Massacre d'Oran

Le massacre d'Oran ou massacre du , se déroule à Oran, le , trois mois et demi après la signature des accords d'Évian de la guerre d'Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle[alpha 1] de l’indépendance, quelques heures avant sa proclamation.

Massacre d'Oran
Date
Lieu Oran, Algérie
Victimes Pieds-Noirs et Algériens partisans de l'Algérie française
Morts 95 (dont 20 pieds-noirs)[1]
(nombre incertain)
Blessés 161 (nombre incertain)
Disparus 453 (nombre incertain)
Auteurs Armée de libération nationale (Algérie), Auxiliaires temporaires occasionnels, et civils algériens
Motif La lutte GPRA-état-major de l'ALN et l'hypothèse du coup monté
Participants Soldats de l'ALN, d'ATO et civils algériens
Guerre Guerre d'Algérie

Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne une fusillade  dont l'origine est inconnue  provoque panique et confusion à la Place d'Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l'indépendance. Si l'on ignore qui prend l'initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l'armée de libération nationale algérienne (en violation des accords d'Évian), d'auxiliaires temporaires occasionnels[alpha 2] et de civils algériens, commettant des exactions à l’encontre de pieds noirs et d'Algériens pro-français. Les forces armées françaises attendent plusieurs heures avant de s'interposer.

Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs), 161 blessés[1] et 453 disparus ou enlevés[2] à plus de 600 tués et disparus confondus. Des chiffres encore plus élevés mais difficiles à vérifier sont parfois avancés.

Le contexte

La violence, de février 1961 à février 1962

À la fin de l’année 1960, le FLN commence à se fondre dans la population d’Oran (220 000 personnes) et, durant l'été 1961, l'OAS fait de même dans la population européenne (213 000 personnes). Dans une ville où le terrorisme avait été relativement contenu[alpha 3], cette double infiltration provoque un déferlement de violence. Aux attentats FLN (à partir de février 1961[alpha 4]) répliquent ceux de l'OAS (à partir d’août 1961). Les attentats — facilités par le fait que les populations sont bien plus mêlées que, par exemple, celles d’Alger — dressent les habitants les uns contre les autres ([3]). Chacun voit désormais dans l’autre un possible complice des terroristes adverses. Confrontées à un sanglant chaos, les autorités sont conduites à séparer les deux communautés[alpha 5], ce qui a des conséquences dramatiques pour les nombreux Algériens travaillant dans les quartiers européens. Et la ville, où s'affrontent FLN, OAS, « barbouzes » et forces de l'ordre françaises, va rester un champ de bataille jusqu'à l’été 1962[alpha 6], les Algériens et les Européens payant au prix fort des stratégies de terreur, de contre-terreur ou de répression.

La violence, après le cessez-le-feu

Les accords d’Évian () ont fixé la date de cessez-le-feu () entre la France et le FLN, ainsi que le principe d’un scrutin d'autodétermination de l'Algérie[alpha 7]. Après le cessez-le-feu, le FLN n'est plus contenu par l'armée française[alpha 8] et peut donc agir plus librement. Dès le , le massacre des harkis commence en Algérie[alpha 9]. Dès le , une vague d’enlèvements de personnes[4] s’abat sur Oran[alpha 10]. Les rapts s’effectuent par le moyen de barrages[5] établis dans la ville par le FLN, notamment dans les quartiers musulmans que doivent traverser des Européens pour se rendre à leur travail — quartiers où les soldats français ne patrouillent plus[6]. Les enlèvements sont quotidiens. Ils vont se poursuivre jusqu'au mois de novembre[7]. On découvre des charniers du FLN[6]. Les habitants du bled, eux-mêmes visés par les enlèvements, se replient sur la ville. L'épouvante s'installe. C’est en ce mois d’avril que se déclenche l’exode des Européens d’Oran[alpha 11]. L'OAS, se lance à son tour dans les attentats visant délibérément des innocents[6].

Le , l'OAS a cessé le combat[8]. Ses effectifs ont quitté la ville pour l'Espagne[9] — les derniers, le [10]. Un Comité de réconciliation entre les deux communautés a été créé[alpha 12]. Il tient une réunion d'organisation à la préfecture, le [11]. Au cours de celle-ci, le chef du FLN d’Oran, le capitaine Bakhti[alpha 13], se veut rassurant : « L’ALN est présente à Oran. Pas question d’égorgements. Au contraire, nous vous garantissons une vie meilleure[12]. » Les titres de l'Écho d'Oran donnent à penser que l'heure est à l'apaisement[13].

Depuis le , des camions militaires français sillonnent les rues de la ville, diffusant des messages rassurants, promettant protection de l’armée française à la population européenne, l’incitant à ne plus avoir peur, à sortir et à reprendre normalement ses activités[14].

Néanmoins, l’inquiétude est grande, concernant la poursuite des exactions FLN. Car les enlèvements continuent. Du 26 au , près d'une centaine de personnes sont enlevées en Oranie ; puis, du au , 30 autres[15]. Dans le petit peuple, c’est toujours la peur qui prédomine. On ne peut écarter les images horribles qui ont marqué la fin du Congo belge, deux ans plus tôt. Les Européens continuent de quitter la ville. Mais bateaux et avions sont insuffisants pour assurer l’exode. À partir du , en métropole, une grève de personnels de navigation vient tout aggraver[alpha 14]. Le rythme des départs d’Oran n’est que de 3 000 par jour.

La lutte GPRA-état-major de l'ALN et l'hypothèse du coup monté

Jusque-là cantonnée au Maroc, l'ALN de l'extérieur commence à investir les postes-frontière et Tlemcen, le .

Le scrutin d’autodétermination a eu lieu, le . Les résultats en sont connus (99,72 % de voix favorables à l’indépendance[16]). L’ALN de l’extérieur[alpha 15], jusque-là cantonnée au Maroc, commence à entrer en Algérie le [17]. L’état-major général de l'ALN, allié à Ben Bella, est en pleine lutte pour le pouvoir, face aux modérés du GPRA[alpha 16]. Et, au contraire de ce dernier, il est hostile au maintien d’une présence européenne en Algérie[18]. Mohamed Harbi, ancien responsable FLN et historien précise : « Avec la France, la Tunisie et le Maroc, il faut bien manœuvrer. Car si ces États apportent leur soutien au GPRA et bloquent l'ALN à l'extérieur, c'en est fini de la coalition benbelliste [...] L'état-major a une vue cynique des choses ; il désire ruiner l'autorité du GPRA. Avec Ben Bella, il ne reculera devant aucun procédé pour se saisir du pouvoir. » [19].

Ce contexte fournit des arguments à ceux qui soulèvent l’hypothèse de troubles prémédités en haut lieu[20]. Certes, le massacre du permet à l’ALN de l’extérieur de dire qu'elle entre dans Oran le 8 pour « maintenir l’ordre[alpha 17] » — entendant par là que le GPRA est incapable de le faire[alpha 18]. Mais, concernant un coup monté, on est toujours dans le domaine de l'hypothèse[alpha 19].

Dans un compte rendu de livres paru dans la revue Outre-mers[21], l’historien Guy Pervillé écrit : « Mais depuis quelques années, l’hypothèse d’une provocation menée par l’ALN du colonel Boumedienne pour discréditer le GPRA et aider à porter Ben Bella au pouvoir, soutenue depuis longtemps par l’un des principaux contributeurs de L’agonie d’Oran, Jean-François Paya, a reçu le soutien des historiens Gilbert Meynier et Jean-Jacques Jordi. Le livre de Guillaume Zeller permet au lecteur une bonne initiation sur ce thème... ».

Le politologue Bruno Étienne, spécialiste de l'Algérie, est seul à désigner un groupe comme responsable des massacres et des enlèvements à Oran le  : il s'agit d'après lui d'une katiba (compagnie) de l'ALN de l'extérieur, celle de Cheir Belkacem. Arrivée du camp A de Dar El Kebdani (Maroc) en avant-garde, elle aurait été déjà présente à Oran ce jour-là[22]. Pour Jean-François Paya, une confirmation de cette implication ne pourrait que « renforcer la thèse du coup monté par Oujda[23] » (par l'état-major général de l'ALN, basé à Oujda, au Maroc).

L'appel à la manifestation du

Depuis le 1er juillet, des manifestations musulmanes ont salué joyeusement l’indépendance — défilés de voitures chargées d’hommes et de femmes « hurlant des slogans et des you-you mais, en somme, plutôt bon enfant[24] ». Le chef de la wilaya V (Oranie), le colonel Othmane, acquis à l'ALN de l'extérieur, a dépêché sur Oran les sept katibas[alpha 20] de l'ALN qu’il a pu reconstituer après le cessez-le-feu. Elles ont défilé dans la ville le , encadrant les manifestants[20]. Ce même jour, , le capitaine Bakhti a donné l’ordre de cesser les manifestations.

Mais au soir elles reprennent[25]. Car, sur Radio-Alger, le GPRA appelle à de grands rassemblements pour le , jour de la proclamation de l’indépendance. À Alger, les festivités seront présidées par Benyoucef Benkhedda et Krim Belkacem. Cette coloration GPRA de manifestations irrite peut-être les « ultras[alpha 21] » : selon Jean-François Paya, aucun déploiement de foule n’est prévu en Oranie, bien tenue en main par les benbellistes[20]. À Oran même, le capitaine Bakhti, lié aux ultras, affirme qu’aucune manifestation n’est prévue. Il appelle à la reprise du travail[20]. Le capitaine Bakhti informait jusque-là le général Katz (par le canal du commandant de gendarmerie Humbert) de tout ce qui touchait aux démonstrations de liesse. Il ne le prévient pas d’une manifestation devant se dérouler le jour de la proclamation de l’indépendance[alpha 22]. Il ne le fera que le , « vers midi », c’est-à-dire après le début du massacre[26].

Les opinions divergent quant à la prise d’initiative de la manifestation...

  • Le général Katz avance que les gens, ayant entendu Radio-Alger, auraient spontanément décidé de défiler le [27].
  • L'historien algérien Fouad Soufi fait observer que les milieux intellectuels, scouts musulmans et syndicalistes UGTA de la ville[alpha 23] étaient hostiles à l’ALN de l’extérieur. Ces modérés, ayant entendu les consignes du GPRA sur Radio-Alger, auraient initié la manifestation au mépris des injonctions du capitaine Bakhti.
  • Les théoriciens du coup monté, tel Jean-François Paya, souscrivent à cette idée. Mais ils vont plus loin. Le coup de feu mystérieux faisant dégénérer la manifestation « GPRA » aurait été, selon eux, une provocation des benbellistes. En déclenchant volontairement des troubles, les ultras accentuaient l’exode européen, déconsidéraient le GPRA et justifiaient l’entrée de l’ALN de l’extérieur dans la ville[28].
  • Jean Monneret balaie ces hypothèses. Selon lui, le FLN benbelliste d’Oran avait parfaitement en main la population musulmane. Elle n’aurait pu spontanément décider de défiler. Quant aux fidèles du GPRA (les modérés), ils n’étaient pas assez influents pour contrarier la volonté des ultras. L'historien affirme d’autre part que l’ALN de l’extérieur n’avait nullement besoin d’un prétexte pour entrer dans Oran. Selon Jean Monneret, la manifestation aurait bel et bien été organisée par le FLN benbelliste tenant la ville. Sur le point de comprendre pourquoi Bakhti n’a pas prévenu le général Katz, Jean Monneret veut y voir l’affirmation d’une distance prise, dans l’ivresse d’une émancipation toute neuve, vis-à-vis de procédures tatillonnes imposées par les Français[29].

La manifestation

Le centre-ville d’Oran en 1962.

Il reste à Oran, le , environ 100 000 Européens[30]. Ils bénéficient, en principe, de la garantie de leur personne par les accords d'Évian.

La manifestation musulmane se met en place, très tôt. Dès sept heures, la circulation automobile est perturbée. En tête, vont les scouts musulmans, aux foulards vert et blanc. Des banderoles antibenbellistes proclament : « Non au culte de la personnalité » ou « Un seul héros, le peuple »[19]. Parti de Ville-Nouvelle, le cortège emprunte le boulevard Joseph-Andrieu, puis le boulevard Maréchal-Joffre, et prend à droite le boulevard du 2e Zouaves, jusqu’à la place Karguentah.

Les manifestations des jours précédents s’étaient cantonnées à la bordure des quartiers musulmans[alpha 24]. La foule aujourd’hui s’engage dans le boulevard de Sébastopol, retrouve le boulevard Maréchal-Joffre. Elle progresse ainsi vers la place d'Armes[31] (place Foch), c’est-à-dire vers les quartiers européens[32].

Car une cérémonie est prévue, place d’Armes : l’ALN doit hisser le drapeau algérien sur la façade de la mairie[33]. Des soldats de l’ALN, en treillis « léopard », sont en effet présents (il pourrait s'agir soit d'hommes de la wilaya V, soit de ceux de l'ALN de l'extérieur dont parle Bruno Étienne : la katiba de Cheir Belkacem). Le service d’ordre et la circulation sont assurés par des ATO en uniforme plus clair, submergés. Sur la place, la foule des manifestants musulmans est maintenant considérable, les femmes en haïk groupées d’un même côté, avec les enfants. L’atmosphère est à la fête, et l’exaltation à son comble[34].

La fusillade de la place d'Armes

Plan général d'Oran.

À 11 h 15[alpha 25], un coup de feu d’origine inconnue est entendu, place d'Armes[alpha 26]. On n’y prête guère attention, puisque l’on est familier des coups de feu (depuis le 1er juillet, l’habitude est prise de tirer en l’air pour manifester sa joie[30]). Mais d’autres coups de feu répondent au premier. Des musulmans armés se mêlent à la foule[35]. Certains sont en uniforme (ATO et ALN). Et il s’avère que de nombreux manifestants sont armés[36]. Les tirs se généralisent. Un mouvement de panique s’empare de la foule des manifestants musulmans. Beaucoup se couchent à terre. Femmes et enfants s’enfuient. Il y a peut-être des victimes. La fusillade est si nourrie et si confuse qu’on ne peut dire qui tire sur qui.

Le massacre

On ignore qui prend l’initiative du massacre d’Européens qui va suivre. En revanche, concernant son déroulement ainsi que les enlèvements, les témoins sont unanimes à mettre en cause l’ALN, les ATO et des civils équipés de pistolets et de couteaux[alpha 27]. Au début, on voit beaucoup les ATO s’impliquer dans les lynchages et dans les meurtres[alpha 28]. Puis, peu à peu, les hommes de l’ALN s’imposent en nombre dans les exactions[37].

Tous ces hommes armés agressent les Européens qu’ils rencontrent[38]. Ils vont mettre à feu et à sang de nombreux quartiers européens[32]. Les hommes armés se ruent sur les immeubles, enfoncent les portes des appartements, ouvrent le feu dans les restaurants[39], arrêtent, enlèvent, égorgent, au hasard des rencontres[40]. Des rafales de mitraillette balaient les terrasses des cafés, les porches, les voitures[40]. Sur les atrocités commises, de nombreux témoignages[alpha 29] se recoupent : exécutions sommaires d’Européens et d'Algériens soupçonnés de leur avoir été favorables[41], scènes de lynchage (place d’Armes, boulevard de Sébastopol, place Karguentah, boulevard de l’Industrie, rue d’Arzew et ailleurs[42]), actes de torture (pendaison[43], pendaison à un croc de boucher[44], mutilations, énucléations), il semblerait que cette vendetta véhiculait deux messages, le premier serait un message de vengeance en perpétuant les mêmes sévices qu'ils aient pu subir et le second, celui de prévenir le peuple européen qu'il ne serait plus en sécurité.

Les enlèvements

Les premiers rapts sont signalés vers 12 h 10 : une centaine d’Européens sont dirigés sur Ville-Nouvelle[45] (quartier musulman du centre[alpha 30]). D’autre rapts ont lieu avenue de Sidi-Chami (12 h 20). Entre 12 h et 12 h 30[42], la poste principale est envahie, les fonctionnaires présents sont égorgés[alpha 31] et une trentaine de personnes, hommes et femmes, sont enlevées, contraintes de se déplacer à genoux[alpha 32]. À 13 h 15, des zouaves signalent de nombreux enlèvements d’Européens, rue du Lieutenant-Dahan et dans le secteur du cinéma Rex[alpha 33]. D’autres sont signalés boulevard du 2e Zouaves, rue d’Arzew (rue Général-Leclerc), boulevard de Mascara (boulevard Édouard-Herriot) et boulevard des 40 mètres (boulevard du Corps-Expéditionnaire-Français)[46]. Les hommes de l’ALN quadrillent la ville[alpha 34]. Ils enlèvent des personnes, et les regroupent. C’est ainsi qu'ils conduisent des Européens en cortège au commissariat central, ou vers Petit-Lac[alpha 35] (quartier musulman, au sud-est), où sont pratiqués des assassinats de masse[alpha 36]. Certains de ces prisonniers sont tués en chemin[47]. D'autres sont sauvés par des musulmans[alpha 37].

Les dispositions encadrant une intervention française

Les accords d’Évian (article V) prévoient que l’armée française peut intervenir, au cas où la sécurité de ressortissants français serait menacée. Et ce, jusqu’à la remise des pouvoirs à une Assemblée nationale algérienne élue[48]. Il n'y a donc pas risque de protestation de la part de l'Exécutif provisoire algérien. Mais, lors du conseil des ministres du , Louis Joxe a évoqué la peur dans laquelle baignaient les harkis et les Européens ; et le général De Gaulle a livré son sentiment là-dessus : « La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après l’autodétermination. Elle aura le devoir d’assister les autorités algériennes ; mais ce sera de l’assistance technique. Si les gens s’entre-massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités[49]. »

Du au , le général Katz, commandant le Corps d'armée d'Oran, a reçu d’Alger « vingt notes ou messages[50] », parfois contradictoires, restreignant la capacité d’intervention française (en particulier, les notes des 13 et de son supérieur direct, le général Fourquet, chef d’état-major en Algérie).

  • La note 2140 du 13 juin attirait l’attention sur le fait qu’après le scrutin d’autodétermination, l’Exécutif provisoire serait investi de toutes les responsabilités « sans disposer encore des moyens correspondants[51] ».
  • Quant à la note du [52], le général Katz en dit que « les dispositions arrêtées étaient bonnes tout au plus à régler une manifestation dans une paisible sous-préfecture[53]. » Or une Note aux chefs de Corps no 99 /saor/3/ope du 20 juin signée général Katz qui prévoit l’usage de la ” légitime défense ” y compris pour les ressortissants français après le 3 juillet (non appliquée sur l’ordre du pouvoir central la veille de l’indépendance, avec l’ordre strict de consigner les troupes) cité dans le livre du général Katz avec liste de diffusion des unités .

Le , lors de la réunion du Conseil des affaires algériennes[alpha 38], le général De Gaulle a rejeté l'instruction Messmer autorisant une intervention « d’initiative française » (c’est-à-dire non sollicitée par l’Exécutif provisoire algérien)[54]. La décision finale du Conseil est donc plus restrictive : « L’intervention dite d’initiative ne devra être envisagée pour assurer la protection de nos forces ou celle de nos nationaux que dans les cas de légitime défense ou d’attaque caractérisée[55]. » Dès le , l'EMIA (état-major interarmées[alpha 39]) rédige une instruction précisant que la France n'exerce plus de responsabilité de maintien de l'ordre, sauf menace directe et grave sur ses ressortissants[54].

Le , la menace est directe et grave. Mais le général Katz a pu, au travers des notes du général Fourquet, prendre la mesure de l’hostilité des politiques à toute intervention « d’initiative[alpha 40] ». Il dispose d'une garnison totale de 18 000 hommes dont 12 000 sur le seul secteur d’Oran-Ville cantonnés sur plusieurs sites, casernes, lycées, collèges, stades, écoles imbriqués dans la ville à proximité immédiate des événements tragiques qui ont eu lieu[réf. nécessaire].

La réaction française

Le général Katz sort de trois années de « mise au placard » pour avoir déplu au pouvoir politique[56]. Rentré en grâce l’année précédente, il a obtenu sa troisième étoile. De son propre aveu, il est venu à Oran pour prouver qu’il la mérite[57]. Il commande le GAOR (Groupement autonome d'Oran) et, à titre provisoire, le XXIVe corps d'armée[alpha 41]. Il est donc à la tête des 18 000 soldats français présents à Oran[alpha 42]. Si les instructions qu’il a reçues sont déclarées « incompréhensibles » par Gérard Israël[58] et « ineptes » par Jean Monneret[59], son attitude est qualifiée d’« atterrante » par Georges-Marc Benamou[60]. Le général Katz tarde en effet à réagir (plusieurs heures s’écoulent entre le début du carnage et l'intervention des forces françaises[alpha 43]).

Le JMO (journal de marche et d’opérations) du Groupement autonome d’Oran rappelle à 12 h 15 (un des moments les plus intenses du massacre) que les troupes sont consignées ce [alpha 44]. Les témoins, tant civils que militaires, tant pieds-noirs que métropolitains, « confirment unanimement qu’il était interdit aux forces françaises d’intervenir »[61].

Le général Katz dit qu’il était privé de téléphone. Il dit n’avoir été informé de l’existence de troubles que vers midi, par le capitaine Bakhti, qui s’était déplacé[26]. « S’il y a eu cette malheureuse journée, dit le général Katz, la faute en incombe au gouvernement français[alpha 45], qui m’a retiré le maintien de l’ordre. Il a été passé au FLN qui était incapable de l’assumer[62]. » Le gouvernement français « a agi avec légèreté en donnant le maintien de l’ordre à des gens qui ne pouvaient pas l’assumer. Il y aurait dû y avoir une période de transition de je ne sais combien, quinze jours, un mois où [ou], en tout cas, il aurait fallu qu’on puisse l’assumer avec eux[63] ».

Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées[alpha 46], comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture[64]. Autre officier enfreignant les ordres : le capitaine Croguennec[alpha 47], commandant la 2e compagnie du 2e zouaves. Peu après 14 heures, il fait libérer plus de 400 personnes du commissariat central, et les accueille dans son cantonnement de l’école Jules-Ferry[alpha 48].

Les chronologies relatives à l'intervention française ne s'accordent pas toujours.

  • Le général Katz dit qu'il donne l'ordre d'intervenir à « midi et quart, midi et demi[65] ». Il donne cet ordre « aux gendarmes. Pas aux chefs de corps que je ne pouvais toucher » (des problèmes de transmission l'empêchent de joindre les forces de troisième catégorie). Les gendarmes sortent « tout de suite » pour patrouiller[66].
  • Geneviève de Ternant parle d'une sortie des gendarmes mobiles à 17 h seulement, avec retour au calme immédiat[24].
  • Jean Monneret parle d'une mise en place de gendarmes mobiles et de leurs blindés à 15 h, du calme qui revient uniquement sur les lieux de leur présence, et du retrait des blindés à 15 h 30[67]. Il ne détaille pas la suite de l'intervention française, et ne fait pas état d'un déploiement des forces de troisième catégorie.
  • Georges-Marc Benamou évoque une intervention en deux temps : les « premiers gendarmes mobiles » ne sont « opérationnels qu'à 15 h 30 » ; puis, à 17 h, « l'armée » (par ce terme, Benamou entend les forces de troisième catégorie) est « déployée » et le calme revient[68].
  • Jean-Jacques Jordi parle d'une intervention en trois temps : les blindés de la gendarmerie mobile se positionnent vers 15 h 45[69] ; puis « il faut attendre 18 h 45 pour que le général Katz demande aux gendarmes mobiles de patrouiller uniquement dans les quartiers européens[70] » ; enfin, les forces de troisième catégorie se déploient (Jordi estime qu'elles ne sont pas encore déployées à 18 h 50[71]).

Si l'on se fie au journal de marche et d'opérations du Groupement autonome d'Oran, c’est à 14 h 20 que l'ordre est donné de mettre en place des gendarmes mobiles « pour 15 heures » en six endroits du centre où ont eu lieu des troubles : square Garbé, devant le palais de justice, place Karguentah, devant le cercle militaire (où les gendarmes mobiles arrivent à 15 h 30[72]), devant la poste centrale et place Sébastopol[73]. Les gendarmes mobiles sont les « forces de deuxième catégorie » dont la note du général Fourquet en date du (citée ci-avant) autorise l’emploi en cas de risque grave couru par les nationaux. Pour ce qui concerne l'intervention des « forces de troisième catégorie » (ce que les civils entendent communément par « l’armée »), la note dit qu’elle ne peut se faire que « sur demande expresse des autorités civiles[74] ». Le maintien de l’ordre dans les quartiers périphériques — et notamment musulmans, où ont été emmenées le plus grand nombre des personnes enlevées — reste du ressort de l’ALN[75]. À 15 h, l'intervention des gendarmes mobiles est « statique[76] » (pas de déploiement, pas de patrouilles). Leur présence a un effet apaisant sur les lieux même. Dans le reste de la ville, l'insécurité persiste. Des Européens sont enlevés à l'intérieur même de leur logis. Les patrouilles de l'ALN et des ATO tirent sans sommation sur piétons et automobilistes[77]. Une demi-heure plus tard, à 15 h 30, ordre est donné aux blindés de « rentrer à leurs cantonnements[78] ».

On ignore tout des palabres qui pourraient expliquer le retard pris dans l’intervention française. Le général Katz a peut-être négocié à la fois du côté français et du côté algérien.

  • Beaucoup de choses ont été dites au sujet d’un ordre téléphonique de non-intervention qu’aurait reçu de Paris, ce jour-là, le général Katz[alpha 49]. Lequel dément catégoriquement : « Non, je n’avais pas d’ordres de Paris à avoir [...] Le maintien de l'ordre m'est retiré, je ne l'ai plus et puis c'est tout[79]. » Les instructions sont là depuis la fin du mois de juin, il doit s’y plier : « Je ne pouvais intervenir que sur demande du préfet algérien[62]. »
  • La négociation avec l'autorité civile algérienne porte-t-elle bien sur le seul recours aux forces de troisième catégorie ? ou faut-il négocier aussi le déploiement des gendarmes mobiles ? Le général est muet sur les éventuelles tractations[75]. Il déclare seulement avoir rencontré le préfet algérien, Souiyah El Houari, à 16 h 30[80].

Néanmoins, enlèvements et assassinats se poursuivent jusqu'à la tombée de la nuit[81]. Jean Monneret suggère que la négociation du général Katz avec le préfet algérien a pu être longue et ardue, et n'aboutir le qu'à des « mesures d'urgence ». En effet, selon le rapport du général Katz[82], il faut attendre le 6 pour que le préfet accepte que les gendarmes mobiles soient chargés en permanence du maintien de l'ordre dans les quartiers européens[83].

D'après Jean Monneret, dans les quartiers musulmans, l’ALN, qui a pris une part prépondérante au massacre et aux rapts, va se retourner avec un zèle féroce contre ceux qui l’ont accompagnée dans ces exactions : ATO et civils en armes. Ce qui pourrait expliquer un certain nombre des victimes musulmanes[84].

Après le massacre

Au soir de cette journée, le général de Gaulle apparaît comme prévu à la télévision, et proclame l’indépendance de l’Algérie.

Des charniers vont être découverts, notamment celui de Petit-Lac[alpha 50] (le général Katz a toujours nié l'existence de ce charnier[85]).

Le nouveau préfet Lahouari Souyah et le capitaine Bakhti annoncent que les responsables des troubles, qu'ils disent connaître parfaitement, seront châtiés sans pitié[86]. Le , à Pont-Albin[87], le capitaine Bakhti présente aux médias 58 prisonniers musulmans arrêtés la veille à Petit-Lac[88]. Il les charge de tous les crimes commis[89]. Version à laquelle « personne ne crut à Oran, même chez les musulmans[48] ». Selon Jean-Jacques Jordi, il ne s'agit là que d'une mise en scène destinée à tromper la presse internationale[86]. Les prisonniers sont présentés comme des tueurs du bandit Mouedenne Attou. Ce « sanguinaire mais minable chef de bande[48] » sévissait dans les quartiers est depuis le cessez-le-feu. Membre du FLN[90], il était chef du renseignement de la zone R4 — zone de Petit-Lac — à Oran[alpha 51]. Les bruits les plus divers courent, sur le sort d'Attou. Selon le correspondant du Figaro, Attou se trouvait au nombre des prisonniers présentés à la presse[91]. Mais l’OAS affirme l’avoir abattu le [92]. Selon Jean-Jacques Jordi, Attou ne figure pas parmi les prisonniers : Bakhti annonce que l'ALN vient de le supprimer. Toujours selon Jean-Jacques Jordi, Attou aurait fini sa vie à Oran, bien après l'Indépendance, après avoir travaillé aux abattoirs de la ville[86].

Ce massacre achève de terroriser la population civile européenne. Il lui montre qu’elle est privée de protection. Il lui montre la fragilité de son statut, défini par des accords d'Évian qui sont remis en cause d'un côté comme de l'autre[alpha 52]. Le massacre suscite le désespoir des Européens, dont l’exode prend alors un tour définitif.

Beaucoup s'étaient contentés jusque-là de mettre leur famille en sécurité en métropole, en attendant de voir comment les choses allaient se passer. Cruellement édifiés, ils partent à leur tour[93]. En octobre 1962, il ne reste plus en Algérie que deux cent mille pieds-noirs[94], sur environ un million l’année précédente[95].

Le nombre de victimes

Si tous les témoignages confirment les scènes de massacre, l’ampleur de celui-ci est très difficile à estimer. Le désordre régnait alors. Depuis le cessez-le-feu, les habitants du bled avaient trouvé un refuge précaire dans la ville. Au port, sur l’hippodrome et à l’aéroport, dans un invraisemblable chaos, s’entassaient des milliers d’Européens espérant un départ[96],[97]. Côté algérien, on était en pleine lutte GPRA-ALN de l’extérieur. La volonté de silence des autorités, tant algériennes que françaises, gêne toute vérification.

Les chiffres avancés de part et d’autre oublient le plus souvent des précisions importantes : parle-t-on des morts ? des disparus ? des morts et disparus ? parle-t-on bien des seules victimes européennes ? ou des musulmans et Européens confondus ? parle-t-on bien de la seule journée du [98], dans la seule ville d’Oran ? Il s’ensuit une grande disparité dans les chiffres, et des querelles, même au sein de la communauté pied-noir[99].

Premiers chiffres (nombre de morts musulmans et européens)

Les chiffres officiels de l’époque (basés sur le premier témoignage du docteur Mostefa Naït, directeur de l’hôpital civil, et par ailleurs membre du FLN[alpha 53]) faisaient état de 25 morts[100]. Le docteur Naït est revenu par la suite sur ce chiffre pour parler de 95 morts, avec un rapport d’une victime européenne pour quatre musulmanes, et d’une victime par balle pour deux à l’arme blanche[32]. Les chiffres officiels ne faisaient pas état des disparitions[101].

Morts et disparus musulmans

La mort ou la disparition de musulmans ne fut pas signalée aux autorités françaises, qui les considéraient, depuis la reconnaissance officielle de l’indépendance le , comme des Algériens. Sur les raisons de leur mort, on en est réduit aux conjectures : on pense qu’il pourrait s’agir de musulmans pro-Français[41], de manifestants de la place d’Armes et de victimes que fit l’ALN dans la répression qui a suivi le massacre[102], obscurs hommes de main « effacés » après avoir cessé de servir, trafiquants, gangsters et pillards divers[103]. Les chiffres aujourd’hui proposés en France concernent presque toujours les seules victimes européennes.

Européens enlevés

Il y eut ce jour-là de nombreux morts européens dont les corps furent retrouvés. Mais il y eut plus encore d’enlèvements de personnes qui n’ont pas reparu depuis. Du côté des autorités, concernant les rapts, on se contente d’englober la journée du à Oran dans des chiffres plus généraux : sur l’ensemble de l’Algérie, en huit ans de guerre, de novembre 1954 au , 375 Européens furent enlevés par le FLN ; le phénomène s’amplifia brutalement dès le cessez-le-feu puisque, du à , c’est-à-dire en sept mois, il y eut 3 018 Européens enlevés par le FLN[104]. Un demi-siècle plus tard, la très grande majorité des personnes enlevées étaient toujours considérées comme disparues[alpha 54].

Morts et disparus européens à Oran, le

  • Le lendemain du drame, le docteur Alquié, ancien adjoint au maire, ouvre une permanence à l'hôtel de ville. Dans la seule journée du , il recueille 500 dossiers de demandes de recherche[105].
  • Jean Herly, consul général de France, dit pour sa part avoir été saisi de 448 plaintes[106] (concernant meurtres et disparitions — une plainte pouvant concerner plusieurs personnes).
  • Des associations de rapatriés parlent de « 3 000 disparus » à Oran, ce jour-là[107],[108].
  • Pour Jean-François Paya, il s’agirait de près d’un millier de morts[20]

Dans son ouvrage de 1977 sont amalgamés corps retrouvés et "disparus" au nombte de près de 800 selon Jean-Pierre Chevènement[109] (attaché militaire au consul J Herly) qui furent enfouis, pour dissimulation, au petit lac marécageux à la sortie d'Oran. Leurs noms n'aurait pas été déclarés parce que restés seuls à Oran, leur familles étant parties avant le 5 juillet, leur déclaration d'absence ne fut révélée qu'ultérieurement en métropole mais sans précision de date.

  • Jean-Pierre Chevènement, préfet d’Oran par intérim[alpha 55] ce jour-là, cite le chiffre de 807 victimes que lui fournirent ses services (chiffre qu’il estime devoir être légèrement minoré, des habitants ayant peut-être gagné le port ou l’aérodrome, et trouvé un départ), et préfère pour sa part se résoudre à parler de centaines de victimes[110].
  • En 2010, Jean Monneret estime « raisonnable, toutes évaluations confondues », d’avancer que l’ordre de grandeur des victimes européennes du à Oran se situe « dans une fourchette de 400 à 600[99] ». Rectifié à la hausse après les travaux de JJ Jordi.

Il faut signaler aussi le « Bulletin de renseignement » du 2e Bureau/1515 EM:2em B/ du 12/7/1962 classé secret, signalant « l’enfouissement de cadavres F.S.E., victimes du "pogrom" du 5 juillet au bord du Petit lac à coup de bulldozer » ; une reconnaissance par hélicoptère fut ordonnée et des photos prises dans la soirée du 7 juillet, mais aucune enquête officielle ne fut déclenchée. Fait signalé aussi par J.-J. Jordi, J. Monneret et J.-F. Paya.

Morts et disparus dans le Grand Oran, du au

Jean-Jacques Jordi ne dissocie pas les victimes du de celles des jours qui précèdent et qui suivent. Il évoque tout d'abord des chiffres de 1962 : cette année-là, Jean-Marie Huille, conseiller technique pour les affaires militaires de Jean de Broglie (alors secrétaire d'État chargé des affaires algériennes), indique dans une note adressée à ce dernier qu'« il y a eu 671 victimes françaises des événements d'Oran (disparus et décédés) ». Jean-Marie Huille obtient ce chiffre en croisant les données des divers rapports fournis après les faits par des responsables français en poste à Oran[alpha 56].

Jean-Jacques Jordi compare les chiffres de Jean-Marie Huille à ses propres chiffres, déduits des archives qu'il a consultées : 353 personnes disparues et 326 personnes dont le décès a été constaté, soit un total de 679 victimes (du au , dans le Grand Oran). Ce qui est très proche de l'évaluation de Jean-Marie Huille[111]. En tenant compte « des cas dits incertains », l'auteur estime donc qu'il y a eu en quelques jours, dans le Grand Oran, 700 morts et disparus européens et une centaine de morts et disparus musulmans[111].

Les victimes tuées sur place où enlevées et déclarées "disparues" seraient au nombre de 800 selon JP Chevènement, attaché militaire au consulat d'Oran, dans son ouvrage de 1977[109] ; il y eut 440 plaintes déposées à ce consulat sachant qu'une plainte pouvait recouvrir plusieurs personnes. Sans compter de nombreuses personnes non identifiées sur place, car isolées ou dont la familles étaient déjà parties en France[style à revoir].[réf. nécessaire]

La non reconnaissance du massacre

Drapeau des Français d'Algérie tel qu'il apparait sur le site mémorial oran1962.free.fr/.

« Le massacre du d’Oran, écrit Georges-Marc Benamou, semble être un événement clandestin, discutable, fantasmé, et dont seuls les survivants se repassent le souvenir. Aucune étude historique définitive. Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République. Quand il s’agit des massacres du d’Oran, tout est sujet à caution[112]. » Se heurtant aux intérêts économiques, à des préoccupations d’ordre hagiographique, au silence des pouvoirs publics, à celui des médias et des historiens, les familles des victimes se battent pour que le massacre soit reconnu[113].

À la question[114] d’un parlementaire, lui demandant de préciser ce qu’il envisage afin que la mémoire des victimes du massacre d’Oran puisse être honorée, Hamlaoui Mekachera, ministre français délégué aux anciens combattants, répond, en 2007 :

« Je tiens à rappeler que la République rend solennellement hommage aux combattants morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie le de chaque année. Conformément aux dispositions de la loi no 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, les victimes civiles et les disparus en Afrique du Nord sont désormais associés à cet hommage national. À ce titre, dans le cadre de la cérémonie nationale du , une plaque[alpha 57] a été inaugurée par le Premier ministre, en présence du ministre de la défense et du ministre délégué aux anciens combattants, quai Branly, près du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, pour rappeler la souffrance des familles confrontées aux violences, aux massacres ou aux disparitions[115]. »

Le 20 avril 2015, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État aux anciens combattants et à la mémoire, en visite à Alger, qualifie ce massacre de « débordements tragiques[116] ». Pourtant, depuis 2012, des historiens comme Jean-Jacques Jordi, Guillaume Zeller et Guy Pervillé ne laissent aucun doute sur la réalité des faits. Le massacre n'est pas reconnu, ce qui en fait une discrimination mémorielle.

Le 5 juillet 2018, Georges-Marc Benamou présente à Nice un documentaire intitulé : Oran, le massacre oublié[117].

Bibliographie

Ouvrages consacrés à l'événement

  • Gérard Israël, Le Dernier Jour de l'Algérie française, Robert Laffont, 1970.
  • Joseph Katz, L'Honneur d'un général : Oran, 1962, L'Harmattan, 1993.
  • Geneviève de Ternant, L'Agonie d'Oran (3 vol.), Nice, Gandini, 2001.
  • Jean Monneret, La Tragédie dissimulée : Oran, , Paris, Michalon, 2006.
  • Guillaume Zeller, Oran 5 juillet 1962, Un massacre oublié, Tallandier, 2012 rééd.2016 (ISBN 979-1-0210-2114-3)
  • Guy Pervillé, Oran, 5 juillet 1962 : leçon d'histoire sur un massacre, Paris, Vendémiaire, , 318 p. (ISBN 978-2-36358-131-0).
  • Jean-François Paya Massacres du 5 juillet à Oran http://fr.calameo.com/books/0002846255ab594028a60

Ouvrages traitant l'événement

  • Jean Monneret, La Phase finale de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, 2000, p. 243-278 et 390-396.
  • Georges-Marc Benamou, Un mensonge français : retours sur la guerre d'Algérie, Robert Laffont, 2003, p. 252-262, 333 et 334.
  • Jean-Jacques Jordi, Un silence d'État : les disparus civils européens de la guerre d'Algérie, Soteca, 2011.

Ouvrage apportant des informations

  • Maurice Faivre, Les Archives inédites de la politique algérienne : 1958-1962, Paris, L'Harmattan, , 432 p. (ISBN 978-2-7384-9223-4), p. 65-67 et 299 : sur les directives restreignant la capacité d'intervention française
  • (en) Benjamin Stora, Algeria, 1830-2000: A Short History, Cornell University Press, , 283 p. (ISBN 978-0-8014-8916-7, lire en ligne)

Films documentaires

Communication

Fouad Soufi, « Oran 1962: 4. “le 5 juillet 1962” », sur histoirecoloniale.net, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Journal officiel de la République française, . La reconnaissance, avec transfert de souveraineté le même jour à l’exécutif provisoire algérien, rendait effective l’indépendance de l’Algérie dès le . La formalité de proclamation, deux jours plus tard, répondait au vœu des Algériens, qui préféraient la date symbolique du pour fêter leur indépendance. Certains considèrent que l’Algérie était indépendante dès le , c’est-à-dire dès la connaissance des résultats du scrutin d'autodétermination.
  2. Les ATO (auxiliaires temporaires occasionnels) sont des policiers musulmans recrutés depuis le mois de mai pour remplacer les policiers français.
  3. Oran avait connu en 1957 un niveau d'attentats et de victimes du terrorisme relativement élevé, qui déclina fortement en 1958, puis s'interrompit de novembre 1958 à avril 1959 ; leur recrudescence est manifeste à partir de juillet 1959, et persiste au long de l'année 1960. D'après Guy Pervillé, « L'Oranie pacifiée », sous le commandement du général Gambiez (janvier 1959 - septembre 1960), texte publié dans Les guerres du général Gambiez par les Éditions L’esprit du Livre, 22 rue Jacques Rivière, 92330 Sceaux, février 2009, 218 p, Lire en ligne
  4. À Oran, un des premiers attentats FLN de 1961 provoqua un sentiment d'horreur. Il eut lieu le . Un homme et deux femmes périrent brûlés vifs dans leur véhicule, place du Docteur-Roux. Jean Monneret, La Tragédie dissimulée : Oran, , Paris, Michalon, 2006, p. 29.
  5. La mesure sera durcie par l'OAS après le . Jean Monneret, La Tragédie..., p. 39.
  6. L'historien Jean Monneret parle de « véritable guerre civile ». Jean Monneret, La Phase..., p. 212.
  7. « Les accords d'Évian du  », sur tlfq.ulaval.ca. Contrôlé le . Communément appelée référendum, la consultation du est le plus souvent désignée sous le nom de scrutin dans les textes officiels. Ainsi dans la reconnaissance solennelle de l'indépendance par le président de la République française : « Par le référendum du 8 janvier 1961 [...] Par le référendum du 8 avril 1962 [...] Par le scrutin d’autodétermination du 1er juillet 1962... » C. De Gaulle, « Déclaration portant reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie », sur legifrance.gouv.fr, Journal officiel de la République française, , p. 6483. Contrôlé le .
  8. Hormis aux frontières. Les accords d'Évian prévoyaient que les forces françaises stationnées aux frontières ne se retireraient qu'après la proclamation des résultats du scrutin d'autodétermination. « Accord de cessez-le feu en Algérie », art. 4, sur tlfq.ulaval.ca. Contrôlé le .
  9. Le massacre des harkis et de leurs familles, qui fera des dizaines de milliers de victimes, a commencé dès le cessez-le-feu et connaîtra ses moments les plus forts à l'automne. « Le massacre des harkis », sur justiceharkis.chez.com. Contrôlé le .
  10. « Dans les deux camps, c'était à qui se massacrerait, s'étriperait avec le plus de haine. Le fossé était devenu fosse, où se perdaient les charniers. » Andrée Montero — dont le mari et le frère furent enlevés le , à Oran —, Le Cri retenu, L'Harmattan, 2004.
  11. L’exode des Européens d’Algérie avait commencé dès 1961. Il concernait notamment les Juifs du Constantinois. Le , à Constantine, il ne restait plus que 2 000 Européens, sur 40 000 auparavant. Le Monde, .
  12. Jean-François Paya, article « Oran... » cité. On trouve dans ce comité des notables européens, dont Roger Coignard, premier adjoint au maire, monseigneur Lacastre, évêque d'Oran, et des membres du FLN comme le capitaine Bakhti, lié à Ben Bella et à l’ALN de l’extérieur.
  13. Djelloul Nemmiche, dit Bakhti (1922-1992), aurait été impliqué dans le casse de la poste d’Oran, le , au côté de Ben Bella. Il revient à Oran le , en tant que chef de la zone autonome FLN de la ville (ZAO), structure à la fois politique et militaire (divisée en 9 secteurs) créée par le commandement ALN de la wilaya V (Oranie). Lié aux ultras, Bakhti est chargé des relations houleuses entre la wilaya V et l’organisation civile du FLN d’Oran (zone 3), fidèle aux modérés du GPRA. Interlocuteur du général Katz, il est présenté par Fouad Soufi comme jouant « un rôle essentiel, durant cette période ». Fouad Soufi, art. cit. — Bakhti sera ministre des Moudjahidines, de 1980 à 1986.
  14. Marins et officiers réclament une hausse des salaires, le paiement des jours fériés, une indemnité de fin de carrière, un treizième mois, une allocation supplémentaire d’ancienneté, une relâche d’au moins dix-huit heures dans les ports entre deux voyages. Les armateurs refusent. Le , un mouvement de grève se déclare sur le port de Marseille. Gérard Crespo, « L’arrivée et l’installation des Pieds-Noirs à La Seyne-sur-Mer et dans le Var en 1962 », sur www.ldh-toulon.net, . Contrôlé le .
  15. Par opposition aux maquis de l’intérieur. On dit aussi « ALN (ou armée) de la frontière ». Le comité inter-wilayas de l'intérieur (sans la wilaya V d’Oranie, alliée à l'ALN de l'extérieur) avait lancé un appel au GPRA pour en finir avec l'état-major général de l'ALN, basé à Oujda (Maroc), et avec son chef, le colonel Boumédiène. El Watan, .
  16. « Les troupes de la redoutable ALN de l’extérieur, menées par Boumédiène, allié à Ben Bella », s’opposent au « modéré Benkhedda à la tête du GPRA ». Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 245. Ben Bella, disant craindre pour sa vie, a fui Tunis le pour Tripoli, et s’est allié à Boumédiène. Pierre Montagnon, op. cit., p. 330. Répondant au vœu du comité inter-wilayas de l’intérieur, Benkhedda, dans la nuit du au , a destitué Boumédiène et deux commandants. El Watan, art. cit.
  17. Jean-François Paya présente comme troublant un communiqué de trois pages (Note de rens 1266:B2:sec-conf /odj EMG ALN du ) de l’état-major général de l’ALN « proclamant que le GPRA est incapable de maintenir l’ordre » et que lui-même se propose de le faire en allant « protéger la minorité européenne ». Ce communiqué est diffusé aux cadres, affirme Jean-François Paya, le matin du , « alors qu’on ne sait pas encore ce qui se passe à Oran ». Jean-François Paya, « Le 5 juillet 1962 à Oran », sur www.ldh-toulon.net, . Contrôlé le .
  18. « On évoque — de plus en plus — une provocation de l’ALN de l’extérieur qui, dans sa rivalité avec les politiques du GPRA, cherchait à imposer, non seulement son pouvoir, mais aussi sa conception d’une Algérie épurée de toute présence française. » Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 245, qui fait référence à Alain-Gérard Slama, « Oran, , le massacre oublié », L’Histoire, no 231, avril 1999.
  19. La thèse du coup monté est défendue notamment par Jean-François Paya. Elle est combattue par Jean Monneret. Leurs deux points de vue s’expriment tour à tour in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 175-179. Voir aussi p. 99-101.
  20. « Quatre ou cinq », selon Jean-François Paya, article « Oran... » cité. « Six ou sept », selon Jean Monneret, La Tragédie..., p. 92 (« sept », p. 186). « Sept », selon Claude Martin, art. cit.
  21. La coalition des ultras (Ben Bella, état-major général de l’ALN, commandement de la wilaya V) sera appelée à partir du « groupe de Tlemcen ». Le choix du pour date de proclamation de l’indépendance avait été formulé par le comité inter-wilayas de l’intérieur (sans la wilaya V d’Oranie), choix relayé par Benkhedda auprès de la France. Jean-François Paya, article « Oran... » cité. La manifestation du 5 pouvait en conséquence déplaire aux ultras.
  22. Le rapport du corps d’armée dit qu’« il ne fut pas possible d’être fixé » sur le point de savoir si une manifestation était prévue pour le (in Joseph Katz, L'Honneur d'un général : Oran, 1962, L'Harmattan, 1993, p. 356). Le Deuxième Bureau avait pourtant écrit, dès le , qu’un défilé était prévu boulevard Andrieu (sans prévoir qu’il déborderait sur les quartiers européens), avec présence de l’ALN et des organisations de jeunes. BT 1196, , 1 h 3037.
  23. Parmi les fidèles du GPRA, on compte les responsables de l’Organisation civile du FLN d'Oran (zone 3), soutenant Benkhedda, et en conflit avec la wilaya d'Oranie. Mais, le , le capitaine Bakhti les écarte sur Bouisseville (village balnéaire, à 15 km, à l’ouest d’Oran). Fouad Soufi, art. cit.
  24. Concernant les manifestations du 1er et du , il était convenu entre le capitaine Bakhti et le général Katz que, par mesure de sécurité, elles se limiteraient aux quartiers musulmans. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 98.
  25. Témoignage du commandant Tanant, chef du Service social des armées, reproduit in Geneviève de Ternant, op. cit., t. I. Le commandant Tanant va mettre en sûreté dans ses locaux, boulevard Joffre, une cinquantaine de personnes. Pierre Tanant, Algérie : 4 ans d’une vie, Arthaud, 1973, p. 162.
  26. Nul n’est parvenu, à ce jour, à déterminer l’origine du ou des coups de feu. Benjamin Stora, op. cit., p. 85. Le FLN d'Oran n'a jamais accusé l'OAS d'être à l'origine des coups de feu. Jean Monneret, La Phase..., p. 273. Thierry Godechot, secrétaire privé du général Katz, passe en revue les possibilités dans Le Monde du  : « L’origine de la fusillade est difficile à établir. L’OAS ? Il n’y avait plus de commando depuis une semaine. Un Européen enragé par le spectacle des Arabes triomphants ? Folie incompréhensible. Une provocation des Algériens eux-mêmes, désireux de se venger de ce qu’ils ont subi depuis des mois ? La chose n’est pas impossible. En tous cas le général Katz a rétabli l’ordre dès qu’il l’a voulu, c’est-à-dire à 17 h. »
  27. Le Monde, cité par Jean Monneret, La Phase..., p. 248. Lieutenant-colonel Jézéquel, commandant le 5e RI et le sous-secteur nord d'Oran, dont le rapport est reproduit in Jean Monneret, La Phase..., p. 390. Des témoignages directs ont été recueillis notamment par Geneviève de Ternant, op. cit. Par ailleurs, le lieutenant Kheliff aura affaire à l’ALN et Jean-Pierre Chevènement aux ATO.
  28. « Les ATO semblent en grande partie responsables de l’aggravation des incidents qui ont eu lieu aujourd’hui. » Chef d’escadron Favreau, commandant le 452e GAA, rapport 540 CDT 452 (1 h 3206).
  29. Notamment les témoignages rapportés dans les trois volumes de L’Agonie d’Oran, de Geneviève de Ternant. D’autres témoignages sont rapportés par le R.P. de Saint-Sernin, « Témoignage d’un prêtre à Oran », sur babelouedstory.com, , contrôlé le . Michel de Laparre de Saint-Sernin est l’auteur du Journal d'un prêtre en Algérie : Oran, 1961-1962, Paris, Page Après Page, 2004. La Croix-Rouge Internationale a recueilli (peut-être en mai 1963) le récit d’une jeune algérienne, détaillant les scènes atroces dont elle fut le témoin à Petit-Lac. Dossier BAG 275 008-001, archives de la Croix-Rouge, Genève. Le document est reproduit par Jean Monneret, La Tragédie..., p. 172-174. Jean Monneret tient à souligner que ce témoignage est isolé, c’est-à-dire non recoupé.
  30. Quartier que tout le monde appelait, depuis toujours, sans que l’on sache pourquoi, « Village-Nègre ».
  31. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 256. Sur le déroulement d’un éventuel massacre à l’intérieur de la poste, on n’a qu’un témoignage isolé et indirect (diffusé sur Radio Courtoisie, le ), que l’on ne peut donc pas recouper. En revanche, un employé des P.T.T., Étienne Estève-Castilla, a bien vu, vers 15 h 30, la tête de la bibliothécaire de la poste dans le caniveau, devant l’établissement. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 128. Le témoignage d’Étienne Estève-Castilla figure dans Geneviève de Ternant, op. cit., t. III, p. 56-57.
  32. De 27 à 35 personnes, selon les témoignages. Vingt-six seront relâchées du commissariat central (on ignore si c’est en rapport avec l’intervention du commandant Croguennec), dont le directeur de la poste, Roger Jourde, qui sera enlevé à nouveau, dans son automobile, en compagnie de deux personnes. Aucun des trois ne reparaîtra. Selon le témoignage de Paul Oliva, inspecteur principal des Télécommunications, après décompte et vérifications, neuf employés des P.T.T. seront portés disparus. L’un d’eux, monsieur Legendre, blessé à la face rue de Mostaganem, avait été conduit à l’hôpital, où il fut soigné, puis enlevé. Les enlèvements dans l’hôpital civil sont relatés par monsieur Poquete, in Jean Monneret, La Phase..., p. 252.
  33. Le Rex se trouve dans le quartier Saint-Antoine, au carrefour des boulevards Joffre et de Mascara (boulevard Édouard-Herriot), et des rues Daru et de Tlemcen. Le lieu est dit « place du Rex ».
  34. « Des patrouilles de l’ALN circulent dans les rues du centre et ouvrent le feu à la moindre apparition d’un civil européen. » Le Monde, .
  35. Serge Lentz, envoyé spécial du magazine Paris-Match, confirme avoir vu un cortège d’environ 400 Européens conduits à Petit-Lac, où plus tard sera découvert un charnier. Rapporté par Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 256.
  36. Témoignages rapportés par Miloud Karim Rouina, thèse de 3e cycle : Essai d'étude comparative de la Guerre d'indépendance de l'Algérie de 1954-1962 à travers deux villes : Oran - Sidi Bel Abbès, université de Montpellier III, . Témoin 10 (né à Aïn Témouchent en 1928, membre du FLN depuis 1955, ancien maçon à Oran, policier depuis mars 1962) : « Nous avons remonté environ 800 personnes au commissariat central [...] nous emmenions les prisonniers à la Sebkha près du Petit-Lac pour les tirer à la mitraillette. En fait, nous n'avions même pas le temps de les tuer car dès que les Européens, harkis, militaires de Djibouti descendaient de la fourgonnette, le peuple s'en emparait et les achevait, qui au couteau, qui à la hache, qui par le feu... » Témoin 13 (né à Tlemcen en 1934, membre du FLN depuis 1956, typographe à l'imprimerie Excelsior) : « Le , j'étais avec un copain dans une fourgonnette. Je faisais monter les Européens... qui acceptaient de monter assez facilement. Il suffisait de les regarder. Pourtant je n'étais pas armé. On a fait plusieurs voyages. Les Européens que nous faisions monter étaient déposés à Medioni. Le peuple, hommes et femmes, s'en chargeait... Je crois que ce fut une vague de démence. 24 heures après, je n'aurais pas pu refaire la même chose. » Cité par Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 90.
  37. Ce point est souligné par plusieurs témoins. Geneviève de Ternant, « Cela se passait le 5 juillet 1962 à Oran », sur www.algerie-francaise.org, 2010, contrôlé le . Jean Monneret, La Phase..., p. 247, 254, 273 et 274. Certains disent avoir vu des musulmans en uniforme protéger des Européens.
  38. Depuis le mois de mai, le Comité des affaires algériennes a pris le nom de Conseil des affaires algériennes. Maurice Faivre, op. cit., p. 15.
  39. Jusqu'au , le chef d'état-major interarmées est le général André Martin.
  40. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 89. Si le général Katz est plus ou moins informé des restrictions apportées à sa capacité d’intervention, il n’en va pas de même de la population européenne d’Oran, qui s’en tient toujours à l’article V des accords d’Évian et aux messages lui garantissant protection, diffusés par des camions militaires français.
  41. Le général Katz commandait depuis le le Secteur autonome d'Oran, devenu le 1er juillet le Groupement autonome d'Oran (GAOR). Le général Ginestet ayant été assassiné le , le général Katz commande à titre provisoire, depuis le , le CAO, Corps d'armée d'Oran, devenu le 1er juillet le XXIVe corps d'armée. Le , il arrive que les anciennes appellations de « Secteur » et de « CAO » soient encore employées.
  42. Douze mille militaires français intra-muros, plus les garnisons extérieures Marine et Air. Jean-François Paya, article « Le ... » cité.
  43. Les Européens d’Oran, qui haïssaient le général Katz (le surnommant « le boucher d’Oran »), l’accusaient alors d’avoir temporisé délibérément. Avec le recul, les historiens voient plutôt en lui un soldat qui obéit aux ordres. C’est à cette dernière thèse que se rallie Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 259.
  44. Ce JMO est publié presque intégralement, en annexe 8 de Jean Monneret, La Phase..., p. 392-396. Le rappel de consigne des troupes apparaît p. 392 et 394. Cette directive est confirmée par de nombreux témoignages.
  45. Le général Katz espérait être dédouané de la responsabilité du massacre. Il n’obtint rien, et dut continuer à porter le chapeau. Il en conçut de l’amertume : « Aujourd'hui encore je suis accusé d'avoir empêché mes unités d'intervenir dans cette malheureuse affaire. Pas plus qu'après le , Paris n'a jamais fait une mise au point pour rétablir la vérité… Je m'attendais à ce que Pierre Messmer, ministre des Armées, apporte un démenti à ces accusations dénuées de tout fondement. Il n'en fut rien. » Après avoir rappelé la déclaration du général De Gaulle envisageant des massacres (phrases rapportées dans le livre d’Alain Peyrefitte, et citées ci-avant), le général Katz ajoute : « Aucun démenti ne fut fait en juillet 1962 car il aurait mis en cause le Général et son gouvernement. » Joseph Katz, cité dans « Oran, le  », sur pagesperso-orange.fr. Contrôlé le .
  46. En dehors des actes de désobéissance du lieutenant Kheliff et du capitaine Croguennec, on peut citer quelques actions isolées : l'amiral commandant la base de Mers el-Kébir, « après une discussion orageuse avec le général Katz », envoie un détachement de fusiliers marins évacuer les magistrats et le personnel du tribunal ; la 3e compagnie du 8e RIMa, de 13 h 15 à 17 h, à la gare, s'oppose à des civils armés (le journal de marche et d'opérations invoque la légitime défense) ; la 3e compagnie du 5e RI met en fuite à 13 h 30, près de son cantonnement, des civils musulmans. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 119-123, qui dénonce, p. 122-124, la tentative du général Katz de s'attribuer le mérite de ces actions.
  47. On sait peu de choses de Jean-Germain Croguennec, sinon qu’il fut par la suite colonel des pompiers de Paris et qu’il est mort en 2008.
  48. Témoignage du commandant Brénugat, in Geneviève de Ternant, op. cit., t. II, p. 77 et 78. Le capitaine Croguennec n’est sorti de sa réserve qu’en décembre 2006, pour livrer sa propre version de son intervention au commissariat central, accompagné du seul Brénugat, alors sous-officier. Geneviève de Ternant, « Une lettre de ce mystérieux capitaine Croguennec qui sauva de nombreux Oranais... » sur garcijl7.pagesperso-orange.fr, , contrôlé le . Les deux versions, celle de Brénugat et celle de Croguennec, sont confirmées par celle du journaliste Serge Lentz (qui fut lui-même tiré d’affaire par les zouaves du poste de garde, vers 13 heures, et trouva refuge dans leur cantonnement). Serge Lentz, Paris-Match, no 692, . Les journalistes, s'ils ont eu leur compte d'émotion, ont vu peu de choses de ces événements. Pris pour cibles eux-mêmes, ils étaient pour la plupart barricadés dans les locaux de L’Écho d’Oran.
  49. Un témoin affirme avoir recueilli des confidences du général Katz, là-dessus. Témoignage in Geneviève de Ternant, op. cit., t. II, p. 49. « Mais tout cela est imprécis », estime Jean Monneret, La Tragédie..., p. 135.
  50. Un bulletin du Deuxième Bureau signale que des « cadavres FSE [Français de souche européenne] ont été enfouis au Petit-Lac ». Le même texte signale que dans la journée du « un renseignement d’excellente qualité est parvenu au Groupement autonome d’Oran faisant état de l’enfouissement de cadavres FSE, au bord du Petit-Lac, enfouissement effectué à coups de bulldozer. » Le bulletin de renseignements signale encore que le général commandant le Groupement autonome d’Oran [le général Katz] a diligenté une enquête le , auprès du capitaine Bakhti. Lequel a envoyé une katiba au Petit-Lac. Aucun résultat n’étant parvenu au Groupement autonome d’Oran, celui-ci a voulu se rendre sur place. Ce que Bakhti lui a interdit. Copie de bulletin de renseignements 1512/24 CA/2, , SHAT 1 h 3206, archives militaires. Des photos prises d’hélicoptère, confirmées par reconnaissance à vue d’officier qualifié, permettent de distinguer une dizaine de fosses communes alignées sur la rive nord-ouest du Petit-Lac. Les traces des chenilles d’engins de terrassement sont parfaitement visibles. Jean Monneret a pu examiner ces photos. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 143. Un an après le massacre, Henri Mas, journaliste à l’Agence France-Presse, put constater, comme le firent d’autres journalistes, qu’une trentaine de cadavres avaient été retirés de cet endroit. Témoignage recueilli par Jean Monneret, La Tragédie..., p. 142.
  51. Selon bulletin de renseignement du . De même source, Mouedenne Attou serait né en 1926, à Thiersville.
  52. Dès juin, à Tripoli, les « ultras » algériens, rivaux des modérés du GPRA, avaient condamné les accords d’Évian signés par ce dernier. Maurice Faivre, op. cit., p. 65. De son côté, la France, comme on l’a vu, avait restreint le champ d’application de l’article V l'autorisant à apporter aide et protection à ses ressortissants.
  53. Avant l'indépendance, le docteur Naït dirigeait les services médicaux du camp ALN Ben M'Hidi, à Oujda. Jean Monneret, La Phase..., p. 268.
  54. « Entre le début de la guerre d'Algérie, le 1er novembre 1954, et le cessez-le-feu, le , 370 Européens ont disparu et n'ont jamais été retrouvés. Après le et jusqu'en , 3 490 personnes ont été enlevées : 1 940 sont présumées décédées, 910 autres ont été libérées et 640 ont été retrouvées vivantes. Sur ce total de 3 860 personnes enlevées, pour l'ensemble de la guerre, on dénombre 430 femmes et une quinzaine d'enfants. Et 2 300 Européens sont demeurés disparus. » Boris Thiolay, art. cité, « La vérité sur les massacres d’Oran », sur lexpress.fr, 13 septembre 2006.
  55. Sous-lieutenant, Jean-Pierre Chevènement était alors chef de cabinet adjoint du préfet d’Oran, chargé des liaisons militaires. Le général Katz le jugeait trop curieux sur la question des disparus. « J'ai bien failli moi-même disparaître dans la tourmente, écrit Jean-Pierre Chevènement, car j'ai été arrêté ce jour-là vers midi par des policiers qu'on appelait ATO — auxiliaires temporaires occasionnels, une sorte de police supplétive composée à la va-vite de gens peu sûrs, qui n'avaient aucune formation. Je me revois coincé par un de ces ATO, appuyant sur moi le canon de son pistolet-mitrailleur MAT 49, culasse en arrière s'il vous plaît. » Jean-Pierre Chevènement, Le Courage de décider, Robert Laffont, 2002, p. 23-28. Le préfet IGAME, René Thomas, se préoccupait ce jour-là de trouver un embarquement sur un navire militaire. Un préfet algérien était déjà nommé : Souiyah El Houari. C’est auprès de ce dernier que le lieutenant Kheliff intervient pour faire libérer des centaines de prisonniers. C’est lui que le général Katz rencontre à 16 h 30.
  56. Rapports réalisés par le général Katz, le commandant Humbert de la gendarmerie mobile d'Oran, Jean-Fernand Laurent et Alfred Necker. La note de Jean-Marie Huille indique d'autre part que « les disparus constituent dans leur très grande majorité des cas de très fortes présomptions de décès ». Cité par Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 94.
  57. Texte de la plaque : « La Nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d'exactions commis durant la guerre d'Algérie et après le en violation des accords d'Évian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de Tunisie, à l'hommage rendu le aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord. »

Références

  1. (en) Benjamin Stora, Algeria, 1830-2000 : A Short History, Ithaca (N.Y.), Cornell University Press, , 283 p. (ISBN 978-0-8014-8916-7, lire en ligne)
  2. Boris Thioley, « La vérité sur les massacres d'Oran », L'express, (lire en ligne)
  3. Sur la spirale attentats-représailles de septembre à novembre 1961 à Oran, voir Jean Monneret, La Phase finale de la Guerre d’Algérie, L'Harmattan, 2001, p. 208-210, qui cite des articles du Monde des 16, 24 et .
  4. Pierre Montagnon, Histoire de l’Algérie : des origines à nos jours, Pygmalion / Gérard Watelet, 1998, p. 320.
  5. Le mode opératoire en est détaillé par Jean Monneret, La Tragédie..., p. 50-51.
  6. Jean Monneret, « L’affaire des Français disparus en Algérie en 1962, après les accords d’Évian », sur nice.algerianiste.free.fr. Contrôlé le .
  7. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 20. Les chiffres concernant les enlèvements d’Européens après le cessez-le-feu (dans toute l’Algérie) porteront même jusqu'au mois d’avril 1963. Boris Thiolay, « La vérité sur les massacres d’Oran », sur lexpress.fr, . Contrôlé le .
  8. La Dépêche quotidienne d’Algérie, .
  9. Jean-François Paya, « Oran,  : les causes du massacre », sur garcijl7.pagesperso-orange.fr, Les Cahiers secrets de l'histoire, no 42, septembre 2002. Contrôlé le .
  10. Rémy Madoui, « Chronologie : 1962 », sur madoui.chez-alice.fr, 2004. Contrôlé le .
  11. Fouad Soufi donne la date du « L'histoire face à la mémoire : Oran, le 5 juillet 1962 », sur www.ldh-toulon.net, , contrôlé le . Le général Faivre dit le . Maurice Faivre, « Indigènes », sur www.france-catholique.fr, , contrôlé le .
  12. Cité par Claude Martin, in Geneviève de Ternant, L'Agonie d'Oran, Nice, Gandini, 2001. Repris dans Pieds-noirs d’hier et d’aujourd’hui, no 48, juillet 1994.
  13. L'Écho d'Oran, .
  14. Jean Monneret, « La tragédie dissimulée : Oran, 5 juillet 1962 », sur www.resiliencetv.fr, , contrôlé le . Le R.P. de Saint-Sernin donne le contenu d’un appel de ce type, qu’il a entendu par deux fois le . Michel de Laparre de Saint-Sernin, « Honte à la République Française de 1962 ! Le 5 juillet 1962 à Oran », sur babelouedstory.com, , contrôlé le . Voir aussi, concernant ces appels, le témoignage du magistrat Jean-Henri Fourcade, in Geneviève de Ternant, op. cit., t. III, p. 94.
  15. Jean-Jacques Jordi, Un silence d'État : les disparus civils européens de la guerre d'Algérie, Soteca, 2011, p. 63 et 64 (ISBN 978-2-9163-8556-3).
  16. Benjamin Stora, Histoire de la guerre d'Algérie (1954-1962), la Découverte & Syros, 2004, p. 84.
  17. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 178.
  18. Georges-Marc Benamou, Un mensonge français : retours sur la guerre d'Algérie, Robert Laffont, 2003, p. 245.
  19. Rapporté par Jean-François Paya, article « Oran... » cité.
  20. Jean-François Paya, article « Oran... » cité.
  21. Revue d’histoire, no 380-381, 2e trimestre 2013
  22. Bruno Étienne, Algérie, culture et révolution, Seuil, 1977, 334 p. Cité par Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 75.
  23. Jean-François Paya, « Origine des coups de feu et de la provocation initiale », sur popodoran.canalblog.com, . Contrôlé le .
  24. Geneviève de Ternant, « Le 5 juillet 1962 à Oran », sur nice.algerianiste.free.fr, . Contrôlé le .
  25. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 98.
  26. Joseph Katz, entretien accordé à Jean Monneret le , in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 186.
  27. Joseph Katz, op. cit., p. 356.
  28. Jean-François Paya, « De Gaulle est bien responsable des massacres », Pieds-noirs d’hier et d’aujourd’hui, no 92, 1998. L’ALN de l’extérieur, retardée par des problèmes de logistique, ne prendra Oran que le .
  29. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 97-101.
  30. Jean Monneret, La Phase..., p. 245.
  31. Geneviève de Ternant, article « Le 5 juillet... » cité. Sur la place d’Armes (nom usuel de la place Maréchal-Foch), se trouvent la mairie et l’opéra. La place est le centre névralgique des transports urbains.
  32. Benjamin Stora, op. cit., p. 85.
  33. Témoignage de Christian Juan in Geneviève de Ternant, op. cit., t. II, p. 99.
  34. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 94-95.
  35. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 255.
  36. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 102.
  37. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 103.
  38. « On s’interroge encore sur la spontanéité de cette soudaine chasse à l’homme. » Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 258.
  39. Une mère de sept enfants est tuée au Restaurant du Midi, rue d’Alsace-Lorraine. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 104.
  40. Pierre Vallaud, La Guerre d’Algérie : de la conquête à l’indépendance, 1830-1962, Acropole, 2006, p. 277.
  41. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 256.
  42. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 124.
  43. Gérard Israël, Le dernier jour de I'Algérie Française, p. 277.
  44. Geneviève de Ternant, op. cit., t. I, p. 167.
  45. Jean Monneret, La Phase..., p. 392.
  46. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 130.
  47. Jean Monneret, La Tragédie... , p. 104-105.
  48. Jean-François Paya, article « De Gaulle... » cité.
  49. Rapporté par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle : la France redevient la France, Fayard, 1994, t. I, p. 136.
  50. Joseph Katz, op. cit.
  51. Cité par Jean Monneret, La Tragédie..., p. 87.
  52. La note du est citée par Maurice Faivre, Les Archives inédites de la politique algérienne : 1958-1962, L'Harmattan, 2000, p. 66.
  53. Joseph Katz, op. cit., p. 334.
  54. Maurice Faivre, op. cit., p. 65.
  55. Document signé C. De Gaulle, cité in Maurice Faivre, « Décisions prises le , notifiées le  », op. cit., p. 299.
  56. Joseph Katz, op. cit., p. 239.
  57. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 34.
  58. Cité par Claude Martin, art. cit.
  59. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 119.
  60. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 259.
  61. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 114.
  62. Joseph Katz, entretien cité, in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 184.
  63. Joseph Katz, entretien cité, in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 187.
  64. Mohand Hamoumou, Et ils sont devenus harkis, Fayard, 1993, p. 275.
  65. Joseph Katz, entretien cité, in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 188.
  66. Joseph Katz, entretien cité, in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 189.
  67. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 135 et 136.
  68. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 257 et 258.
  69. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 80.
  70. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 80. Cette information n'est pas sourcée, ni recoupée.
  71. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 86.
  72. Journal de marche et d'opérations du 4e zouaves. Cité par Jean Monneret, La Phase..., p. 262.
  73. Journal de marche et d’opérations du Groupement autonome d'Oran, archives de Vincennes. Cité par Maurice Faivre. Reproduit par Jean Monneret, La Phase..., p. 394.
  74. Note 2222 CSFA/EMI/OPE, . Voir dans Maurice Faivre, op. cit., p. 66.
  75. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 135.
  76. Jean Monneret, La Phase..., p. 255, 261 et 262.
  77. Jean Monneret, La Phase..., p. 261.
  78. Journal de marche et d'opérations du Secteur autonome d'Oran. Reproduit in Jean Monneret, La Phase..., p. 393.
  79. Joseph Katz, entretien cité, in Jean Monneret, La Tragédie..., p. 190.
  80. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 136. Certaines sources donnent un autre nom au premier préfet d’Oran : Salah Abdelkader. Paul Birebent, « Oran,  : le FLN massacre la population française d'Algérie », sur babelouedstory.com, contrôlé le . — Un préfet de police est nommé le 7 juillet : Bouabdelli. Chronologie 1962 : vie politique », sur aan.mmsh.univ-aix.fr.
  81. Jean Monneret, La Phase..., p. 248 et 261.
  82. Rapport du .
  83. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 136.
  84. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 107-108 et 139-140.
  85. Joseph Katz, op. cit., p. 332.
  86. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 91-92.
  87. À km, au sud-ouest d’Oran, sur la route de Misserghin.
  88. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 148.
  89. Archives de Pathé Journal à Gaumont Pathé Archives, 24 rue du Docteur Bauer, Saint-Ouen.
  90. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 111.
  91. Cité par Jean Monneret, La Tragédie..., p. 148.
  92. Claude Micheletti, Fors l’honneur, Valbonne, Jean-Louis Pons, 2003, p. 216. Guy Pujante, Itinéraire lambda, Paris, Éd. Godefroy de Bouillon, 2004, p. 352. — L’homme présenté à la presse pourrait être, suggère Jean Monneret, le cousin et complice de Mouedenne Attou. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 148.
  93. Jean Monneret, La Phase..., p. 277.
  94. Jean-Louis Planche, Français d'Algérie, Français en Algérie (1962-1965), in René Gallissot, colloque Les accords d'Evian : en conjoncture et en longue durée, sur books.google.com, Paris, Karthala, 1997, p. 104-105.
  95. Ils étaient 1 042 409 d'après Germaine Tillion, citée par Jeannine Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie, Arthème Fayard, 2001, p. 13, (ISBN 2-7028-4685-8).
  96. Benjamin Stora, op. cit., p. 80.
  97. Joseph Katz, op. cit., p. 324
  98. Le massacre connut des prolongements les 6, 7 et , dans les quartiers musulmans. L’arrivée de l’ALN de l’extérieur, le 8, y mit fin.
  99. Jean Monneret, « Le difficile bilan des massacres du  », sur www.jean-monneret.com. Contrôlé le .
  100. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 257.
  101. Philippe Salson, « Les débats autour de la guerre d'Algérie à travers le journal Le Monde », sur www.memoireonline.com, 2001. Contrôlé le .
  102. André Pautard, Le Monde, 8-.
  103. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 107-108.
  104. Jean Monneret, « Le nombre des Pieds-noirs disparus après le « cessez-le-feu » monte en flèche », sur www.jean-monneret.com. Contrôlé le .
  105. Le Monde, .
  106. André Pautard, Le Monde, 29-, p. 2.
  107. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 253.
  108. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 93.
  109. Jean-Pierre Chevènement, Le Vieux, la crise, le neuf (Champs), Paris, Flammarion, coll. « Poche », , 313 p. (ASIN B0000E8OFT, lire en ligne), p. 29
  110. Rapporté par Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 257.
  111. Jean-Jacques Jordi, op. cit., p. 96.
  112. Georges-Marc Benamou, op. cit., p. 252-253.
  113. Jean Monneret, « Mes combats », sur www.jean-monneret.com. Contrôlé le .
  114. Journal officiel de la République française, , question no 106845.
  115. Journal officiel de la République française, .
  116. « Discours de Jean-Marc Todeschini - Déplacement en Algérie - SEDACM - Lundi 20 avril 2015 », sur defense.gouv.fr. Consulté le 15 juin 2015.
  117. « « Oran, le massacre oublié » : de la lumière aux ombres », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  118. Oran, le massacre oublié
  119. Oran, le massacre oublié - documentaire (Histoire) de Jean-Charles Deniau, (2018) - Youtube, 7/09/2019 (ISAN 0000-0004-ABE2-0000-0-0000-0000-3)
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