Matricaire odorante

Matricaria discoidea

Matricaire odorante

Matricaria discoidea, la Matricaire odorante ou Matricaire sans ligules est une plante herbacée annuelle de la famille des Astéracées.

C'est une adventice très largement répandue, qui a des usages alimentaires (infusions, aromatisation…).

Phytonymie

Matricaria vient de matrix (« femelle, matrice, utérus »), la plante ayant été utilisée traditionnellement pour soulager les douleurs des règles. L'épithète spécifique rappelle l'aspect « discoïde » des capitules, en fait en forme de cône, car ils ne possèdent pas de fleurs ligulées sur le pourtour[1].

Autres noms vernaculaires : matricaire en disque, matricaire discoïde, matricaire fausse-camomille.

Synonymes

  • Tanacetum suaveolens (Pursh) Hook.
  • Matricaria suaveolens (Pursh) Buchenau
  • Chamomilla suaveolens (Pursh) Rydb.

Description

Appareil végétatif

C'est une plante basse, de 20 à 40 cm de hauteur, à tige unique très dure, aux feuillage très découpé[2] qui dégage une odeur fruitée rappelant l'ananas quand on le froisse, d'où son nom d'« herbe ananas » (pineapple-weed) par les Anglo-saxons[3].

Appareil reproducteur

L'inflorescence est un racème de capitules qui comportent, insérés sur un réceptacle creux (ce qui la distingue de la Matricaire maritime et inodore, des fleurs tubulées jaune-verdâtre (à la différence des autres matricaires qui ont aussi des fleurs ligulées blanches)[2]. Ces fleurs hermaphrodite ont une pollinisation entomogame, autogame. Les fruits sont des akènes à dissémination : barochore. Très résistante au piétinement, les graines peuvent être dispersées par les pneus des véhicules.

Habitat et répartition

  • Habitat-type : tonsures annuelles des lieux surpiétinés ou substrats tassés eutrophiles, mésothermes ;
  • Aire de répartition : cosmopolite[4].

Introduction en France

Selon Gustave Malcuit, cette plante adventice néophyte, originaire de l'Amérique du Nord, apparaît en 1861 le long du canal des Ardennes, puis de 1880 à 1895 dans le Nord de la France. Il indique qu'« elle s'est propagée avec une rapidité telle qu'elle dispute la place à Matricaria inodora « au point de paraître aussi indigène que lui » »[5],[6].

Un rapport d’excursion présenté en 1909 par 3 naturalistes devant une société savante d'Anjou (Société d'études scientifiques d'Angers signale « l’envahissement des abords de la vallée de la Mayenne par une plante exotique du Nord de l’Amérique et de l’Asie, Matricaria discoidea DC. Cette plante, signalée la première fois dans cette vallée par Giards, en 1903, s’y est développée depuis d’une façon tout à fait prodigieuse, et devra désormais être comptée comme faisant partie intégrante de notre flore actuelle. Elle a été propagée par les déchets de graines des minoteries de cette vallée »[7].

Utilisations

Alimentation

Cette Matricaire est parfois utilisée en infusion (fleurs et parfois jeunes feuilles et tiges fraiches ou séchées) pour aromatiser les plats (sauces, desserts) et les boissons (tisanes à la place de la Camomille romaine)[8].

Pharmacopée traditionnelle

Elle a été également utilisée comme plante médicinale par les Amérindiens[2].

Références

  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms, éditions Quæ, , p. 37.
  2. (en) Flora of North America Editorial Committee, Flora of North America, Oxford University Press, , p. 541.
  3. François Couplan, Aimez vos plantes invasives, éditions Quæ, , p. 86.
  4. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  5. Gustave Malcuit, Contributions à l'étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Soc. d'édit. du Nord, 1929, p. 188
  6. Alfred Giard, Sur une plante adventice à propagation rapide (Matricaria discoidea D. C), dans La Feuille des jeunes naturalistes, vol.31-33, 1900-1903, p. 188, indique : « Le Catalogue des plantes vasculaires des Ardennes (Charleville, 1900), œuvre posthume de A. Callay, nous apprend (p. 249) que M. discoidea a été vue en juin 1861 par Bouffay, sur la digue du canal des Ardennes près de l'écluse de Rilly. À cette époque, la plante n'était signalée par Reichenbach qu'autour du village de Schœneberg, près de Berlin. Callay suppose que la station ardennaise, où la plante n'avait d'ailleurs pas été revue, provenait de graines mélangées aux céréales apportées pour le moulin de Rilly. »
  7. Société d'études scientifiques d’Angers ; (1909) ; Bulletin de la Société d'études scientifiques d’Angers année 39 ; voir p XXXV, [https://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=File:Bulletin_de_la_Société_d%27études_scientifiques_d%27Angers_(IA_bulletindelasoc3919soci_0).pdf&page=39 scan de la page
  8. Jean Claude BRUNEEL (Ethnobotaniste), Alimentaire mon cher espace vert ; Plantes voisines à savourer gratuitement pour le plaisir et la santé ; Flore gourmande anthropique en Flandres - Artois - Hainaut ; URL=http://floregourmande.org/wp-content/uploads/2016/06/AMCEV.pdf (voir tableau)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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