Marie-Élisabeth d'Autriche

Marie-Élisabeth d'Autriche (Linz, - Mariemont, ) est un membre de la Maison de Habsbourg, fille de Léopold Ier d'Autriche, empereur des Romains, et de sa troisième épouse Eléonore de Neubourg. Elle est la sœur des empereurs Joseph Ier et Charles VI du Saint-Empire et la reine Marie-Anne de Portugal.

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Biographie

Née en 1680, l'archiduchesse avait 3 ans lors du Siège de Vienne par l'armée turque, 8 ans lors du déclenchement de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg et 17 lorsque le Traité de Ryswick abaissa la puissance française. Quatre ans plus tard éclatait la Guerre de succession d'Espagne. Cette période troublée explique en partie pourquoi l'archiduchesse et ses sœurs ne purent trouver un époux. Il fut un temps question que Philippe V d'Espagne, petit-fils du roi Louis XIV de France et successeur de la Maison de Habsbourg sur le trône d'Espagne épousât l'une des archiduchesses. Craignant que la future reine, favorable à sa Maison d'origine, n'acquiert une certaine influence sur son époux, le roi de France déclina la proposition, arguant diplomatiquement mais avec une certaine goujaterie qu'aucunes des archiduchesses n'avait l'heur de plaire à son petit-fils.

La Guerre de succession d'Espagne qui suivit et dura 13 ans, ne permit pas à la Maison de Habsbourg de conserver l'Espagne et ses colonies mais lui donna des possessions en Italie ainsi que les Pays-Bas espagnols qui devinrent les Pays-Bas autrichiens. Voulant s'attacher ses nouveaux sujets, l'empereur nomma gouverneurs non des fonctionnaires ou des militaires mais des membres de sa famille.

Succédant au populaire électeur Maximilien II Emmanuel de Bavière, l'archiduchesse fut nommée gouvernante des Pays-Bas autrichiens par son frère l'empereur Charles VI du Saint-Empire en 1725.

Le comte Wirich de Daun avait assuré l'intérim du gouvernement dans cette province éloignée de Vienne et traumatisée par la dictature du Marquis de Prié. En nommant un membre de sa famille, l'empereur affirmait son intention de se rapprocher d'un peuple anciennement Espagnol dont il n'avait la charge que depuis le Traité de Rastadt qui avait mis fin en 1714 à la Guerre de succession d'Espagne.

Mélomane avertie, dévote mais autoritaire et fière de son sang, elle s'arrogea beaucoup de pouvoirs et trancha à plusieurs reprises des affaires pour lesquelles elle aurait dû en référer à Vienne.

Gouvernante dévote, elle assistait régulièrement aux messes célébrées à la cathédrale Sainte-Gudule et faisait représenter des œuvres pieuses au Théâtre de la Monnaie.

Elle occupa et fit agrandir le château de Mariemont et assista, impuissante, à l'incendie du palais ducal de Bruxelles qui fut ravagé par les flammes en 1731.

Elle fut parfois en désaccord profond avec les ministres plénipotentiaires envoyés par le gouvernement de Vienne notamment lorsque le comte de Harrach supprima les charges onéreuses de 15 hauts fonctionnaires.

Sous son gouvernorat, les ministres plénipotentiaires chargés d'exécuter la politique viennoise étaient appelés grand maître. Il s'agit de :

Son frère l'empereur mourut en 1740 peu après une guerre perdue contre les turcs, laissant le trône à sa fille aînée Marie-Thérèse âgée de 23 ans sans réelle formation politique et avec des caisses vides. Devenue reine de Hongrie et de Bohême, l'archiduchesse, étant femme, ne pouvait être élu empereur et voulait faire élire son mari François-Etienne de Lorraine. Elle fut confrontée à la concurrence de l'électeur Charles-Albert de Bavière mais aussi au chantage cynique de son plus proche allié, Le roi Frédéric II de Prusse qui devint un ennemi acharné. Ces princes étaient soutenus par la France. La Guerre de succession d'Autriche commençait. En mars 1741, la reine de Hongrie et de Bohême mettait au monde son premier fils. C'était une victoire diplomatique. L'archiduchesse Marie-Elisabeth mourut en août de cette année 1741. Elle eut pour successeur le prince Charles-Alexandre de Lorraine, beau-frère de sa nièce, qui fut le plus populaire des gouverneurs.

Ascendance

Voir aussi

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