Michel Roy (journaliste)

John Georges Michel Roy dit Michel Roy (Ottawa, [1] - Montréal, [2]) est un journaliste canadien (québécois), puis conseiller politique canadien, ambassadeur, professeur, président du Conseil de presse du Québec, membre de Reporters sans frontières Canada.

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Biographie

Fils d'un militaire de carrière qui avait fait la Première Guerre mondiale[3], il est né à Ottawa (en Ontario), en 1929, mais sa famille s'établit à Montréal (au Québec) au début des années 1930[4]. Il y fait des études classiques au Collège Stanislas et au Collège Jean-de-Brébeuf[4] et obtient une licence en philosophie de l'Université de Montréal (1952), dont le mémoire porte sur « La notion d'absurde chez Albert Camus »[3].

Journaliste

Il collabore épisodiquement au journal étudiant Le Quartier latin puis est reporter au quotidien Le Canada (de 1949 à sa fermeture en 1953), ensuite au service de nouvelles du poste de radio CKAC-La Presse[3], puis il travaille cinq ans pour l'agence La Presse canadienne et peaufine son apprentissage du métier au Service international de Radio-Canada auprès de René Lévesque, qui lui enseigne « l'art de la communication et de l'interview », comme le résument des « notes biographiques » conservées aux archives du Devoir[3]. Il entre au quotidien Le Devoir en 1957[3], y côtoyant le directeur Gérard Filion et le rédacteur en chef André Laurendeau, y devenant directeur de l'information (en 1962), et rédacteur en chef (en 1975, sous Claude Ryan), et directeur suppléant (de 1978 à 1981)[3]. En 1982, après ses 25 ans au Devoir, il est nommé éditorialiste en chef du quotidien La Presse puis, dès l'année suivante, éditeur adjoint et rédacteur en chef[4]. De 1988 à 1991, il est journaliste indépendant dans les quotidiens Le Soleil (de Québec) et Le Droit (d'Ottawa), ainsi qu'au magazine L'Actualité et dans des émissions de la Société Radio-Canada[4] et, comme invité de Pierre Nadeau, au réseau TVA[5].

Sa carrière médiatique s'échelonne donc sur quatre décennies[6] et, même en œuvrant dans un « journal de combat » comme Le Devoir des années 1950, il restait cordial et aidant, « convivial[6] ». Sa « finesse dans la description d'une information », sa « prudence » et son souci de « l'équilibre dans la fabrication d'une manchette », ont influencé son entourage, ses pairs, les lectorats et les auditoires atteints[6],[5]. « La qualité d'une presse démocratique, c'est de veiller à ce que celle-ci touche vraiment aux sujets essentiels, et deuxièmement qu'elle les traite convenablement de telle sorte que tout le monde puisse vraiment comprendre », proclamait-il[6], et c'était sa constante préoccupation. Aussi, sa douce « rigueur[7] », sa probité de « spectateur intègre[3] », « les idées nettes, le respect des faits et […] la plume alerte, toutes qualités qui lui resteront sa carrière durant[3] », ne le quittent pas, même quand ensuite il exerce quelque temps d'autres fonctions apparemment éloignées du journalisme[7].

Conseiller politique

En 1991, après l'échec de l'Accord du lac Meech et à l'invitation du premier ministre Brian Mulroney[7], il devient conseiller politique au niveau fédéral (auprès du Conseil privé) pour les questions constitutionnelles. Puis, en 1992, il passe au Cabinet du premier ministre, à titre de conseiller politique et constitutionnel[4].

Ambassadeur

En , il est nommé ambassadeur du Canada en Tunisie et auprès de la Libye et comme tel, en 1995 et 1996, chargé de missions en Jordanie et en Algérie[7].

Professeur

Rentré au Canada en 1996, il est nommé professeur invité de journalisme, à l'Université LavalQuébec)[7] et à l'Université de Montréal[8].

Président du Conseil de presse du Québec

En , Michel Roy accède à la présidence du Conseil de presse du Québec[4], fonction qu'il occupe jusqu'en 2004[8].

Famille

Il était fier de sa femme, Monique Bernier, critique littéraire, et de leurs trois enfants[3], tous voués en quelque sorte au monde de l'information : la diplomate Isabelle Roy (ambassadrice au Mali, 2005-2008)[7],[9], le reporter, journaliste politique et présentateur Patrice Roy (chef d’antenne et lecteur de nouvelles au Téléjournal de Radio-Canada), et le documentariste Mathieu Roy (diplômé de l'Inis en cinéma, 2002)[10].

Il meurt le , à 81 ans (presque 82)[3],[2], d'une longue maladie affectant la mémoire[11]. Il est enterré au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[12].

Distinctions

Notes et références

  1. Acte de baptême de John Georges Michel Roy du registre des naissances de l'année 1929 de la paroisse Sacré-Cœur d'Ottawa. Baptisé le 5 octobre et né le 23 septembre. Sur le site de généalogie Ancestry.
  2. « Roy, Michel », necrologie.cyberpresse.ca, (lire en ligne).
  3. Stéphane Baillargeon, « Michel Roy 1929-2011 : Mort d'un spectateur intègre », Le Devoir, Montréal, (lire en ligne).
  4. Robert Maltais, « Roy, Michel », Encyclopédie canadienne, (lire en ligne).
  5. « Vidéo de présentation du Prix hommage Judith-Jasmin, résumant la carrière de Michel Roy », Fédération professionnelle des journalistes du Québec, (lire en ligne).
  6. Jean-Benoît Legault, « Michel Roy, ancien diplomate et journaliste est décédé », Cyberpresse, texte de La Presse Canadienne, (lire en ligne).
  7. Laura-Julie Perreault, « Michel Roy : Plaidoyer pour la rigueur », Le Trente, vol. 30, no 8, (lire en ligne) — périodique de la FPJQ.
  8. « Michel Roy n'est plus », Société Radio-Canada, Montréal, (lire en ligne).
  9. « Mme Isabelle Roy, La nouvelle ambassadrice du Canada a pris fonction [notule biographique] », Afribone Mali SA, (lire en ligne).
  10. « Mathieu Roy : diplômé au profil Réalisateur du programme Cinéma 2002 [notule biographique] », Institut national de l'image et du son, (lire en ligne).
  11. François Bugingo, « Révolte en Tunisie : Hommage à un homme [Michel Roy] qui a tendu la main aux plus faibles », Le Devoir, (lire en ligne)
  12. Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.
  13. « Michel Roy : membre », Ordre du Canada, (lire en ligne).
  14. Michaëlle Jean, « Discours à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse », www.gg.ca, (lire en ligne) — hommage à Michel Roy, au dernier paragraphe.
  15. « Hommage à Monsieur Michel Roy », la FAS de l'Université de Montréal, (lire en ligne).

Liens externes

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