Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour

Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour est un roman de Jean de La Varende publié en 1936 aux éditions Maugard. Il a été écrit entre 1930 et 1936, basé sur l'histoire réelle de Achille Perrier de La Genevraye, grand-oncle de l'écrivain. Ce roman est adapté au cinéma par Yves Allégret sous le titre Nez de cuir.

Pour les articles homonymes, voir Nez de cuir et Achille de La Genevraye dit « Nez de cuir ».

Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour
Auteur Jean de La Varende
Pays France
Genre roman
Éditeur Éditions Maugard
Date de parution
Nombre de pages 266
ISBN 9782841003686
Chronologie

Synopsis

Aux confins du sauvage pays d'Ouche, à la lisière du Perche dont les verdoyantes collines se coupent de gorges profondes toutes parcourues d'eaux fuyantes et de sources vives, s'élève le château de Tainchebraye où vécut, il y a un siècle, un homme dont la Normandie entière s'occupa et qui survit dans les mémoires comme un grand trouble historique.

Le comte Roger de Tainchebraye a combattu en 1814 pendant la campagne de France. Haché par les sabres des Cosaques, laissé pour mort puis recueilli, soigné, sauvé, il gardera pourtant à l'âge de l'amour un visage broyé qui ne peut être qu'un objet d'horreur et de dégoût pour tous et pour toutes. Ainsi, grièvement blessé au visage, Roger de Tainchebraye, jeune homme de 22 ans, « Don Juan » de sa Normandie natale, est obligé de porter un masque qui dissimule sa mutilation. Est-ce sa terrible blessure qui le fait mieux aimer ? Mystère du cœur féminin !

On le surnomme « Nez-de-Cuir ». Cynique à souhait, il multiplie les conquêtes et ses aventures ne se comptent plus. Nez-de-Cuir va être pendant quinze ans le plus redoutable Don Juan de la région. Et toute sa vie sera une longue frénésie, souffrante et fière, qui s'élèvera finalement vers Dieu comme vers le havre ardemment et inconsciemment recherché.

Une seule femme lui résiste, Judith de Rieusses. Roger en tombe follement amoureux mais refuse le mariage. Judith épouse le marquis de Brives, dont le jeune homme devient le fidèle ami. À la mort du marquis, une violente scène oppose Judith et Roger. Ce dernier enlève son masque. Ne supportant pas sa déchéance et la pitié de Judith, Nez-de-Cuir s’éloigne à jamais.

Style

Ce roman épique n’est pas seulement une profonde et brûlante histoire d'amour. Jean de La Varende a su y exprimer la vérité d'une âme et élargir un destin particulier aux dimensions de l'humain.

Ce roman a connu un grand succès à sa parution, il a été régulièrement repris en Livre de poche et réédité chez Bartillat.

Personnage de Roger de Tainchebraye

Nez-de-Cuir a existé. Dans l'univers de La Varende, il s'agissait de son grand-oncle Marie Louis Achille Périer de La Genevraye[1], qui fut également blessé à la campagne de France (1814) : le , lors de la prise de Reims, il « a reçu treize blessures terribles et fut laissé pour mort sur le champ de bataille »[2]. Né en 1787, il était fils de François Charles Guillaume Périer, seigneur de la Genevraye, ancienne paroisse du diocèse de Lisieux (né en 1740, mort le ), et de Marie Madeleine Marguerite Guéroult de Freuville (1760-1833), originaire de Mortagne-au-Perche. Il s'attacha à Clarisse de La Haye, morte en 1823. Conseiller général de l'Orne, chevalier de la Légion d'honneur, il mourut le , laissant ses biens et son siège à son fils le comte Louis de la Genevraye (né en 1819, mort le ). Le château de la Genevraye, près du Merlerault, est ensuite passé dans la famille Gasté.

La Varende composa son roman avec des lettres du héros conservées dans les archives familiales et en reprenant les souvenirs qu’il avait laissés dans la région. Le pavillon de Tainchebraye, dans les bois, existe lui aussi. Il s'appelle la Gallardière, et se trouve près de Mortagne-au-Perche.

À Beaumesnil, également, on retrouve le souvenir de Roger de Tainchebraye et de Judith de Rieusses. Beaumesnil, dans Nez-de-Cuir, est appelé « Mesnilroyal ».

Adaptation

Bibliographie

  • Georges Bordonove, « La maison de Nez-de-Cuir », Les amis de La Varende, Bulletin n°3, 1966, p. 5.
  • Michel Herbert, Dans les pas de « Nez-de-Cuir », gentilhomme d'Amour, Paris, Aux dépens de l'auteur,
  • Jean de La Varende, « Nez-de-Cuir à l'écran », Les amis de La Varende, Bulletin n°19, 1982, p. 54-60.
  • Philippe Brunetière, Sous le masque de Nez-de-cuir (héros de La Varende), Les Amis de La Varende, 1978, 240 p.
    Ouvrage dans lequel l’auteur identifie le personnage joué par Jean Marais, et qui a inspiré le romancier : son grand-oncle Achille Périer de La Genevraye (né en 1787, blessé en 1814).
  • Dominique Wapler, « Passant souviens-toi (suite) » : [à propos du lieu de la blessure de Nez-de-Cuir], Les Amis de La Varende, Bulletin n°21, 1984, p. 149-150

Éditions

  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Rouen, Maugard, , 266 p. (OCLC 459480306)
  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Paris, éditions Plon, 1937, 255 p.
  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Paris, éditions Arc-en-ciel, 1952, 263 p., illustrations de Gaston Barret.
  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Paris, éditions Plon, 1974, 252 p.
  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Paris, Bartillat, 2006, 288 p. (ISBN 9782841003686)

Notes et références

  1. Les Périer portaient : De sable au chevron d'argent chargé de trois roses de gueules, accompagné de trois croissants d'or, 2 en chef, 1 en pointe.
  2. « Perrier de La Genevray, Marie Louis Achille », « Cote LH/2108/38 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  3. F. Paquet, « Nez-de-Cuir », sur BD Gest, .
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