Michel Firelin

Michel Firelin, baptisé le en la paroisse Saint-Sauveur de Montivilliers (à noter que sur son acte de baptême son patronyme est Fidelin) et mort par pendaison à Rennes le , est un colon de l'Isle Bourbon, qui prit la tête d'une révolte en 1691 et se fit élire, sans l'assentiment du roi Louis XIV, gouverneur.

Biographie

D'origine très pauvre, les parents de Michel Firelin sont métayers à Montivilliers. Pour échapper à cette condition, il pense un moment rentrer au séminaire. Ce sera en fait la nouvelle Compagnie des Indes, récemment créée par Colbert, qui va lui donner sa chance.

Il se fait embaucher comme aide magasinier par la compagnie et débarque en baie de Saint-Paul, capitale de l'île Bourbon (aujourd'hui, île de La Réunion), le , sur le même bateau que celui qui deviendra son pire ennemi, Henri Habert de Vauboulon, nouveau gouverneur de l'île.

L'affaire Vauboulon[1]

Très vite, Vauboulon se révèle un vrai despote, avide d'enrichissement personnel, touchant des pots-de-vin sur chaque enregistrement de concession ou vente d'esclave, légiférant sur tout, avec brutalité et sévérité. Il ne tarde pas à se mettre à dos toute la colonie. Six mois après la prise de fonction de Vauboulon, en , le navire de la Compagnie Les Jeux fait escale à Saint-Paul. Son capitaine, Guillaume de La Houssaye, est assailli de plaintes des colons mais n'ose pas destituer Vauboulon. Il promet de faire parvenir au cabinet du roi un rapport, ce qu'il ne fera pas.

Le dimanche , en pleine messe dominicale, la rébellion éclate. Sous la direction du père Hyacinthe de Kerguelen de Kerbiquet, Michel Firelin, Jacques Barrière, Robert Duhal, Marc Vidot et Julien Robert arrêtent Vauboulon ainsi que son valet (connu sous le nom de « la Citerne ») et les jettent au cachot.

Gouverneur par intérim[1]

Sa position comme aide-magasinier de la Compagnie désigne naturellement Firelin comme chef de la rébellion (à part le prêtre, les autres sont planteurs) et est élu gouverneur le .

Firelin commence par réparer les injustices commises par son prédécesseur, hélas son programme s'arrête là. Il n'a ni l'envergure, ni la compétence, ni l'autorité d'un gouverneur, et les colons de Bourbon sont très indisciplinés.

Le , s'ouvre à Saint-Paul le procès de « la Citerne ». Il sera condamné à mort et exécuté le . Vauboulon sera empoisonné par ses geôliers, et mourra le . Michel Firelin finira par réaliser l'unité des colons, mais contre lui. Il démissionne de son poste le , et finira par fuir la colonie pour se réfugier à Goa en novembre de la même année.[réf. nécessaire]

Le , arrive en rade de Saint-Paul, l'escadre commandée par le comte de Serquigny, qui a ordre d'arrêter les mutins et de les ramener en France, et d'installer Joseph Bastide, nouveau gouverneur de la colonie. Michel Firelin sera livré par le gouverneur portugais de Goa en octobre.

Le procès[1]

Le procès [2] de ce que l'on appelle « la République de Bourbon » s'ouvre en à Rennes, et se traduit par une condamnation à mort, Michel Firelin, pendu le , un pseudo-acquittement pour le père Hyacinthe qui sera reclus dans un couvent, deux condamnations aux galères à perpétuité (Barrière et Duhal), une condamnation à dix ans de galères (Robert) et une condamnation à cinq ans de galères (Vidot). Tous les quatre mourront aux galères. En sa qualité d'ecclésiastique, la punition du père Hyacinthe de Kerguelen, « est laissée à l'appréciation du père supérieur de son ordre » (les capucins).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. « Le père Hyacinthe, un curé de choc à Bourbon », sur Clicanoo (journal réunionnais),
  2. Procès Vaubulon : Ouverture du procès, Interrogatoires, lettres de gouverneur...
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