Philips Records

Philips Records, communément appelé simplement Philips, est un label discographique multinational créé en 1950 par Philips Phonografische Industrie N.V. (PPI), une filiale du groupe électronique néerlandais Philips[1].

Philips Records
Fondation 1950
Fondateur Philips Phonografische Industrie N.V., filiale de Philips
Statut Inactif
Maison de disques Universal Music Group
(depuis 1999)
Genre Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musiques du Monde, Musique classique
Pays d'origine Pays-Bas

En 1962, PPI s'associe à la maison de disques Deutsche Grammophon GmbH, une division du groupe allemand Siemens, pour fonder une coentreprise sous le nom de "Grammophon-Philips Group" (GPG). Cette association conduira à la création de PolyGram en 1972. À partir de 1962, le label Philips est géré au niveau mondial par GPG, puis par PolyGram[2],[3].

À la fin des années 1980, PolyGram devient une filiale à part entière du groupe Philips après le retrait de Siemens[3]. En 1998, le groupe Philips décide de se désengager du secteur de l'industrie musicale et cède PolyGram au groupe canadien Seagram, propriétaire d'Universal Music Group (UMG)[4]. Le label Philips est repris par UMG en 1999 sous un accord de licence[5].


Histoire

Philips Phonografische Industrie (PPI)

Un album Philips des années 1950[6].

En 1950, le groupe Philips réunit toutes ses activités discographiques au sein d'une nouvelle filiale baptisée "Philips Phonografische Industrie" (PPI) dont le siége est à Baarn aux Pays-Bas[2]. PPI utilise le nom et le logo blason de Philips comme label pour les disques qu'elle produit. Les premiers albums publiés par PPI sous le label Philips sont des disques de musique classique. Paraissent ensuite des albums de musique de variétés enregistrés par des artistes de différentes nationalités.

En 1951, PPI signe un accord de distribution réciproque avec Columbia Records qui voit PPI commercialiser les disques Columbia sous étiquette Philips en Europe et Columbia distribuer les disques Philips sous le label Epic aux États-Unis[7]. Cet accord prendra fin dix ans plus tard avec la création par Columbia d'une division internationale sous le nom de CBS Records International[8].

Le groupe Philips veut faire de PPI le leader européen du disque[9] et se lance dans une politique d'acquisition d'autres maisons de disques à travers le monde. L'un des plus importants rachats est celui de Mercury Records en 1962, qui permet à PPI de s'implanter aux États-Unis[10]. Les autres acquisitions incluent la Société Phonographique Française Polydor S.A en France en 1951[11] et la Companhia Brasileira De Discos au Brésil en 1958[12].

En plus des États-Unis, de la France et du Brésil, PPI crée des filiales au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Argentine et au Japon.

PolyGram

Le logo de PolyGram.
Un disque Philips des années 1970[13].

En 1962, PPI et la société allemande Deutsche Grammophon, filiale de Siemens, s'associent et créent une coentreprise sous le nom de "Grammophon-Philips Group" (GPG) regroupant toutes leurs activités musicales. GPG est rebaptisée PolyGram en 1972 après une réorganisation de la coentreprise qui conduit à la fusion entre PPI et Deutsche Grammophon[3]. La nouvelle entité est détenue à parts égales par le groupe Philips et par Siemems. PolyGram comprend deux divisions ː Polydor International GmbH, qui est responsable des labels Deutsche Grammophon et Polydor, et Phonogram International B.V, qui est responsable des labels Philips, Mercury, Fontana et Vertigo[14],[15].

Au début des années 1980, à la suite de difficultés financières, une rationalisation des différents labels est mise en œuvre par PolyGram pour réduire les coûts de fonctionnement. Une des initiatives prises est de recentrer à travers le monde le label Philips sur la musique classique, à l'exception des pays où le label détient une notoriété importante dans la musique pop locale comme la France et le Japon.

Au vu des problèmes financiers rencontrés par PolyGram, Siemens cherche à quitter l'entreprise. Entre 1985 et 1987, le groupe Philips rachètent les parts de Siemens dans PolyGram, devenant l'actionnaire majoritaire[9].

Philips Classics Productions

À la suite de la décision de PolyGram de focaliser le label Philips sur la musique classique, la division Philips Classics Productions est créée, qui a la responsabilité des albums de musique classique publiés sous les labels Philips, Decca, et Mercury[16]. À cette occasion, un nouveau label, Philips Classics (en), voit le jour. En 1983, PolyGram débute la commercialisation des premiers albums Philips Classics au format CD.

Quelques-uns des artistes phares de Philips Classics ː

En 1997, PolyGram réunit le label Philips Classics avec trois autres de ses labels de musique classique - Point Classics, Gimell et Imaginery Road - au sein d'une nouvelle division appelée Philips Music Group[17].

Universal Music Group

Le logo d'UMG.

En 1998, la direction du groupe Philips prend la décision de désengager l'entreprise du secteur de l'industrie musicale et cède PolyGram à Seagram, propriétaire de la maison de disques Universal Music Group (UMG). PolyGram fusionne avec UMG l'année suivante[3]. Un contrat de licence de la marque Philips est signé entre le groupe Philips et Universal Music pour une durée de dix ans[5].

À la suite de cette fusion, la division Philips Music Group est intégrée dans Decca Music Group Limited. Les bureaux et les studios d'enregistrement et de mastering de Philips Music Group, situés aux Pays-Bas, sont fermés et transférés au siège de Decca à Londres[18].

Le label Philips depuis 2008

Le label Decca.

UMG cesse l'exploitation commerciale du label discographique Philips en 2008 lorsque le contrat de licence de la marque Philips arrive à son terme. Dès lors, les albums de musique classique originellement publiés sous le label Philips sont réédités sous le label Decca[19]. Pour les autres genres musicaux, les albums sont généralement réédités sous le label Mercury.

Cependant, de manière sporadique, le label Philips est encore employé par Universal Music pour des rééditions intégrales ou commémoratives, ou des rééditions d'albums vinyles. Par exemple, en 2012, Decca a sorti un coffret sous le label Philips regroupant 55 des principaux albums de musique classique publiés par Philips, avec leur pochette originale (au format CD)[20]. En 2016, la division Verve d'UMG réédite en vinyle les albums de Nina Simone parus aux États-Unis dans les années 1960 sous le label Philips avec des pochettes et des étiquettes de disque quasi identiques aux éditions originales[21].

En 2012, le label indépendant britannique Universal Sound, division de Soul Jazz Records, réédite des albums Philips d'artistes brésiliens en conservant les pochettes d'albums originales avec la marque Philips[22].

En 2019, à l'occasion du Record Store Day en Espagne, l'album La leyenda del tiempo du chanteur Camarón de la Isla, publié par Philips en 1979, est réédité à l'identique sous étiquette Philips[23].

Artistes internationaux de Philips Records

Parmi les artistes internationaux qui ont enregistré pour le label Philips, on peut mentionner (source : Discogs) :

Musique classique

Le violoncelliste Pablo Casals.

Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musiques du Monde

La chanteuse britannique Dusty Springfield.

Philips Records en France

Les disques publiés sous le label Philips en France ont été commercialisés du début des années 1950 jusqu'au milieu des années 2000. Ils se caractérisent par un large éventail de genres: Chanson française, Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musique de film, Musiques du monde, Musique classique, et Humoristes. Parmi les artistes phares de Philips en France figurent Georges Brassens, Barbara, Serge Gainsbourg, Nana Mouskouri et Johnny Hallyday.

Société Phonographique Philips

Juliette Gréco a enregistré en 1951 le premier disque pour Philips en France[24].

La Société Phonographique Philips a été fondée en 1951 après le rachat par PPI de la Société Phonographique Française Polydor S.A.[11]. La première artiste à signer et à enregistrer pour la Société Phonographique Philips est Juliette Gréco[24],[25]. Outre le lancement de son label éponyme, la maison de disques Philips continue de gérer le label Polydor en France. Au début de 1956, Siemens, propriétaire du label Polydor, ouvre une nouvelle filiale discographique à Paris sous le nom de Polydor S.A. afin de reprendre la gestion de son label. Philips conserve le catalogue français des disques Polydor déjà publiés ainsi que les contrats avec les artistes produits par Polydor en France jusqu'à la fin de 1955, parmi lesquels figurent Georges Brassens, Les Frères Jacques et Félix Leclerc[26].

Jacques Canetti, directeur artistique de Philips en France entre 1951 et 1961.

Sous l'impulsion de Jacques Canetti, son directeur artistique, la Société Phonographique Philips devient une force majeure de la chanson française. Elle ajoute à son catalogue des nouveaux talents tels que Guy Béart, Jacques Brel, Philippe Clay, Serge Gainsbourg, Mouloudji, Claude Nougaro et Anne Sylvestre. La maison de disques Philips est également connue en France pour la publication d'albums de musique classique, dans ses collections intitulées Classiques Pour Tous[27] et Trésors Classiques[28], et d'albums livres-disques pour les enfants[29].

Jusqu'en 1961, la Société Phonographique Philips publie en France des enregistrements de Columbia sous étiquette Philips. Parmi les artistes américains de Columbia présents sur son catalogue, on peut citer Miles Davis[30], Doris Day[31] et Erroll Garner[32].

En 1956, la Société Phonographique Philips lance un nouveau label, Fontana, pour développer la chanson de variétés[33]. Jacques Canetti confie la direction artistique de Fontana à son adjoint Boris Vian. Parmi les premiers artistes à enregistrer pour le nouveau label, on trouve Henri Salvador[34],[35] et Francis Lemarque[36] . En 1958, PPI décide d'introduire progressivement le label Fontana dans les autres pays où elle est présente[33].

En plus de son label éponyme et de Fontana, la Société Phonographique Philips distribue sur le marché français les labels Mercury Records (à partir de 1962) [10], Island Records (à partir de 1964), United Artists Records (de 1967 à 1969) et Vertigo Records (à partir de 1969).

Phonogram S.A.

Le logo de Phonogram.

À la suite de la création de PolyGram et de sa division Phonogram International B.V en 1972, la Société Phonographique Philips est rebaptisée Phonogram S.A.. Phonogram S.A. continue de gérer en France les labels Philips, Fontana, Mercury, Island et Vertigo. Les autres labels de PolyGram, Polydor et Deutsche Grammophon, sont placés en France sous la responsabilité d'une entité distincte, Polydor S.A..

Mercury France

Le label Mercury.

En 1995, PolyGram décide de faire de Mercury Records son label phare à travers le monde et Phonogram S.A. prend le nom de Mercury France. À partir de 1999, à la suite de la fusion entre PolyGram et Universal Music Group, la division Mercury France est placée sous la responsabilité d'Universal Music France[37].

Le label Philips est exploité commercialement par Universal Music France jusqu'au milieu des années 2000[38].

Par la suite, les albums publiés originellement sous le label Philips par la Société Phonographique Philips et par Phonogram S.A. sont réédités par Universal Music sous le label Mercury, à l'exception des albums de musique classique qui sont republiés sous le label Decca.

Artistes signés par Philips en France

En plus des artistes français déjà mentionnés, parmi les interprètes qui ont enregistré pour le label Philips en France, on peut citer[39],[40] :

Serge Lama en 1974.

Disques Notables de Philips Records

La liste qui suit inclus une sélection de disques parus chez Philips qui ont acquis une notoriété au-delà de leur pays de publication d'origine (cité entre parenthèses) :

Notes et références

  1. (en) « Label Philips », sur Discogs.com (consulté le )
  2. (en) « Philips Phonografische Industrie », sur Discogs.com (consulté le )
  3. (en) « PolyGram », sur Discogs.com (consulté le )
  4. « Polygram chez Seagram: les indépendants s'alarment. Le rachat de la maison de disques par le canadien accentue la concentration dans le secteur. », sur Liberation.fr (consulté le )
  5. (en) « Today - History », sur Philipsrecords.wixsite.com (consulté le )
  6. (en) « Mozart Bass Arias », sur Discogs.com (consulté le )
  7. (en) Nielsen Business Media, Inc., Billboard, Nielsen Business Media, Inc., (ISSN 0006-2510, lire en ligne), p. 16
  8. (en) Nielsen Business Media, Inc., Billboard, Nielsen Business Media, Inc., (ISSN 0006-2510, lire en ligne), p. 3
  9. (en) « Polygram N.V. Business Information, Profile, and History », sur Companies.jrank.org (consulté le )
  10. (en) « Label Mercury », sur Discogs.com (consulté le )
  11. (en) « Société Phonographique Philips », sur Discogs.com (consulté le )
  12. (en) « Companhia Brasileira De Discos », sur Discogs.com (consulté le )
  13. (en) « Kraftwerk – Kraftwerk 2 », sur Discogs.com (consulté le )
  14. (en) « Polydor International GmbH », sur Discogs.com (consulté le )
  15. (en) « Phonogram International B.V », sur Discogs.com (consulté le )
  16. (en) « Philips Classics Productions », sur Discogs.com (consulté le )
  17. (en) « Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World », sur Books.google.fr (consulté le )
  18. (en) « Philips Music Group », sur Discogs.com (consulté le )
  19. (en) « Philips Classics Label », sur Discogs.com (consulté le )
  20. (en) « Philips Original Jackets Collection », sur Discogs.com (consulté le )
  21. (en) « Nina Simone - In Concert », sur Discogs.com (consulté le )
  22. (en) « Elis Regina – Elis Regina in London », sur Discogs.com (consulté le )
  23. (en) « Camarón – La Leyenda Del Tiempo », sur Discogs.com (consulté le )
  24. « JULIETTE GRECO LA MUSE DE SAINT GERMAIN » (consulté le )
  25. (en) « Juliette Greco Avec André Grassi Et Son Orchestre », sur Discogs.com (consulté le )
  26. « Polydor: Les EP série 576.XXX », sur Rateyourmusic.com (consulté le )
  27. (en) « Classiques Pour Tous », sur Discogs.com (consulté le )
  28. (en) « Collection Trésors Classiques », sur Discogs.com (consulté le )
  29. (en) « Livre-Disque Philips », sur Discogs.com (consulté le )
  30. (en) « Miles Davis Et Son Quintette - Miles Davis », sur Discogs.com (consulté le )
  31. (en) « Doris Day - Day By Day », sur Discogs.com (consulté le )
  32. (en) « Erroll Garner – ...Sur Scène », sur Discogs.com (consulté le )
  33. (en) « Fontana Label », sur Discogs.com (consulté le )
  34. (en) « Rock and Roll - N°1 », sur Encyclopedisque.fr (consulté le )
  35. (en) « Salvador – Salvador Plays The Blues », sur Discogs.com (consulté le )
  36. (en) « Francis Lemarque – Le Petit Cordonnier », sur Discogs.com (consulté le )
  37. « PolyGram France se réorganise sous la bannière « Universal Music » », sur LesEchos.fr (consulté le )
  38. (en) « Serge Gainsbourg – Théatre Des Capucines 1963 », sur Discogs.com (consulté le )
  39. (en) « Phonogram S.A. », sur Discogs.com (consulté le )
  40. « Label Philips », sur Encyclopedisque.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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