Mourmansk

Mourmansk (en russe : Мурманск) est une ville de Russie et la capitale de l'oblast de Mourmansk. Il s'agit aussi d'un port important situé sur la rive orientale de la baie de Kola[1], dans la mer de Barents. Sa population s'élevait à 287 847 habitants en 2020. Cinquante-sixième par sa population dans la Fédération de Russie, il s'agit de la plus grande ville au monde au nord du cercle Arctique. La ville vit principalement de l'exploitation du gaz de la mer de Barents et des activités portuaires (son port a la propriété, rare en Russie arctique, d'être libre de glaces tout l'hiver, malgré sa latitude élevée, ceci grâce au courant chaud du Gulf Stream).

Mourmansk
(ru) Мурманск

Héraldique

Vue de Mourmansk.
Administration
Pays Russie
Région économique Nord
District fédéral Nord-Ouest
Sujet fédéral Oblast de Mourmansk
Maire Alexeï Weller
Code postal 183000 — 183075, 183099
Code OKATO 47 401
Indicatif (+7) 8152
Démographie
Population 287 847 hab. (2020)
Densité 1 912 hab./km2
Géographie
Coordonnées 68° 58′ nord, 33° 05′ est
Altitude 100 m
Superficie 15 055 ha = 150,55 km2
Fuseau horaire UTC+03:00 (MSK)
Divers
Fondation 1912
Statut Ville depuis 1916
Ancien(s) nom(s) Romanov-sur-Mourman
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Mourmansk
Géolocalisation sur la carte : Oblast de Mourmansk
Mourmansk
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Mourmansk
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Mourmansk
Liens
Site web www.gov-murman.ru
Sources

    Étymologie

    À l’origine, le terme « Mourmans » sert à qualifier les peuples vikings qui débarquaient sur les rives de la mer de Barents. Par association, le nom en vient à qualifier ces rives, puis toute la péninsule de Kola. Le nom Mourmansk signifie « ville-sur-Mourman ». Jusqu'en 1917 le nom de la ville était Romanov-sur-Mourmane.

    Géographie

    Situation géographique

    Mourmansk est la plus grande ville du monde au nord du cercle polaire arctique, dans une zone où le sol reste gelé à l’année (pergélisol). La ville se situe sur la péninsule de Kola à 1 014 km au nord de Saint-Pétersbourg et à 1 487 km au nord de Moscou.

    Elle s’étend sur plus de 20 km le long de la berge orientale du golfe de Kola ou fjord de Mourmansk, dont l'ouverture sur la mer de Barents se situe à 50 km au nord. À 16 km au nord de la ville, se trouve la ville fermée de Severomorsk, qui sert de base militaire à la Flotte du Nord. Au nord, les plus proches voisins de Mourmansk sont les localités urbaines de Roskliavo et Safonovo, alors qu’au sud, les faubourgs de la ville s’étendent jusqu’aux limites de la ville de Kola. À l’est et à l’ouest, la ville est entourée de forêts. Le plus haut sommet de la ville est une colline sans nom située sur sa limite orientale et qui culmine à 305 m. Le nord de la ville est baigné par la Rosta.

    Fuseau horaire

    La ville de Mourmansk, comme tout l’oblast qui porte son nom, est située dans le fuseau horaire de l’« heure de Moscou » (Moscow Time Zone : MSK), qui est en avance de trois heures par rapport au temps universel coordonné.

    Histoire

    Fondation

    Fondation de Mourmansk et de l'église Saint-Nicolas, le 4 octobre 1916.

    Le projet de construire une ville portuaire au nord du cercle arctique est élaboré en Russie dès les années 1870. Cependant, ce n’est qu’en 1912 que des prospecteurs sont envoyés pour reconnaître les lieux en vue d’une installation future. C’est d’abord le port maritime de Mourmansk qui est fondé, en 1915, alors que la Première Guerre mondiale bat son plein, sur la rive droite du golfe de Kola. L’intérêt de ce port est avant tout stratégique. Il vise à garantir à la Russie l’accès à la mer de Barents par un golfe protégé des glaces et, ainsi, de permettre un approvisionnement constant de matériel militaire de la part des alliés en contournant le blocus de la mer Baltique et de la mer Noire. Finalement, la ville est officiellement fondée le . Ce jour-là, sur la petite colline où se dresse aujourd’hui la Maison de la Culture et de la Technologie, a lieu une cérémonie solennelle pour inaugurer le chantier d’une église en l’honneur du protecteur des navigateurs, saint Nicolas. La ville, la dernière fondée par l’Empire russe, prend le nom de Romanov-sur-Mourman. Un an et demi plus tard, le , après la Révolution de Février, la ville change de nom pour celui de Mourmansk.

    Révolution et intervention étrangère

    Escadre anglaise à Mourmansk en 1918.

    En 1917, la révolution d'Octobre, provoque l'apparition à Mourmansk d'un comité révolutionnaire provisoire dirigé par les bolcheviks. Or, en , les marins des alliés de la Triple-Entente, dont les navires chargés d’approvisionner la Russie avaient jeté l’ancre dans le golfe de Kola, font un débarquement armé dans la ville. Cet acte marque le début de l’intervention des forces étrangères dans la guerre civile russe. En 1919, l’armée blanche institue un gouvernement provisoire de l’oblast du Nord, mais elle est bientôt abandonnée par ses alliés étrangers qui évacuent la ville à l’automne de la même année. Le , un soulèvement redonne le pouvoir aux bolcheviks.

    L'entre-deux-guerres

    Jusqu’au début des années 1920, Mourmansk connaît une période de déclin et sa population stagne sous la barre des 2 500 habitants. À cette époque, la petite ville qui n’a pour industrie que des associations d’artisanat et l’industrie de la pêche est quant à elle en profonde déliquescence. Le paysage urbain est d’un rare délabrement : deux ou trois ruelles bordées de maisons d’un seul étage, de pauvres baraquements surpeuplés, quelques entassements anarchiques de cabanes, etc.

    Cependant, dans les années 1920, la ville se développe de façon intensive. Dans le cadre des premiers plans quinquennaux, Mourmansk acquiert une flotte moderne et, de simple base côtière, elle devient une ville industrielle. Des usines sont bâties, ainsi qu’un port de pêche industrielle, desservie par une flotte de chalutiers. Ce port se développe rapidement et, après quelques années, Mourmansk fournit annuellement au pays deux millions de quintaux de poisson.

    À la même époque, de nouvelles rues sont bâties, dotées de trottoirs de bois et bordées de rangées de maisons en rondins. En 1927, est construit le premier édifice en pierre de plusieurs étages, qui abrite de nos jours le Musée d’art de l’oblast de Mourmansk. En 1934, la ville inaugure sa première ligne d’autobus, qui la traverse du nord au sud. La même année, le train express « Étoile polaire » entre en fonction et relie Mourmansk à Léningrad.

    Vue aérienne de Mourmansk en 1936

    Dans les années 1920 et 1930, la ville change plusieurs fois de statut administratif, au gré des modifications des délimitations territoriales. En 1921, la ville devient le chef-lieu administratif de la province de Mourmansk, puis, à partir de 1927, le chef-lieu d’une région comprise à l’intérieur de l’oblast de Léningrad. Finalement, à partir de 1938, elle devient la capitale d’un oblast qui porte son nom. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la ville compte environ 120 000 habitants[2].

    La Seconde Guerre mondiale

    Habitants de la ville construisant des remblais de défense à Mourmansk à la fin de l'été 1941
    Incendie après un bombardement aérien en 1942.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mourmansk est d'une importance stratégique pour l'U.R.S.S. C'est le seul port qui lui permet de recevoir l'approvisionnement en armes et carburant fournis par les États-Unis. Mourmansk résiste pendant quarante mois aux attaques allemandes. Composée de 150 000 hommes, cette armée reçoit d’Hitler la directive de prendre la ville afin d’interrompre l’approvisionnement de l'Union soviétique par les États-Unis et d'établir un blocus de la mer de Barents. D'après les calculs du commandement allemand, la ville doit tomber en quelques jours. Par deux fois, les troupes allemandes lancent une attaque terrestre généralisée contre la ville, mais elles sont repoussées.

    Les Allemands changent alors de stratégie et entament un long et lourd bombardement aérien de la ville. Au total, la Luftwaffe mène 792 attaques aériennes contre Mourmansk, larguant 185 000 bombes. Ces bombardements détruisent les trois quarts des bâtiments de la ville, en particulier les constructions en bois. Le plus terrible bombardement a lieu le . Les Allemands larguent sur la ville des bombes incendiaires, puis de fortes bombes explosives. Ce jour-là, le vent et le temps sec se conjuguent pour contribuer à la propagation de l’incendie, qui s’étend du centre de la ville jusqu’à la banlieue nord-est. La scène de dévastation immortalisée quelques mois plus tard par le photographe Evgueny Khaldei est éloquente : d'un quartier entier, seules les cheminées, en pierre, ont résisté à l'incendie[3]. Finalement, le , l’Armée rouge lance l’opération Petsamo-Kirkenes contre les forces allemandes dans l’Arctique. Malgré les ouvrages défensifs qu’elle a eu le temps d’élever pendant ses trois années d’occupation du territoire, l’armée allemande est vaincue en moins d’un mois.

    Georges Blond raconte dans son livre Convois vers l'U.R.S.S. (Poche, 1966) l'épopée des convois maritimes alliés à destination de Mourmansk. Les convois les plus connus sont le PQ 7 et le PQ 17.

    Après la guerre, militarisation et croissance

    À la fin de la guerre, la ville est presque entièrement détruite. Seuls les installations portuaires et quelques édifices sont toujours en place. En novembre 1945, Mourmansk figure, aux côtés de Moscou et de Léningrad dans la liste dressée par le gouvernement des villes dont la reconstruction est prioritaire. Le budget alloué à la reconstruction atteint les 100 millions de roubles. Parallèlement, la ville, de même que toute la péninsule de Kola, se donne résolument une vocation militaire. Le premier brise-glace nucléaire y est mis à l'eau en 1959 et, la même année, le quartier général de la Flotte du Nord s'installe dans la ville voisine de Severomorsk. De nouvelles villes sont fondées aux alentours de Poliarny qui se spécialise déjà dans la construction de sous-marins nucléaires: Gadjievo en 1956 et Snejnogorsk en 1964, qui portent respectivement les noms de code Mourmansk-130 et Moursmansk-60[2].

    Dopée par l'arrivée de nouveaux habitants, principalement des militaires, la ville se reconstruit assez rapidement. Dans la première décennie suivant la guerre, Mourmansk se dote à nouveau d’entreprises industrielles, des quais de débarquement, de quais d'amarrage, d’écoles, de crèches et de garderies, de cinémas, de Maisons de la culture et d’un complexe de télédiffusion. Le secteur de la construction résidentielle n’est pas en reste. En effet, dès 1952, l’espace résidentiel disponible retrouve son niveau d’avant la guerre. La construction se poursuit ensuite à un rythme effréné, si bien que cet espace triple en l’espace de dix ans. En 1963, le Conseil des ministres de l’URSS formule un décret « Pour le développement des villes d’Arkhangelsk et Mourmansk » afin de planifier le développement ultérieur de ces villes.

    De fait, la ville connaît sa plus forte période de croissance à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Les édifices de neuf étages, qui forment la plus grande partie du quartier du Premier Mai et de la partie orientale du quartier d’Octobre sont construits à cette époque. Aujourd’hui, l’architecture de Mourmansk témoigne de ses différentes périodes de développement. Le centre de la ville est surtout composé d’édifices staliniens, alors que la banlieue Lénine est composée de « khrouchtchevka » (édifices de trois à cinq étages construits à l’initiative de Nikita Khrouchtchev). Quelques demeures de bois datant d’après la guerre subsistent aussi en certains endroits.

    Période post-soviétique : déclin et transition

    Les années qui suivent la dislocation de l'Union soviétique sont difficiles pour Mourmansk, qui doit désormais compter sans la politique volontariste de développement du Grand Nord qui a fait ses heures de gloire. L'évolution démographique reflète le grave déclin que subit la ville. Alors que la population était en croissance pendant la période soviétique et avait atteint un pic de 468 000 habitants en 1989, la tendance s'inverse ensuite, alors que la ville voit sa population diminuer presque du tiers, principalement à cause d'une forte migration vers les régions centrales de la Russie.

    La démilitarisation de la région constitue une des causes directes de cette crise. L'effondrement du complexe militaro-industriel et le déclin des chantiers militaires ont provoqué un exode massif de militaires, qui ont laissé derrière eux de nombreuses installations à l'abandon. Parallèlement, l'industrie de la pêche a chuté au point de ne représenter que 5 % de la production nationale, si bien que 90 % de la consommation régionale est importée[2].

    Population

    Recensements (*) ou estimations de la population[4]

    Évolution démographique
    1920 1926 1931 1939 1959 1970 1979
    2 5008 77729 194119 369221 874308 642380 817
    1989 2002 2009 2010 2011 2012 2013
    468 039336 137311 209307 257307 310305 034302 468
    2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
    299 148305 236301 572298 096295 374292 465287 847

    Cultes

    Vue de la cathédrale Saint-Nicolas en août 2013

    La majorité de la population de la ville est de religion orthodoxe et dispose d'une dizaine d'églises, dont la plus importante est la cathédrale Saint-Nicolas, siège de l'éparchie (diocèse chez les orthodoxes) de Mourmansk et de Montchegorsk, érigée en 1995[5] à partir d'un territoire de l'éparchie d'Arkhangelsk.

    Il existe aussi des communautés protestantes dynamiques dont la plus importante est la communauté luthérienne d'Ingrie[6], formée à l'origine autour des Finnois d'Ingrie. Des communautés à capitaux américains se sont installées récemment, comme les baptistes et les Témoins de Jéhovah. La communauté catholique se réunit dans la petite paroisse Saint-Michel-Archange[7].

    Il est également question de construire une mosquée.

    Répartition ethnique

    Selon le recensement de 2010[8], les habitants[9] de la ville se répartissent ainsi:

    Économie

    Les principaux secteurs de l’économie de Mourmansk sont la pêche et le traitement des poissons, la réparation navale, le transport maritime, ferroviaire et automobile, la métallurgie de transformation, l'industrie alimentaire, la géologie marine et la prospection géologique.

    Industrie

    À partir des années 1990, le déclin des industries militaire et halieutique conduit la ville à réorienter son économie vers le transport maritime destiné à l'exportation de matières premières, une reconversion couronnée de succès dans la mesure où Mourmansk figure aujourd'hui parmi les cinq plus importants ports de Russie en termes de tonnage[2]. À ce titre, la ville s'est d'abord engagée dans l'exportation de minerai  apatite pour les engrais, charbon et nickel, le tout en direction de Rotterdam , puis, de plus en plus, dans celle des hydrocarbures. Depuis le début des années 2000, la ville bénéficie d'une politique étatique visant à compenser la saturation des oléoducs en direction des marchés de Russie centrale et de l'étranger par l'ouverture de nouvelles voies d'acheminement par les ports des mers Blanche et de Barents. Les hydrocarbures sont ainsi acheminés par voie fluviale ou ferroviaire jusqu'à ces ports, où ils sont transbordés sur des pétroliers. Dans ce nouveau jeu d'exportation du pétrole, Mourmansk est de surcroît favorisée par l'exploitation de nouveaux gisements dans la région, la création de nouveaux terminaux sur la côte arctique, la proximité de la frontière norvégienne et son port libre de glace à l'année.

    S'il est devenu l'une des activités économiques principales de la ville, le chargement de pétrole n'a pas encore créé le boom économique promis à la région. Les installations portuaires sont généralement inadaptées à ce type de transbordement  la plus grande partie du port de pêche y est désormais consacrée  et les nouvelles installations sont construites de manière provisoire, principalement sous forme de terminaux pétroliers flottants, symptôme de l'hésitation des investisseurs face à la reconversion économique de la ville. Les administrateurs locaux ont bien conscience de ce problème et, depuis la visite de Poutine en 2007, ils se sont vu promettre un projet d'investissement visant à doubler ses infrastructures d'ici 2015. Ces nouvelles infrastructures devraient entre autres comprendre un nouveau terminal pétrolier central qui devrait se substituer aux terminaux flottants, une nouvelles centrale marémotrice et les installations nécessaire à l'exploitation des gisements en mer de Barents. Le gisement de Chtokman, situé à 500 km de Mourmansk, constituerait à lui seul une grande opportunité pour la région. En effet, Gazprom nourrit le projet de le relier à Mourmansk par un gazoduc sous-marin, qui se prolongerait sur terre jusqu'à l'oblast de Léningrad, d'où il serait acheminé vers les marchés étrangers. Ces grands projets sont très attendus dans la région, où ils sont censés apporter de grands bienfaits économiques et réduire la dépendance énergétique au nucléaire[2].

    Transport maritime

    Le port de Mourmansk.

    L'économie de Mourmansk repose principalement sur son port maritime, l'un des plus grands ports de Russie libre des glaces à l’année. Le port de Mourmansk se divise en trois parties : le port de pêche, le port de commerce et la gare maritime. Ces derniers temps, le port de commerce tend à prendre le dessus sur les deux autres, en raison de la brusque augmentation de l'exportation de houille, produit pour lequel Mourmansk sert de centre de transbordement (la houille est acheminée par chemin de fer à Mourmansk, où elle est chargée sur des bateaux pour l'exportation). Simultanément, le débit de poissons déchargés a grandement diminué, car il est devenu plus rentable de les exporter que de les vendre sur le marché national.

    Le Sedov, le plus grand voilier du monde.

    Mourmansk est le port d'attache du plus grand voilier au monde, le Sedov.

    Transport ferroviaire

    Malgré l’important développement des transports maritime et routier, le chemin de fer demeure le principal moyen de transport de marchandises. La majorité des transports ferroviaires, de marchandise comme de passagers, s’effectue en direction du sud. La ligne ferroviaire de Mourmansk, achevée en 1916, est la liaison voyageur la plus au nord du monde.

    Trafic routier

    L'autoroute fédérale « Kola » (R21), qui débute à Saint-Pétersbourg, prend fin à Mourmansk. La ville est aussi le point de départ de la route A138 pour la Norvège et de la route P12 pour la Finlande. En 2005, un pont a été construit au-dessus du golfe de Kola ; il s'agit du plus grand pont au nord du cercle arctique, grâce auquel il est devenu beaucoup plus simple de se rendre dans les parties isolées de la ville, situées sur la rive ouest du fjord.

    Trafic aérien

    L'aéroport de Mourmansk est situé à Mourmachi, à 28 km de la ville elle-même. En plus, des vols quotidiens pour Moscou et Saint-Pétersbourg, l'aéroport dessert quelques villes de Russie et de Norvège.

    Transports urbains

    Les transports urbains sont assurés par des trolleybus et des autobus. En 2007, le service de trolleybus, qui est le plus au nord dans le monde, compte cinq circuits, alors que le réseau d’autobus dessert la ville et ses banlieues à travers 20 circuits.

    Honneurs

    Décorations reçues par la ville (façade d'un bâtiment situé sur la place des Cinq-Angles).
    • En 1971, pour souligner les succès de Mourmansk dans le domaine de la production industrielle, la ville reçoit l'Ordre du Drapeau rouge du Travail.
    • En 1982, pour le courage et la ténacité dont ont fait preuve ses habitants dans la lutte aux envahisseurs allemands et pour ses succès économiques et culturels, la ville est décorée de l'Ordre de la Guerre patriotique de première classe.
    • En 1985, pour service émérite rendu à la patrie pendant la Grande Guerre patriotique (1941-1945), la ville reçoit officiellement le titre de « Ville héros » et les plus prestigieuses récompenses de l'Union soviétique, soit l'Ordre de Lénine et la médaille de l'« Étoile d’or ».

    Climat

    La gare maritime de Mourmansk en septembre
    La gare maritime de Mourmansk en février

    Bien qu’elle soit située dans une zone arctique, la ville de Mourmansk jouit d’un climat tempéré grâce à la proximité de la mer de Barents et surtout grâce à l’effet adoucissant de la dérive nord atlantique. Ce dernier facteur explique l’importante différence de climat entre Mourmansk et la majorité des villes situées au nord du cercle Arctique, notamment l'hiver (−10 à −11 °C en moyenne pour les mois de janvier et février, ce qui est relativement chaud pour ces latitudes). De plus, à Mourmansk, le vent prend des airs de mousson : un vent glacial et sec souffle du continent l'hiver, alors qu'un vent venu du nord apporte à la ville l’air frais et humide de la mer de Barents l'été. Ce changement se produit en juin et en septembre. En juin, la température moyenne est de 12 à 13 °C et le temps est habituellement pluvieux. D’ailleurs, la majeure partie des précipitations, qui totalisent environ 500 mm par an, se produisent de juin à septembre, avec un sommet en août. La plus basse température jamais enregistrée à Mourmansk est de −39,4 °C, le , alors que la plus haute est de 33,1 °C, le . À cette latitude, la nuit polaire dure environ du au , et le jour polaire approximativement du au .

    • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 168
    • Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 131
    • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 7
    • Nombre moyen de jours avec du blizzard dans l'année : 46
    Relevé météorologique de Mourmansk
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −13,9 −12,6 −7,6 −4,2 0,8 5,5 9 7,3 4,2 −1,4 −8,8 −12,3 −2,8
    Température moyenne (°C) −10,5 −9,9 −5,5 −1,3 3,7 9,2 12,7 10,9 6,7 0,8 −5,4 −8,7 0,2
    Température maximale moyenne (°C) −7,4 −6,5 −1,2 2,1 7,4 13,7 17,4 14,4 9,5 2,7 −3,8 −6,3 3,5
    Précipitations (mm) 28 22 20 23 31 57 65 68 52 45 41 34 486
    Source : Le climat à Mourmansk (en °C et mm, moyenne mensuelles)[10]

    Divisions administratives

    Le territoire de la ville couvre une superficie de 139,98 km2. La ville est divisée en trois districts : les districts de Lénine, d’Octobre et du Premier Mai. Chacun de ces districts comprend lui-même plusieurs quartiers.

    Aménagement urbain

    Place des Cinq-Angles, en centre-ville, avec l'hôtel Arktika à gauche.

    Les particularités de l’aménagement urbain de Mourmansk sont déterminées par le relief du terrain, caractérisé par la présence de nombreuses collines escarpées. Pour cette raison, de nombreux édifices situés dans des pentes sont dotés de fondations en forme d’escalier et d’un nombre d’étages variable selon le niveau. De plus, la présence du pergélisol à l’année empêche de creuser de profondes fondations, et c’est pourquoi aucun édifice de la ville n’a plus de 16 étages. Le plus haut édifice de la ville, l’hôtel Arktika, en compte précisément 16.

    Administration

    Photographie du bâtiment de l'administration locale

    Selon le règlement municipal, le maire de la ville est élu pour un mandat de cinq ans au suffrage universel. Le pouvoir législatif est quant à lui exercé par le Conseil des députés municipaux (Совет депутатов), dont les 30 membres sont eux aussi élus pour un mandat de cinq ans.

    En 1996, Oleg Naïdionov devient le premier maire de Mourmansk. Sous son mandat, qui prend fin en 2003, plusieurs programmes sociaux sont adoptés et apparaissent les « cartes de visite » de Mourmansk : le phare, l’église du Sauveur-sur-les-eaux et le parc sur l’île Semionovski. Guennadi Gourianov succède à Oleg Naïdionov le , mais un infarctus l’oblige à interrompre son travail à peine un mois plus tard, puis à renoncer à son poste. À l’automne 2004, des élections anticipées ont lieu, au terme desquelles Mikhaïl Savtchenko devient le nouveau maire de Mourmansk. Son successeur sans parti, Sergueï Soubbotine, exerce son mandat de , jusqu'au , date à laquelle il donne sa démission. Stepan Tananykine, du parti Russie unie, lui succède[11], puis Alexeï Weller, du même parti Russie unie, est élu à la tête de la municipalité le .

    Recherche

    Mourmansk est dotée de plusieurs instituts de recherche, dont l'Institut de biologie marine de Mourmansk, l'Institut de géophysique polaire, l'Institut de recherche polaire de pêche et d'océanographie. Ce riche patrimoine scientifique fait que Mourmansk a été de longue date le port d'attache de nombreux navires d'exploration et de recherche russes, tel le Professeur Molchanov.

    Éducation

    Photographie du quatre-mâts Sedov appartenant à l'université technique d'État de Mourmansk pour l'éducation de ses élèves cadets.

    Au cours des dernières années, le nombre d'institutions d'enseignement tend à diminuer. Ainsi, de 2005 à 2007, quatre des 56 écoles générales de la ville ont fermé leurs portes. Les autres écoles ont vu quant à elles le nombre de leurs élèves baisser sensiblement. Cette tendance à la baisse est due à la faible natalité de la population, ainsi qu'au solde migratoire négatif que connaît la ville depuis le début des années 1990.

    À Mourmansk, le calendrier scolaire est adapté pour tenir compte de l'effet de la nuit polaire sur les élèves. Par suite des recommandations de médecins, les cours sont donnés deux heures plus tard de décembre à février et chaque leçon est raccourcie de cinq minutes. Des congés en février ont aussi été rajoutés.

    Les institutions d’enseignement supérieur de Mourmansk comptent au total environ 30 000 étudiants, dont la moitié fréquente les deux universités de la ville : l'Université technique d'État de Mourmansk, qui possède le quatre-mâts Sedov pour ses élèves cadets, et l'Université pédagogique d'État de Mourmansk.

    Culture

    Musées

    Il existe dans la ville deux musées régionaux : un musée consacré à l’histoire et à l’environnement de la région, fondé en 1926, et un musée des beaux-arts, aménagé en 1989 dans l’un des plus anciens édifices de pierre de la ville.

    Théâtres

    Vue du théâtre de la Flotte du Nord

    Il y a trois théâtres professionnels en activité à Mourmansk. Le plus vieux des trois est le Théâtre de marionnettes, fondé en 1933 à Kirovsk, puis déménagé ici en 1946. Le plus grand théâtre est cependant le Théâtre d’art dramatique de l'oblast de Mourmansk, ouvert en 1939. Le Théâtre d’art dramatique de la Flotte du Nord, fondé en 1936 à Poliarny, a déménagé à Mourmansk la même année que le Théâtre de marionnettes.

    Cinémas

    Alors que la période soviétique s'achève, sept cinémas sont en activité à Mourmansk et un huitième est en construction. Cependant, la crise économique touche durement ce secteur et, quelques années après la chute de l’Union soviétique, il ne demeure qu’un seul cinéma dans toute la ville. Avec le retour d’une certaine stabilité économique, deux cinémas de l'époque soviétique, qui avaient été transformés en magasins, retrouvent leur fonction première. En 2006, un quatrième cinéma ouvre ses portes.

    Santé

    Dans le domaine de la santé, la situation de Mourmansk est paradoxale. En effet, le fait que la ville compte plus de médecins et de lits d’hôpital par habitant que la moyenne nationale n’empêche pas que le taux de mortalité y soit supérieur à celui du reste du pays. Ce taux augmente de façon continue à partir de 1992 jusqu'en 2001, puis la tendance s'inverse. La tendance à la baisse de cette seconde période n’est cependant pas très prononcée, puisqu'en 2004 le taux de mortalité est encore supérieur à celui de 1997.

    Tourisme

    Vue de l'hôtel « Arktika » derrière la patinoire
    L'église du Saint-Sauveur-sur-les-eaux, au bord du lac Semionovskoïe.

    Parmi les monuments de Mourmansk, le plus impressionnant est assurément le « Monument aux défenseurs de l'Arctique soviétique pendant la Grande Guerre patriotique », dont la statue monumentale mesure 35,5 m de hauteur.

    Situé en pleine ville, le lac Semionovskoïe est entouré de nombreuses attractions, dont l’aquarium océanique de Mourmansk.

    À leur manière, de nouvelles constructions telles que le pont au-dessus du golfe de Kola et l'église du Sauveur-sur-les-eaux revêtent elles aussi un intérêt touristique.

    Jumelage

    Mourmansk possède des accords de jumelage avec:

    Illustrations

    Notes et références

    1. Également appelé « fjord de Mourmansk ».
    2. Céline Bayou et Éric Le Bourhis, « Norilsk et Mourmansk. Quel avenir pour deux villes du Grand Nord russe ? », Le Courrier des Pays de l'Est, no 1066, , p. 35-47
    3. Photographie de décembre 1942, Khaldei, Murmansk.
    4. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(ru) « Office fédéral de statistiques, Recensement de la population russe de 2010 », sur www.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2012 » [rar], sur gks.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2013 » [rar], sur gks.ru
    5. (ru) Site officiel de l'éparchie de Mourmansk
    6. Dont le siège est la cathédrale luthérienne Sainte-Marie de Saint-Pétersbourg
    7. (ru) Histoire de la paroisse catholique de Mourmansk
    8. (ru) Répartition ethnique
    9. La Russie distingue la nationalité, c'est-à-dire l'origine ethnique et la citoyenneté, c'est-à-dire le fait d'être citoyen de la Fédération de Russie, toutes origines confondues
    10. Pogoda.ru.net
    11. (ru) Ria Novosti: Annonce de la démission du maire de Mourmansk
    12. (de) « Partnerstädte …in Russland », sur www.austausch.org (consulté le )

    Liens externes

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