Parc national de Doñana

Le parc national de Doñana est le plus grand site naturel protégé d'Europe. Il se situe en Espagne principalement sur le territoire de la province de Huelva, et dans une moindre mesure, sur ceux de la province de Séville et de Cadix. Créé en 1969, deux espèces menacées y vivent, le lynx pardelle et l'aigle ibérique.

Parc national de Doñana *
Pays Espagne
Type Naturel
Critères (vii) (ix) (x)
Numéro
d’identification
685
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1994 (18e session)
Année d’extension 2005 (29e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le site et ses atouts

Le Lynx d’Espagne, espèce menacée (statut critique) est un symbole du parc.

Situé en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, le domaine longe la rive droite du Guadalquivir au niveau de son estuaire sur l'Océan Atlantique. Créé en 1969, le parc s'étendait alors sur plus de 54 000 hectares.

Près de 300 000 personnes le visitent chaque année.

Les milieux naturels y sont extrêmement variés et l'on peut passer en quelques kilomètres de dunes, tantôt stables, tantôt mobiles, à des marais secs ou humides. Les maquis boisés de chênes-liège ou d'oliviers contrastent également avec les lagunes à faible niveau d'eau.

Doñana est reconnu réserve de biosphère de l'Unesco en 1980[1], et classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco depuis 1994[2]. L'Espagne l'inscrit sur sa liste de sites Ramsar le [3]. Compte tenu des menaces qui pèsent sur l'écosystème, Doñana est placée sur le « registre de Montreux » en 1990.

Menaces, pressions

Vue du parc près de la zone d’accueil du public 'El Acebuche'.
La présence de nombreuses zones humides a justifié la création du parc.
Accueil du public.
Pression touristique et périurbanisation sont dans toute l’Espagne un problème croissant.

Les premières menaces étaient le tourisme (risque de surfréquentation), la chasse et l'urbanisation ; elles sont contrôlées ou encadrées par la création du parc.

L'agriculture intensive est devenue une nouvelle menace :

Le parc est en effet maintenant environné par environ 5 000 ha de culture industrielle de fraises (330 000 tonnes récoltées en 2006, dont 25 % soit 83 000 tonnes, exportées vers la France[4]). Ces cultures se sont fortement étendues depuis les années 1980. 40 % d'entre elles étaient en 2006-2007, selon WWF[5], illégales (mais tolérées par le gouvernement).

Plus d'une centaine d'hectares de culture de fraisiers ont été illégalement « conquis » sur le territoire théoriquement protégé du Parc de national de Doñana. Ces cultures intensives y empoisonnent de nombreux organismes vivant par les produits chimiques, et contribuant à l'eutrophisation des milieux et à leur assèchement (suite aux forages illégaux creusés pour l'irrigation des fraises ; ces forages selon le WWF pompent environ 50 % de l'eau qui alimentait autrefois les zones humides du Parc).

La monoculture épuise les sols périphériques, diminue le degré de naturalité des paysages, et y favorise la pullulation de parasites des fraisiers, justifiant chaque automne un traitement de stérilisation chimique des sols. Pour ceci, les fraisiculteurs utilisent du bromure de méthyle (poison, gaz à effet de serre, et destructeur de la couche d’ozone, interdit en 2005 – dernière limite – par le protocole de Montréal de 1987) et de la chloropicrine (produit utilisé comme arme chimique lors de la Première Guerre mondiale). Des kilomètres de bâche plastique (cinq mille tonnes par an) dont le plastique noir couvre-sol, contaminés par les pesticides, sont enterrées ou brûlées à l'air libre. De plus, 2 000 hectares ont été déboisés pour étendre les cultures de fraises. Les lapins et micro-mammifères dont se nourrissent les lynx sont en forte régression, mettant l'espèce un peu plus en péril.

Faune

Le parc est un refuge et un paradis d'hivernage pour plus de 500 000 oiseaux d'eau chaque année. Ce sont eux et un paysage exceptionnel que le public vient le plus rechercher mais de nombreuses autres espèces vivent dans le parc qui est situé dans un des hot-spots européens et planétaires de biodiversité, dont environ 300 espèces de vertébrés et de crustacés.

Il n'est pas rare d'y rencontrer des flamants roses, des aigles impériaux (une quinzaine de couples), des caméléons, des cerfs, des daims, des mangoustes et des crabes.

Le Parc national de Doñana est également le dernier refuge du félin devenu le plus rare et le plus menacé d'extinction de la planète : le lynx d'Espagne (ou « lynx pardelle » ou « lynx ibérique ». Deux petits noyaux d'une cinquantaine d'individus subsistent dans la région, dont une vingtaine vivent dans le parc ou à ses abords (pour une centaine d'individus au total). Si rien n'est fait, cette espèce sera peut-être, d'ici 5 ans, le premier félin à disparaître de la surface du globe depuis 10 000 ans, après le smilodon ou tigre à dents de sabre.

Visites

Aux portes du parc, des centres d'information accueillent le public. Des circuits pédestres et des observatoires permettent d'observer discrètement les animaux. Le meilleur moment pour visiter le parc est peut-être l'automne, à l'arrivée de dizaines de milliers d'oiseaux migrateurs.

Galerie

Notes et références

  1. (en) « Biosphere Reserve Information DOÑANA », sur Unesco (consulté le )
  2. « Parc national de Doñana », sur Unesco (consulté le )
  3. (en) « Doñana », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le )
  4. selon la douanes et Interfel
  5. page du WWF sur l'impact des cultures industrielles de Fraise dans le Parc national de Doñana

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Fernández M.A., Hernández L.M., González M.J. & Tabera M.C. (1992). Organochlorinated compounds and selected me tals in waters and soils from Doñana National Park (Spain). Water Air Soil Pollution. 65 : 293-305
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