Patrice Brun (historien)

Patrice Brun, né à Pessac (Gironde) en 1953, est un historien français, spécialiste de la Grèce antique et de l'épigraphie. Ses recherches portent sur l'histoire de la Grèce classique et hellénistique. De 2009 à 2012, il est président de Université Michel de Montaigne Bordeaux 3.

Ne doit pas être confondu avec l'archéologue Patrice Brun.

Biographie

Patrice Brun a fait ses études au Lycée Michel-Montaigne à Bordeaux avant de rejoindre l'université Bordeaux 3 pour y faire des études d'histoire et de philosophie. Il y obtient en 1975 une licence d'histoire[1] suivie une maîtrise portant sur "La guerre et l'économie en Grèce à l'époque classique" (1976)[réf. nécessaire]. En 1977 il devient agrégé d'histoire puis docteur de l'Université Bordeaux 3 en 1981 [2]. Le il soutient son habilitation à diriger des recherches[3].

Entre 1977 et 1991, il a exercé quatorze ans dans l'enseignement secondaire. Nommé dans un collège en Seine-Maritime durant six ans, puis au collège de Cadillac en Gironde, il a été successivement élu Maître de Conférences à l'Université Bordeaux 3 (1991), Professeur des Universités à l'Université du Maine (1996), de Tours (1999) et enfin de Bordeaux 3 (2002). Impliqué dans le syndicalisme universitaire, il a été élu Sup-Recherche UNSA dans de nombreuses instances paritaires au CNESER (1998-2002), au CTPU (2001-2004), au CNU (2003-2007), au Comité National du CNRS (2007-2009). Il a été également président de la Société des Professeurs d'Histoire Ancienne de l'Université (Sophau) de 2007 à 2009. En il est nommé membre senior de l'Institut Universitaire de France à compter du [4].

Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire du monde grec, essentiellement à l'époque classique, ainsi que deux recueils d'inscriptions traduites. Ses travaux historiques sont marqués par une défiance avouée à l'égard du système démocratique athénien dont il est un bon connaisseur. A l'encontre d'une tradition historique universitaire française héritière de Gustave Glotz ou de Paul Cloché et dont Claude Mossé est aujourd'hui le porte-drapeau, il n'est pas sensible au rôle "civilisateur" d'Athènes. Il voue une certaine hostilité aux "grands hommes" de la cité athénienne, Périclès ou Démosthène, ou plutôt à leur image véhiculée par la tradition historiographique antique ou moderne, personnages qu'il considère comme en partie fabriqués par des sources très idéologiques, Thucydide pour le premier, Démosthène lui-même pour le second.[réf. nécessaire]

Il lui est reproché de prendre assez systématiquement le parti inversé du main stream de l'historiographie classique, réhabilitant dans des articles ou des livres "biographiques" des personnages comme Hyperbolos ou Démade et, à l'inverse, critiquant d'autres personnages que la tradition voit comme des hommes positifs, tels Démosthène, Phocion ou Lycurgue. Une telle attitude lui vaut parfois le reproche d'avoir un esprit de contradiction systématique[réf. nécessaire].

Il travaille également beaucoup en Asie Mineure et a publié avec ses collègues bordelais plusieurs inscriptions découvertes lors d'expéditions archéologiques dans le sud-ouest de la Turquie (la Carie antique).


Responsabilités administratives

Le , il est élu Président de l'Université Bordeaux III et le , il devient Vice-Président de l'Université de Bordeaux[5]. Il a marqué son opposition à la loi LRU, dite Loi Pécresse de 2007 et a accompagné le mouvement étudiant et enseignant hostile à la réforme du statut des enseignants-chercheurs et celle relative à la mastérisation en même temps qu'il était élu président de l'université. Il est réputé proche du Parti Socialiste mais n'a jamais exercé la moindre charge élective[6]. Il apporte son soutien à François Hollande au cours de la primaire présidentielle socialiste de 2011[7]. Ses prises de position, notamment à travers ses communiqués, lui attirent des critiques de la part du MET[8] qui lui reproche son manque de neutralité politique. Il a choisi de ne pas se représenter à la fonction de président. en appuyant la candidature de son ancien adjoint Jean-Paul Jourdan. À la suite de l'annulation du scrutin par le Tribunal Administratif puis la Cour Administrative d'Appel, il a été administrateur provisoire de juin à avant que Jean-Paul Jourdan ne soit réélu à la présidence. Il a repris à l'issue de son mandat ses fonctions de professeur d'histoire grecque dans son université d'origine. Il a pris sa retraite le et est devenu professeur émérite.

Il a publié en ses mémoires de président sous le titre "De la renonciation comme acte politique. Chroniques d'une présidence d'université, 2009-2012" aux éditions du Bord de l'Eau (Bordeaux)[9].

Notes et références

Bibliographie

  • Eisphora, syntaxis, stratiotika : recherches sur les finances militaires d'Athènes au IVe siècle av. J.-C., Belles Lettres/Annales littéraires de l'université de Besançon, Besançon, 1983.
  • Les Archipels égéens, Ve – IIe siècles av. J.-C., Paris, Les Belles Lettres, 1995
  • L'orateur Démade. Essai d'histoire et d'historiographie, Bordeaux, Editions Ausonius, 2000
  • Le monde grec à l'époque classique 500-323 a.c, Paris, Armand Colin, 2003
  • Impérialisme et démocratie à Athènes. Inscriptions de l'époque classique, Paris, Armand Colin, 2005
  • La bataille de Marathon, Paris, Larousse, 2009
  • De la renonciation comme acte politique. Chronique d'une présidence d'université, Bordeaux III, 2009-2012, Le Bord de l'eau, 2014
  • Démosthène : rhétorique, pouvoir et corruption, Paris, Armand Colin, , 333 p. (ISBN 978-2-200-60266-6)
  • Hégémonies et Sociétés. Inscriptions grecques de l'époque classique, Bordeaux, Ausonius Éditions, 2017
  • L'invention de la Grèce. Retour sur des utilisations dévoyées de l'Antiquité grecque, Paris, Odile Jacob, 2021
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