Fabrice Lhomme

Fabrice Lhomme, né le , est un journaliste d'investigation français. Grand reporter au quotidien Le Monde, il est l'auteur, avec notamment Gérard Davet, de très nombreuses révélations sur les plus grandes « affaires » de ces dernières décennies - et parfois à leur origine-, qu'elles soient politiques ou économiques, voire sportives ; il a écrit une douzaine de livres d’enquêtes, la plupart en collaboration avec Gérard Davet.

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Fabrice Lhomme est ou a été également professeur associé de journalisme d'enquête dans différentes écoles, à Sciences Po, à l'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) de Bordeaux ou encore au Centre de formation des journalistes (CFJ Paris), où il a dirigé, avec Gérard Davet, le projet Spotlight à compter de septembre 2017 : cinq étudiants, neuf mois d'enquête, et un livre rendant compte de cette investigation, publié chez Fayard, maison d’édition où il est auteur mais aussi directeur d'ouvrages. Le premier livre de cette collection est publié le 17 octobre 2018, intitulé Inch'Allah : l'islamisation à visage découvert.

Biographie

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Fabrice Lhomme a entamé des études d'histoire à la Sorbonne, de journalisme à l'IUT de Tours puis à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Paris, sans aller au bout d’aucune d’entre elles. Nanti de son seul Bac, il se lance directement dans le métier, multipliant notamment en 1987 et 1988 les expériences radio en locales (Radio France Belfort, Radio France La Rochelle, Radio Caraïbes international basée en Martinique…). Il a ensuite été successivement reporter au Le Parisien (1989-1998), à France-Soir (1998-1999), à L'Express (1999-2000), au Monde (2000-2006) puis rédacteur en chef adjoint à L'Équipe magazine, (2006-2008) chargé de l'investigation. Il multiplie de nombreux scoops pour ces journaux, des détournements de fonds à la mairie du XIe (Le Parisien, avec, déjà, Gérard Davet), à la révélation de la K7 Méry mettant directement en cause le président Chirac en 2000 (Le Monde) en passant par l’affaire de dopage dans le Tour de France, dite affaire Festina, en 1998 (France-Soir), ou les affaires Bonnet et Erignac, en Corse, en 1999-2000 (L’Express), sans oublier les révélations sur le dopage de Lance Armstrong ou les transferts truqués du PSG, en 2006 et 2007 (L’Équipe Magazine) …[réf. nécessaire]

Il travaille à partir du au pôle « enquêtes » du site d'information Mediapart. Le 15 avril 2011, il retourne au Monde dans la nouvelle équipe du quotidien dirigée par Erik Izraelewicz où il devient, avec Gérard Davet (qu'il rencontre à la fin des années 1980 au Parisien et avec qui il lie des relations professionnelles et amicales[1]), responsable du secteur de l'investigation. Un article du site Arrêt sur images évoque les circonstances de ce départ[2]. Il a notamment révélé, avec Gérard Davet, l'affaire du Kazakhgate, les listings HSBC, l'affaire Tapie, les écoutes Sarkozy ou encore l'affaire Tomi.

Il est l'auteur du livre d'enquête Le Contrat (Stock, avec Fabrice Arfi), consacré au « Karachigate », révélé en 2008 dans Mediapart. Il est également, toujours pour Mediapart, à l'origine des investigations qui ont déclenché l'affaire Woerth-Bettencourt en juin 2010. C’est dans le contexte tendu de cette affaire d’Etat qu’il est victime en 2010 de cambriolages suspects, chez lui et à Mediapart : à chaque fois, les cambrioleurs s’emparent d’ordinateurs portables qu’ils pensaient, à tort, être les siens… Les deux vols ne seront jamais élucidés.

Son premier ouvrage publié avec Gérard Davet en août 2011, baptisé Sarko m'a tueR (Éditions Stock) et portant sur les victimes du Sarkozysme, est devenu un best-seller, avec plus de 80 000 exemplaires vendus. Il a notamment publié depuis, toujours avec Gérard Davet, les livres L'homme qui voulut être roi, (sur « l’Empereur » de la Polynésie Française, Gaston Flosse) French corruption, (sur la base des confidences de l’ancien conseiller général du 92 Didier Schuller) en 2013, ou encore Sarko s'est tuer en 2014, toujours chez Stock. Au Monde, depuis 2011, il couvre d'importantes affaires politico-judiciaires : HSBC, Kerviel, Areva, Bygmalion, Fillon, Benalla… Avec Gérard Davet, il révèle notamment, en 2014, qu’une nouvelle affaire -de corruption à la cour de cassation- menace Nicolas Sarkozy et que ce dernier a été dans ce cadre discrètement placé sur écoutes, puis le Kazakhgate, l'affaire Tapie, l'affaire Balkany, les financements suspects du RN et du Modem, les listings HSBC (le scoop mondial Swissleaks), ou encore l'affaire Tomi, qualifié dans l’article de « parrain des parrains » corses. C'est dans ce cadre qu'il reçoit, comme Gérard Davet, des menaces de mort par courrier en septembre 2014, le visant explicitement lui et sa famille, les dates de naissance de sa compagne et ses deux filles ainsi que la sienne étant représentées sur un petit cercueil déposé sur le pas de la porte de son domicile personnel. En septembre 2014, les menaces étant prises au sérieux par la police, les deux hommes sont placés sous protection policière, et ce pour deux ans. La police parviendra à identifier l’auteur des envois anonymes visant les deux journalistes, il sera condamné à 10 mois de prison ferme en 2019, mais l’homme, employé au centre des impôts dont dépend Fabrice Lhomme, refusera de révéler qui était ses commanditaires.

En octobre 2013, dans la foulée de la publication de French Corruption, la justice, à Paris, ouvre une information judiciaire visant les révélations contenues dans ce dernier livre et mettant au jour pour la première fois les circuits opaques utilisés par le député Patrick Balkany et sa femme Isabelle pour tromper le fisc français : l’affaire se conclura par la condamnation du couple et l’incarcération de l’ancien maire de Levallois-Perret. Fabrice Lhomme a donc aussi publié, en novembre 2014, le livre Sarko s'est tuer, chroniquant les onze affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas Sarkozy est cité. C'est dans ce dernier ouvrage qu'est révélé le fameux déjeuner ayant réuni en juin 2014 l'ancien premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet. Déjeuner au cours duquel François Fillon aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet l'accélération des procédures judiciaires visant son rival, Nicolas Sarkozy. François Fillon a par la suite déposé une plainte visant Gérard Davet et Francis Lhomme : le tribunal correctionnel de Paris a conclu à une relaxe en faveur des deux journalistes, grâce, notamment, à la production de l'enregistrement de la conversation entre les auteurs du livre et Jean-Pierre Jouyet, décision confirmée en appel. François Fillon a également été débouté de ses demandes de saisie de l’enregistrement.

Le , à la suite des scoops de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sur les affaires Bygmalion, Balkany et Kazakhgate, l'hebdomadaire Valeurs actuelles publie un article donnant les jours et heures de leurs récents rendez-vous professionnels à l'Élysée, au ministère de la Justice et au pôle financier, et les accusant d'être acquis au pouvoir socialiste. L’initiative, inédite dans les annales de la presse française, provoque un tollé et une condamnation unanime des principaux médias et sociétés de journalistes, dénonçant un espionnage pur et simple au mépris du secret des sources. L'article a été annoncé la veille par un message insultant du directeur de l'hebdomadaire, Yves de Kerdrel, publié sur le réseau social Twitter. Les deux intéressés ayant porté plainte, Yves de Kerdrel est condamné pour injures par le tribunal correctionnel le 12 janvier 2017.[réf. nécessaire]

En octobre 2016, il publie avec Gérard Davet le livre Un président ne devrait pas dire ça..., une enquête sur le quinquennat de François Hollande, pour laquelle le président de la République a accepté de recevoir le duo une fois par mois en moyenne. Deux mois après la publication de ce best-seller, vendu à plus de 300 000 exemplaires et qui a entraîné d’incalculables polémiques, François Hollande annonce qu'il ne se représente pas à l'élection présidentielle. Il est désormais admis, par l'intéressé comme par ses proches[réf. nécessaire], que ce livre a provoqué l'empêchement de François Hollande. Il est en cours d'adaptation au théâtre, par les deux journalistes, avec le producteur Jean-Marc Dumontet.[réf. nécessaire]

À partir du , en compagnie de Gérard Davet, il devient interviewer politique chaque vendredi sur Radio Nova. L'émission s'est terminée en juin 2017, après les élections législatives.

Fabrice Lhomme a également été chroniqueur avec Gérard Davet dans le magazine Actuality, sur France 2.

En mai 2019, il publie aux éditions Fayard son huitième livre d'enquête avec Gérard Davet, La Haine, premier tome d'une fresque relatant les détestations à droite de l'échiquier politique, le tout sur fond d'affaires judiciaires, ayant abouti à la chute du parti Les Républicains. L'ancien député européen Jérôme Lavrilleux, poursuivi dans l'affaire des comptes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, y révèle les dessous parfois glauques et les procédés inavouables en cours  à droite. Fabrice Lhomme a aussi publié avec Gérard Davet, en 2019, pour le compte du Monde, deux grandes séries d'enquête ayant trait à la politique française : « La tragédie de la droite » puis « La fin du PS », enrichies de nombreux témoignages spectaculaires[réf. nécessaire]. Un podcast en est tiré pour Le Monde.

Le deuxième tome de la saga de la droite- Apocalypse, sous-titré « Les années Fillon », est publié chez Fayard le 15 janvier 2020, il relate, avec de nombreuses informations inédites[réf. nécessaire], les dessous de l'affaire Fillon ayant entraîné la débâcle de la droite française. Parmi ces révélations, les conditions exceptionnelles dans lesquelles François Fillon a été poursuivi par la justice feront l'objet de confirmations spectaculaires[réf. nécessaire] en juin 2020 par la magistrate Éliane Houlette. Le duo d’enquêteurs va aussi signer un podcast original intitulé « Egocratie » sur le site spécialisé Majelan, relatant ces enquêtes sur la droite française. En mai 2020, durant le confinement lié à la Covid 19, Gérard Davet et Fabrice Lhomme publient une longue enquête en cinq volets dans Le Monde, dans laquelle ils révèlent[réf. nécessaire] les errances de la gestion sanitaire de la France par les différents gouvernements, notamment quant au stockage des masques de protection. La Cour de justice de la République les a entendus comme témoins en février 2021, dans l'enquête visant notamment Edouard Philippe et Olivier Véran, liée aux défaillances sanitaires de la France. Début 2021, Fabrice Lhomme et Gérard Davet réalisent un documentaire, adapté de leur livre « La Haine », avec le journaliste de France 2 Tristan Waleckx. Intitulé « Le secret qui a fait exploser la droite », le documentaire est diffusé dans le cadre de l’émission d’investigation de France 2 « Complément d’Enquête », qui réalise pour l’occasion son meilleur score de la saison. Fabrice Lhomme et Gérard Davet sont par ailleurs co-scénaristes du film de Diastème « Le Monde d’hier », prévu pour 2022. Ils préparent également une bande dessinée politique pour les éditions Delcourt.

Affaires judiciaires

Gérard Davet et Fabrice Lhomme portent plainte contre Valeurs actuelles en 2014 : son directeur, Yves de Kerdrel, est condamné en 2017 à 1 000 euros d'amende pour avoir injurié les deux journalistes, qu'il avait notamment qualifiés de « valets » d'un « cabinet noir » contre Nicolas Sarkozy[3].

Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont été condamnés le 7 octobre 2016 pour diffamation, après avoir attribué à l'acteur John Malkovich un compte caché en Suisse dans une filiale de la banque HSBC[4]. Cette condamnation est confirmée le 24 mai 2017 par la Cour d'Appel de Paris. Les deux journalistes ont été astreints à payer chacun une amende de 1 500 , et le directeur de la publication à 1 000 euros d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total 10 000 euros de dommages et intérêts à John Malkovich[5].

Polémiques

En octobre 2018, Fabrice Lhomme publie chez Fayard avec son confrère Gérard Davet, Inch'Allah : l'islamisation à visage découvert, un ouvrage écrit par cinq étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ) qu'ils supervisent. Les étudiants, défrayés, ne sont pas rémunérés car le CFJ refuse de voir ses pensionnaires payés pour des travaux d'études et ne veut pas susciter de jalousies parmi les autres élèves qui n'ont pas été choisis pour collaborer avec les deux auteurs. Le succès du livre, près de 35 000 exemplaires vendus, permet cependant aux étudiants de toucher un intéressement.

Publications

Notes et références

  1. Anna Topaloff, « Qui se cache derrière les machines à scoops ? », GQ no 110, juin 2017, pages 104-109.
  2. « Un investigateur quitte Mediapart pour Le Monde » [archive], Arrêt sur images, 24 mars 2011
  3. « Le directeur de Valeurs actuelles condamné pour avoir injurié des journalistes du Monde », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  4. « Le Monde condamné pour avoir diffamé John Malkovich », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Malkovich cité à tort dans Swissleaks : la condamnation du "Monde" confirmée », Europe 1, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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