Maxime Quartenoud

Maxime Quartenoud, né à Treyvaux le et mort le à Fribourg est une personnalité politique suisse, membre du Parti démocrate chrétien.

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Biographie

Famille et formation

Maxime Quartenoud est le fils de Constant, forgeron, et de Mélanie Schouwey, devenue doyenne du canton et décédée à l’âge de 102 ans. Il épouse Yvonne Butty, puis en secondes noces Germaine Pauchard.

Il fréquente le collège St-Michel à Fribourg. Il obtient ensuite une licence en droit de l'Université de Fribourg en 1922 puis exerce le notariat. Il devient secrétaire de l’Union des paysans fribourgeois et rédacteur du « Paysan fribourgeois ».

Vie politique

Député au Grand Conseil du canton de Fribourg de 1926 à 1935, il est également vice-président du Tribunal de la Sarine. Il est ensuite élu au Conseil d’État le et prend en charge le département de l'Intérieur, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce. Il est président du Conseil d’État en 1940, 1946, 1950 et 1954.

Il est également élu au Conseil National de 1935 à 1947, puis député au Conseil des États de 1947[1] à sa mort.

Actions politiques

Crise des années 1930 et Seconde Guerre mondiale

Homme de confiance de la paysannerie, il la dirige pendant la crise économique des années 1930 qui oblige à procéder à son assainissement financier, puis pendant la Seconde Guerre mondiale lorsqu’il lui faut développer au maximum la production (Plan Wahlen), puis enfin lors de l’établissement de son statut d’après-guerre[2]. Le secteur primaire représentait alors plus de 40 % des emplois. L’industrialisation du canton n’est pas sa préoccupation principale avant 1950. Il prononce un grand discours sur la lutte contre le chômage le . Cette intervention démontre les faibles possibilités de l’Etat. Il s’oppose à la création d’une caisse cantonale d’assurance-chômage, estimant que cette tâche doit revenir aux partenaires sociaux. Il évoque aussi la possibilité de créer une loterie pour aider les chômeurs. Il fustige le bolchevisme et déclare que le « communisme est semblable à un virus ».

Combats sociaux

Proche des milieux syndicaux et des jeunes conservateurs, il est à l’origine des allocations familiales et milite pour l’organisation professionnelle et les assurances sociales qui ne sont pas celles voulues par la Confédération. En effet, le canton de Fribourg est le seul à s’opposer à l’introduction de l’AVS, partant de l’idée que la réalisation de l’assurance incombe en premier lieu à l’initiative privée, soutenue par la famille, les entreprises et les communautés professionnelles.

Avis institutionnels

Quartenoud combat avec vigueur l’initiative radicale pour la démocratisation des institutions fribourgeoises en 1954, en affirmant qu’elle viole le principe de l’unité de la matière, mais admet que l’élection des conseillers aux Etats par le peuple et non par le Grand Conseil ne lui déplairait pas. Il combat aussi la motion des partis minoritaires demandant l’élection des conseillers d’Etat au système proportionnel, en jugeant cette idée peu sérieuse. « Quelle faiblesse, quelles intrigues et quelles manœuvres introduiraient dans le pouvoir exécutif la R.P. », proclame-t-il.

Discours de 1952

Dans un discours prononcé en , Quartenoud énumère les changements qui ont marqué les cent dernières années depuis l’Assemblée de Posieux : l’essor démographique, l’exode rural, la mécanisation, la création de l’Université. En tant qu’héritier des Fribourgeois de Posieux, le peuple conservateur n’a nul besoin de se livrer à la vaine découverte des utopies. Il n’a qu’à puiser dans les trésors de ses traditions pour trouver des solutions aux problèmes actuels. Les détracteurs de l’Etat conservateur sont raillés par le magistrat qui aime à répéter : « Un oiseau qui salit son nid est un sale oiseau ! »

Popularité

Il jouit d’une forte popularité. Son style est imagé et il sait conquérir tous les publics et mettre les rieurs de son côté. Le Bulletin du Grand Conseil est ponctué de l’expression « hilarité » lorsqu'il reproduit ses interventions devant les députés. Au moment de son élection, Léon Savary écrivit: « L’orateur aujourd'hui, dont la parole d’abord simple et familière, prend brusquement son élan et suscite bientôt l’enthousiasme des plus placides auditoires, se devinait déjà chez ce garçon réfléchi, un peu replié sur lui-même, mais passionné pour les grandes causes, les nobles idées et toujours soucieux de l’expression juste, modérée, précise. »

Il était généreux envers les défavorisés. Affublé d’une chevelure abondante et d’un sourire avenant, Maxime Quartenoud inspirait la sympathie. Le peuple appréciait la personnalité attachante et originale d’un homme à l’habileté redoutable. On le surnommait le « taureau de Treyvaux » (allusion à Edouard Daladier, ancien président du Conseil, que l’on appelait le « taureau du Vaucluse » et qui lui ressemblait). Celui qui disait en parlant du Conseil d’Etat : « Nous les serviteurs du peuple » est devenu une figure légendaire de la vie publique fribourgeoise.

Son décès provoque une vive émotion. La presse donne un retentissement considérable à cette mort prématurée par l’abondance des articles et des témoignages consacrés à celui qui était devenu l’homme fort du Gouvernement.

Sources

  1. « M. Quartenoud est élu conseiller aux Etats », Journal de Genève, , p. 2
  2. Pierre Barras et Roland Ruffieux, Encyclopédie du canton de Fribourg, Tome 2, |détails=p. 494
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