Monument de Michel Servet

Le monument de Michel Servet se dresse à Genève (Suisse). Situé dans le quartier de Champel, il commémore son supplice le .

Sept autres monuments se trouvent :

Description

Le monument de 1903 à Champel.
La statue de 2011 à Champel.

Un menhir est inauguré à Genève le , lors du 350e anniversaire de l'exécution de Michel Servet. Érigé près de l'endroit où s'élevait le bûcher, il se trouve au débouché des avenues de la Roseraie et de Beau-Séjour.

Du 14 au 18 septembre 1902, un congrès international de libres-penseurs se tient à Genève. À cette occasion, sur proposition de l'athée espagnol Pompeyo Gener (es), on décide d'édifier un monument en hommage à Michel Servet au lieu même de son exécution. Dans ce but, une commission internationale est instituée.

Mais les Réformés genevois souhaitent entraver ce projet qui dérange leur conscience. Prenant les devants, ils font construire un « contre-monument » qui vise moins à rappeler le destin tragique de Michel Servet qu'à exonérer Jean Calvin de son supplice, en invoquant la responsabilité collective d'une époque révolue égarée par l'intolérance religieuse. L'inscription est rédigée par Émile Doumergue, professeur à la Faculté de théologie de Montauban et calviniste zélé :

Fils respectueux et reconnaissants de Calvin
notre grand réformateur
mais condamnant une erreur
qui fut celle de son siècle
et fermement attachés à la liberté de conscience
selon les vrais principes de la Réformation
et de l'Évangile
nous avons élevé ce monument expiatoire
le XXVII octobre MCMIII ()

Au verso du monument sont gravées les dates de naissance et de décès de Servet :

Le XXVII octobre MDLIII ()
mourut sur le bûcher
à Champel
Michel Servet
de Villeneuve d'Aragon
né le XXIX septembre MDXI ()

Le , pour commémorer les 500 ans de la naissance de Michel Servet, une statue est inaugurée à côté de la stèle de 1903 par le conseiller administratif Rémy Pagani[1].

Autres monuments

En France
La statue de 1960 à Annemasse.
  • Annemasse

Un monument honorant Michel Servet est construit en 1908 dans la ville française d'Annemasse[2], qui ne se trouve qu'à 8 kilomètres du centre de Genève et à 4 kilomètres de la colline de Champel, lieu du supplice. L'initiative émane d'un groupe de chrétiens libéraux et d'unitariens français et genevois. Le monument se compose d'une statue en bronze due à la protestante genevoise Clotilde Roch (1861-1921)[3].

Sur ordre du régime de Vichy, qui collabore avec les troupes d'occupation allemande, la statue est fondue le pour en récupérer le métal. Plus tard, la Résistance dépose sur son socle subsistant une couronne portant l'inscription « À Michel Servet, la première victime du fascisme ». L'inscription actuelle indique : « À Michel Servet, Apôtre de la libre croyance, né à Villeneuve d'Aragon le , brûlé en effigie à Vienne par l'Inquisition Catholique le , et brûlé vif à Genève le , à l'instigation de Calvin ».

Une réplique de la statue détruite est inaugurée le [4].

  • Paris

Dans le square de l'Aspirant-Dunand (14e) s'élève une statue sculptée en 1908 par Jean Baffier.

Monument à Michel Servet
Jardin de ville (Vienne)
  • Vienne

En 1908, le sculpteur Joseph Bernard achève une statue en l'honneur de Michel Servet[5]. Conçue à la demande des libres-penseurs, elle doit orner le Mur des réformateurs tout juste édifié à Genève. Mais les autorités helvétiques la refusent à cause de sa contradiction avec un monument honorant Calvin et de son inscription expiatoire trop explicite.[citation nécessaire]

La statue est offerte à la ville française de Vienne, où le savant résida après 1540. Camille Jouffray l'inaugure le 15 octobre 1911.[6]


En Espagne
  • Saragosse

Dans la ville de Saragosse, chef-lieu de la province où naquit Michel Servet et ville où il aurait étudié, trois monuments l'y célèbrent :

  • à l'université de médecine, une statue le représente assis ;
  • à l'hopital qui porte son nom, une statue reproduit celle d'Annemasse dans un format légèrement moindre ;
  • dans la rue Asalto, une stèle le montre de profil gauche.
  • Huesca

Un parc portant le nom de Michel Servet est orné de son buste par Blanca Marchán.

Références

  1. Communiqué officiel de la Ville de Genève.
  2. .
  3. Auteur, en 1915, d'une statue destinée au Palais fédéral de Berne représentant une femme donnant du pain à son enfant, intitulée La Dernière bouchée de pain.
  4. Tribune de Genève du 3.10.2011.
  5. .
  6. http://www.vienne-patrimoine.fr/pages/textes/text_tendre3.html
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