Marthe de Béthanie

Selon le Nouveau Testament (Jean 11 / 1-2), Marthe de Béthanie est une disciple de Jésus-Christ, sœur de Lazare et de Marie de Béthanie, qui assiste à la résurrection de son frère Lazare. Marthe est aussi mentionnée avec sa sœur Marie en Luc 10, 38-42 où elle offre l'hospitalité à Jésus. Enfin, l'Épître des apôtres (en), écrit apocryphe chrétien datant de 120 apr. J.-C., la présente comme une des principales femmes témoins de la résurrection de Jésus avec Marie de Magdala et Sara[1].

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Marthe de Béthanie
Sainte chrétienne

Sainte Marthe, enluminure flamande du Bréviaire d'Isabelle la Catholique (1497).
Disciple du Christ
Décès vers 68 apr. J.-C. 
Tarascon
Fête 29 juillet pour les catholiques
et 4 juin pour les orthodoxes
Saint patron hôteliers, cuisiniers, lavandiers, patronne de la ville de Tarascon

C'est une sainte célébrée le 4 juin par les orthodoxes[2] et le 29 juillet par les catholiques avec Marie et Lazare[3]. Elle est la sainte patronne de la ville de Tarascon.

Étymologie

Marthe, ou Sancta Martha en latin, vient du grec ancien Μάρθα Martha, transcription de l’araméen martâ = maîtresse de maison, hôtesse.

Histoire et tradition

Ste Marthe domptant la tarasque. Pierre romane, réemployée au XIVè en tant qu'élément d'une clé de voûte.


Sainte très populaire dans un Moyen Âge pour lequel l'hospitalité est une vertu cardinale, celle qui accueillit le Christ en sa demeure est une femme active  par opposition à sa sœur Marie la contemplative  qui a pu servir de modèle politique aux souveraines du XIIIe siècle, en particulier à Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut[4].

« Un jour qu’ils étaient en chemin, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut en sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie, laquelle, assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Cependant Marthe s’occupait avec empressement des soins nombreux du service, et, s’arrêtant devant Jésus, elle lui dit : Seigneur, souffrirez-vous que ma sœur me laisse servir seule ? Dites-lui donc qu’elle m’aide. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, vous prenez de l’inquiétude et vous troublez au sujet de beaucoup de choses. Or, une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée. »[5]. Cette scène est représentée par Théodore Chassériau en 1852 dans un tableau intitulé Le Christ chez Marthe et Marie. Marthe porte une cruche sur l'épaule, tandis que Marie est assise aux pieds de Jésus. Volé dans l'Église Sainte-Marie-Madeleine de Marcoussis, il a été retrouvé et y a repris sa place[6].

Selon la tradition provençale, Marthe s'est établie, après la mort du Christ, en Provence aux Saintes-Maries-de-la-Mer avec Lazare et Marie de Béthanie. Elle y aurait vaincu la Tarasque à Tarascon, où fut élevée en son honneur une collégiale royale, sur l'emplacement de son tombeau.

Iconographie

La légende la fait aller, avec d'autres saintes femmes, à Marseille, où elle chasse un dragon avec de l'eau bénite ou à Tarascon terrasser la Tarasque. Marthe est aussi représentée en maîtresse de maison avec un trousseau de clés à la ceinture, et tenant un vase d'eau bénite[7].

Culte

Dans la Collégiale royale bâtie sur l'emplacement du tombeau de Marthe, les fidèles sont venus prier en grand nombre à toutes les époques. Tout d'abord Clovis en l'an 500, qui était tombé malade au cours du siège d'Avignon et qu'elle avait guéri ; saint Louis se rendant à Aigues-Mortes (1248) ; de 1314 à 1404 les papes d'Avignon Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Clément VII, Urbain V et Benoît XIII ; le roi René (1434 à 1480) ; le dauphin de France futur Louis XI (1447) ; François Ier et la reine Claude de France après Marignan (1516) ; le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis (07/12/1564) ; la reine Anne d'Autriche (1632) et le cardinal de Richelieu (26/09/1632) ; le cardinal de Richelieu puis Louis XIII (1642) ; Louis XIV, sa mère Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin (12/01/1660) ; Napoléon Bonaparte capitaine du 4e régiment d'artillerie (29/07/1793) ; le pape Pie VII après sa libération à Fontainebleau (1814) ; l'empereur Napoléon III venu visiter les sinistrés des inondations (1856) ; Mgr Roncalli, nonce à Paris et futur pape Jean XXIII (1948).

Marthe est célébrée dans l'Église orthodoxe, l'Église catholique et dans l'Église luthérienne. Sa fête est le 4 juin pour les orthodoxes et le 29 juillet pour les catholiques. Depuis janvier 2021, celle-ci associe Marthe à Marie et Lazare[8].

Dans la culture moderne

Dans les jeux vidéo

Elle apparaît dans le jeu mobile Fate/Grand Order sous le nom de Martha, et appartient à la classe Rider, et son Noble Phantasme consiste à projeter la Tarasque sur ses ennemis.

Notes et références

  1. Cf. Écrits apocryphes chrétiens, tome I, sous la direction de F. Bovon et P. Geoltrain, bibliothèque de La Pléiade, Paris, 1997, p. 369-370.
  2. www.forum-orthodoxe.com Forum orthodoxe francophone : saints pour le 4 juin du calendrier ecclésiastique.
  3. nominis.cef.fr Nominis : sainte Marthe de Béthanie.
  4. Sébastien Douchet, « Sainte Marthe et Perceval, deux figures entre exemple et divertissement. Les œuvres littéraires écrites pour Jeanne de Flandre », dans Jeanne de Constantinople, princesse de Flandre et de Hainaut, dir. N. Dessaux, Paris, Somogy, 2009, 288 p., p. 135-143.
  5. Luc 10,38 (lire en ligne)
  6. « Toile volée retrouvée », sur Tribune de l'art (consulté le )
  7. Des Graviers et Jacomet, Reconnaître les Saints : Symboles et attributs, Paris, Massin, , 212 p. (ISBN 2-7072-0471-4).
  8. Décret sur la célébration des saintes Marthe, Marie et saint Lazare dans le Calendrier romain général (26/01/2021)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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