Pierre Guillaume (militaire)

Pierre Guillaume, né le à Saint-Servan-sur-Mer (aujourd'hui Saint-Malo) et mort le à Paris, connu également sous les noms de « commandant Guillaume » et « Crabe-Tambour »[1], est un officier de la marine française. Il a participé au putsch d'Alger et fut membre de l'OAS.

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Biographie

Fils de Maurice Guillaume, directeur de journaux et saint-cyrien, futur général de brigade de réserve, Pierre Guillaume entre à l'École navale en 1945. Lors de la guerre d'Indochine, il est officier de marine dans une division navale d'assaut, les célèbres Dinassaut. Après les accords de Genève, en 1954, il termine la guerre avec le grade de lieutenant de vaisseau. Désobéissant au haut commandement, il sauve alors, en embarquant sur les bâtiments sous ses ordres, 1 600 Vietnamiens catholiques voulant fuir le communisme (chiffres avancés par les survivants eux-mêmes). Puis il tente de rejoindre la France seul à bord d'une jonque, le Manohara (jonque ou plutôt ketch à bouchains vifs de 8 mètres de long) mais s'échoue finalement sur les côtes somaliennes, le . Il est alors recueilli par une tribu locale, assez fascinée par ce prisonnier aux cheveux roux, au point qu'il ne sait pas très bien s'ils le considèrent comme un prisonnier ou comme un dieu.

Fin 1956, il rentre à Paris. En , il apprend que son frère Jean-Marie, 29 ans, officier parachutiste, est tombé à la tête de son commando en Algérie[2],[3]. Il demande immédiatement et obtient d'être muté dans l'armée de terre, afin de lui succéder à la tête du commando. Promesse ayant été faite que ce commando porterait le nom du premier de ses membres qui serait tué au combat, le commando prend alors le nom de Guillaume. Pierre Guillaume le commande du au .

Pendant le putsch d'Alger, il est adjoint marine du général Challe, l'un des quatre organisateurs ; à l'issue du putsch, il est condamné à quatre ans de prison avec sursis. Il s'engage alors dans la clandestinité, aux côtés de l’OAS avec les généraux Salan et Jouhaud. Arrêté en mai 1962, Pierre Guillaume est condamné à huit ans de détention et emprisonné, pendant quatre ans, à la prison de Tulle avec les généraux Salan et Jouhaud, les colonels de Sèze et de La Chapelle, les commandants Camelin, Robin et Denoix de Saint Marc.

Il préside la Guilde européenne du raid - une association se consacrant à l'aventure - à sa fondation en 1967[4].

Il travaille ensuite comme conseiller à la sécurité maritime en Arabie saoudite et participe à des opérations de Bob Denard aux Comores. Avec plusieurs anciens militaires, il s'engage également dans la défense du peuple karen en Birmanie.

Il vivait à bord de son voilier, l'Agathe, dans le port de Saint-Malo.

Pierre Guillaume anima un Libre Journal hebdomadaire d'une heure et demie sur Radio Courtoisie, quasiment jusqu'à son décès.

Dans ses mémoires, intitulés Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon Honneur à moi, il donne des détails sur l’engagement des officiers de marine pour l’Algérie française et raconte ses tentatives d’évasion[5].

Il est inhumé à Rueil-Malmaison[6].

Divers

Le roman Le Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer, et le film de même nom que Schœndœrffer en tira, sont inspirés de la vie de Pierre Guillaume[5].

Annexes

Références

  1. Ce surnom fut inventé par Pierre Schoendoerffer. Celui-ci l'utilise pour désigner son personnage dans son roman et son film homonymes qui racontent la vie de Pierre Guillaume de façon romancée - cf. Le Crabe-Tambour (film).
  2. GUILLAUME Jean Marie Hubert Bernard, sur memorialgenweb.org
  3. Lieutenant Jean-Marie GUILLAUME, sur tenes.info
  4. « Comité d'honneur - La Guilde Européenne du Raid », sur La Guilde Européenne du Raid (consulté le ).
  5. Boureille RHA.
  6. Souvenir français des Hauts-de-Seine, « Pierre Guillaume, dit le Crabe-Tambour »,

Bibliographie

  • Pierre Guillaume et Elisabeth Escalle, Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon honneur à moi : Mémoires, Paris, Plon, , 393 p. (ISBN 978-2259204422)
  • Patrick Boureille, « Pierre Guillaume, Mon âme à Dieu. Mon corps à la Patrie. Mon honneur à moi. Mémoires », Revue historique des armées, no 250, (lire en ligne)
  • Georges Fleury, On l'appelait le Crabe-Tambour : Le destin du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, Paris, Perrin, , 332 p. (ISBN 978-2262023416)

Liens externes

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