Matrena Netcheporchoukova

Matrena Semïonovna Nazdrachev (russe : Матрёна Нечепорчукова; née Netcheporchoukova ; ) était une médecin dans le 100e Régiment d'Infanterie de la Garde de la 35e division d'infanterie de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Le , elle reçoit l'Ordre de la Gloire de 1re Classe, faisant d'elle l'une des quatre femmes à recevoir cette médaille.

Enfance

Netcheporchoukova est née dans le village de Volchiy Yar alors dans l'oblast de Stalino (aujourd'hui l'oblast de Donetsk), dans une famille de paysans ukrainiens. À la mort de ses parents, elle vit dans un pensionnat. Après son diplôme à l'école de soins infirmiers et d'obstétrique de Balakleïevskaïa en 1941, elle travaille comme infirmière à l'hôpital. Seulement, en 1943, à l'âge de 19 ans, elle est en mesure de rejoindre l'Armée rouge, deux ans après avoir vu sa demande être rejetée car elle était trop jeune[1],[2].

Carrière militaire

Netcheporchoukova réussit à rejoindre le Parti Communiste, et intègre l'Armée rouge en tant que médecin peu de temps après. Elle est déployée dans son régiment au printemps et lors de son premier jour de bataille, elle fournit les premiers soins à une quinzaine de blessés. Après l'offensive soviétique à Kiev, elle traverse la Dniepr en octobre avec une compagnie médicale sous les feux de l'ennemi. Là, elle transporte les blessés sur des radeaux malgré la forte présence des tirs de mortier, de l'artillerie et des bombardements ennemis. Pendant près d'une semaine, elle continue à le faire, dormant peu et reçoit la Médaille du Courage pour ça[2],[3],[4].

Lorsque les forces soviétiques traversent la Vistule en Pologne, le , Netcheporchoukova est la première personne de sa société médicale à entrer dans la rivière et à se diriger vers la tête de pont opposée, où de violents combats ont déjà lieu. Après la traversée, elle fournit une aide d'urgence à près de soixante soldats, vingt-six d'entre eux qu'elle fait évacuer personnellement du champ de bataille vers une endroit plus sûr. Pour ce fait d'armes elle reçoit l'Ordre de la Gloire de 3e Classe plus tard dans le mois[3].

Au cours de l'offensive Vistule-Oder en , Netcheporchoukova reste à l'arrière à Radom avec plusieurs autres médecins pour s'occuper d'une trentaine de soldats blessés en attente d'ambulances pour les évacuer. Le , un groupe de soldats de la Wehrmacht qui a passé les lignes soviétiques effectue une descente au refuge où sont logés les blessés, mais les médecins et elle réussissent à repousser l'attaque. Le lendemain, les ambulances arrivent et elle peut rejoindre son régiment. Dans un incident séparé, elle dispense les premiers soins à cinquante-et-un soldats blessés sur les rives de l'Oder, vingt-sept d'entre eux étant gravement blessés. Pour ses actions à Radom et sur l'Oder, elle reçoit l'Ordre de la Gloire de 2e classe[1],[3].

Au cours de la bataille de Berlin ainsi que lors des passages de la Spree et de l'Oder, Netcheporchoukova porte soixante-dix-huit soldats blessés hors du champ de bataille sous le feu ennemi, refusant même d'aller à l'hôpital après avoir reçu un éclat d'obus dans la jambe. À Berlin, elle tue plusieurs soldats allemands après qu'ils se soient approchés de soldats soviétiques blessés qu'elle était en train de soigner. Pour ses actions dans ces offensives, elle obtient l'Ordre de la Gloire de 1re classe, faisant d'elle une des quatre femmes ayant reçu les 3 classe de cet Ordre[1],[3].

Après-guerre

Après la fin de la guerre, Netcheporchoukova épouse Viktor Stepanovitch Nazdrachev, qui a également combattu pendant la guerre. De 1945 à 1950, elle et son mari vivent en République démocratique allemande avant de déménager pour le village de Dmitrievskoe près de Stavropol où ils vivent de 1950 à 1965, après quoi ils déménagent à Krasnogvardeyskoye où ils vivent jusqu'en 1977. En 1973, elle reçoit la médaille Florence Nightingale par la Croix-Rouge pour son dévouement au salut des blessés pendant la guerre. En 1977, elle emménage à Stavropol, où elle vit le reste de sa vie. En 2016, pour son 91e anniversaire, elle reçoit un appel téléphonique du président russe Vladimir Poutine pour la remercier de son courage pendant la guerre[2],[5],[6].

Distinctions

Voir aussi

Références

Notes de bas de page

  1. « Нечепорчукова (Наздрачёва) Матрёна Семёновна », sur www.warheroes.ru (consulté le )
  2. « Нечепорчукова Матрёна Семёновна : Министерство обороны Российской Федерации », sur encyclopedia.mil.ru (consulté le )
  3. Cottam Janina, Women in War and Resistance: Selected Biographies of Soviet Women Soldiers, Newburyport, MA, Focus Publishing/R. Pullins Co, (ISBN 1585101605, OCLC 228063546, lire en ligne)
  4. (ru) « Наздрачёва (Нечепорчукова) Матрёна Семёновна », histrf.ru, (lire en ligne, consulté le )
  5. (ru) « Путин поздравил полного кавалера ордена Славы Матрену Нечепорчукову с днем рождения », ТАСС, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Матрена Нечепорчукова », sur polit.ru (consulté le )
  7. International Review of the Red Cross, May 1973, Thirteenth year - No. 146 pg 243
  8. (ru) « Матрена Семеновна Наздрачева », sur xn--80ae1alafffj1i.xn--p1ai (consulté le )
  9. (ru) « Почетные граждане Ставрополя », sur www.dumast.ru (consulté le )
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