Napoléon Peyrat

Napoléon Peyrat, (Bordes-sur-Arize en Ariège, Saint-Germain-en-Laye, ) est un pasteur des Églises réformées, historien du catharisme et de la Réforme, et un poète français, surnommé « Napol le pyrénéen ».

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Il est, avec la publication de son Histoire des Albigeois, à la fois le créateur de l'histoire légendaire et romantique qui assimile les Cathares aux protestants comme victimes des persécutions du clergé catholique, et un des premiers utilisateurs du mot Occitanie[1].

Biographie

Napoléon Peyrat est né aux Bordes-sur-Arize, village de l'Ariège. Il est le fils de Jean-Eusèbe Peyrat et de Marguerite Gardel. Il fait ses études à la faculté de théologie protestante de Montauban de 1826 à 1831 et soutient une thèse de baccalauréat intitulée Christianisme au XIXe siècle[2]. Il est précepteur quelques années à Bordeaux. Il est nommé pasteur auxiliaire de l'Église réformée de Saint-Germain-en-Laye en 1844, puis pasteur titulaire en 1847. Il fait édifier le temple de Saint-Germain-en-Laye en 1862[2].

Il est admis comme membre du Félibrige en 1877[2], et rejoint la tendance des « félibres rouges »[3].

Activités historiographiques

On lui doit notamment une Histoire des Albigeois en cinq volumes, rééditée chez Lacour-Ollé, une biographie de Béranger et de Lammenais ainsi que trois recueils de poésies, et encore une Histoire des pasteurs du Désert depuis la révocation de l'édit de Nantes jusqu'à la Révolution française, 1685-1789.

Bien que montrant, à propos du catharisme, une intuition théologique étonnante pour son époque, Peyrat, par son imagination lyrique, est largement à l'origine de la mystification moderne de Montségur et des cathares. Ainsi, il a abusivement vu en Esclarmonde de Foix une diaconesse cathare, fondatrice et protectrice de la citadelle de Montségur où elle reposerait toujours dans une vaste crypte creusée au sein du « pog ». Il crée une vision élogieuse et largement romantique des cathares, présentés comme les prédécesseurs des camisards, les uns comme les autres s'opposant à un catholicisme toujours intolérant et lié aux « massacreurs ». Il invente une opposition idéalisée entre les doux cathares et la répression venant du pape, du roi de France et de la noblesse du Nord. L'imagerie qu'il met en place alimentera le régionalisme occitan et un certain hermétisme catharisant qui connaîtra un succès durable[4],[5],[6].

Publications

  • Histoire des pasteurs du désert: depuis la révocation de l'Édit de Nantes jusqu'à la révolution, M. Aurel : Paris, 1842. (tome premier)
  • Histoire des pasteurs du désert: depuis la révocation de l'Édit de Nantes jusqu'à la révolution, M. Aurel : Paris, 1842. (tome deuxième)
  • Les réformateurs de la France et de l'Italie au douzième siècle, Meyrueis : Paris, 1860.
  • Béranger et Lamennais: correspondance, entretiens et souvenirs, Ch. Meyrueis : Paris, 1861.
  • Histoire des Albigeois: les Albigeois et l'Inquisition, Librairie Internationale : Paris, 1872. (tome premier)
  • Histoire des Albigeois: les Albigeois et l'Inquisition, Librairie Internationale : Paris, 1872. (tome troisième)
  • La Grotte d'Azil, précédée d'une Notice sur Siméon Pécontal, Grassart : Paris, 1874.

Notes et références

  1. Claire Colombi, La Légende noire du Moyen-Âge, 2017.
  2. « Napoléon Peyrat (1809-1881) », sur Musée protestant (consulté le ).
  3. Annie Cazenave, « Napoléon Peyrat et Montségur », dans Christian Amalvi (dir.), Usages savants et partisans des biographies, de l’Antiquité au XXIe siècle, Editions du CTHS, (lire en ligne), p. 97-110.
  4. Roger Parmentier, « Napoléon Peyrat », Évangile et Liberté, (lire en ligne)
  5. Michel Jas, « Le Rêve de l’Église Johannite chez le pasteur Peyrat », Évangile et Liberté, (lire en ligne)
  6. Patrick Cabanel, Cathares et camisards : L'œuvre de Napoléon Peyrat (1809-1881), Les Presses du Languedoc, , 262 p. (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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