Observatoire français des conjonctures économiques

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est un organisme indépendant de recherche, de prévision et d'évaluation des politiques publiques créé par l'État en février 1981, à l'initiative du Premier ministre Raymond Barre, au sein de la Fondation nationale des sciences politiques[1].

Ancien logo

Description

La mission de l'OFCE est « d'étudier en toute indépendance la conjoncture de l'économie française, ses structures et son environnement extérieur (...) et de formuler, dans la mesure où il l'estimera possible, des prévisions économiques à court, moyen et long terme. »[2]

Xavier Ragot, ancien conseiller économique d'Arnaud Montebourg[3] de juin 2012 à août 2013, est nommé président en juin 2014[4]. Il succède à Philippe Weil qui avait pris ses fonctions en janvier 2011.

L'OFCE compte une quarantaine de chercheurs dans trois départements :

  • département Analyse et prévision
  • département des Études
  • département Innovation et concurrence

Il est financé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[5].

Prises de position et prévisions

En 1997, l'OFCE s'est fait remarquer par ses prises de position en faveur de la loi des 35 heures. Il écrit dans sa Lettre de l’OFCE, no 112 (mars 1993) : « il s’agit du moyen le plus efficace pour réduire de manière significative le niveau du chômage dans un délai raisonnable »[6]. Encore en 2001, l'OFCE s'exprime en termes très favorables à propos des 35 heures[7].

Les économistes de l'OFCE considèrent que la dépense publique ne constitue pas un frein à la croissance, mais au contraire peut permettre de relancer l'économie et l'activité. De ce fait, ils estiment qu'il n'est pas nécessaire de prendre pour objectif l'équilibre des finances publiques (en période de crise)[8].

En 2014, Éric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision, estime que François Hollande a quasiment respecté son engagement en matière de chômage des jeunes de moins de 25 ans. Pour parvenir à de meilleurs résultats, le gouvernement devrait mener une « politique de croissance » et non celle, « qui vise, sous les diktats de Bruxelles, essentiellement à réduire rapidement les déficits publics »[9]. En mai 2015, Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE, donne également raison à François Hollande estimant qu'une « tendance nette » de baisse du chômage se dessine[10].

En avril 2015, l'OFCE prévoit une progression du PIB estimée à 2,1 % pour 2016. Les raisons de cette amélioration sont la politique de quantitative easing de la Banque centrale européenne, le frein donné aux économies budgétaires du gouvernement Valls, ainsi que la chute des prix du pétrole. L'OFCE prévoit également que 205 000 emplois pourraient être créés en 2015, dont 178 000 emplois dans le secteur marchand (le chiffre réel sera de 82 300 emplois[11]). En 2016, le taux de chômage ne serait plus que de 9,5 % avec la création de près de 220 000 emplois dans le secteur marchand. Le déficit public diminuera significativement pour s'établir à 3,1 % en 2016[12]. En avril 2016, l'OFCE rectifie sa prévision et annonce 1,6 % de croissance du PIB pour 2016. En 2017, l'économie française devrait continuer à créer près de 165 000 emplois[13]. Finalement, la croissance n'aura atteint que 1,1 % cette année selon l'Insee[14].

En juin 2016, Éric Heyer s'oppose à Jean Tirole en affirmant que la réduction du temps de travail n'est pas une « ineptie ». En opposition au prix Nobel d'économie qui mettait en avant les « lois économiques scientifiques » parce que vérifiées par les études publiées prouvant que la réduction du temps de travail n'a aucun effet positif sur l'emploi, Heyer argumente que l'économie n'est pas « une science dure, exacte » et que les 35 heures ont été bénéfiques pour l´emploi sans néanmoins comparer l'évolution de l'emploi en France par rapport à ses voisins européens durant la même période[15].

En octobre 2016, Guillaume Allègre et al. sortent une note proposant de faire payer des prélèvements sociaux aux propriétaires occupants, cela signifie notamment d'introduire une « taxation des loyers implicites », expression désignant le loyer qu'un propriétaire pourrait percevoir s'il louait son logement, car, selon les auteurs, les deux grands absents de la taxation du capital seraient le logement principal et les plus-values réalisées sur celui-ci[16].

En février 2017, l'OFCE prévoit une baisse importante du chômage pour les années à venir, atteignant 8,7 % pour 2019-2020 puis 7,7 % en 2022[17]. Cette prévision est en contradiction avec une étude de l'Unédic de fin 2016, qui prévoit une légère hausse du chômage jusqu'en 2019 à 9,6 %[18].

En , l'OFCE publie une étude selon laquelle le budget 2020 appauvrirait les plus pauvres[19].

En , l'OFCE publie une étude qui montre que le mandat de la Bce ne peut se limiter à la seule surveillance du niveau d'inflation [20].

Présidents

Personnalités notables

  • Xavier Timbeau, directeur principal.
  • Éric Heyer, directeur du département « Analyse et Prévision ».
  • Jérôme Creel, directeur du département des études.
  • Sarah Guillou, directrice du département « Innovation et Concurrence ».
  • Hélène Périvier, économiste au département des études, responsable - programme PRESAGE (programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre).
  • Guillaume Allègre, économiste au département des études.
  • Éloi Laurent, économiste au département des études.

Siège

Jusqu'en 2017, son siège est situé au 69 quai d'Orsay (7e arrondissement de Paris) et, depuis 2017, au 10 place de Catalogne (14e arrondissement de Paris)[21].

Notes et références

  1. Décret no 81-175 du 11 février 1981 portant approbation de la convention passée entre l'État et la Fondation nationale des sciences politiques et relative à l'observatoire français des conjonctures économiques, publié au Journal officiel de la République française le 25 février 1981, p. 640–641
  2. statuts de l'OFCE
  3. L’OFCE en bataille pour sauvegarder son indépendance, mediapart.fr, 9 mai 2014
  4. « Xavier Ragot est nommé président de l'OFCE le 19 juin 2014 », sur sciencespo.fr,
  5. « OFCE A propos... », sur www.ofce.sciences-po.fr (consulté le )
  6. « 35 heures : les experts font la loi », Travail et Emploi, no 100, octobre 2004, p. 90.
  7. [PDF] Lettre de l'OCDE, no 206, 1er juin 2001.
  8. L'OFCE pourfend la politique économique de Hollande, marianne.net, 27 juillet 2012
  9. Éric Heyer (OFCE) : "La meilleure politique de l’emploi pour les jeunes est une politique de croissance", letudiant.fr, 16 janvier 2014
  10. Chômage : "François Hollande a raison de dire que ça va mieux", francetvinfo.fr, 25 mai 2016
  11. La France a créé beaucoup plus d'emplois marchands que prévu en 2015, lefigaro.fr, 11 mars 2016
  12. La reprise est au coin de la rue, selon l'OFCE, latribune.fr, 17 avril 2015
  13. L'OFCE prévoit 1,6 % de croissance en France en 2016 comme en 2017, leparisien.fr, 12 avril 2016
  14. Inférieure aux prévisions, la croissance française atteint 1,1 % en 2016 sur Le Monde, le 31 janvier 2017
  15. Non, Monsieur Tirole, tous les économistes ne disent pas que la RTT est une ineptie, alterecoplus.fr, 1er juin 2016
  16. ISF: l'OFCE défend une taxation du logement principal, lefigaro.fr, 25 octobre 2016
  17. L'assurance-chômage devrait être bénéficiaire en 2020 sur Le Figaro, le 9 février 2017
  18. Perspectives financières de l’Assurance chômage 2016-2019 sur le site officiel de l'Unédic, le 20 septembre 2016
  19. « Le budget 2020 va « amputer » le niveau de vie des « 15% de ménages les plus modestes », selon l'OFCE », France Info, 5 février 2020.
  20. « DE NOUVELLES PRIORITÉS POUR LE MANDAT DE LA BCE », Ofce, (lire en ligne)
  21. « Paris 14e : l'OFCE déménage au 10/18 place de la Catalogne », businessimo.com, 21 septembre 2017.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’économie
  • Portail de Paris
  • Portail du droit français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.