Forgeron

Le forgeron est un ouvrier ou artisan professionnel qui forge à la main et assemble des pièces de métal pour réaliser des objets usuels ou entrant dans la composition d'un bâtiment.

Pour les articles homonymes, voir Forgeron (homonymie).

Travail à l'enclume.

Étymologie

Un forgeron ivoirien en pleine activité à Ferké (ville du nord de la Côte d'Ivoire)

« Forgeron » (anciennement aussi forjeron) est un dérivé formé en moyen français à partir du verbe « forger », à l'aide du suffixe « -on ». Auparavant, on disait un « fèvre » (d'où les surnoms, puis patronymes Febvre, Fèvre, Lefèvre, Lefebvre, Lefébure, Lefeure). L'occitan a Faure et Fabre. Le mot romain remonte au latin faber « forgeron ».

Le verbe « forger » (anciennement forgier) avait auparavant aussi le sens de « créer » et au sens figuré d'« imaginer, inventer ». Le sens actuel de « travailler un métal » est également attesté vers la même époque. Il est issu du latin classique fabricare par évolution phonétique.

Histoire

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le prolétaire mis en scène dans la série d'images d'Épinal
« La Journée du prolétaire » est un aide-forgeron.
Un forgeron ivoirien dans son atelier de fabrication d'objets

L'activité de forgeron est apparue en même temps que la découverte du travail des métaux, environ 5 000 ans avant Jésus-Christ ; elle est devenue un métier à part entière à mesure que les peuples exprimèrent leur besoin d'avoir des objets plus résistants et aux usages variés : outils, armes, parties mécaniques, grilles, clefs, bijoux , etc. Dans l'Antiquité, les forgerons utilisaient dans leurs fours du charbon de bois plutôt que du charbon de terre (houille). Ceci est dû au fait que le charbon de bois est un combustible plus difficile à enflammer que le bois sec mais qui dégage une chaleur bien supérieure à celle que produit la combustion du bois.

Au Moyen Âge, le forgeron utilisait le plus souvent une enclume et un marteau pour façonner des morceaux de bronze, de cuivre ou d'argent, après les avoir portés à incandescence dans des fours hautement réfractaires. On appelle forge l'atelier du forgeron, et forgeage son activité[1].

Sur les médailles et monnaies, la forge est souvent représentée par le marteau et l'enclume.

Les pièces sont chauffées dans un brasier de charbon de houille dont le feu est entretenu par une soufflerie connectée à une tuyère.

Les roues de charrettes étaient fabriquées par le charron et ensuite cerclées à chaud par le forgeron. Dans les villages, c'était l'occasion d'une réunion de main-d’œuvre pour cercler plusieurs roues dans la journée. La jante en fer avait été fabriquée avec une circonférence inférieure de deux ou trois centimètres à celle de la roue en bois. La dilatation permettait de placer cette jante et de la serrer par refroidissement autour de la roue. Aujourd'hui, cette technique est reproduite à l'occasion de fêtes rurales.

Pour fabriquer des objets ayant à supporter d'importantes contraintes (épées, boucliers…), divers alliages et traitement (damas) ont été mis au point.

L'artisan dont le métier consiste à ferrer les chevaux est le maréchal-ferrant.

Forgerons notoires

Forgerons réels

Forgerons imaginaires

Vin du Forgeron, étiquette de vin rouge des années 1920

Mythologie biblique

Mythologie celtique

Mythologie nordique

  • Brokk et Sindri sont les nains forgerons, fils d'Ivaldi ; leur forge est installée dans une grotte du Midgard. Ils forgèrent la chevelure de Sif, la lance d'Odin Gungnir et le bateau Skidbladnir.
  • Thor, le plus fort des dieux Ases, est le protecteur des forgerons, des artisans et des paysans. Il est le principal ennemi des géants et des trolls. Il conduit un chariot tiré par deux boucs et porte le marteau Mjöllnir. Il est l'un des fils d'Odin. C'est le plus populaire de tous les dieux nordiques.
Le jacquemart de Thiers en 2018.

Divers

Surnoms de forgerons

  • Bouche noire, comme en breton Per ar Beg Du, c'est-à-dire « Pierre la Bouche noire », traditionnel dans une partie de la Cornouaille[2].

Notes et références

  1. « Les outils du forgeron de l’antiquité à aujourd’hui », sur duferalapierre.com
  2. Mikael Madeg, Le grand livre des surnoms bretons, Brest, Emgleo Breiz, , 318 p. (ISBN 978-2-35974-014-1, OCLC 700706679), p. 21

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Made Bandé Diouf, Forgerons wolof du Kajoor ; Forgerons sereer du Siin et du Jegem : de l’époque précoloniale à nos jours, Paris, EHESS-ORSTOM, 1983, 498 p. (Thèse de 3e cycle)

Liens externes

  • Portail du travail et des métiers
  • Portail de la métallurgie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.