Oran

Oran (en arabe : وهران, Wahrān ; en berbère ⵡⴰⵀⵔⴻⵏ, prononcée localement [wɑhren]), surnommée « la radieuse » (en arabe : الباهية, el-Bāhia, en berbère : ⵜⴰⴼⴰⵡⵜ, Tafawt) et « la Joyeuse »[2], est la deuxième plus grande ville d’Algérie[3] et une des plus importantes villes du Maghreb. C'est une ville portuaire de la mer Méditerranée, située dans le nord-ouest de l'Algérie, à 432 km de la capitale Alger, et le chef-lieu de la wilaya du même nom, en bordure du golfe d'Oran.

Cet article concerne la ville portuaire du nord-ouest de l'Algérie. Pour les autres significations, voir Oran (homonymie).

Oran
(ar) وهران
Noms
Nom arabe وهران
Nom berbère ⵡⴰⵀⵔⴻⵏ
Administration
Pays Algérie
Région Oranie
Wilaya Oran
Daïra Oran
Président de l'APC Boukhatem Noureddine
2012-2017
Code postal 31000
Code ONS 3101
Indicatif 041
Démographie
Gentilé Oranais, Oranaise(s)
Population 609 940 hab. (2008[1])
Densité 9 530 hab./km2
Population de l'agglomération 1 343 899 hab.
Géographie
Coordonnées 35° 42′ 10″ nord, 0° 38′ 57″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 580 m
Superficie 64 km2
Divers
Budget 4,8 milliards de DA en 2008[c 1]
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya d'Oran.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Oran
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Oran

    La ville est située au fond d'une baie ouverte au nord et dominée directement à l'ouest par la montagne de l'Aïdour (ou Murdjajo), d'une hauteur de 580 mètres, ainsi que par le plateau de Moulay Abd al Qadir al-Jilani. L'agglomération s'étend de part et d'autre du ravin de l'oued Rhi, maintenant couvert.

    Fondée en 902 par les Andalous, Oran connaît une succession de dynasties arabo-berbères. Occupée par les Espagnols en 1509, elle est reconquise en 1792 par le bey Mohamed el-Kebir, après un premier intermède (entre 1708 et 1730) et devient le siège du beylik de l'Ouest. Pendant la colonisation française, elle connaît un développement rapide, et devient la deuxième ville d'Algérie. Après l'indépendance, elle demeure la capitale économique de l'ouest du pays et le principal centre financier, commercial et industriel[4].

    En 2008, la commune comptait 609 940 habitants, alors que la population de l'agglomération oranaise était d'environ 1 000 000 habitants.

    Géographie

    Situation

    Oran se trouve au bord de la rive sud du bassin méditerranéen ; elle se situe au nord-ouest de l'Algérie, à 432 km à l'ouest de la capitale Alger.

    La ville s'élève au fond d'une baie ouverte au nord sur le golfe d'Oran ; elle est dominée à l'ouest par la montagne de l'Aïdour (429 m d'altitude) qui la sépare de la commune de Mers-el-Kébir. Au sud, elle est bordée par les communes d'Es Senia, par le plateau de Moulay Abd al Qadir al-Jilani (Moul el Meida), et, au sud-ouest, par une grande sebkha. La ville de Bir El Djir constitue sa banlieue est.

    Oran : l'Aïdour et le port
    Oran et sa région en 1942.

    Climat

    Oran bénéficie d'un climat méditerranéen[5] classique marqué par une sécheresse estivale, des hivers doux, un ciel lumineux et dégagé[6]. Pendant les mois d'été, les précipitations deviennent rares voire inexistantes. L'anticyclone subtropical recouvre la région oranaise pendant près de quatre mois. En revanche, la région est bien arrosée pendant l'hiver. Les faibles précipitations (420 mm de pluie) et leur fréquence (72,9 jours par an) sont aussi caractéristiques de ce climat.

    Données climatiques à Oran.
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 5 7 8 10 13 17 19 20 17 13 9 7 12
    Température moyenne (°C) 10 12 13 15 18 21 24 25 23 18 15 12 17
    Température maximale moyenne (°C) 15 16 18 20 22 26 29 30 28 23 20 16 22
    Précipitations (mm) 60 50 50 30 20 0 0 0 10 30 60 70 420
    Source : Weatherbase, statistiques sur 21 ans[7].
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
     
     
     
    15
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    16
    7
    70
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Hydrographie

    La question de l'approvisionnement en eau a toujours joué un rôle capital car les eaux dont la ville dispose ont toujours été de quantité insuffisante, et sont souvent très chargées de sel[8]. En raison du faible taux de précipitations, les ressources souterraines n'offrent pas à la ville un moyen d'approvisionnement suffisant. En 2002, la wilaya d'Oran est parmi celles d'Algérie qui comptent le moins de forages. Seuls 18 forages en exploitation sont inventoriés[9].

    Oran est alimentée en eau par plusieurs barrages, notamment ceux du bassin hydrographique de l'Oued Tafna, situé à environ 80 km à l'ouest de la ville[10] et sur le fleuve Chelif à environ 200 km à l'est de la ville. Ce nouvel ouvrage, entré en fonctionnement en 2009, doit fournir annuellement 110 millions de m3 d'eau pour la wilaya d'Oran[11].

    La wilaya d'Oran est également équipée de plusieurs usines de dessalement, dont l'unité de Mactâa, d'une capacité de 500 000 m3/jour[12],[13], mais quasiment à l'arrêt depuis février 2019[14].

    La grande Sebkha au sud d'Oran, dans le bassin hydrographique d'Oranie Chott Chergui, est soumise à la Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau[15].Elle est alimentée par un réseau hydrographique complexe venant du Murdjajo au nord et du Tessala au sud. Ce réseau hydrographique fait l'objet de tractations entre les partisans du développement des riches plaines agricoles environnantes d'une part et les défenseurs de l'écosystème d'autre part.

    La partie septentrionale de la Sebkha a tiré profit de l'expansion et du développement de la ville d'Oran et de son activité industrielle. Celle-ci est maintenant la source d'une pollution importante qui accentue la salinisation de la Sebkha.

    La partie méridionale est au contraire faiblement exploitée et les infrastructures y sont peu développées.

    Le manque d'informations et d'études sur les eaux souterraines et de surface de ce lac ont poussé le Ministère des Ressources en Eau à commander en 2002 une étude globale autour de ce thème[16].

    Faune et flore

    Les flamants roses affectionnent particulièrement la Sebkha d'Oran.

    La ville d'Oran ne recèle aucune zone d'intérêt écologique particulier. À ses abords immédiats, l'Aïdour et la grande Sebkha présentent une faune et une flore méditerranéennes caractéristiques.

    Les flancs de l'Aïdour sont plantés en pins d'Alep (Pinus halepensis) sur une surface de 668 hectares. On y rencontre également des figuiers de Barbarie et des agaves notamment aux abords immédiats du fort de Santa Cruz.

    La grande Sebkha est constituée d'une fine pellicule d'eau salée dépourvue de végétation. Cependant, aux environs immédiats de la Sebkha se développe une végétation adaptée au climat sec et à la terre salée de la zone. On y trouve des plantes de type soudes maritimes (suaeda maritima), des joncs (juncus) et de petites touffes de palmiers nains (Chamaerops humilis). Quelques rares plantes de tamarix poussent sur la rive.

    Dans la région oranaise, la Sebkha semble être le lieu privilégié des espèces migratrices venant de Gibraltar à l'Ouest. C'est notamment le cas des limicoles, des grues et des flamants roses qui affectionnent particulièrement les zones humides et de très faible profondeur. La présence de flamants roses et de tadornes de Belon est particulièrement développée sur la Sebkha[17].

    Topographie

    La carte d'Oran en 1942 et ses relevés topographiques

    Latitude/longitude : 35° 42′ 10″ N, 0° 38′ 57″ O

    Altitude moyenne : environ 60 m.

    La ville originelle s'est installée de part et d'autre du ravin de l'oued Rhi, maintenant couvert, au pied de l'Aïdour (autrement nommé Murdjajo), et sur une surface d'environ 75 km2[18]. En fait, cinq ravins sillonnent souterrainement la ville du sud vers le nord. Ce sont, de l'ouest vers l'est[19] :

    • Le ravin de Raz el-Aïn (ou oued er-Rhi déjà cité[20]), situé au pied de l'Aidour / Murdjajo,
    • Le ravin de l'Oued Rouïna, situé immédiatement à l'ouest de l'actuel lycée Pasteur (ex Lamoricière),
    • Le ravin de la Mina, dont l'embouchure se situe au croisement de la rue Sahraoui Meknous et du Front de Mer,
    • Le ravin de la Cressonnière, dont le bas est au croisement de l'actuelle rue Boussi Djilali (ex rue Monge) et du Front de Mer,
    • Le ravin Blanc, dont le bas, situé à l'extrémité est du port d'Oran, est enjambé par le pont Zabana.

    L'altitude de la ville augmente de manière importante une fois passée la zone portuaire. Le front de mer est construit 40 m au-dessus des flots, les falaises de Gambetta culminent à plus de 50 m. La ville monte en pente douce. Elle atteint 70 m sur le plateau de Kargentah, puis 90 m dans la proche banlieue de Es Senia[21].

    La ville est essentiellement construite sur un plateau calcaire situé au pied du Murdjajo ; ce dernier ainsi que ses abords sont faits d'une couche marno-diatomitique recouverte d'une complexe carboné[22].

    Variations d’altitude
    Lieu dans la ville Altitude
    Port m[21]
    Falaises 50 m[21]
    Kargentah 70 m[21]
    Es Senia 90 m[23]
    Sebkha 110 m[24]
    Aïdour 429,3 m[21]

    Local

    Tramway dans le centre-ville

    La ville disposait de moyens de transport limités, qui ne couvraient pas suffisamment les zones suburbaines. L'Entreprise de transport d'Oran (ETO) avait acquis de nouveaux bus pour couvrir 70 % de la demande, mais cela restait insuffisant au regard du nombre d'usagers et notamment d'étudiants qui fréquentent les deux grandes universités de la ville. Cette situation a évolué avec la mise en œuvre du tramway d'Oran. La ligne comporte 31 stations réparties sur 18,7 kilomètres. Ses terminus sont Es-Sénia au Sud, et Sidi Maarouf à l'Est, et la ligne dessert le centre-ville (place du 1er novembre). L'inauguration prévue en 2009 a dû être retardée. Elle a eu lieu le 1er mai 2013[25].

    Une ligne de métro serait projetée pour 2021[26].

    National et international

    Les deux principaux moyens de transports pour rejoindre Oran sont l'avion et le bateau.

    L'aéroport international Ahmed Ben Bella est à 12 km du centre-ville.

    Des ferries assurent des liaisons depuis le port d'Oran vers les villes européennes de Marseille, Sète, Alicante et Almería via la compagnie nationale Algérie Ferries.

    Gare ferroviaire d'Oran

    Bien que reliée au réseau marocain, la gare ferroviaire ne dessert que des villes algériennes notamment Alger et Tlemcen. La frontière terrestre algéro-marocaine est actuellement fermée.

    En 2010, a été inauguré la plus longue ligne ferroviaire d'Algérie, Oran-Béchar, qui s'étend sur 700 km[27]. Le tronçon Tabia-Béchar a été construit et raccordé au tronçon déjà existant, celui de Oran-Tabia. Avec une vitesse de 160 km/h, ce train permettra un désenclavement des populations de l'Ouest algérien et surtout du Sud-ouest algérien.

    Routes

    La commune d'Oran est desservie par plusieurs routes nationales:

    Délégations communales et quartiers

    Vue générale d'Oran depuis La chapelle de Santa Cruz

    Avant l'indépendance de l'Algérie en 1962, Oran comptaient 9 arrondissements qui composaient la commune. En 1994, les arrondissements deviennent des secteurs urbains et un nouveau découpage de la ville donne lieu à la création de trois autres secteurs qui sont ajoutés, portant le nombre à 12.

    Dans les années 2000, Oran a pris le statut de métropole avec l'extention de la ville vers l'est, vers le sud puis vers l'ouest et l'annexion des communes de Bir El Djir, d'Es Senia et de Misserghin à la métropole d'Oran. Géographiquement, Oran est divisée en Oran-Ouest, Oran-Centre, Oran-Est et Oran-Sud[28]. En 2015, avec l'extention de la ville d'Oran, le gouvernement algérien a décidé d'établir un nouveau découpage administratif au niveau des secteurs urbains qui sont devenus des délégations communales, ainsi six autres délégations ont été proposés à la commune d'Oran[29]. En 2017, l'Assemblée populaire communale d'Oran a approuvé la création de ces nouvelles six délégations totalisant un nombre de 18 délégations. En 2019, le dossier de création de ces dernières et approuvé officiellement par le gouvernement algérien[30].

    Actuellement, la commune d'Oran compte 18 délégations communales et 83 quartiers.

    Lieux historiques

    La délégation communale de Sidi El Houari est le centre historique de la ville. Elle se situe au nord ouest de la ville, le long de Ras el Aïn, sur les flanc du Murdjadjo et donne sur la Méditerranée. Il porte les traces du passage de plusieurs civilisations : espagnole, ottomane et française. On y trouve des fortifications espagnoles du XVIe siècle, la mosquée du Pacha du XVIIIe siècle, Sidi El Houari, saint patron de la ville, y est enterré dans un mausolée (koubba) édifié en 1793 par le bey ottoman, Mohamed el Kebir qui y a également fait construire son palais. Enfin, on peut y voir l'ancienne préfecture française du XIXe siècle boulevard Stalingrad.

    Le quartier historique Sidi El Houari était aussi appellé « Les Bas Quartiers ». Il est considéré comme « le vieil Oran » et recèle à ce jour l'empreinte des diverses civilisations qu'a connues la ville : arabe, espagnole, ottomane et française.

    Le Quartier La Calère Basse et La Calère Haute en Espagnol (La Calaira) à Sidi El Houari qui est située au pied du mont Murdjajo et construit par les Espagnols était un ancien quartier de pêcheurs au centre historique et patrimonial d’Oran détruit partiellement en 1980.

    Communes périphériques

    La Wilaya d'Oran porte le numéro 31. Elle compte 25 communes périphériques à Oran qui en regroupent plus de la moitié de la population. Oran est la deuxième ville d'Algérie, mais la plus grande commune pour ce qui est de la population.

    Oran capitale économique de l'Oranie.

    Agglomération oranaise

    Nouvelles constructions à Bir el-Djir.

    La métropole oranaise comporte plusieurs communes, dont deux, agglomérées à la ville.

    Bir el-Djir constitue la principale ville dans la banlieue immédiate à l'est d'Oran hors des arrondissements. Baptisée Arcole à l'époque coloniale, la commune est située à 8 kilomètres du centre-ville. C'est une ville restée essentiellement agricole jusqu'à la fin des années 1980. Elle accueille aujourd'hui une population de 118 000 habitants, et devient un pôle majeur de l’agglomération oranaise. Elle abrite plusieurs sièges d’entreprises à l'architecture moderniste comme les bâtiments de Sonatrach, le nouvel établissement hospitalier universitaire « 1er novembre 1954 », le Palais des Congrès, des instituts d'enseignement supérieur et la Cour de Justice. Un stade olympique de 40 000 places est en cours de construction pour abriter les jeux méditerranéens 2021[31], son inauguration est prévue pour l'année 2016, ainsi que le village olympique pour l'année 2017. Bir el Djir comporte également une technopôle, où se trouvent notamment le nouveau siège du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC)[32] d'architecture andalouse, ainsi que le siège du Centre de développement des satellites (CDS) qui dépend de l'Agence spatiale algérienne[33].

    La ville d'Es Senia est également limitrophe d'Oran. Connue sous le nom de La Sénia à l'époque coloniale, elle est située au sud, à 7 kilomètres du centre-ville. Elle abrite l’aéroport international, des zones industrielles ainsi que plusieurs instituts universitaires et centres de recherche comme le Centre d'études maghrébines en Algérie (CEMA)[34]. Elle sera le terminus du Tramway d'Oran.

    Officiellement, le développement de l'agglomération oranaise, ou « Grand Oran » (ou encore Groupement Urbain d'Oran - GUO[35]), est défini par un plan directeur d’aménagement et d’urbanisme délimité en 1998. Son périmètre est constitué dans les quatre communes d'Oran, Bir el Djir, Es Senia et Sidi Chami[36].

    Vue sur la ville d'Oran dans la commune de Mers el-Kébir.

    D'autres communes plus éloignées font partie de l'aire d'attraction de la ville, sans toutefois faire partie de l'agglomération. C'est notamment le cas de Aïn-el-Turk et de Mers el-Kébir. La première ville se situe au nord-ouest d'Oran à 15 km du centre d'Oran. Il s'agit d'une station balnéaire qui comprend plusieurs édifices hôteliers et complexes touristiques. Le paysage de cette commune change grâce aux nombreux projets entrepris : réseau autoroutier, stations balnéaires, hôpitaux, etc. À km de cette commune se trouve la station balnéaire des Andalouses.

    La commune de Mers el-Kébir se situe au nord-ouest d’Oran à quelque 7 kilomètres du centre-ville. C'est le siège de la marine nationale algérienne, et son port est une importante base navale.

    À l'est d'Oran, se trouvent les villages de Canastel, Ain Franin et Kristel.

    Toponymie

    Hôtel de ville, avec les deux lions, symboles de la ville depuis 1888 et œuvre du sculpteur français Auguste Cain.

    La forme originelle du nom de la ville d'Oran, Wahran, est un toponyme berbère. Étymologiquement, il s'agit du génitif, autrement appelé complément du nom, dont la marque, ici, est le préfixe w, du nom ahr (sing.), ahran (plur.), qui signifie lion[37],[38],[39]. Une des formes attestées, Ouadaharan, indiquerait une construction « Ouad + Aharan » (Rivière des lions)[40],[41].

    La prononciation actuelle Wahren, semble être dérivée du même nom ahr (sing.), ahran (plur.) avec une omission du mot Ouad (rivière)[42].

    Les derniers lions de cette côte méditerranéenne furent chassés dans la montagne voisine d'Oran dénommée « montagne des Lions », également connue sous les termes « Djebel Kar », le massif des amas de pierres[40]. Le nom français « montagne des lions » laisse penser que des lions y vivaient encore au début du XIXe siècle. Plusieurs épisodes de chasses ont été rapportés, tant par les Espagnols au XVIe siècle[a 1] que par les Français jusque dans les années 1840[a 2]. Les derniers évènements liés à des lions près d'Oran datent de 1939[a 2].

    Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Hourari[a 3]. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :

    « On raconte qu'un jeune homme, Djaffar fils du vizir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu'il aimait. S'ensuit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, enfin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s'appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous[43]. »

     Pierrette Letourmy Aurin

    Le nom Oran apparaît pour la première fois dans un portulan génois en 1384[44].

    Un village séparé d'Oran et nommé Ifri est signalé sur les cartes jusqu'au XVIIIe siècle[45]. Il est situé contre l'Aïdour au sud d'Oran, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des planteurs. Ifri signifie « la caverne »[40] en berbère. Le toponyme est sans doute lié aux nombreux abris dans les collines environnantes.

    Histoire

    Oran

    De très nombreux ouvrages ont été consacrés à Oran, une ville dont les auteurs et chercheurs reconnaissent « le caractère insaisissable ». Beaucoup d'écrivains et d'historiens concluent qu'il faudrait des centaines de livres, peut-être, pour cerner toutes les subtilités d'Oran, ce qui explique la profusion d'ouvrages sur la ville. Certains en racontent l'histoire à travers les siècles et en soulignent l'historicité ; d'autres narrent la vie quotidienne d'Oran et des Oranais[46].

    Oran est un lieu de rencontre des cultures, qui conduit à l'effacement des origines. Il y a eu de la place dans cette ville pour toutes les professions de foi, et sans doute l'esprit de tolérance oranais vient-il des épreuves que la ville a endurées à travers les âges. Le dialogue des civilisations s'y est affirmé malgré les drames d'une histoire mouvementée[47].

    Période préhistorique

    Le site d'Oran fut un lieu d'activité humaine préhistorique comme l'ont révélé les fouilles archéologiques entreprises aux XIXe et XXe siècles. Les vestiges de plusieurs occupations humaines et pré-humaines furent découverts en Oranie. Les artefacts d'hominidés à Tighennif près de Mascara remontent à 400 000 ans, ainsi que les occupations de grottes du Cuartel, de Kouchet El Djir et des carrières d'Eckmühl remontant aux époques Paléolithique et Néolithique.

    Il y a environ 21 000 ans, le groupe des Ibéromaurusiens voit le jour. À 120 km au sud ouest d'Oran, dans la région de Berkane, la grotte de Taforalt recèle le plus important gisement connu datant de cette époque. Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes pour former les ancêtres des Berbères et Touaregs.

    Antiquité

    Localisation des cités romaines de l'Afrique romaine

    L'installation dans la région des Phéniciens dont on peut étudier l'immense nécropole des Andalouses date de la période punique entre les VIe et Ier siècles av. J.-C.

    Alors que les Phéniciens avaient choisi la crique de Madagh à l’ouest d’Oran pour y installer leur comptoir, les Romains préférèrent développer le site de Portus Magnus à 40 kilomètres à l’est, sur la ville actuelle de Bethioua[48]. Le port d'Oran ainsi que Mers-el-Kébir étaient connus sous le nom de Portus Divini (Port divin).

    La région d'Oran, alors nommée Unica Colonia[49], est réputée pour sa douceur de vivre et sa prospérité[a 4]. De nombreuses statues antiques retrouvées dans l'oranais peuvent être vues au musée Ahmed Zabana. Au IIe siècle, la région voit une immigration juive depuis la Cyrénaïque et l'Égypte à l'instar du reste du Maghreb[50],[51].

    La présence romaine induit vraisemblablement l'arrivée de chrétiens comme l'attestent de nombreux restes du IVe siècle dont certains sont visibles au musée d'Oran[a 4]. C'est elle également qui induit l'arrivée tardive des premiers Juifs, qui n'est bien attestée qu'au Bas-Empire, d'abord dans les villes du littoral[50].

    Disparition de la Unica Colonia

    À la chute de l'Empire romain, la ville s'éteint sous les coups de l'occupation vandale en 445, de la reprise de la ville par les Byzantins en 533, de la peste Justinenne à partir de 541, puis de la conquête arabe en 645[52].

    Fondation d'Oran

    Au début du Xe siècle, après plusieurs siècles d'abandon, il ne restait rien du Portus Divini. La situation dans la région est confuse et laisse les criques de cette côte sans aucune juridiction stable, ni aucun contrôle officiel[a 5]. Le royaume rostemide dominant la région est en proie aux combats contre les Fatimides et aux difficultés internes. Il n'est pas en mesure de défendre ses intérêts.

    Pour les pouvoirs en place, la zone presque déserte d'Oran est d'un intérêt secondaire et reste sans contrôle.

    D'autre part, les côtes du Maghreb étaient utilisées périodiquement par les marins de Pechina, alors sous domination d'Al-Andalus, pour commercer avec le royaume Rostemides, sa proche capitale Tahert[a 6] et la ville de Tlemcen. Peu à peu ces implantations devinrent permanentes. Parallèlement, les émirs omeyyades de Cordoue souhaitaient s’installer sur les côtes africaines. Aux premiers signes de dislocation de l’empire abbasside, les Arabes d’Andalousie, au faîte de leur puissance, choisirent de développer des comptoirs commerciaux sur la côte nord-africaine.

    Ainsi Oran fut fondée en 902[53] par les marins andalous Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins, appuyés par les émirs omeyyades de Cordoue[44],[54] et après avoir obtenu le consentement des Nefzas et des Mosguen faisaient partie de la grande tribu berbère des Azdadja qui occupait le Sahel d'Oran selon El Bekri. Ils fondèrent la ville pour commercer avec Tlemcen en développant l'occupation de la baie abritée de Mers el-Kébir.

    Dynasties arabo-berbères

    Peu après sa fondation, Oran devient un objet de conflit entre Omeyyades de Cordoue et Fatimides. La ville est prise et reprise au cours d'un conflit qui durera de 910 à 1082[55]. Dès l'an 1000, la communauté juive est présente et structurée à Oran[b 1]. À cette époque, la valeur stratégique d'Oran dépasse celle d'Alger et de Tlemcen[5]. En 1077, la ville tombe sous le contrôle du fondateur de la dynastie des Almoravides, Youssef Ibn Tachfin, et subit cette souveraineté pendant 68 ans. En 1145, Oran est prise par les troupes Almohades de Abdl al Mumin Ibn Ali déjà victorieuses à Tlemcen, lorsque l'émir almoravide Tachfin Ben Ali et sa favorite Aziza sont tués lors de leur retraite en tombant avec leur cheval du haut d'une falaise de la montagne Murdjajo[a 7], alors qu'ils comptaient rejoindre le port de Mers el-Kébir où ils devaient embarquer pour l’Andalousie[56].

    En arrière-plan, Bordj El-Mehel (tour des Cigognes), ou Rozalcazar puis Château-Neuf sous les Espagnols et les Français

    Sous le règne almohade, la ville connait une longue période de stabilité et de prospérité de plus d'un siècle au cours de laquelle sont développés le port et des chantiers navals[44]. Malgré des persécutions sous les Almohades, la communauté juive se développe, et entre le XIIe et le XIVe siècle, les Juifs de la Méditerranée occidentale commercent avec les Juifs d'Oran[b 1].

    L'empire almohade qui domine le Maghreb plusieurs décennies s'émiette peu à peu pour finalement donner naissance à trois dynasties locales : Hafsides en 1230, Zianides en 1235 et Mérinides en 1258. Oran devient Zianide dès 1228, quand elle tombe entre les mains de Yaghmurasen. Plus tard la ville est prise par les Mérinides, et Abou El Hassan vient y résider en 1347[57].

    « En moins d'un demi-siècle, dit M. L. Fey[58], Oran passa neuf fois sous différents pouvoirs... Ben-Abbad réussit à se maintenir à la tête du gouvernement oranais, à la condition qu'il se reconnaîtrait vassal du royaume hafside (1437). Oran accueille dans ses murs à cette époque, le célèbre Mohammed IX al-Aysar, surnommé le gaucher et quinzième roi de Grenade, obligé de fuir devant ses sujets insurgés. À la mort de Ben-Abbad, Oran obéit aux Zianides de Tlemcen. Sous cette nouvelle domination, Oran jouit d'une grande prospérité ; elle devient le centre d'un commerce très actif et très étendu. Marmo et Alvarès Gomès en rendent témoignage[58]. « L'ivoire, les dépouilles d'autruche, les peaux de bœuf tannées, la poudre d'or, les céréales étaient d'inépuisables sources de richesses pour les habitants, qui excellaient aussi dans la fabrication des étoffes de laine et dans celle des armes blanches. Les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais et les Catalans achetaient à l'envi ces produits, écoulant par contre des étoffes, des verroteries, de la quincaillerie grossière et du fer. » Oran compte alors 6 000 maisons, des mosquées splendides, de vastes entrepôts commerciaux et de nombreux superbes édifices. Plusieurs édifices remarquables datent de cette époque, comme les fortifications de Mers El Kébir et probablement des donjons du Rozalcazar. »

    Au XIVe siècle, Oran devient un centre intellectuel[57]. Plusieurs écrivains y séjournent et en vantent les attraits :

    Carte des relations commerciales maritimes d'Oran au XIVe siècle
    • Ibn Khaldoun : « Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche »[59].
    • Al Idrissi : « Wahran est près du bord de la mer, elle fait face à Almería sur la côte d'Andalousie dont elle est séparée par deux journées de navigation. Mers El Kébir est un port sans pareil sur tous les rivages de la Berbérie. Les navires d'Andalousie y viennent souvent. On trouve à Wahran, des fruits à profusion. Ses habitants sont des hommes d'action, puissants et fiers »[60].
    • Ibn Khémis : « Les deux villes frontières qui m'ont plu dans le Maghreb sont Oran de Khazer et Alger de Bologhine »[60],[61].
    • Léon l'Africain : « Oran est une grande cité bien fournie d'édifices et de toutes sortes de choses qui sont séantes à une bonne cité, comme collèges, hôpitaux, bains publics et hôtellerie, la ville étant ceinte par ailleurs de belles et hautes murailles »[60].

    Lors de la première expulsion en 1391 de juifs d'Espagne, les Séfarades prennent le chemin du Maghreb. En 1492, à la suite du décret de l'Alhambra, Séfarades et Marranes embarquent dans 25 navires au port de Santa Maria à Cadix à destination d'Oran[b 1].

    À cette époque, Oran est une République maritime, une cité-État se comportant en principauté détachée du royaume zianide[5]. La ville est en guerre contre les souverains de Tlemcen et les habitants refusent d'avoir un gouverneur au sein de la cité. Ils choisissent chaque année un Juge Souverain ainsi que des assesseurs pour le gouvernement de la ville. Les pouvoirs de la cour de Tlemcen sont limités à la perception de l'impôt[62].

    Deux phases d'occupation portugaise de la ville au XVe siècle sont signalées par quelques auteurs: de 1415 à 1437 et de 1471 à 1477[63].

    À partir de 1493, Oran accueille un nombre important de réfugiés grenadins chassés par la Reconquista. L'envie de vengeance, de reconquête, et le grand nombre de réfugiés vont faire de la côte algérienne le point de départ d'un grand nombre d'attaques contre l'Espagne chrétienne. Au début du XVIe siècle, les rois catholiques au sommet de leur puissance, vont ordonner en retour l'annexion de nombreux ports d'Algérie.

    L'appui militaire ottoman chasse les Espagnols de tous les ports conquis, à l'exception de ceux d'Oran (1509-1708) et de Mers el-Kébir (1505-1792)[64].

    Période espagnole

    Lampe nasride pillée d'une mosquée d'Oran par les Espagnols.

    Au mois de juillet 1501, les Espagnols lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses[65]. L'opération tourna au désastre. Il faut attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran.

    Oran compte alors 6 000 feux, soit environ 25 000 habitants. Au lendemain de sa chute, le , Oran est désertée de ses habitants et totalement occupée par les troupes espagnoles. « C'est la plus belle ville au monde », s'écrie le cardinal Jiménez de Cisneros après avoir vu la ville qu'il vient d'annexer pour le compte des rois catholiques[a 8]. Cette même année, il fait construire sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar l'église Saint-Louis qui domine la vieille ville.

    En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fait alliance avec le sultan saadien Mohammed ech-Cheikh contre les Ottomans alors installés à Alger, et parvient à maintenir la présence espagnole.

    Les Espagnols procèdent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon »[66]. Au XVIe siècle, les Espagnols font d’Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade de Mers El Kebir, avant que le marquis de Santa Cruz n'entreprenne en 1563 la construction d'un fort à son nom au sommet de l'Aïdour, baptisé Murdjadjo par les nouveaux maîtres de la ville[67].

    Contrairement à la péninsule ibérique, les trois religions monothéistes cohabitaient dans la ville, les musulmans vivaient en dehors des deux places, tandis que les juifs habitaient à l'intérieur d'Oran, jusqu'à leur expulsion en 1669[68]. Certains s'établissent dans la montagne de La Corniche Supérieure. À partir de 1609, à la suite d'un décret d'expulsion d'Espagne, plusieurs vagues de Morisques débarquent à Oran[68] et beaucoup s'établissent dans les environs[69]. Les Espagnols sont des soldats ou des « bagnards », qui purgeaient leurs peines à Oran, parmi ces bagnards, beaucoup désertaient, et pour échapper à l'esclavage et être libre, une partie importante se convertissait à l'islam, ce qu'on appelle les « renégats »[68]. Oran, n'avait pas de véritable commerce, son activité économique se limitait à la vente des esclaves, ou des razzias[68].

    Débarquement des Morisques au port d'Oran (1613, Vicente Mestre).

    La restitution de Mers el-Kébir d'Oran a été le fruit d'une longue période de lutte acharnée et persévérante des Algériens face aux Espagnols[68]. En 1563, le Beylerbey d'Alger Hassan Pacha, lance une offensive pour libérer Oran et Mers el-Kébir, avec ses troupes composées, de différentes tribus. Mais après plusieurs et vaines tentatives et d'affrontements militaires, il lève le siège[70]. En 1678, le gouverneur par intérim d'Oran est tué au cours d'un nouveau siège. En 1687, un autre gouverneur espagnol était tué dans les mêmes conditions. Bien que ces tentatives militaires aient échoué, un climat d'insécurité permanent s'installe tout autour de ces deux places[68].

    Malgré ses fortifications, la ville est l'objet d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1708, le Bey ottoman Mustapha Ben Youssef annexe la ville qui devient pratiquement déserte. La ville se repeuple rapidement de gens venus de toute la région d'Ouest. Le commerce se développe, avec l'installation des négociants juifs et français[68]. Les Espagnols la récupèrent en 1732. D'un point de vue urbanistique, Oran ne connait pas un grand changement, toutefois ses cinq principaux forts qui l'entouraient sont restaurés et renforcés[68]. En 1770, Oran compte 532 maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 personnes plus 2 821 déportés libres qui vivent du négoce. Entre 1780 et 1783, Charles III d'Espagne propose à l'Angleterre d'échanger Oran contre Gibraltar[68].

    La ville est devenue trop périlleuse et trop onéreuse à reconstruire et à défendre pour le roi d'Espagne Charles IV ; il entame des discussions de plus d'un an avec le Dey d'Alger pour la lui céder. Après un long siège et le tremblement de terre des 8 octobre 1790 qui désorganise les défenses espagnoles, un traité est signé le 12 septembre 1791 à Alger le 12 septembre 1791 par le dey Hassan Pacha et les Espagnols évacuèrent la ville l'année suivante. Le Bey de Mascara Mohamed Ben Othman, dit Mohamed el Kebir, prend possession d'Oran[68].

    Période ottomane

    Palais du Bey d'Oran - jardins
    Carte de la baie d'Oran en 1725 d'après le cartographe hollandais Johannes van Keulen

    Après une première annexion de la ville entre 1708 et 1730, le Dey d'Alger négocie entre 1790 et 1792 la cession de la ville et en fait la capitale du beylik de l'Ouest jusqu'en 1830 au détriment de Mascara[71].

    Le , il accorde diverses faveurs aux Juifs pour qu’ils se réinstallent à Oran. En 1793 s'achève la construction de la Mosquée du bey Mohamed el Kébir, qui servit de Médersa et de cimetière familial au bey. En 1793 toujours, le bey fait reconstruire le mausolée (koubba) du saint patron de la ville Sidi El Houari. En 1794, des pèlerins venus de la Mecque apportent une nouvelle épidémie de peste et l'ancienne ville (aujourd'hui Quartier Sidi-El-Houari) redevient pratiquement déserte, la population préfère s'installer sur le plateau Karguentha encouragée par la construction de la mosquée du bey (actuellement au boulevard Tripoli). Un autre faubourg voit le jour sur l'emplacement de l'actuel boulevard de l'industrie, toujours à partir de 1794, ce deuxième faubourg s'étendait jusqu'à l'ancien cimetière de Sidi-bachir[72].

    Une politique de repeuplement est officiellement entamée à partir de 1792. En plus de Mascara d'où partit la première vague d'émigration. Le champ de recrutement de la population s'étendit, non seulement, à partir des villes du beylik de l'Ouest, notamment Tlemcen, Nédroma, Mostaganem, Mazouna, Kalaa et Miliana ; mais, également à partir d'Alger et de Constantine[71].

    En 1796, la mosquée du Pacha, nommée en l'honneur d'Hassan Pacha, dey d'Alger, est construite par les ottomans avec l'argent provenant du rachat des prisonniers espagnols, après le départ définitif de ces derniers.

    Occupation de la ville

    Armoiries de la ville d'Oran pendant l'administration Française.
    Le fort de Santa Cruz, la façade maritime d'Oran, et la montagne des lions.

    Le , Le général comte Charles-Marie Denys de Damrémont, chef de l'expédition entre dans Oran qui porte encore les stigmates du tremblement de terre de 1790 qui l'a en grande partie détruite. Le 17 août, le général Faudoas y installe une garnison, dont le 4e bataillon de Légion étrangère et fait de la ville la tête de ligne de la pénétration du Sud Oranais. Un premier recensement de 1831 indique que la ville compte 3 800 habitants dont 3 531 juifs formant une écrasante majorité. Les premières mesures de l'administration militaire sont de raser les habitations qui masquent la vue à l'Est entre Château Neuf et le Fort Saint Philippe, puis au coteau du Ras El Ain pour réduire les risques d'embuscades.

    En effet, la conquête coloniale française a eu pour résultat immédiat l'abandon de la ville par une très grande partie de sa population, exceptées les familles kouloughlis, les Noirs sans attaches tribales ainsi que les Juifs. Pour empêcher le retour des habitants, le général Boyer prétextant le motif que les faubourgs pré-coloniaux gênaient le dispositif de défense de la place, les a incendiés et rasés en 1832. Ces destructions ont eu des conséquences graves sur le dépeuplement de la ville[73].

    À partir du 17 avril 1832, des combats sporadiques éclatent entre les troupes de la garnison, sous les ordres du général Boyer et des rebelles commandés par Mahi el Din et son fils Abd el-Kader. Le 11 novembre une attaque de grande envergure est repoussée par la garnison commandée par le chef de bataillon Cros Avenas. Des tribus de la région de Mascara proclament Abd El Kader, fils de Mahi el Din, leur émir, à 24 ans; il dirige le soulèvement contre la conquête coloniale française.

    Dès 1834, celui-ci commence son œuvre avec le traité Desmichels, puis étend son emprise lorsqu'en mai 1837 le Traité de Tafna lui reconnaît le titre d’Émir et consacre son autorité sur la majeure partie des provinces algéroises et oranaises, aux exceptions des villes d'Oran, Mostaganem et Arzew. Abd El Kader groupe ses territoires, assied sa puissance politique et unifie administrativement les populations dans un sens égalitaire et populaire contre les Français.

    En 1844, après la guerre, la ville commence à connaître le retour par vagues successives de ses anciens habitants, suivis par des éléments d'autres tribus paupérisées par la guerre, qui avaient échoué aux portes de la ville[73]. Le 31 janvier 1848, la ville est érigée en commune de plein exercice.

    Développement et peuplement

    Place du 1er novembre (ex. Place d'armes) avec l'obélisque et la Gloire Ailée (Jules Dalou, Thiébaut fondeur) datant de 1898 et commémorant Sidi-Brahim (1845).

    Entre 1841 et 1847, le général Lamoricière réorganise la ville par la création de quartiers (Médina Jdida, ville nouvelle), le déplacement de populations autochtones, puis l'adaptation de la ville à la politique de colonisation de peuplement. C'est ainsi qu'Oran voit une vague d'immigration européenne : 47 300 Français venus d'Alsace, des Vosges, du Dauphiné et du sud de la France, 31 000 Espagnols, 8 800 Maltais, 8 200 Italiens et 8 600 Suisses et Allemands. La ville est décimée par une grave épidémie de choléra (du 11 octobre au , 1 817 décès sont déclarés à l’état civil) avant de recevoir dix ans après une vague de migrants juifs de Tétouan.

    Devant la rapide croissance d'Oran le développement d'un port adapté à l'envergure de la ville est décidé. Les premiers travaux commencent en 1848. Ils ne finiront que lors de la décolonisation, en 1962, et donnent son aspect actuel au port.

    L'empereur Napoléon III séjourne en 1865 à l'Hôtel de la Paix[b 2] et offre la nationalité française aux Juifs et Musulmans, ainsi qu'aux étrangers justifiant de trois années de résidence en Algérie[74]. Ce décret provoque des résistances parmi les colons et il faudra attendre le décret Crémieux du pour permettre à 37 000 Juifs d'Algérie de passer du statut de sujet français à celui de citoyen. Comme en métropole, Oran suit à cette période le développement de l'antisémitisme politique.

    L'hôtel de ville d'Oran et les deux lions de bronze datent de la Troisième République. La construction débutée en 1882 fut achevée en 1888 avec la pose des deux statues animalières du sculpteur Auguste Cain (1889). Dix ans plus tard, un monument commémorant la bataille de Sidi-Brahim (1845) fut érigé en face de l'Hôtel de ville. Situé sur la Place d'armes (rebaptisée Place du 1er novembre à l'indépendance en 1962), le monument comporte un obélisque de m de haut surmontée d'une Gloire Ailée, allégorie du sculpteur français Jules Dalou (1898)[75].

    Tournant du siècle

    Sous-marins français amarré au quai Lamoune dans le port d'Oran durant la seconde moitié de 1933.
    Oran en 1932. Photographies de Walter Mittelholzer, ETH-Bibliothek.
    Oran en 1932. Photographies de Walter Mittelholzer, ETH-Bibliothek.
    Oran en 1932. Photographies de Walter Mittelholzer, ETH-Bibliothek.

    À partir de 1890, la ville connait une croissance continue. La ville dépasse les 100 000 habitants au changement de siècle. À l'étroit à l'intérieur de ses remparts, elle sort de ses limites, se développe sur le plateau vers Karguentah. De nombreux faubourgs se créent : Saint-Antoine, Eckmuhl, Boulanger, Delmonte, Saint-Michel, Miramar, Saint-Pierre, Saint Eugène, Gambetta. Elle devient le lieu d'une activité intense, dans les jardins de l’orphelinat de Misserghin, le frère Clément crée la clémentine en 1892, en 1912 s'ouvre la première école coranique libre et moderne de Cheikh Tayeb El Mehadji (Zaouïa Derkaouia Mehadjia) à Oran Médina Jdida (Tahtaha), en 1930, le port d'Oran dépasse en tonnage celui d'Alger, entre 1930 et 1932, plusieurs records aériens mondiaux de durée et de distance en circuit fermé sont établis sur l'aérodrome d'Es Senia.

    Oran est la cinquième ville de France[a 9]. L'immigration espagnole y a été très importante au XIXe siècle en provenance de la région d'Alicante, de Valence et de Murcie[76] et a laissé des traces dans la ville avec les arènes d'Eckmuhl. En 2014, les vieux Oranais, au lieu de dire dinar, disent duro, pour parler de leur monnaie. Des républicains espagnols émigrent également à Oran pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Parmi les Européens d'Algérie célèbres originaires d'Oran, il faut citer Emmanuel Robles, qui est l'auteur de Saison violente[77]. Comme le premier homme de son ami Albert Camus, il s'agit d'une quête du père, référent majeur dans la culture hispanique alors que la mère est la gardienne des traditions.

    Seconde Guerre mondiale

    Débarquement des troupes américaines à Oran.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Oran est le lieu de plusieurs événements majeurs.

    Le 3 juillet 1940 a lieu la bataille de Mers el-Kébir. Une escadre britannique attaque une escadre française au mouillage. Cette canonnade entraîne la perte du cuirassé Bretagne. Le croiseur de bataille Dunkerque, le cuirassé Provence et le contre-torpilleur Mogador sont mis hors de combat. Ce combat cause la mort ou la disparition de 1 297 marins ainsi que 351 blessés.

    Le , se déroule à Alger, Casablanca et Oran, l'opération Torch. Après deux jours de durs combats entre les forces de Vichy et les alliés, dont la supériorité en hommes et en matériels est écrasante, Oran capitule le 10 novembre. Le même mois, les Américains débarquent dans la baie, point de départ de la Campagne de Tunisie puis de celle d'Italie.

    En 1942, les habitants de l'Est d'Oranie fuient en masse vers la ville d’Oran. La ville incapable de les accueillir devient insalubre, et les migrants sont surnommés Chéragas[78].

    En 1943, le café El-Widad est créé par un groupe de militants nationalistes en plein centre-ville européen. Cet établissement va jouer un important rôle dans le développement du patriotisme algérien. Au fil du temps, il devient un centre de regroupement des différentes tendances représentatives des partis indépendantistes de l'époque.

    Après-guerre et prémices de la guerre d'Algérie

    Après les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, le 8 mai 1945, les familles oranaises adoptent des orphelins venus de l'est du pays. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, et à la veille de la guerre d'Algérie, Oran est démographiquement la ville la plus européenne de l'Algérie ; c'est aussi celle où la population d'origine espagnole a la plus forte prépondérance numérique. En 1948, la ville compte 352 721 habitants. La population oranaise originaire d'Espagne est estimée à 65 % du total des Européens, eux-mêmes plus nombreux que les musulmans[79].

    En mars 1949, Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed, responsables du PPA, préparent depuis « l'hôtel de Paris » le cambriolage de la poste d'Oran avec l'aide de Belkacem Haddadine dont la poste telecom du centre ville porte le nom[réf. nécessaire]. Ce vol rapporte 3 070 000 francs et sert de trésor de guerre initial au FLN.

    Quant à la population de la ville, selon Benjamin Stora :

    « Il serait erroné de considérer ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-noirs » comme un « peuple » homogène. Très souvent, par leur situation sociale, ils se heurtent à une couche sociale constituée de gros propriétaires fonciers. Mais en dépit de ces oppositions, ils sont unanimes, et particulièrement à Oran, où ils sont majoritaires, à défendre leurs privilèges, qui rendent le plus petit fonctionnaire français supérieur à n’importe quel Algérien musulman. Leur unité est due à une peur commune de la majorité musulmane[80]. »

    Si la Troisième République excluait de la politique les « indigènes »[81], ce statut est aboli en trois temps par la Quatrième République qui leur reconnait pleinement l'accès à la nationalité le , puis impose l'année suivante l'égalité politique et l'égal accès aux emplois du service public. Bien que l'application de la loi ne soit pas complète[82], la situation politique évolue avec l'élection de députés « indigènes » à Oran. Une des figures les plus importantes est Chérif Sid Cara, député oranais qui devient sénateur, secrétaire d'état, puis coprésident du Comité de salut public de l'Algérie avec le général Massu.

    Guerre d'Algérie

    Larbi Ben M'Hidi, commandant de la wilaya V (Oranie)

    Le 1er mai 1952, des émeutes troublent la tranquillité de la ville.

    « En 1954, la droite et la gauche se disputent ainsi comme dans n’importe quelle grosse ville française. Sans vraiment prêter attention à l’électorat "indigène". »

     Benjamin Stora[83]

    Le 1er novembre 1954 marque le début officiel de la Guerre d'Algérie. Larbi Ben M'Hidi commande la Wilaya v qui englobe toute l'Oranie. À cette époque le FLN dispose de 50 à 60 hommes dans l'Oranie[84]. Il laisse le commandement de la Wilaya à Boussouf au début de l'année 1957[85]. Ahmed Zabana fut désigné responsable de la zone de Zahana (Saint Lucien) 32 km dans la banlieue d'Oran. Il est chargé de préparer la révolution avec le nécessaire en hommes et munitions[86]. Le , dans les environs d'Oran se déroule la bataille de Ghar Boudjelida à El Gaada un village dans la banlieue d'Oran, au cours de laquelle Ahmed Zabana est capturé après avoir été atteint de deux balles. Il est incarcéré à la prison d'Oran, puis transféré à la prison Barberousse (Serkadji) avant d'être exécuté le 19 juin 1956[87]. Il fut le premier condamné à mort de la Guerre d'Algérie[88]. Deux ans plus tard, Cheriet Ali Chérif est le dernier combattant à être exécuté par la guillotine.

    Le , le 14e RCP de Toulouse débarque à Oran. La flotte basée à Mers el Kebir participe à l'interception de plusieurs cargaisons d'armes livrées depuis le bloc soviétique, notamment à l'arraisonnement de l'Athos le 16 octobre 1956[84]. Lors de la visite du général de Gaulle en Algérie, entre le 9 et le , les violentes manifestations dans la ville provoquent plusieurs morts. Le « non » au référendum de 1961 sur la paix en Algérie provoque un état de siège. Des incidents fomentés par le FLN éclatent à Oran. Ils font 25 morts. Les Européens quittent les quartiers musulmans.

    Dans la ville à majorité européenne, l'OAS est particulièrement violente et s'attaque à la population d'Oran y compris les Européens en désaccord avec elle. La ville est l'ultime refuge de l'organisation. En décembre 1961, elle tue le colonel Rançon, chef du 2e Bureau d'Oran. Alors qu'en 1962 les Français ont accepté par référendum le principe de l'autodétermination de l'Algérie, les affrontements entre musulmans et Européens éclatent à Oran. Le 13 janvier 1962, un commando de l'OAS exécute 3 membres du FLN dans la prison d'Oran, le lendemain, 4 fugitifs sont assassinés[89].

    Au printemps et durant l'été, les Européens et les Musulmans pro FLN se livrent aux pires horreurs de la guerre d’Algérie : de sanglants combats opposent les forces de l’ordre et les membres de l’OAS. Le 26 juin, ces derniers incendient le port d'Oran et font exploser 2 voitures piégées dans les quartiers musulmans. On déplore 23 morts et 32 blessés. Le mois suivant, des incidents entre l'OAS et les forces de l'ordre éclatent en marge de l'arrestation du chef de l'organisation en Oranie, le général putchiste Edmond Jouhaud. Quatre jours plus tard, cette organisation tente de soulever les Européens pour chasser les Algériens d'Oran. Fin avril, une bataille éclate entre les gendarmes et l'OAS. Le 14 juin, le général Ginestet et le médecin-colonel Mabille sont assassinés. Trois jours plus tard, l'OAS capitule à Oran[84].

    L’historien algérien Saddek Benkada estime le nombre des victimes civiles algériennes de l'OAS à 859, entre le 1er janvier et le 30 juin 1962. Le , au mois du ramadan, une explosion simultanée de deux voitures piégées, dans le quartier musulman de Médina Jdida fait 78 morts, sans compter les corps non identifiables[90].

    Indépendance

    Le , alors que toute l'Algérie fête son indépendance, un drame se déroule à Oran, c'est le massacre d'Oran[91]. Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne une fusillade — dont l'origine est inconnue — provoque panique et confusion à la Place d'Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l'indépendance. Si l'on ignore qui prend l'initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l'armée de libération nationale algérienne. Les forces armées françaises attendent plusieurs heures avant de s'interposer. Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs), 161 blessés et 453 disparus ou enlevés à plus de 600 tués et disparus confondus.

    Les accords d'Évian prévoyaient la location de la base navale de Mers El-Kébir et de ses annexes militaires pour 15 ans. Elle sera rétrocédée en 1967. Des émeutes éclatent le 7 janvier 1964 à Oran. Plusieurs centaines d'Oranais manifestent contre le chômage, la vie chère et la rareté des produits alimentaires. À coups de barres de fer, de pavés et de chaînes de vélo, ils affrontent les forces de police. Quelque 300 manifestants sont appréhendés et aussitôt déférés devant deux tribunaux spéciaux[92].

    Le , Oran abrite le match amical du siècle opposant l'Algérie au Brésil, joué au Stade Ahmed-Zabana devant 60 000 spectateurs. Ahmed Ben Bella, le premier Président de la république algérienne, et ancien joueur de l'Olympique de Marseille, est présent.

    Durant les années 1970, l'industrie pétrolière s’est installée à Arzew. Les autorités de l'époque détournent une partie des eaux du barrage de la Tafna vers la zone industrielle et le port d'Arzew situé à 50 km de la ville d'Oran pour assurer les exportations de pétrole et de gaz, privant la capitale de l'Ouest algérien d'une grande quantité d'eau douce.

    Au début des années 1980, les autorités ont démoli illégalement[réf. nécessaire] le quartier de La Calère (La Calaira en espagnol). C'était un quartier situé au pied du Murdjajo et construit par les Espagnols lors de leur présence dans la ville. Cet ancien quartier de pêcheurs du centre historique et patrimonial d’Oran était considéré comme le plus ancien quartier d’El Bahia.

    La quasi-totalité des grandes salles de cinéma ferment leurs portes. Les cinémas des quartiers subissent rapidement le même sort. Ils sont tous fermés et convertis à des activités artisanales et commerciales.

    Monument aux morts d'un attentat de l'OAS à la place populaire Tahtaha dans le quartier Mdina Djdida

    Le début des années 1990, voit une vie politique dominée par les conservateurs religieux. La victoire du FIS en décembre 1991 au premier tour des élections législatives, puis l'annulation du scrutin au lendemain du vote, mèneront à des manifestations politiques de toutes tendances à Oran comme dans le reste de l'Algérie.

    À partir de 1992, débute une longue période de violences. Elle oppose l'État aux ultra-conservateurs religieux qui forment des groupes armés. Oran est relativement préservée de ces violences qui déchirent le pays. Elle verra néanmoins certains de ses célèbres citoyens tués à cause de l'intolérance : Abdelkader Alloula, considéré comme l'un des plus populaires dramaturges, est assassiné le  ; le 29 septembre de la même année, Cheb Hasni, Roi du Raï, est à son tour la victime du terrorisme.

    Au début des années 2000, la ville inaugure la réalisation de son quatrième boulevard périphérique, poursuivant sa croissance radio-concentrique entamée depuis un siècle[93].

    Démographie

    Population totale

    Selon le recensement 2008, la commune comptait 609 940 habitants[1]. Au début du XXIe siècle, Oran est l'une des grandes agglomérations du Maghreb et se rapproche régulièrement de 1 000 000[36].

    Depuis 1831, la population ne connait qu'une seule phase de contraction importante : lors de la guerre d'Algérie, après les accords d'Évian, la population européenne abandonne la ville. La moitié d'Oran se retrouve alors désertée et les logements laissés vides sont rapidement réinvestis après l'indépendance.

    Population de la commune d'Oran de 1831 à 2010
    1831187618861896190619111921192619311936194819531954
    18 00045 64063 92980 981101 009118 023138 212145 183187 981217 819352 721415 299299 008[94].
    195519601966197019751980198519901995200020052010
    286 000305 000326 706[94]385 000466 000537 000604 000647 000675 000706 000765 000852 000
    Recensements avant 1955[b 3] ; recensements à partir de 1955[95].

    Évolution des populations à Oran

    Évolution de la population à Oran. On note clairement la période de la guerre d'Algérie en 1954

    À la veille de la colonisation française, il y avait à peine 18 000 habitants à Oran et dans ses faubourgs. Alors que, pendant ses périodes fastes, la ville ne semble pas avoir accueilli plus de 30 000 habitants[b 3], la population oranaise double ce chiffre seulement 50 ans après l'arrivée des Français. Moins de 70 ans après le début de la colonisation, Oran passe le cap des 100 000 personnes pour devenir la cinquième ville française. Une grande partie des européens installés à Oran sont en réalité d'origine espagnole[96].

    Dès 1832 la ville est très majoritairement européenne. Le recensement de 1921 compte 138 212 habitants dont 20 059 Algériens et 118 153 Européens, soit plus 85 % d'Européens.

    Conséquence de la loi d'immigration de 1889, la population augmente rapidement. Quarante ans après, en 1961, le chiffre total de la population passe à 433 000 personnes. Mais alors que la population européenne a à peine doublé, augmentant à 213 000 personnes, la population algérienne est multipliée par onze en passant à 220 000 personnes. Si Oran reste en 1954 la plus européenne des villes d'Algérie avec 64,5 % de sa population européenne dont une majorité d'Espagnols, elle attire les populations du Sud. En 1961, le rapport de force démographique est légèrement inversé en faveur des populations algériennes et Oran doit sa croissance démographique beaucoup plus aux Algériens, qui ont récupéré les maisons abandonnées par les Européens[97].

    À la veille de la guerre d'Algérie Anne-Marie Duranton-Crabol[98] affirme que « Oran était donc une ville européenne. », suivant en cela Benjamin Stora[99]. Ce rapport démographique explique selon elle la forme particulière que revêtit ici la violence de la guerre d'Algérie. Michel Coquery note qu’« Oran […] s’était crue longtemps une ville seulement européenne. En moins de vingt ans, elle est devenue une ville où la population musulmane est plus nombreuse que celle de Constantine »[100]. Ses estimations contredisent les idées reçues.

    Le début de la guerre d'Algérie provoque le départ de 200 000 Européens, les populations investissent la ville coloniale ; c'est la fin d'une dualité de la population oranaise. Dans un premier temps, l'appropriation est seulement physique et démographique[101].

    Oran a connu une nouvelle vague d’exode rural, durant la décennie 1990, à la suite de la situation d’instabilité politico-économique qu'a connue l'Algérie, cette population s'est entassé sur les marges de la ville[102].

    Population actuelle

    Selon une étude génétique effectuée en 2007[103] sur un échantillon de 102[104] individus, les lignées paternelles (Chromosome Y) oranaises étaient pour plus de 78 % d'origine nord-africaine (berbère) ou moyenne-orientale. Les haplogroupes paternels les plus courants étant, comme dans le reste du Maghreb, E-M81 (45 %), caractéristique des Berbères et J1 (22 %) que l'on rencontre surtout chez les populations arabes du Moyen-Orient.

    Origine du Chromosome YAfrique du NordMoyen-OrientEuropeSub-SaharienAutreTotal
    Pourcentage de la population 50,9 % 27,4 % 12,8 % 7,8 % 1,1 % 100 %

    Le taux le plus faible de consanguinité en Algérie, a été enregistré à Oran avec un taux de 18,5 %[105].

    Économie

    Tableau général

    Palais des congrès, à l'Est de la ville

    Oran est un pôle économique important, comme le démontre l'organisation de cinq manifestations d’envergure mondiale en l’espace de 18 mois (2009-2010)[106] ; notamment la 16e Conférence et Salon International sur le Gaz Naturel Liquéfié (GNL16), et se sont tenus entre le 18 et le 21 avril 2010[107].

    La ville jouit d'une grande attractivité économique et industrielle. La capitale de l'Ouest attire beaucoup d'investisseurs et d'hommes d'affaires, elle occupe une place de choix sur l'échiquier économique national. C'est un pôle d'attraction économique et industriel comprenant pas moins de trois zones industrielles : celle d'Arzew avec 2 610 hectares, de Hassi Ameur avec 315 ha et celle d'Es Sénia avec 293 ha. Elle dispose par ailleurs de 21 zones d'activité réparties à travers cinq communes[56].

    Depuis la période coloniale, Oran dispose d’un grand port, qui était le plus grand exportateur de toute la région Ouest[102].

    En novembre 2014 le premier ministre Abdelmalek Sellal a inauguré plusieurs grands projets économiques[108] :

    • L’hôtel Sheraton à la sortie est de la ville.
      L’usine de fabrication de véhicules Renault à Oued Tlelat.
    • La plus grande station de dessalement d’eau de mer d’Algérie à El Mactâa (quasiment à l'arrêt depuis février 2019[14]).
    • L’usine d’ammoniac et d’urée dans la zone industrielle d’Arzew.
    • Une unité de production du GNL à Béthioua.

    Secteurs d'activité

    Après l'échec du modèle socialiste et des industries industrialisantes l'Algérie a changé de système économique en 1988 pour aller vers l'économie de marché. Cette mutation a favorisé l'investissement privé dans une économie d'État planifiée depuis 1962.

    Le secteur secondaire occupe une place essentielle dans le paysage économique oranais. L'industrie pétrochimique, ses dérivés énergétiques et plastique dominent le paysage économique. La présence d'hydrocarbures a permis le développement d'industries consommatrices d'énergies comme l'industrie sidérurgie et celle des matériaux de construction. Quelques autres secteurs sont bien représentés : les industries textile et agro-alimentaire. Dans ces activités le secteur public reste en monopole dans la plupart des domaines. Le secteur privé n'étant représenté que dans la plasturgie, l'agro-alimentaire, ainsi que dans les industries du bois et du papier.

    Si le secteur secondaire reste important et largement dominé par le secteur public, le secteur tertiaire est en croissance rapide et est essentiellement le fait d'acteurs privés.

    Le fort Santa-Cruz en réhabilitation.

    En matière d'énergies renouvelables, Oran a été choisie comme capitale régionale pour le bassin méditerranéen par l'ONG fondée par Arnold Schwarzenegger R20. C'est d'ailleurs sous l'égide de cette ONG que le projet pilote du « tri sélectif à la source des déchets ménagers » a été lancé[109].

    La ville est également un haut lieu touristique. De nombreux touristes viennent découvrir ou redécouvrir cette cité méditerranéenne. « Rien n'est plus beau, rien n'est plus significatif pour celui qui aime du même amour l'Afrique et la mer Méditerranée que de contempler leur union du haut de Santa Cruz...Ce tas de monnaies blanches jetées au hasard, c'est Oran ; cette tache d'encre violette c'est la Méditerranée ; cette poussière d'or sur un miroir d'argent, c'est le sel de la plaine à travers le soleil »[52]. Oran n'a pas perdu de son charme, depuis l'époque où Jean Grenier a couché ces mots sur du papier.

    L'agglomération d'Oran compte quinze[110] Zones d'expansion touristique (ZET)[111].

    Tourisme

    Patrimoine architectural et urbanisme

    Paysage urbain

    Vue sur Oran depuis les hauteurs occidentales de la ville

    Si le quartier historique mêle les architectures islamique, espagnole et française, le plateau de Karguentah, avec ses immeubles hausmaniens et son front de mer inspiré de celui de Nice est représentatif de l'architecture française.

    Au lendemain de l'indépendance, les plans d'équipement des communes, le plan triennal et le premier plan quadriennal ont eu très peu d'influence sur l'extension et l'urbanisation de la ville vidée de la majorité de ses habitants. L'administration achève les programmes du plan de Constantine et reconvertit quelques espaces militaires en bâtiments universitaires.

    Avec le deuxième plan quadriennal, le PMU en 1975 et le PUD en 1976, l'urbanisation prend un nouvel essor. Ces développements se font dans la continuité des plans d'urbanisation coloniale. Ils conservent les mêmes formes et les mêmes axes. En conséquence, les résultats se situent dans la lignée des villes françaises à la même époque. De 1978 à 1991, l'extension d'Oran est marquée par l'urbanisation de la deuxième couronne en 1986, la construction des ZHUN et de quelques lotissements.

    En 1997, un Plan Directeur d’Aménagement Urbain (PDAU) a été approuvé pour maitriser l’extension urbaine, il permet de dégager, au niveau de la partie Est d’Oran, presque la moitié de la surface de la ville, entre le front de mer et le troisième boulevard périphérique. Toutefois, un débordement vers les zones normalement classées par le PDAU comme Secteur Non Urbanisables (SNU) est en train de se produire. En raison de la délocalisation à proximité de la ville de plusieurs équipements prévus dans d’autres communes tel que le nouveau pénitencier et l’hôpital des grands brûlés[102].

    Oran connait une forte concurrence sur le foncier, conséquence de son étalement engendré par la pression démographique et la réalisation récente de grands projets à rayonnement national et international, très exigeantes en matière de superficie. Les conditions physiques du site, caractérisé par la présence de la mer au nord, par le massif du Murdjajo à l’ouest et les terrains agricoles au sud contribuent à la diminution des surfaces urbanisables[102].

    La pression démographique constante entraîne un important déficit de logements. Les programmes locaux se sont avérés nettement sous-dimensionnés. Dans le cadre du programme présidentiel du million de logement, la commune d’Oran a acquis un important parc de nouveaux logements et a pu loger ou reloger des familles vivant dans des logements insalubres ou précaires (Raz el Aîn, Planteurs). Ce programme reste toutefois très insuffisant au regard de la surface d'habitat précaire d'Oran. Bloquée par l'Aïdour, la ville se développe vers l’est. À l’ouest, le quartier de Sidi El Houari bénéficie d'un plan de sauvegarde du bâti historique. Ce plan concerne les parties historiques et les monuments du quartier, au détriment du bâti résidentiel, ainsi que les vestiges archéologiques[112]. L'absence de planification urbaine provoque la paupérisation et l'exclusion des quartiers ouest (Planteurs, Ras El Ain et Sidi El Houari). Le tissu urbain historique dépérit, en effet, le vieux bâti reste difficile à gérer tant sont multiples les niveaux d’intervention et des compétences à mettre en œuvre[93]. L'agglomération se développe autour des villages coloniaux récents comme Alberville, Fernanville ou Bir El Djir.

    En 2008, les routes, les voiries et l'infrastructure en général sont sous-dimensionnées par rapport à la population de la ville et souffrent d'importants manques d'entretien et d'investissements. Un programme de réhabilitation et d'investissement a été lancé.

    Édifices religieux

    Dans une ville où le mélange des religions a longtemps été la norme, il est naturel de rencontrer des lieux de cultes variés. Oran compte des édifices pour les trois religions abrahamiques. Des trois mosquées historiques, deux sont situées dans le vieux quartier Sidi El Houari. La mosquée du Pacha a été construite en 1797 sous le règne du bey Mohamed el Kebir sur ordre de pacha Baba Hassane, et la mosquée Sidi el Houari en 1799[113]. Quant à la mosquée du Bey, qui fut construite en 1793, hors de la ville, sur le plateau de Karguentah[114], elle est située Boulevard de Tripoli dans le quartier "El Emir"[115].

    Les deux principaux lieux de cultes chrétiens sont la cathédrale et la Chapelle Santa Cruz. La cathédrale d'Oran de style romano-byzantin, fut édifiée de 1904 à 1913. Son grand orgue Cavaillé-Coll-Mutin fut inauguré le [116].

    La chapelle de Santa Cruz fut construite en 1850 en contrebas du fort de Santa Cruz, après l'épidémie de choléra de 1849 qui avait fait plusieurs centaines de victimes. Elle est dédiée à la Vierge (Notre-Dame du Salut). La statue originale de la Vierge rapatriée en 1962 est dans une chapelle construite dans une grotte à Nîmes.

    Enfin, la grande synagogue fut construite entre 1880 et 1917 sur le plateau Kargentha.

    Il est à noter que la cathédrale fut transformée en bibliothèque en 1983. En 1975 la synagogue devient la mosquée Abdellah Ben Salem, du nom d'un riche juif médinois converti à l'Islam. Enfin les offices à la chapelle Santa Cruz sont anecdotiques.

    Les Saints patrons et mausolées

    La ville d'Oran compte plusieurs saints patrons auxquels sont dédiés des mausolées (koubba) et dont le plus célèbre est Sidi El Houari dans le vieux quartier qui porte son nom (anciennement appelé La Casbah). Le mausolée est reconstruit en 1793 par le bey ottoman appelé « le borgne ».

    L'imam Sidi El Houari, de son vrai nom Mohammed Ben-Omar El houari est né en 1350 dans le village Sour près d'Aïn Tedles dans la wilaya de Mostaganem. Il s'installe à Oran dès son jeune âge. Il décède le 12 septembre 1439 et sera enterré, selon ses vœux, avec son disciple et non moins compagnon Sidi Saïd à El-Ammria à l'ouest d'Oran.

    La koubba dédiée à al-Jilani Moul El Meida aurait été édifiée en 1425 par l’un des disciples d'Abou Madyane, Saint réputé de Tlemcen, qui mourut subitement avant d'arriver à l'Oued Isser. Les disciples de Abou Madyane auraient installé sur les hauteurs de petites koubbas, principalement dans la région d’Oran, en souvenir de leur professeur et imam éminent Abd al Qadir al-Jilani, enterré à Bagdad.

    Les saints patrons de la ville sont référencés dans la liste déroulante suivante:

    Les vieux cimetières d'Oran

    Parmi les cimetières de la ville d’Oran, on cite celui de Sidi El Ghrib au quartier les Planteurs (Haï Si Salah) qui est le lieu d’enterrement des musulmans, il est l'un des plus anciens. Il existe aussi le cimetière privé de Sidi Fillali au quartier les Planteurs (Haï Si Salah). Ce cimetière ne recevait que les familles oranaises de souche. On peut citer le petit cimetière très discret des Mozabites au quartier de Ras El Aïn.

    Le cimetière de Sidi El Bachir au quartier Plateaux (Hai El Gaada), ex : Saint Michel est l'un des plus anciens mais qui n'existe plus, El Melh au quartier Lyautey (El Hamri) et Moul-Douma dans le quartier Ras El Aïn (Bouamama) qui a été fermé au profit du Cimetière Aïn El Beïda.

    L'administration coloniale française a réservé dans le domaine des Bendaoud au quartier Sananés un cimetière qui abrite les tombeaux de Mustapha Ben Ismail ami de la France (tué par les troupes de l'émir Abdelkader), chef de la tribu des Douairs, et de Benaouda Mazari, chef de la tribu des Zmalas.

    Il existe à Ras El Aïn l'un des plus anciens cimetières du XVIe siècle qui date de l'occupation espagnole classée site historique dénommé "cimetière des concessions dit des cholériques. Un autre cimetière chrétien qui se trouve à proximité du quartier Lamur (El-Hamri), aussi celui d'un cimetière israélite près de Médina Jedida et Le cimetière Américain militaire au quartier Petit Lac (Hai Daya).

    Autres lieux notables

    Hôtel de ville
    L'hôtel de Ville d'Oran

    Le monument à l’émir Abd-el-Kader sur la Place d’armes (Place du 1er novembre) face à l’Hôtel de Ville, a conservé l’obélisque de l’ancien monument de Sidi Brahim et, à son sommet, la statue en bronze de la « femme ailée » par Dalou, (Thiébaut fondeur).

    Théâtre Régional d'Oran
    Le théâtre d'Oran en 2018

    Un théâtre[117], situé sur la place de l'Hôtel de Ville, et dont la façade s'orne d'un balcon à colonnade, et que surmontent deux petits dômes en forme de clocheton et un groupe statuaire représentant des allégories de la musique, de la déclamation, du drame et de la comédie, remplace depuis 1907 l'antique et pittoresque « casino Bastrana » qui servait de théâtre à la ville d'Oran. Cet édifice est mis en œuvre en 1905 par Hippolyte Giraud, homme de culture et aimant les arts, et maire d'Oran de 1905 jusqu'à sa mort survenue en 1907. Une première inauguration, le 10 décembre 1907, est interrompue en raison de l'inachèvement des travaux, les autorités et les invités en grande tenue pris dans la poussière et le vacarme des tapissiers et des ouvriers encore à l'œuvre. Et enfin, le 29 octobre 1908, le théâtre est inauguré officiellement. Les statues allégoriques ainsi qu'une gracieuse statue de « Source » ornant le promenoir du théâtre, sont l'œuvre de Louis Fulconis, grand prix de Rome, né à Alger en 1851, et mort à Oran en 1913[118].

    Espaces verts

    La promenade de Létang est un ensemble de jardins en terrasse au pied du Château neuf. Les jardins sont plantés d'espèces variées et dominent la mer. La promenade est nommée d'après le Général Georges de Létang en 1837 qui initia sa construction. Elle fut classée monument historique en 1932.

    L'Aïdour est un lieu privilégié de ballades pour les Oranais. Ils peuvent y découvrir le fort et la chapelle de Santa Cruz, domine la mer et la ville dans une végétation méditerranéenne, notamment des pins d'Alep, des figuiers de Barbarie et des agaves. L'accès se fait par la route, par des sentiers ou par téléphérique.

    Un jardin citadin méditerranéen a été inauguré dans le prolongement de la frange maritime sur l’axe Oran-Canastel, il s’étale sur 7 hectares, la première partie située entre la résidence de la wilaya et l’hôtel Méridien est déjà ouverte. La deuxième partie est prévue sur le boulevard du Millenium[119].

    Gare ferroviaire
    La gare

    L'architecture de la gare d'Oran construite lors de la colonisation française reprend les symboles des trois religions du livre. Ainsi son aspect extérieur est celui d'une mosquée, où l'horloge a la forme d'un minaret ; les grilles des portes, fenêtres et plafond de la qoubba (dôme) portent l'étoile de David ; alors que les peintures intérieures des plafonds portent des croix catholiques.

    Fortifications

    Oran abrite la plus grande concentration de forts militaires d'Afrique[b 4]. Les fortifications qui entourent Oran se répartissent en deux groupes, celles qui dominent le ravin à l'Est, dont les principales étaient les châteaux de Saint-Philippe, Saint-André et Rosalcazar et celles de l'Ouest, bâties sur le pic de l'Aïdour, les châteaux de Santa-Cruz et de Saint-Grégoire. Tous les grands forts de la ville étaient entourés de fossés profonds, dont le bord était garni d'énormes palissades armées de fer.

    Porte d'Espagne

    Située dans la vieille Casbah, la porte d'Espagne est l'un des plus importants vestiges encore préservés de l'architecture espagnole à Oran. Elle fut exécutée en 1589 sous l'ordre du capitaine général Don Pedro de Padilla. Malheureusement, les riches écussons qui en ornent le faîte ont subi des dégâts irréversibles[b 5].

    Arènes
    Arènes d'Oran

    Symbole par excellence de la forte présence espagnole à Oran, la ville possède des arènes[120], ce qui est rare en Afrique (Tanger et Melilla[121] en possèdent également), et avait, durant la colonisation française, une bonne réputation tauromachique.

    Patrimoine culturel

    Paysages culturels

    Vue d'Oran la nuit

    Parmi les sites remarquables représentant des paysages culturels de la ville ; le djebel Murdjajo est omniprésent dans le champ visuel et dont la dimension culturelle est confortée par la présence des mausolées de Sidi-Abdelkader-Djilali et de Sidi El Houari, le saint patron de la ville. Son authenticité est confirmée par le passage de différentes cultures : Andalous[122], Berbères, Arabes, Espagnols, Turcs et Français[93], ainsi que le quartier commercial de Médina Jdida qui possède en lui les ingrédients des caractéristiques identitaires de la ville: des lieux et des personnages, des noms et des portraits, il entretient les mausolées voué au culte des saints au son du karkabou, une musique de plus en plus intégré dans les pratiques festives des habitants[93].

    Musées

    Musée Ahmed Zabana

    Le musée Ahmed Zabana[123], ancien musée Demaeght est créé en 1885[124] par la Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran. Les bâtiments actuels datent de 1933. Le musée est depuis 1986 sous la tutelle du ministère de la Culture et a été rebaptisé « musée national Ahmed Zabana ». Il comporte sept sections centrées sur Oran et sa région : beaux arts, moudjahid, numismatique, préhistoire, vieil Oran, ethnographie et histoire naturelle.

    Le Musée du Moudjahid d’Oran se situe dans le quartier de l'USTO, il recouvre la mémoire physique de la lutte pour l'indépendance nationale durant la Guerre d'Algérie.

    Le Musée d'Art moderne d'Oran (MAMO) se trouve à la rue d'Arzew dans le bâtiment qui abritait auparavant les anciennes Galeries Algériennes. Il est consacré à l'art moderne et contemporain algérien et international.

    Musique

    Groupe folklorique.

    Si l'éveil musical de la ville remonte à l'entre-deux-guerres et au phénomène de citadinisation du bedoui, avec des chanteurs comme Cheikh Hachmi Bensmir ou Cheikh Hamada, le style oranais, wahrani[93], est plus récent. Il allie l'art du melhoun avec des éléments bédouins et espagnols, et se veut plus universel. Il est remis à la mode dans les années 1960 par des chanteurs tels que Ahmed Wahby et Blaoui El Houari avant d'être développé plus tard dans la chanson oranaise (Cheikh Fethi, par exemple).

    Les meddahates, sont des orchestres féminins, qui animent les fêtes familiales à Oran et sa région, avant l'indépendance, il y avait de nombreux groupes dans plusieurs quartiers[125].

    Oran est élégamment une des satellites de l'école de Tlemcen, de la musique arabo-andalouse[126].

    Oran, capitale du raï

    "Disco Maghreb", 2017

    Oran est la capitale du raï, style musical issu d'anciennes traditions algériennes. Le raï a longtemps été considéré comme une musique vulgaire avant d'être développé dans les années 1960 et 1970 par des chanteurs comme Belkacem Bouteldja et Senhaji Mohamed. Le style a été révolutionné par des musiciens arrangeurs oranais (Mohammed Maghni, Rachid Baba Ahmed) dès le début des années 1980.

    Ce style musical, véhiculant des messages hédonistes et contestataires, a été dans un premier temps méprisé par les autorités algériennes avant d'être associé à la culture algérienne dans son ensemble.

    Festivals et événements

    Logo du festival national de la chanson Raï

    Oran organise plusieurs festivals. Les plus célèbres sont sans doute le Festival du Raï et le Festival international du film arabe qui sont organisés chaque année à Oran[127].

    Le Festival de la musique et de la chanson oranaise impose à chaque artiste de participer avec au moins une nouvelle chanson. Il a lieu peu après le festival de la chanson Rai, du 26 au 31 août. Enfin, le salon national de la peinture des enfants est organisé par l'association Le Libre pinceau à la maison de la culture Zeddour Mohamed Brahim Kacem. Il regroupe des enfants des 48 wilayas algériennes, soit en moyenne 3 000 enfants.

    Le Festival du conte organisé depuis 2007 à Oran par l'association Le Petit Lecteur qui regroupe des conteurs de tout le bassin méditerranéen.

    Le Pocket films festival Algérie organisé depuis 2010 par les Centres culturels français d’Oran et de Tlemcen avec l’aide de l’association Génération oranaise, est un concours de films tournés avec téléphone mobile et caméra d’appareil photo numérique[128].

    On notera aussi l'organisation du Festival de Yennayer, l'An amazigh (Berbère) organisé par l'Association Culturelle Numidya, avec la participation du HCA et de divers acteurs sociaux, chaque 7 au 12 janvier, cette année, c'est la 2964.

    Enseignement

    L'université des sciences et de la technologie Mohammed Boudiaf USTO

    Oran est un pôle universitaire important[c 3], la ville et sa banlieue comptent plusieurs universités telles que l'université d’Oran Es-Sénia[129], l’Institut de Maintenance & Sécurité Industrielle IMSI (ex IAP) ou encore l’université Mohamed Ben Ahmed. L'université des sciences et de la technologie d'Oran - Mohamed-Boudiaf (USTO) conçue par l’architecte japonais Kenzō Tange, ainsi que l'École nationale polytechnique d'Oran (ENPO)[130]. La ville abrite enfin plusieurs établissements d’enseignement supérieur tels que l'Institut national des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication[131], l'Institut hydrométéorologique de formation et de recherches (IHFR) à vocation africaine, l'Institut des sciences médicales, l'École préparatoire aux sciences et techniques, l'École supérieure de management des Ressources en eau et l’Institut des langues étrangères (ILE).

    La ville comporte par ailleurs de nombreuses écoles de commerce et de gestion, on peut citer l'École de formation en gestion, informatique et commerce Ibn Sina (EGIC Ibn Sina), l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH) et l'Institut international de management (INSIM)[132],[133].

    Lors de l'année universitaire 2007/2008, Oran comptait 63 094 étudiants[134].

    Bibliothèques

    En dehors des bibliothèques universitaires, Oran compte cinq bibliothèques principales :

    • La bibliothèque régionale d'Oran est installée depuis 1983 dans l'ancienne cathédrale. Elle compte une médiathèque au sous-sol et possédait en 2006 un nombre de 60 000 ouvrages[c 4] ;
    • La bibliothèque municipale, située dans une aile du Palais des Beaux-Arts, abrite 29 000 volumes et quelques manuscrits arabes[135] ;
    • La bibliothèque biomédicale d'Oran, créée en 1990 par le Conseil du Diocèse. Le développement et la gestion est confiée à la communauté des « Pères blancs »[136] ;
    • Le Centre d’Informations scientifique et de Documentation (CISD), médiathèque du CRASC[137].
    • L'Institut Cervantes d’Oran a sa propre bibliothèque, qui comprenait en 2007 2 500 documents de la culture espagnole et hispano-américaine[64] ;
    • La bibliothèque du Centre culturel français compte également un vaste trésor d'ouvrages en langue française dans les différents domaines culturel, scientifique, littéraire et technique[138].

    Elle compte une bibliothèque jeunesse associative créée et gérée par les membres de l'association Le Petit Lecteur, première bibliothèque consacrée exclusivement au public jeunesse de 4 à 16 ans.

    Vie quotidienne à Oran

    Oran, ville libérale

    La société oranaise a la réputation d'être libérale et ouverte d'esprit comparativement aux autres villes du pays[139], ce qui lui vaut beaucoup de critiques à l’intérieur même de l’Algérie.

    La ville est restée la capitale du Raï, cette musique qui fait partie intégrante du patrimoine oranais, divulgue des paroles qui peuvent « choquer » les mentalités les plus conservatrices en Algérie, les paroles crue qui peuvent parler de sexe, d'amour, d'adultère…

    Au plus fort de la guerre civile alors que cette musique était surnommée « cor du diable » ((ar)mizmar echaytane) ou encore « Sodome de la côte »[139] par les islamistes du GIA. La libéralité et l'ouverture d'esprit de la population oranaise lui ont permis de traverser cette période avec moins de dommages que le reste de l'Algérie.

    Havre de paix et de tolérance pour les Oranais, la ville est vivement critiquée de l'extérieur pour sa libéralité.

    Gastronomie oranaise

    La pêcherie

    D'une manière générale, la cuisine oranaise est méditerranéenne, nord-africaine, influencée par la cuisine du sud de l'Espagne et, dans une moindre mesure, par la cuisine française. Oran est à l'origine de plusieurs mets comme la karantika et la mouna. La ville a également adapté plusieurs plats espagnols tel le gaspacho oranais, régionaux comme l'harira et les escargots lors de la colonisation française.

    Paradoxalement l'Oranais, tartelette à l'abricot et à la crème inventée à Oran sous la colonisation française, est peu connu à Oran.

    Le créponné est un sorbet traditionnel algérien au citron inventé à Oran.

    Fêtes populaires

    La fête du jour de l'an berbère Yennayer appelée localement Ennayer héritée de l’époque berbère pré-islamique est toujours célébré à Oran, à l'occasion de cette fête les oranais préparent un plat traditionnel « cherchem » un mélange de blé, fèves et pois chiche cuits à l'eau, ils achètent pour la soirée des figues sèches aux châtaignes, des cacahuètes, des noix de cajou, des noisettes, des pistaches, de la « halva » turque, etc. et les enfants attendent cette fête comme celle de l'Aïd el-Fitr ou l'Aïd el-Adha. Même si cette fête est rejeté aujourd'hui par certains courants religieux, son ampleur est très grand dans la ville[140].

    Certains habitants de la ville organisent également la waâda de Sidi El-Hasni, en l'honneur du saint[141].

    Sport

    Oran a toujours compté une multitude de clubs et associations sportives. En 1894 elle a vu naître le premier club de foot du Maghreb, le Club des Joyeusetés d'Oran (CDJ), suivi du Club athlétique Liberté d'Oran (CALO) en 1997 ; tous deux fondé par les colons européens de l'époque.

    En mai 1956, les clubs et associations musulmanes de toute l’Algérie ont boycotté les compétitions officielles. Le FLN organisa alors un tournoi entre les formations des hawma (quartiers) d’Oran comme Médioni, M’dina J’dida, Lamur et de la périphérie El Karma, Sidi Chahmi, Es Senia, Zahana, Sig, ainsi que d’autres équipes régionales comme USM Bel Abbès.

    Le Mouloudia Club oranais est un club omnisports, il est aujourd'hui le club phare de la ville. Il est le doyen de la D1 et a gagné de nombreux titres nationaux et internationaux. L'équipe est domiciliée au stade Ahmed-Zabana d’une capacité de 40 000 places, ainsi qu'à la salle omnisports (palais des sports) pour les autres sports. L'autre grand club omnisports de la ville est l'ASM Oran créé en 1933 et domicilié au stade Habib-Bouakeul d’une capacité de 20 000 places.

    Les autres clubs qui jouent plus ou moins un second rôle sont l'USM Oran, le SCM d'Oran et le RCG d'Oran.

    Le Marathon international d'Oran est un événement annuel, à la fois sportif et festif.

    La ville d'Oran obtient à Pescara en 2015, l'organisation de la 19e édition des Jeux méditerranéens de 2021[142].

    Oran dans les arts et la culture

    Oran dans la littérature

    De nombreux écrivains ont fait d'Oran le théâtre de scènes de leurs livres. Le célèbre hidalgo Don Quichote de Cervantes fait étape à Oran[143]. Une partie du roman Clovis Dardentor de Jules Verne se déroule dans la ville.

    Les plus célèbres des références sont sans doute signées par Albert Camus dans son roman La Peste, qui se déroule entièrement dans la ville, et dans son essai L'Été. On retiendra aussi les romans de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit et Les anges meurent de nos blessures ; le roman D'ocre et de cendres : femmes en Algérie, 1950-1962 de Michèle Perret ; et du point de vue iconographique, Oran, la mémoire de Kouider Metair.

    En 2017 paraît Les Mujeres hurlant la nuit de Jamal Eddine El Jabri, un roman décrivant Oran au quotidien avant l'indépendance, roman imprégné des rues et ruelles et des personnages et faits historiques ayant existé. La même année, Jean-Claude Tobelem publie Oran ou la banalité, à la fois un récit qui relate le parcours d'une famille juive à Oran ainsi qu'un essai où l'histoire de la ville offre une représentation du monde et de l'humain.

    Oran dans la peinture

    L'art pictural demeure relativement peu développé. Le Musée Ahmed Zabana abrite quelques toiles du paysage oranais de l’époque coloniale. En France, Oran en peinture figure exceptionnellement dans quelques collections[93].

    Gustave Guillaumet a peint un paysage du Murdjadjo conservé au musée d'Oran[144].

    Oran au cinéma

    Jumelages

    Oran est jumelée avec les villes suivantes :

    Personnalités nées ou liées à Oran

    Parmi les Oranais célèbres, on remarque ceux qui ont permis à la ville d'obtenir son surnom de capitale du Raï. On notera également la fin tragique de certains d'entre eux, comme Cheb Hasni, lors de la guerre civile des années 1990.

    De nombreuses personnalités du monde de la recherche, de la création littéraire ou artistique, du spectacle, de la politique et du sport sont originaires d'Oran. C'est notamment le cas des personnes contemporaines citées dans la liste ci-après.

    D'autres personnalités, de divers domaines, ont également marqué Oran ou vécurent dans cette ville. À l'instar d'Albert Camus qui a fait de longs séjours à Oran, ville qui lui a servi de cadre à son roman La Peste. C'est notamment le cas des personnes citées dans la liste déroulante ci-dessous.

    Notes et références

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    1. op. cit. p.  13
    2. op. cit. p.  14.
    3. op. cit. p.  267.
    4. op. cit., p. 98.
    5. op. cit., p. 35.
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    1. op. cit., p. 91.
    2. op. cit., p. 21.
    3. op. cit., p. 13.
    4. op. cit., p. 226.
    5. op. cit., p. 31.

    Port et front de mer

    Annexes

    Bibliographie

    • E. Cruck : Oran et les témoins de son passé, Heintz Frères, 1959.
    • P. Ruff : La domination espagnole à Oran, 1554-1558, Éditions Bouchène.
    • Alfred Salinas, Oran la Joyeuse, L'Harmattan, 2004
    • Alfred Salinas, Quand Franco réclamait Oran : L'Opération Cisneros, L'Harmattan, 2008
    • Alfred Salinas, Jules Abadie, Itinéraire d'un médecin devenu ministre et maire d'Oran, 2015
    • L'Algérie vue du ciel, par Yann Arthus-Bertrand, 2005.
    • Oran, mémoires en images en cédérom, par Kouider Métaïr, éditions Association Bel Horizon de Santa Cruz, 2005.
    • Oran, la mémoire, par Kouider Métaïr, éditions Association Bel Horizon de Santa Cruz, 2004.
    • Oran, face à sa mémoire, éditions Association Bel Horizon de Santa Cruz, 2003.
    • Guide des monuments historiques de la ville d'Oran, éditions Association Bel Horizon de Santa Cruz, 2005.
    • Laurence Benaïm et Sonia Sieff, Portraits de villes. Oran, éditions Be-poles, 2018.

    Articles connexes

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