Menhir

Un menhir est une pierre dressée, plantée verticalement. Il constitue l'une des formes caractéristiques du mégalithisme.

Le menhir de Kerloas, Plouarzel (Finistère), plus grand menhir encore dressé de Bretagne.

Les menhirs se rencontrent de façon générale un peu partout en Afrique, Asie et Europe, mais c'est en Europe de l'Ouest qu'ils sont le plus répandus. Dans cette région, ils ont été érigés au Néolithique.

Pour certains chercheurs, il existe au Néolithique à côté de ces mégalithes, leurs équivalents en bois appelés, faute de terme créé pour les désigner, menhirs en bois[1].

Étymologie

Couchés sur le sol, les quatre morceaux du Grand menhir brisé d'Er Grah, à Locmariaquer (Morbihan).

Le terme « menhir » est construit à partir du breton maen, « pierre », et hir, « longue ». Il semble que ce soit Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret qui, le premier, officialise le terme « menhir », dans son ouvrage Origines gauloises. Celles des plus anciens peuples de l'Europe puisées dans leur vraie source ou recherche sur la langue, l'origine et les antiquités des Celto-bretons de l'Armorique, pour servir à l'histoire ancienne et moderne de ce peuple et à celle des Français, publié entre 1792 et 1796. Cette appellation « menhir » est vite relayée par l'historien Pierre Jean-Baptiste Legrand d'Aussy (1737-1800). Le 7 ventôse de l'an VII (), Legrand d'Aussy fait, à l'Institut, une lecture de son ouvrage, Des Sépultures nationales, publié par la suite en 1824, dont voici un extrait (en respectant la graphie des termes) :

« On m'a dit qu'en bas-breton ces obélisques bruts s'appellent ar-men-ir. J'adopte d'autant plus volontiers cette expression, qu'avec l'avantage de m'épargner des périphrases, elle m'offre encore celui d'appartenir à la France, et de présenter à l'esprit un sens précis et un mot dont la prononciation n'est pas trop désagréable. La nécessité où s'est vue la nation bretonne d'imaginer une expression pour désigner cette sorte de monument, semble annoncer qu'elle en avait chez elle une très grande quantité. [...]

Ar-men-ir, littéralement la pierre longue. Ar, dans la langue bretonne, de même qu'al dans la langue arabe, est l'article défini qui répond à notre le, la; le transporter dans notre langue en y joignant le nôtre, serait une faute, parce que ce serait employer deux articles au lieu d'un. Je dirai donc menir, et non l’almenir; de même qu'on dit le Koran, et non l’alkoran. »

Legrand d'Aussy a ainsi créé un mot de toutes pièces signifiant « pierrelongue »[2] car le mot breton utilisé pour désigner ce type de monument est peulvan (littéralement, « pieu de pierre »). Dans les autres régions de France, avant la généralisation du terme « menhir », on utilise des locutions comme « pierre fichée », « pierre plantée », « pierre levée », « pierre longue », « pierre fiette », « pierre latte », etc.[3] ou leurs équivalents en langue régionale, lesquels ont été conservés par la toponymie (« Pierrefiche », « Pierrefitte », etc.).

En gallois, les pierres dressées de la sorte sont décrites comme maen hir, « pierre longue ».

Histoire

Europe

Menhir d'Almendres à Évora, Portugal.

En Europe, les menhirs constituent l'une des formes caractéristiques du mégalithisme au Néolithique jusqu'à la fin du Chalcolithique. Jusqu'à récemment, les menhirs sont associés à la culture campaniforme qui occupait l'Europe à la fin du Néolithique et au début de l'âge du bronze, entre 4 500 et 2 500 ans avant notre ère. Certains travaux récents sur les mégalithes de Bretagne suggèrent une origine plus ancienne, jusqu'à 6 000 ou 7 000 ans avant notre ère[4].

Quasiment rien n'est connu de l'organisation sociale et des croyances des populations ayant érigé les menhirs. Aucune trace de leur langue n'est parvenue jusqu'à notre époque ; cependant, nous savons qu'ils enterraient leurs morts et pouvaient cultiver des céréales, produire des poteries, des outils de pierre et des bijoux. Identifier l'utilisation des menhirs reste entière spéculation. Toutefois, il est probable que certains usages impliquent des rites de fertilité et des cycles saisonniers.

La culture populaire a souvent associé les menhirs aux Celtes, ce qui est inexact puisque les menhirs existaient depuis plusieurs milliers d'années avant l'arrivée des Celtes en Europe[réf. nécessaire]. Certaines pierres plantées à la protohistoire sont plus des stèles que des menhirs mégalithiques. En France, c'est le cas notamment du menhir d'Ensérune dans l'Hérault.

La fonction des menhirs n'est pas non plus connue. Au cours des siècles, il a été suggéré qu'ils avaient pu être utilisés par les druides pour des sacrifices humains, avoir servi de bornes territoriales ou comme éléments d'un système idéologique complexe, ou encore comme calendriers primitifs[5]. Jusqu'au XIXe siècle, les archéologues ne possèdent pas une connaissance suffisante de la préhistoire et leurs seules références sont fournies par la littérature classique. Le développement de la datation par le carbone 14 et de la dendrochronologie ont fortement avancé les connaissances dans ce sujet.

Au Moyen Âge, les menhirs sont supposés avoir été bâtis par les Géants ayant habité sur terre avant le Déluge. De nombreux mégalithes sont christianisés par les chrétiens, notamment en sculptant le sommet en forme de croix ou des symboles sur leur surface. Dès le VIe siècle selon la Vita prima sancti Samsonis, saint Samson aurait gravé une croix sur un menhir autour duquel les Bretons d'outre- Manche s'adonnaient « par jeu » à des rites ancestraux (notamment la pratique des jeunes femmes désireuses de se marier de danser autour des pierres, de se frotter contre les blocs ou de s'asseoir dessus, leur symbole phallique étant associé à la fertilité)[6]. C'est principalement le XVIIIe, le XIXe avec l'invention de la dynamite et les remembrements du XXe siècle qui sont responsables des trois-quart des destructions[7].

On estime que sur les 50 000 mégalithes ayant été érigés en Europe de l'Ouest et du Nord, environ 10 000 subsistent à notre époque[8].

Description

Généralités

Répartition de statues-menhirs en Europe.

De façon générale, les menhirs sont des pierres dressées verticalement. Le matériau employé dépend de la région (granite, porphyre, etc.). Leur taille varie fortement, de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres de hauteur. La pierre peut être taillée (en forme de colonne, d'amande, de dalle anthropomorphe, etc.) ou avoir été plantée telle quelle, plus ou moins brute. Leur forme générale est toutefois généralement irrégulière et varie selon la nature du matériau : le granite et le grès peuvent aisément être régularisés par bouchardage, le quartz ou le schiste ne se prêtent pas à la taille, schiste et calcaire se débitent facilement en dalle.

Des menhirs aujourd'hui disparus peuvent être décelés par leur trou de calage (appelé aussi fosse ou cuvette de calage qui permet de les enfoncer dans le sol d'un dixième ou vingtième de leur longueur en moyenne et de les caler avec des pierrailles coincées en force)[9]. Lors des opérations de fouille, les archéologues peuvent y découvrir des charbons de bois (lesquels rendent possible la datation au carbone 14) et des mobiliers lithique (éclats de silex taillés, pointes de flèche, haches polies, meule à broyer…) ou céramique (tessons de poterie grossière) qui attestent que l'érection des mégalithes était accompagnée de rites spécifiques[10].

Décorations et sculptures

Les menhirs sont parfois gravés de formes abstraites (lignes, spirales, etc.) ou d'images d'objets comme des haches de pierre, des houlettes de bergers ou des jougs. À l'exception de la hache de pierre, aucun de ces motifs n'est certain et les noms employés pour les décrire le sont par pure commodité. Certains menhirs sont brisés et incorporés dans des tombes à couloir ultérieures où de nouveaux motifs ont été gravés sans considération pour les images antérieures. On ignore si cette réutilisation est délibérée ou simplement un usage pratique d'une source de pierre déjà existante. Certains menhirs sont peints (Espagne).

Certains menhirs, érigées entre le Néolithique final et l'âge du bronze, sont gravés et taillés de façon anthropomorphe. Ces statues-menhirs sont gravés (parfois sur les deux faces) d'attributs en bas-relief (parfois sculptés en ronde-bosse) comme le visage, les seins, les bras avec les mains, les jambes et les pieds, mais aussi les parures (colliers, pendeloque, crosse, objet mystérieux), des armes, le baudrier, la ceinture, les plis des vêtements, les cheveux en tresse, etc.

Au Moyen Âge, certains menhirs sont christianisés par l'adjonction de croix et de gravures religieuses.

Alignements

Les alignements du Ménec à Carnac, en France, comportent plus d'un millier de menhirs.

Les menhirs peuvent être implantés de façon isolée ou en alignement, dont le nombre varie énormément (de seulement trois menhirs à plusieurs centaines, sur plusieurs rangées).

Plus rarement, plusieurs menhirs peuvent être disposés en cercle ; on parle alors de « cercle de pierres » ou de cromlec'h.

Répartition

Répartition générale

Les menhirs sont présents un peu partout dans le monde, tout particulièrement en Afrique, Asie et Europe, mais sont les plus nombreux en Europe de l'Ouest.

On les retrouve à travers toute l'Europe, de la zone méridionale (Portugal, Espagne, Corse, etc.) au pourtour de l'océan Atlantique (France, Irlande, Grande-Bretagne), et de l'Europe centrale (Suisse, Autriche, Allemagne) à la Scandinavie (Danemark et Suède). La région a compté jusqu'à 50 000[11], tandis que le seul nord-ouest de la France en compte 1 200[12]. Ils trouvent leur origine à différentes périodes de la Préhistoire et sont érigés comme éléments d'une culture mégalithique plus grande qui s'est développée en Europe et au-delà.

Sous des formes plus récentes, les menhirs se rencontrent également en Afrique (Sénégal), en Asie (Inde, Indonésie, Corée) et même en Amérique du Sud.

Amérique du Sud

Des menhirs sont érigés par les U'wa de Colombie sur leur territoire ancestral. Selon les légendes du peuple, il s'agit des anciens des clans U'wa clans transformés en piliers de pierre. On rencontre également des menhirs à Chita et Chiscas, Boyacá[réf. nécessaire].

Le parc de los Menhires en Argentine compte 114 menhirs. Les pierres mesurent entre 4 et 5 m de hauteur sur m de largeur. Ils ont été érigés par les Tafí, une culture de la province de Tucumán.

Arménie

L'Arménie compte de nombreux menhirs (appelés en arménien Վիշապաքար, vichapkar, littéralement « dragon de pierre »). Ce sont des pierres en forme de cigare, de 3 à 6 m de haut. On les rencontre souvent dans les montagnes près des sources de rivière ou des lacs. Un grand nombre sont gravés en forme de poisson.

Le plus ancien vichapkar daterait des XVIIIe au XVIe siècle av. J.-C.. Une inscription en cunéiforme urartéen gravée sur un vichap du temple de Garni montre qu'ils ont été créés avant l'époque du royaume d'Urartu (avant le VIIIe siècle).

Inde

À Mudumala (district de Mahabubnagar, Andhra Pradesh), un site archéologique compte environ 80 grands menhirs, certains de m de hauteur, et plusieurs centaines de petits menhirs éparpillés dans les champs. Selon le Dr Rao, dont l'équipe a visité le site aux solstices et équinoxes, certains alignement seraient alignés avec le soleil levant et couchant à ces dates[13].

Iran

Les menhirs sont appelés سنگ‌افراشت (sang-afrāsht) en persan. On en trouve dans plusieurs villages et régions d'Azerbaïdjan oriental, et près d'Amlash et Daylam dans le Gilan ; un double menhir est situé à Kharg dans le Golfe Persique.

France

Huelgoat : destruction d'un menhir par des carriers pour en exploiter le granite vers 1900 (carte postale ND Photo).

En France, on rencontre la plus forte concentration de menhirs en Bretagne[14], de formes très diverses. Le plus grand menhir du monde est situé à Locmariaquer ; le grand menhir brisé d'Er Grah mesurait près de 20 m de hauteur et git actuellement à terre, fracturé en quatre morceaux. Il aurait pesé plus de 330 tonnes intact, ce qui en fait le 3e plus lourd objet déplacé sans moteur par l'homme (après le socle du Cavalier de bronze de Saint-Pétersbourg, une partie du Mur occidental à Jérusalem et les blocs de Baalbek).

Les alignements de menhirs ne sont pas rares, les plus connus étant les alignements de Carnac, où plus de 3 000 menhirs individuels sont arrangés en quatre groupes et alignés en rangées s'étirant sur km. Chaque ensemble est organisé avec les pierres les plus hautes à l'extrémité ouest et les plus basses à l'extrémité est. Certaines rangées se terminent par un cromlech semi-circulaire, mais certains ont été détruits ou se sont effondrés[4].

La deuxième concentration de menhirs est située en Lozère sur le site de la Cham des Bondons, qui en compte plus de 150[15], sur une plaine calcaire des Cévennes granitiques. Le site est protégé par le parc national des Cévennes. Depuis la mise en place du pastoralisme, il est maintenu par écobuage et pâturage[16].

La Vendée, proche de la Bretagne, en compte également un grand nombre. La Société préhistorique de France recensait (en 2000) 102 monuments allant du petit menhir au mégalithe [17]. Mais c'est aussi une région où ces monuments ont été détruits en masse à la dynamite. Marcel Baudoin signale la Pierre au Diable de La Garnache (ou Menhir tombé de La Grande Emonnière) qui a échappé à la destruction mais garde "un trou de mine" [18].

Le Rouergue compte plus de 120 statues-menhirs[19], le Languedoc une vingtaine. On en rencontre également en Provence et à Sailly-en-Ostrevent dans le Pas-de-Calais. En Corse, plusieurs dizaines de statues-menhirs sont inventoriés un peu partout dans l'île (sites mégalithiques de Filitosa et de Palaghju notamment).

En Lorraine et dans les Vosges, l'on compte un nombre important de menhirs et quelques dolmens. Des exemples en sont, la Pierre au Jô située en Meurthe-et-Moselle[20], le Wieselstein, situé en Moselle, mégalithe de six mètres de haut et de quatre mètres de large, qui a également servi de borne. Il a été un point de ralliement des mineurs lors des grandes grèves de 1920. Il est situé entre la cité Cuvelette et le puits Reumaux de Freyming-Merlebach. Un autre exemple est la Pierre des douze Apôtres de Meisenthal appelé également Breitenstein. Ce monolithe marque la frontière entre la Lorraine et l'Alsace. Ce monument fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [21]. Proche de Raon-l'Étape (Vosges) et de la ferme de Maladrie se situe le menhir de Pierre Borne, un monolithe en granite rose de 3,25 mètres de hauteur. Sa masse est estimée à 7,8 tonnes. Un autre menhir situé près de Raon-l'Étape est le menhir des Léches. Sa hauteur est d'un mètre quatre-vingt. Un menhir vosgien est le Spitzenstein situé près de Volksberg. Sa hauteur est estimée à trois mètres.

En Alsace, on trouve certains menhirs en plaine, comme le petit menhir appelé Lange Stein proche du village d'Altorf. Situé au lieudit Gansweidt, le menhir Lange Stein la longue pierre ») marque la limite du village du haut de son mètre quarante. Il est probablement d'origine antérieure au peuplement celte de la région. Le blason du village est visible à mi-hauteur (sculpture tardive). Classement le aux monuments historiques[22]. Proche de Soultzmatt, sur le versant alsacien des Vosges, se situe le Langenstein, un menhir redressé et mis en valeur en 1906 par un industriel de Soultzmatt nommé Fritz Kesseler.

Le plus grand menhir du Sud-Ouest est le Menhir de Pierrefitte à Saint-Sulpice de Faleyrens. Il mesure 5,20 m de hauteur pour un poids estimé de 50 tonnes.

Grande-Bretagne

Les deux menhirs de Giant’s Grave, en Cumbrie, se dressent aux pieds du dôme de Black Combe, une montagne dans le Parc national du Lake District. Le plus petit menhir porte trois pétroglyphes en spirale, alors que le plus grand n'en a qu'un. On peut accéder au site par l'A595 via un champ jouxtant le passage à niveau[23].

Le menhir de Longstone est l'unique menhir de l’île de Wight. Le toponyme de Mottistone, qui désigne le village au sud, est une allusion à ce monolithe. C'est en fait un assemblage de deux pierres taillées dans le grès, qui fermaient sans doute à l'origine l'extrémité d'un dolmen disparu de la côte sud-ouest de l’île.

Allemagne

En Allemagne l'on peut citer le menhir du Gollenstein situé proche de Blieskastel en Sarre. Avec ses six mètres soixante de hauteur il passe pour être l'un des plus hauts d'Europe centrale. L'on peut également citer les menhirs du Spellenstein proche de Rentrisch (commune de Saint-Ingbert) et le Hinkelstein de Walhausen (commune Nohfelden, tous deux également situés dans le Land Sarre. Le Dölauer Jungfrau (aussi appelé Steinerne Jungfrau) est situé près de Halle-sur-Saale dans le Land Saxe-Anhalt. Il mesure cinq mètres cinquante de hauteur.

Suisse

L'ensemble de menhirs de Clendy, situé près d'Yverdon au bord du Lac de Neuchâtel.

Vieux de 6000 ans certains d'entre eux atteignent 4,5 mètres de hauteur pour un poids de 5 tonnes. [24]

On a découvert en 2021 à Saint Léonard en Valais un alignement de 13 menhirs ayant au moins 3000 ans. [25]

Scandinavie

En Scandinavie, les menhirs sont appelés bautasteiner ou bautastenar et continuèrent à être érigés pendant l'âge de fer pré-romain (Ve au Ier siècle) et même plus tard, généralement au-dessus des cendres des morts. Ils sont érigés à la fois seuls et en formations, comme les bateaux de pierre et quelques cromlech. Parfois, ils sont érigés simplement comme monuments commémoratifs, une tradition qui se poursuit par la suite avec les pierres runiques.

La tradition est la plus forte au Bornholm, au Gotland et au Götaland, et semble s'être poursuivie par les Goths au Ier siècle jusqu'à la rive sud de la mer Baltique (maintenant dans le Nord de la Pologne) où elle est une caractéristique de la culture de Wielbark[26],[27].

Frostating (Frosta, comté de Nord-Trøndelag, Norvège) est le site d'une assemblée norvégienne primitive. Il est représenté par le menhir de Frostatinget.

En Suède au XIIIe siècle, des menhirs sont érigés comme stèles pour les tombes des guerriers. Dans l'introduction à la saga Heimskringla compilée par Snorri Sturluson (1179-1241), celui-ci écrit :

« Quant aux rites funéraires, le premier âge est appelé Âge du Feu ; car tous les morts étaient consumés par le feu, et sur leurs cendres furent dressées des pierres.

Pour les hommes importants, un tertre devait être dressé en leur mémoire, et pour tous les autres guerriers qui s'étaient distingués par leur virilité, une pierre dressée ; cette coutume demeura longtemps après l'ère d'Odin[28]. »

Dans le même document, Snorri écrit que les Suédois brûlèrent leur roi mort Vanlandi et érigèrent une pierre sur ses cendres près de la rivière Skyt (un affluent de la Fyrisån) :

« Les Suédois prirent son corps et le brûlèrent près de la rivière nommée Skytaa, où une pierre fut dressée sur lui[28]. »

Cette tradition est également mentionnée dans le poème Hávamál.

Bande dessinée

Dans les aventures d'Astérix et Obélix, Obélix exerce la profession de tailleur et livreur de menhirs : il est souvent représenté portant un menhir sur le dos. Cette activité est au centre du scénario de l'album Obélix et compagnie ; une allusion à l'aménagement d'un certain terrain à Carnac est également faite dans les albums Astérix en Hispanie et Le Fils d'Astérix. On notera l'anachronisme plaisant : la plupart des menhirs, y compris les alignements de Carnac, ont bien entendu été érigés plusieurs millénaires avant l'époque des aventures de ces Gaulois (autour de 50 avant. J.-C.).

Notes et références

  1. Charles-T. Le Roux et Jean-L. Monnier, « Des menhirs en bois ? », La Recherche, no 360, , p. 21
  2. En breton, maen est un substantif et hir un adjectif.
  3. Gustave Flaubert, "Par les champs et par les grèves", 1886.
  4. (en) Elyn Aviva, Gary White, « Mysterious Megaliths: The Standing Stones of Carnac, Brittany, France », World and, vol. 13,
  5. (en) Mark Patton, Statements in Stone : Monuments and Society in Neolithic Brittany, New York, Routledge, , 209 p. (ISBN 978-0-415-06729-4), p. 4
  6. Bernard Merdrignac, Les vies de saints bretons durant le haut Moyen Âge, Editions Ouest-France, , p. 6.
  7. Victor-Henry Debidour, L'Art de Bretagne, Arthaud, , p. 56.
  8. (en) Brad Olsen, Sacred Places Around the World : 108 Destinations, Consortium of Collective Consciousness, , 288 p. (ISBN 1-888729-10-4, lire en ligne), « Carnac », p. 232
  9. La Bretagne, Larousse, , p. 13
  10. Olivier Wieviorka, Michel Winock, Les lieux de l'histoire de France, Place des éditeurs, (lire en ligne), p. 29
  11. (en) Janice Greene, Strange But True Stories, Saddleback Pub, , 76 p. (ISBN 978-1-59905-010-2)
  12. (en) Margaret Oliphant, The Atlas of the Ancient World : Charting the Great Civilizations of the Past, Simon & Schuster, (ISBN 978-0-671-75103-6), p. 81
  13. (en) « Signature of the sky in rock », Chennai, Inde, The Hindu,
  14. « Accueil », Mégalithes bretons
  15. « Préhistoire », Parc national des Cévennes
  16. « Sentier du Pradal », Parc national des Cévennes
  17. https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2000_num_97_3_11131
  18. https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1925_num_22_4_5817
  19. « Accueil », La France des mégalithes
  20. Louis Robert, Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 2, numéro 3, p. 80 à 85.
  21. « Autel druidique, à 3 km sortie sud de la ville », notice no PA00106808, base Mérimée, ministère français de la Culture
  22. « La stèle de l'Âge du fer », notice no PA00084583, base Mérimée, ministère français de la Culture
  23. Julian Cope, The Modern Antiquarian : A Pre-millennial Odyssey Through Megalithic Britain : Including a Gazetteer to Over 300 Prehistoric Sites, Thorsons Pub, , 438 p. (ISBN 978-0-7225-3599-8), p. 249
  24. (en) « The Goths in Greater Poland », Musée archéologique de Poznan
  25. (en) « Jewellry of the Goths », Musée archéologique de Poznan
  26. (en) « The Ynglinga Saga », Sacred Texts

Annexes

Bibliographie

  • Fédération archéologique de l'Hérault, Actes des journées d'études des statues-menhirs à Saint-Pons-de-Thomières, 1984, Parc régional du Haut-Languedoc,
  • Fédération archéologique de l'Hérault, Actes du 2e colloque international sur la statuaire mégalithique à Saint-Pons-de-Thomières, 1997, Parc régional du Haut-Languedoc,
  • Jean Danzé, Le secret des menhirs : de Bretagne et d'ailleurs, La Rochelle, La Découvrance, , 125 p. (ISBN 978-2-84265-700-0)

Articles connexes

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