Michel Tomi

Michel Tomi, né en 1947, est un homme d'affaires français originaire de Corse, avec de nombreuses activités en Afrique, notamment au Gabon et au Mali[1]. Surnommé « le parrain des parrains » corses, il est au centre de plusieurs affaires judiciaires.

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Biographie

Michel Tomi débute comme croupier à Monaco[1], et se rapproche ensuite des cercles de jeux à Paris et à Nice. L'interdiction de gestion du casino de Bandol dont il fait l'objet[1] l'oblige cependant à changer ses activités, et il se tourne alors vers l'Afrique.

Famille

Michel Tomi est le frère de Paul-Antoine Tomi, officier de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) et membre du bureau national du Syndicat des commissaires de la Police nationale (SCPN). Commissaire depuis 2006, il est recruté à la DGSI par Bernard Squarcini[2]. En 2016, il est transféré à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). Il dirige la Division régionale des motocyclistes (DRM) de la préfecture de police de Paris. Il a été décoré à l’été 2019 de la médaille de la sécurité intérieure pour sa participation à la gestion du mouvement des gilets jaunes à Paris. Le , il est filmé par le journaliste Rémy Buisine en train de matraquer un manifestant à terre lors de l'évacuation de la foule[3]. Il est écarté de la DGSI en raison du profil mafieux de son frère, qui selon Mediapart, lui verse régulièrement de fortes sommes d'argent[3].

Activités en Afrique

Michel Tomi a développé ses activités en Afrique dans les années 1970-1980[4]. Il devient à partir de 1986 l'associé en affaire de Robert Feliciaggi (1942-2006), dans le but de développer les activités de pari mutuel sur le continent.

Michel Tomi gère plusieurs casinos, principalement en Afrique de l'Ouest[1], et a diversifié ses activités notamment dans le transport aérien[5].

Affaires judiciaires et politico-financières

Dans l'affaire du casino d'Annemasse[6], Michel Tomi est mis en cause pour le financement illégal du Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua lors des élections européennes de 1999[7],[8]. Après des procédures très médiatisées en France, où le journal Le Monde le décrit comme l'un des derniers « parrains à l'ancienne » de l'île[1], il est finalement condamné aux côtés de Charles Pasqua à 18 mois de prison avec sursis et 500 000 euros d'amende[9],[10].

Après une enquête ouverte en 2014 pour corruption, abus de confiance, trafic d'influence et blanchiment, les charges contre lui sont abandonnées, en partie pour manque de preuve, et grâce à une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, où il se déclare coupable de complicité et de recel d'abus de biens sociaux, pour avoir perçu une commission de plus de 1,5 million d'euros lors d'un contrat d'achat de vedettes par l'État gabonais, au constructeur français Raidco. Il reconnait aussi l'usage de faux documents pour obtenir un titre de séjour en faveur de sa compagne. Cette procédure qui lui évite un procès lui vaut une condamnation à un an de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende le [11].

Références

  1. Jacques Follorou, « Qui est Michel Tomi, le « parrain des parrains » poursuivi par la justice ? », Le Monde, .
  2. Fabrice Arfi et Ellen Salvi, « Le «parrain des parrains» Michel Tomi a ses entrées au cœur des services français », Mediapart, .
  3. Pauline Bock, « Manif à Paris : le commissaire Tomi et les "connards" », sur www.arretsurimages.net, Arrêt sur images (consulté le ).
  4. « Michel et Jean-Baptiste Tomi », Les 50 qui font le Gabon, Jeune Afrique, .
  5. Du tapis vert aux hippodromes Jeune Afrique, 5 novembre 2008
  6. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « La justice sur la piste du « parrain des parrains » », Le Monde, .
  7. « Pour la première fois, Charles Pasqua est renvoyé en correctionnelle », Le Monde, .
  8. Fabrice Lhomme, « Monaco : fin de l'enquête pour blanchiment visant deux proches de Charles Pasqua », Le Monde, .
  9. « Casino d'Annemasse : Pasqua définitivement condamné à 18 mois avec sursis », L'Obs Politique, .
  10. « Affaire du casino d'Annemasse : peines de prison confirmées en appel par le tribunal de Monaco », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  11. « France: l'homme d'affaires Michel Tomi condamné à un an de prison avec sursis », sur RFI, (consulté le ).

Voir aussi

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