Pierick Houdy

Pierick Houdy, de son vrai prénom Pierre-Marie[1],[2], est un compositeur, organiste, pianiste, maître de chapelle et pédagogue franco-canadien, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le et mort le au Palais (Morbihan)[3],[4].

Biographie

Pierick Houdy commence ses études musicales en 1935 au Conservatoire de Rennes[1]. Ses premières compositions datent de la même année. En 1937, il les joue en public à l'Opéra de Rennes et quatre d'entre elles sont publiées chez Henry Lemoine sous le titre À mes petits amis[1]. Il travaille le piano avec Marguerite Long[1] puis est admis au Conservatoire de Paris en 1939 où il est l'élève de Noël Gallon, Nadia Boulanger, Simone Plé-Caussade, Maurice Duruflé, Olivier Messiaen et surtout de Darius Milhaud[1],[5]. En dehors du Conservatoire, il étudie le piano avec Lazare-Lévy[1]. Après avoir obtenu un deuxième second Grand Prix de Rome en 1953[1],[5], il décroche en 1954 un premier prix de composition du Conservatoire[1], le Grand Prix de la Ville de Paris[5] ainsi que le Prix Emmanuel Chabrier[1],[6].

Il a été directeur du conservatoire de Tours (1955-1960), professeur à la Schola cantorum (1963-1964), maître de chapelle de l'église Saint-Séverin de Paris (1965-1969) et chef de chœur de la Maîtrise d'enfants de Radio France (1966-1969). À partir de 1970, il enseigne la composition au Québec, à l'Université Laval d'abord (1970-1971) puis au Conservatoire de musique de Québec (1971-1992), où il est nommé professeur de composition et d'écriture[3],[7]. Rentré en France en 1992, il a enfin enseigné l'écriture musicale à Brest et à Quimper.

L'œuvre de Pierick Houdy est abondant (cf. son catalogue). Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer la Sonate pour harpe (1954) et la Messe québécoise pour voix mixtes, violon, contrebasse et cuillers (1973). L'enregistrement de cette messe (London LOS-26604) lui vaut en 1979 le Grand Prix de la musique-Canada, catégorie chorale, décerné par le Conseil canadien de la musique[3],[8]. Houdy a écrit beaucoup de musique liturgique, souvent sur des textes de Maurice Cocagnac, et il est également l'auteur de musiques de scène, dont L'impromptu du Palais-Royal pour Jean Cocteau, ainsi que de musiques de films, dont Nick Carter va tout casser (1964).

Vie personnelle

Il épouse en 1954 (Marie Geneviève) Ghislaine de Winter (Paris, 9 mai 1934−Le Palais, 7 décembre 2016[9]), alors élève de harpe au Conservatoire de Paris dans la classe de Pierre Jamet (premier prix en 1955)[1],[5]. C'est pour elle qu'il écrit la Sonate pour harpe, qui est depuis « jouée dans le monde entier et imposée dans de nombreux concours internationaux »[1]. Ils ont quatre filles[10]. Tous deux obtiennent la naturalisation canadienne en 1976[5].

Citation

« La musique, chacun le sait, n'exprime qu'elle-même, au-delà de la raison, de la psychologie, de l'image. Elle est une construction de la pensée, sans lien avec la nature, et n'a pour but que d'exprimer ce qui serait incommunicable par une autre forme d'expression. Elle est, comme tous les arts, signification sensible d'une énergie qui transcende le langage pour atteindre le logos. Elle s'adresse donc à la sensibilité sans passer nécessairement par la voie de l'intelligence rationnelle...[11] »

Œuvres

Notes et références

  1. Pierick Houdy, Quelles clefs pour mes notes ?, Château-Gontier, Éditions Aedam musicae, coll. « Collection Musiques - XXe siècle », , 260 p. (ISBN 9782919046027)
  2. « Mes parents m'appelèrent Pierick. Mais l'état civil, plus pointilleux que l'église où je fus baptisé, refusa ce prénom et n'accepta que Pierre-Marie. » (Pierick Houdy, Quelles clefs pour mes notes ?, page 19)
  3. Irène Brisson, « Houdy, Pierick », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le )
  4. « HOUDY Pierre Marie », sur matchID (consulté le )
  5. Irène Brisson, « Houdy, Pierick », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le )
  6. Ce prix fut décerné par la société amicale de musiciens Gloxinia, composée entre autres de Darius Milhaud, Henri Dutilleux, Georges Auric et Francis Poulenc. Houdy s'était présenté pour la septième et dernière fois au concours du Prix de Rome en 1954, mais n'avait obtenu aucun prix, à la consternation de plusieurs qui le jugeaient digne d'un premier prix. Le Prix Emmanuel Chabrier était destiné à « réparer l'invraisemblable erreur commise ... par les crocodiles de l'institut (Claude Rostand). » (Pierick Houdy, Quelles clefs pour mes notes ?, page 72)
  7. « Pierick HOUDY (1929-2021) », sur Musica et memoria (consulté le )
  8. « La "Messe québécoise" de Pierick Houdy mérite un grand prix du "Disque Canada" », Le soleil, , cahier D, page 7 (lire en ligne)
  9. « DE WINTER Ghislaine Marie Genevieve », sur matchID (consulté le )
  10. « Pierre-Marie Houdy (dit Pierick) 1929 – 2021 », sur Église catholique en Ille-et-Villaine (consulté le )
  11. Pierick Houdy, « Site Pierick Houdy »

Liens externes

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