Marie-Joséphine de Jésus crucifié

Marie-Joséphine de Jésus crucifié1894 - †1948), née Giuseppina Catanea, est une religieuse carmélite Italienne. De santé fragile, dès sa jeunesse, elle cumule les affections (angine de poitrine, tuberculose...) qui la laissent presque paralysée. À 24 ans, elle s'installe quelques jours dans le Carmel de Naples le temps d'une neuvaine, et finalement ne quittera plus ce couvent. Guérie miraculeusement en 1922, elle voit arriver de nombreux pèlerins et visiteurs qui viennent la solliciter pour des conseils et des prières ou une intercession : elle est déjà considérée comme étant une sainte par plusieurs personnes.

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Marie-Joséphine de Jésus crucifié

Sœur Marie-Joséphine de Jésus crucifié
Bienheureuse
Naissance
Naples (Italie)
Décès  
Naples (Italie)
Nom de naissance Giuseppina Catanea (Joséphine Catanea)
Autres noms monaca bianca (la religieuse blanche)
Nationalité Italienne
Ordre religieux Ordre des Carmes déchaux
Béatification  Naples (Italie)
par Benoît XVI
Vénérée par l'Église catholique romaine, Ordre du Carmel
Fête 26 juin

À partir de 1943, elle cumule les maladies, se retrouve paralysée et perd la vue progressivement. En 1945, elle est élue prieure de son couvent malgré ses infirmités. Décédée le , son procès en béatification s'ouvre avant la fin de l'année 1948.

Elle est béatifiée à Naples le .

Biographie

Enfance

Giuseppina Catanea (Joséphine Catanea) est née à Naples le dans une famille noble : son père est le marquis Grimaldi. Elle est la seconde enfant du foyer, et sa sœur ainée se nomme Antoinette ; dans sa famille, la petite Joséphine est surnommée « Pinella ». Déjà très jeune, elle montre une grande affection et attention pour les pauvres et les nécessiteux[1].

En , elle reçoit la première communion et fait sa confirmation[2]. Dès son enfance, elle a une grande dévotion pour l'Eucharistie et la Vierge Marie. Elle prie régulièrement le rosaire. C'est encore jeune qu'elle se trouve convaincue d'être appelée au carmel[1], ce qui ne l'empêche pas de suivre des études de commerce qu'elle termine le [3].

La jeune Joséphine, de santé fragile, est atteinte en 1912 d'une angine de poitrine, puis de la tuberculose qui touche sa colonne vertébrale et endommage plusieurs vertèbres causant progressivement une paralysie[3].

Entrée au Carmel

Le , elle se rend au carmel de Ponti Rossi situé dans la ville de Naples[4] afin d'y faire une neuvaine à saint Joseph. Pour diverses raisons (non prévues initialement), elle reste dans le carmel et ne reviendra jamais à son domicile[5]. Elle a une nature frêle et maladive, passant régulièrement d'une affection à l'autre ; cela ne l'empêche pas d'être active et travailleuse. Le elle tombe gravement malade et se trouve proche de mourir. Elle guérit « miraculeusement » ; d'après elle, sa guérison est dû à l'intercession de saint Joseph. Le , elle est victime d'une crise cardiaque, le débute une nouvelle phase de souffrance aiguë. Le , alors qu'elle est malade[6], elle guérit mystérieusement en touchant une relique de saint François Xavier[7],[8]. La nouvelle de sa guérison miraculeuse provoque un afflue de personnes au couvent (prêtres, séminaristes, personnes de toutes classe sociales) qui viennent lui demander conseilles et prières[1].

En 1932, le Vatican reconnaît officiellement la communauté de religieuses de Ponti Rossi, comme étant une communauté de carmélites de l'Ordre des Carmes déchaux[9]. Ce couvent, qui prend le nom de « Carmel de Sainte Thérèse et Saint Joseph à Ponti Rossi », est placé sous l'autorité de l'archevêque de Naples. Joséphine reçoit alors l'habit de carmélite et prend le nom en religion de sœur Marie-Joséphine de Jésus Crucifié. Le elle fait sa profession religieuse[1],[10].

Vie au Carmel

Bien qu'ayant une condition physique précaire, elle est nommée sous-prieure le par le Cardinal Alessio Ascalesi (archevêque de Naples). Puis le elle est nommée vicaire. Le , lors du premier chapitre général de son couvent et alors qu'elle ne peut plus se déplacer qu'en fauteuil roulant, elle est élue Prieure de son couvent[2],[8]. Elle occupera cette fonction jusqu'à sa mort.

Durant sa vie au couvent, sa réputation de sainteté se répand dans le couvent, ainsi qu'à l'extérieur du couvent. Certains témoignent de son don pour « lire dans les âmes ». Son endurance face à la maladie, son caractère souriant au parloir du monastère, touche tous ceux qui viennent la visiter[7].

À partir de 1943, elle commence à souffrir de diverses maladies physiques (sclérose en plaques, perte progressive de la vue, ...). Elle considère ces maladies comme « un magnifique cadeau » qui lui permettent d'être mieux conforme à Christ crucifié. Avec un esprit de bonne humeur, « elle offre son corps comme un sacrifice pour les âmes ». Le jour où elle a revêtu l'habit du Carmel, sœur Marie-Joséphine a dit: « je me suis offerte à Jésus crucifié pour être crucifié avec Lui »[3],[8].

À la demande de son directeur spirituel, Sr Marie-Joséphine écrit son autobiographie (1894-1932) ainsi que son Journal (1925-1945). Elle laisse également de nombreuses lettres et autres exhortations pour les sœurs du couvent[3].

Elle décède le [11].

Spiritualité

En plus d'une grande dévotion pour l'Eucharistie et la Vierge Marie, Sœur Marie-Joséphine fait preuve d'une « docilité aimante », d'une spiritualité pleine d'humilité et de simplicité. Ses contemporains disent qu'elle « priait tout le temps », et ceux qui venaient la voir au monastère rapportaient que sa confiance en Dieu se propageait aux pèlerins. Les visiteurs venaient entendre ses encouragements pour continuer à espérer dans la vie, surmonter les épreuves et les douleurs[3].

Béatification

Du fait de sa grande réputation de sainteté, son corps reste exposé à la vénération des fidèles durant 13 jours avant d'être inhumée. Durant cette période, sa dépouille n'a pas donnée le moindre signe de corruption.

À la demande du cardinal Alessio Ascalesi, son procès en béatification est ouvert le . Le procès se termine le . Le décret proclamant les vertus héroïques de la carmélite est signé le [7], elle est alors déclarée vénérable. Le , le pape Benoît XVI promulgue un décret reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de la vénérable Marie-Joséphine de Jésus crucifié[2].

La cérémonie de béatification a lieu le dans la cathédrale de Naples. Cette célébration est présidée par le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples. À cette occasion, l'archevêque a lu un message du cardinal José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints[1].

Sa mémoire liturgique est célébrée le 26 juin.

Notes et références

  1. (en) « Bl. Giuseppina Catanea (1894-1948) », sur vatican.va, Vatican, (consulté le ).
  2. (it) « Ven. Maria Giuseppina di Gesù Crocifisso », sur ocd.pcn.net, Curie Générale des Carmes Déchaux (consulté le ).
  3. (it) Antonio Borrelli, « Beata Maria Giuseppina di Gesù Crocifisso », sur santiebeati.it, Santi e Beati (consulté le ).
  4. Sa sœur aînée Antoinette a fondé cette communauté qui n'est alors rattachée qu'au Tiers-Ordre carmélite.
  5. La fiche biographique sur le site du Vatican indique que sa mère et sa famille était opposée à son entrée au Carmel.
  6. Une source hagiographique indique qu'elle souffre d'une atteinte de la tuberculose à la moelle épinière, ce qui causait alors sa paralysie.
  7. (it) « Suor Maria Giuseppina di Gesù Crocifisso », sur carmelitanescalzeparma.it, Il Carmelo di Parma, (consulté le ).
  8. « Bienheureuse Maria Giuseppina de Jésus-Crucifié », Magnificat, no 331, , p. 369 (ISSN 1240-0971).
  9. La communauté passe alors d'un statut de communauté de laïcs (troisième ordre) à une communauté de religieuses (second ordre) ; toujours dans le Carmel.
  10. Certaines sources biographiques indiquent qu'elle a fait sa profession religieuse en 1933.
  11. « Bienheureuse Marie-Joséphine Catanea », sur nominis.cef.fr, Nominis (consulté le ).

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