et le , il rédigeait un rapport présenté à la sous-commission d'aérologie de la commission d'artillerie : l'emploi du cerf-volant en soie ultra léger fut adopté et quelques exemplaires mis à l'essai[3].

Après-guerre

De 1919 à 1926, il reprit les études du vol des oiseaux marins qui le conduisirent dans la colonie française d'Afrique de l'Ouest, puis dans les régions polaires australes, et enfin, avec le commandant Charcot jusqu'aux îles Hébrides, Féroé, Jan Mayen et à l'Islande pour étudier le vol des pétrels et du fou de Bassan. Ces observation l'amenèrent à établir l'hypothèse d'une composante ascendante de l'air produite soit par la rencontre du vent avec les falaises côtières ou à l'arrière de navires en marche (ascendance dynamique) , soit, comme dans certaines par l'action du sol surchauffé sur les couches d'air supérieures (ascendance thermique)[3].

Il reproduisit en laboratoire les effets convectifs de ces ascendances thermiques et fournit l'explication des nuages en bandes parallèles et équidistantes du type rotor, en opposition à la théorie d'Hermann von Helmholtz[3]. Il mène son étude à l'aide d'anémomètres du type Pitot-Venturi associés à des manomètres enregistreurs, de girouettes à transmission électrique, de banderoles spéciales observées avec un viseur, d'un thermomètre de sa conception et d'un viseur enregistreur pour l'étude de la houle. Il semble que ce soit là le premier pas vers la mise en évidence des liaisons océan-atmosphère et qui furent reprises 10 ans plus tard par l’École norvégienne de Jacob Bjerknes[3].

Par la suite, il coopéra dans le sud Algérien avec le Commandant R. Lepetit, inventeur d'un théodolite enregistreur à des observations sur les ascendances thermiques. L'Office National des Recherches et Inventions soutenait l'action d'Idrac qui trouva alors les principes sur lesquels est basé le vol thermique des oiseaux et chercha à résoudre le problème du vol-à-voile de l'albatros qui servirent plus tard au planeur réussi pour la première fois en par Johanes Nehring[3].

En 1925, il est nommé Chef de l'Observatoire de Trappes, par le Général Delcambre, directeur de l'Office national de météorologie (aujourd'hui Météo-France)[3]. Au début de 1927, pour étendre ses recherches sur l'électricité atmosphérique, Idrac demanda à Robert Bureau, alors chef du Service des transmissions de l'ONM s'il était possible de réaliser un enregistreur de parasites atmosphériques qu'il considérait comme le prolongement de l'électricité atmosphérique. Cet échange de vues les conduisit à remettre à plus tard une telle expérience car l'étude de la répartition moyenne des atmosphériques et celle de leur simultanéité entre le sol et l'altitude étaient irréalisables par ballon-sonde mais ceci débuta leur collaboration sur le radiosondage. Le , pour la première fois, on recevait simultanément en plusieurs points, en France, les signaux sur ondes courtes émis dans la stratosphère par le ballon-sonde lancé depuis l'Observatoire aérodynamique de Trappes. Cette expérience visait à vérifier la possibilité de recevoir avec régularité une émission très faible quelle que soit l'altitude et sans incidence de réflexion de la tropopause et, d'autre part, pour appliquer la radio aux sondages météorologiques[3].

De 1931 à 1934, il améliore son instrumentation destinée à l'étude des températures et des composantes verticales et horizontales des courants sous-marins à l'institut océanographique de Monaco, dans les eaux du golfe de Villefranche, dans les laboratoires maritimes de Concarneau et de Saint-Servan ainsi qu'au voisinage d'Algésiras.

En , Pierre Idrac est nommé professeur à la chaire d'Océanographie physique à l'Institut océanographique. Il est mort le , à l'âge de 50 ans, des suites d'une gangrène contractée lors d'une campagne scientifique au Pôle Sud. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (74e division).

Notes et références

  1. Dynamique de l'atmosphère et de l'océan, Philippe Bourgeault,Robert Sadourny, 2001, p 6. (ISBN 2730208259)
  2. « Acte de naissance de Pierre Idrac », Archives de Paris en ligne, p. 24/31.
  3. Jean Labrousse, « Pierre Idrac et Robert Bureau, les pères du radiosondage », Arc en ciel, Association des anciens de la météorologie nationale (Météo-France), (lire en ligne [PDF], consulté le ).
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