Menhir de Kerloas

Le menhir de Kerloas, appelé aussi menhir de Kervéatoux, est situé à Plouarzel dans le département du Finistère. Il est considéré comme le plus haut menhir actuellement debout[1], avec ses 9,50 m au-dessus du sol.

Menhir de Kerloas

Vue générale de l'édifice
Présentation
Nom local Menhir de Kervéatoux
Type Menhir
Période Néolithique
Protection  Classé MH (1883)
Visite libre d'accès
Caractéristiques
Dimensions 9.50 m
Matériaux Pierre
Géographie
Coordonnées 48° 25′ 36″ nord, 4° 40′ 45″ ouest
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Plouarzel
Géolocalisation sur la carte : Finistère

Protection

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1883[2].

Description

Le menhir est en granite de l'Aber-Ildut. Il a une forme aplatie. Ses flancs sont surfacés selon une technique typique de l'Âge du bronze. Des pierres de calage, à sa base, forment une surface circulaire rehaussée. Sa cime biseautée résulte du coup de foudre qu'il a reçu au XVIIIe siècle et qui l'a décapité, précédemment il mesurait 12 m de haut.

Ce menhir est notamment décrit par Adolphus TROLLOPE[3] dans le journal qu'il écrit à l'occasion de son séjour en Bretagne en 1839. Il écrit ainsi, " ...notre première excursion à pied fut d'aller visiter le menhir de Plouarzel, le plus haut et le plus magnifique de toute la Bretagne...". Il le situe entre Plouarzel et Saint-Renan. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit ici du menhir de Kerloas.

Menhir de KERLOAS 1839. Illustration d'Augustre Hervieu , Un été en Bretagne, d'Adolphus TROLLOPE . (Libre de droit)

Chose intéressante, il suggère une hauteur de "...40 pieds Français..." (sic). Si on prend la valeur du pied Français à la fin de l'ancien régime (Le pied du Roi) qui est évalué à 324,839 mm, le menhir de Kerloas est estimé à 13 mètres environ. Une hauteur bien supérieure aux 9,5 mètres qu'on lui attribue aujourd'hui. Un dessin du menhir réalisé par Auguste Hervieu dans ce même journal montre un menhir christianisé avec à son sommet une croix.

Il présente deux protubérances hémisphériques diamétralement opposées d'une trentaine de centimètres de diamètre à environ un mètre du sol, ce qui l'a fait considérer par certains comme un symbole phallique[4]. Ainsi, selon La Villemarqué ces protubérances étaient à son époque l'objet d'un culte de la fécondité. A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi ce culte : « Ce menhir présente (...) une singulière particularité : sur deux de ses faces opposées, à 1 mètre environ au-dessus du sol, sont deux bosses rondes, taillées de main d'homme et ayant environ 30 centimètres de diamètre. Les jeunes mariés viennent, la poitrine nue, se frotter à l'une de ces bosselures pour n'avoir que des enfants mâles ; les jeunes femmes se frottent à l'autre pour être les maîtresses absolues au logis : ce sont là les deux plus vifs désirs des paysans bas-bretons »[5].

Il fut érigé il y a environ 5 000 ans sur une crête de 132 m d’altitude.

Il est visible à 30 km (notamment depuis certains immeubles brestois) et constituait un point de repère remarquable pour les navigateurs.

Son poids est estimé à 150 tonnes et sa circonférence, au niveau du sol, est de 6,20 m mètres.

Les superstitions liées au menhir

Le Chevalier de Fréminville a décrit en 1832 les pratiques superstitieuses liées à ce menhir : « Les nouveaux mariés se rendent dévote ment au pied de ce menhir et, après s'être en partie dépouillés de leurs vêtements, la femme d'un côté, l'époux de l'autre, se frottent le ventre contre une de ses bosses. L'homme prétend, par cette cérémonie ridicule, obtenir plutôt des enfants mâles que des filles, et la femme prétend que, par là, elle aura l'avantage d'être la maîtresse absolue du logis et de gouverner entièrement son mari[6].

Paul Buessard a décrit les pratiques superstitieuses concernant ce menhir, qui avaient encore cours dans le courant du XIXe siècle[7].

Galerie de photos


Notes et références

  1. Sigfried J. de Laet La préhistoire de l'Europe Éditions Meddens, 1967 - 212 pages, p. 86
  2. « Menhir de Kerveatoux, ou de Kerloas », notice no PA00090206, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Trollope, Adolphus., Un été en Bretagne : journal de voyage d'un Anglais en Bretagne pendant l'été 1839, Ed. du Layeur, (ISBN 2-911468-59-7 et 978-2-911468-59-9, OCLC 718695383, lire en ligne)
  4. Jacques Briard, Loïc Langouët et Yvan Onnée, Les mégalithes du département d'Ille-et-Vilaine, Rennes, Institut culturel de Bretagne et Centre régional d'archéologie d'Alet, coll. « Patrimoine archéologique de Bretagne », , 122 p. (ISBN 9782868220929), p. 7
  5. A. Marteville et P. Varin, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 2, 1853, consultable https://books.google.fr/books?id=361CAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=bibliogroup:%22Dictionnaire+historique+et+g%C3%A9ographique+de+la+province+de+Bretagne%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjCpYintcfiAhUNDxQKHT0kAUgQ6wEIKTAA#v=onepage&q=Plouarzel&f=false
  6. Chevalier de Fréminville, Antiquités de la Bretagne : Finistère, Brest, .
  7. Paul Buessard, Le menhir de Plouarzel, "Le Voleur", n° du 15 octobre 1833, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6393910t/f3.image.r=Plouarzel

Annexes

Bibliographie

  • Charles Blin, « Le menhir de Saint-Renan ou de Kerloaz (Finistère) », L'Homme préhistorique, no 12, , p. 365-369 (lire en ligne)

Liens internes

Liens externes


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