Mercedes-Benz CLR

La Mercedes-Benz CLR est une voiture de course de catégorie LMGTP (Le Mans Grand Touring Prototype) issue de la lignée des Mercedes-Benz CLK GTR et Mercedes-Benz CLK LM et créée spécifiquement pour les 24 Heures du Mans 1999. Elle s’y montra assez compétitive mais devint surtout célèbre à cause d’une série de spectaculaires accidents dus à une mauvaise conception aérodynamique qui entraînèrent rapidement son retrait de la compétition.

Mercedes-Benz CLR

Mercedes-Benz CLR en démonstration en 2009 au Nürbürgring.

Marque Mercedes-Benz
Années de production 1999
Production 3 exemplaire(s)
Classe LMGTP
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V8 à 90°
Position du moteur Longitudinale centrale arrière
Cylindrée 5 721 cm3
Puissance maximale 700 ch (514,5 kW)
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Boîte séquentielle X-Trac/Mercedes 6 rapports
Poids et performances
Poids à vide 914 kg
Vitesse maximale 349 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé
Châssis Monocoque carbone
Suspensions Doubles triangles
Dimensions
Longueur 4 893 mm
Largeur 1 999 mm
Hauteur 1 012 mm
Empattement 2 670 mm
Chronologie des modèles

Contexte et développement

La Mercedes-Benz CLK GTR remporte la première édition du championnat FIA GT en 1997.

En 1996, le programme de compétition de Mercedes-Benz comportait l'International Touring Car Championship (ITCC), en tant que constructeur, ainsi que la Formule 1 et l'IndyCar, en tant que motoriste. À la suite de la disparition de l'ITCC à la fin de la saison 1996, Mercedes-Benz s'engage dans le nouveau Championnat FIA GT, qui fait ses débuts en 1997. AMG, le préparateur de course de Mercedes, est chargé de développer une voiture qui réponde à la règlementation GT1 de la Fédération Internationale de l'Automobile pour le nouveau championnat. Ainsi, la Mercedes-Benz CLK GTR est conçue pour être utilisée à la fois comme voiture de course et comme voiture de route accessible au public, car le règlement de la compétition exige que les voitures de course soient basées sur des modèles de production. Les CLK GTR connaissent le succès dès leur première saison, remportant sept des onze courses, ainsi que les championnats des pilotes et des constructeurs[1].

En 1998,la Mercedes-Benz CLK LM écrase le championnat FIA GT mais échoue à remporter les 24 Heures du Mans.

Pour la saison 1998, AMG affine la conception de la CLK GTR avec le lancement de la nouvelle CLK LM. L'évolution majeure de cette voiture est le remplacement du moteur V12 par un bloc V8 plus petit, considéré par Mercedes comme plus adapté pour disputer les épreuves d'endurance les plus longues, telles que les 24 Heures du Mans, une course ne faisant pas partie du calendrier du championnat FIA GT, mais pour laquelle la firme allemande s'engage pour la première fois depuis 1955. Lors de l'épreuve mancelle, la CLK LM n'est pas fiable et les deux exemplaires engagés abandonnent sur défaillance mécanique après moins de trois heures de course, malgré une qualification en pole position et à la troisième place. La course est remportée par Porsche, la rivale de Mercedes au championnat. Le constructeur allemand décroche toutefois son deuxième titre de champion FIA GT consécutif, chez les pilotes et les constructeurs, après avoir remporté les dix courses du championnat[1].

La domination de Mercedes et les coûts élevés de développement de la catégorie GT1 pousse la plupart des constructeurs quitter le championnat FIA GT : la FIA supprime alors cette catégorie pour la saison 1999. L'Automobile Club de l'Ouest (ACO), qui organise les 24 Heures du Mans, suit la FIA et n'autorise plus la participation des voitures de catégorie GT1. Néanmoins, si le championnat FIA GT n'engage que des bolides de catégorie GT2 en 1999, l'ACO créé une nouvelle catégorie de voitures de course connue sous le nom de Le Mans Grand Touring Prototype (LMGTP). La réglementation LMGTP pour les prototypes à cockpit fermé est similaire à l'ancienne réglementation GT1, mais partage de nombreux points communs avec la catégorie Le Mans Prototype à cockpit ouvert (LMP) déjà existante au Mans. Ainsi, les anciennes voitures GT1 peuvent être adaptées à la catégorie LMGTP tout en se débarrassant de leurs anciennes contraintes règlementaires liées à l'homologation pour la route. Mercedes, ne pouvant plus disputer le championnat FIA GT avec les CLK LM, se concentre donc sur la nouvelle catégorie LMGTP de l'ACO[1].

Conception

Issue des Mercedes-Benz CLK GTR et surtout des Mercedes-Benz CLK LM, la CLR est dotée d’une carrosserie monocoque en fibre de carbone. Elle est moins haute de dix centimètres que sa devancière, la CLK LM, plus étroite et plus légère de 50 kilogrammes. De nombreux tests ont été réalisés en soufflerie pour améliorer l’aérodynamique. La voiture fut testée sur des dizaines de milliers de kilomètres sur des circuits plats et bien surfacés aux États-Unis comme le California Speedway et Homestead-Miami Speedway, puis en Europe à Magny-Cours pour un roulage de trente heures et une fois à Hockenheim, occasion de sa présentation officielle à la presse le [2].

Engagement aux 24 Heures du Mans 1999

Vue arrière.

Trois voitures furent engagées par Mercedes dans la compétition, les numéros 4, 5 et 6.

Durant la session de qualification du jeudi soir, le premier coup de théâtre survint lorsque la no 4 pilotée par Mark Webber s’envola dans le virage d’Indianapolis pour retomber le long d’un rail de sécurité. Le pilote était sauf mais déjà des doutes subsistèrent quant à la sécurité des Mercedes CLR. La voiture fut reconstruite à partir de zéro le vendredi et commença les essais du samedi matin. Cette-fois, Mark Webber atteignait la bosse juste avant le virage de Mulsanne quand sa voiture décolla et fit un looping aérien. Des photographes réussirent à immortaliser ce moment[3]. Personne ne fut blessé. Cette voiture, confiée à Webber, Marcel Tiemann et Jean-Marc Gounon, fut forfait pour l’épreuve.

L’engagement des deux autres voitures dans la course fut maintenu par Norbert Haug, responsable du département Motorsport de Mercedes. Les voitures reçurent toutefois des modifications et les pilotes eurent comme consigne de ne pas suivre de trop près d’autres voitures sur les zones bosselées.

À peine cinq heures après le départ, la CLR no 5 pilotée par Peter Dumbreck, qui suivait une Toyota GT-One, décolla et effectua un looping peu avant le virage d’Indianapolis puis s’écrasa sur la zone boisée jouxtant la piste. L’évènement fut filmé par les caméras de télévision et diffusé en direct[4]. À la suite de ce spectaculaire accident, Mercedes prit la décision de se retirer de la course et fit rentrer la CLR no 6 pilotée par Bernd Schneider.

Les Mercedes-Benz CLR ne furent jamais réengagées en compétition. Testées sur des circuits de vitesse permanents, elles n’étaient pas adaptées au circuit des 24 Heures et ses portions routières. La no 6, qui n’a pas été accidentée, existe toujours.

Notes et références

  1. Nicolas Anderbegani, « Ils se sont ratés, épisode 3 : Mercedes-Benz CLR », sur leblogauto.com, (consulté le )
  2. (en) Le Mans ´99 : Mercedes CLR for Le Mans presented - Mercedes-Benz, 1999
  3. (de) Mark Webber : « Nur wenige Leute wissen, wie schwer das war » - Von Stefan Anker, Welt.de, 1er août 2016
  4. (en) Le Mans 1999 - Peter Dumbreck's HUGE accident! Mercedes CLR-GT1 CRASH! - YouTube, 1 min 28 s [vidéo]

Annexes


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