Méthamis

Méthamis est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Méthamis

Le village perché.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Carpentras
Intercommunalité Communauté de communes Ventoux Sud
Maire
Mandat
Jean-Marc Teste
2020-2026
Code postal 84570
Code commune 84075
Démographie
Gentilé méthamissiens, méthamissiennes
Population
municipale
439 hab. (2018 )
Densité 12 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 00′ 55″ nord, 5° 13′ 29″ est
Altitude 318 m
Min. 228 m
Max. 891 m
Superficie 36,81 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Carpentras
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pernes-les-Fontaines
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Méthamis
Géolocalisation sur la carte : Vaucluse
Méthamis
Géolocalisation sur la carte : France
Méthamis
Géolocalisation sur la carte : France
Méthamis

    Ses habitants sont les Méthamissiens et les Méthamissiennes.

    Géographie

    Méthamis et le mont Ventoux.

    Méthamis est un village type provençal du Comtat Venaissin, construit à flanc de rocher à la sortie des gorges de la Nesque et accolé aux contreforts des monts de Vaucluse, entre le Luberon et le mont Ventoux.

    Communes limitrophes de Méthanmis
    Malemort-du-Comtat Blauvac
    Monieux
    Venasque Murs Lioux

    Accès et transports

    La route départementale 5 traverse la commune d'est en ouest. L'autoroute le plus proche est l'autoroute A7 et la gare TGV celle d'Avignon. La ville de Carpentras est située à 17 kilomètres.

    Sismicité

    Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse, dont celui de Mormoiron auquel appartient la commune, sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].

    Hydrographie

    Passage de la Nesque.

    Climat

    La commune, située dans la zone d'influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[2].

    Mois
    JanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
    Températures maximales moyennes (°C) 10 12 16 18 23 27 30 30 25 20 13 10 19,75
    Températures minimales moyennes (°C) 2 3 6 8 12 15 18 18 14 11 6 3 9,6
    Températures moyennes (°C) 6 7,5 11 13 17,5 21 24 24 19,5 15,5 8,5 7,5 14,7
    Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 36,5 23,3 24,9 47,5 45,6 25,4 20,9 29,1 65,8 59,6 52,8 34,0 465,4
    Source : Données climatologiques de Mazan 2000-2007

    Le mistral

    Dans cette commune qui produit des ventoux (AOC), aucun vigneron ne se plaint du mistral - même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Il élimine toute humidité superflue après les orages, dégage le ciel et lui donne sa luminosité, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques et les débarrasse d'insectes parasites[3].

    Urbanisme

    Typologie

    Méthamis est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carpentras, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (74,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %), cultures permanentes (4,6 %), prairies (1,1 %), zones urbanisées (0,7 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Préhistoire et Antiquité

    Une présence importante tout au cours du Néolithique a été identifiée sur tout le territoire de la commune. Les sites de Sous Roque Plane et Génestriers ont fourni un outillage lithique très diversifié. Quant à l'Abri de l'église, dans les gorges de la Nesque, il a été constamment occupé du Néolithique ancien jusqu'au Moyen Âge.

    La colonisation romaine a fourni une tête de marbre, un cippe épigraphique et une monnaie d'argent d'Auguste.

    Moyen Âge

    La première citation du village est attestée en 1206. Il est alors dénommé « Nometana ». Fief des Alphanti au XIIIe siècle puis des Thézan du XVe siècle à la Révolution, la commune eut à subir les guerres de religion.

    Très peu peuplée au Moyen Âge, avec une vingtaine de maisons (soit moins de 100 habitants), Méthamis avait néanmoins construit une muraille pour se protéger[11].

    Période moderne

    Méthamis fut prise et occupée par les protestants en 1563.

    Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.

    Période contemporaine

    Au cours des XIXe et XXe siècles, Méthamis a malheureusement souffert de l'exode rural. Aujourd'hui, le village reprend vie grâce à la qualité de sa production viti-vinicole. En 1900, apparaît pour la première fois l’appellation « côtes-du-ventoux ». Ces vins sont ensuite classés en « vins délimités de qualité supérieure » (VDQS) dès 1953[12] et accèdent enfin à l’AOC le (ventoux).

    Héraldique

    Les armes peuvent se blasonner ainsi :

    Écartelé : au premier et au quatrième d'or à la bande d'azur, au deuxième et au troisième de gueules plain ; sur le tout d'argent à la croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces de gueules.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    vers 1945 vers 1957 Paul Gassin    
    vers 1957 1988 Hélène Grandpierre Parti socialiste Institutrice
    1988 mars 2001 Roger Brès Divers droite Agriculteur
    mars 2001 mars 2008 Marie-Hélène Dacos-Burgues Divers gauche Professeur
    mars 2008 mai 2020 Claude Pages PCF Postier
    Les données manquantes sont à compléter.

    La commune de Methamis, qui était du comtat Venaissin dans les états pontificaux en 1789, est passée dans le département des Bouches-du-Rhône en 1792, puis dans celui de Vaucluse en 1793, dans le district de Carpentras et le canton de Venasque, puis en 1801 dans le canton de Mourmoiron ou Mormoiron.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].

    En 2018, la commune comptait 439 habitants[Note 3], en augmentation de 8,4 % par rapport à 2013 (Vaucluse : +1,79 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7678078441 0551 0201 020955840861
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    856861836767751681631596542
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    484457465481344355294265303
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    297287282330352397399396427
    2018 - - - - - - - -
    439--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Agriculture

    L'agriculture est principalement concentrée sur la partie ouest de la commune. On y trouve la culture de fruitiers, mais aussi de vignes, qui constituent une des importantes ressources économiques de la zone. On y cultive essentiellement du raisin de table, notamment du muscat de Hambourg qui est produit sous l'appellation AOC et AOP muscat du Ventoux. On trouve aussi divers cépages de cuve qui donnent naissance au vin AOC ventoux (anciennement côtes-du-ventoux).

    Tourisme

    La plaine du Comtat bénéficie de l'attrait touristique qu'engendre l'histoire de ses villages, le mont Ventoux qui la domine au sud de son relief particulier, la richesse de ses sols et le résultat de son agriculture (œnotourisme en plein développement) et bien sûr son ensoleillement.

    Le mont Ventoux et le village de Méthamis.

    L'on peut aussi ajouter à cela les gorges de la Nesque.

    Équipements ou Services

    Enseignement

    Les collèges et lycées (classique ou d'enseignement professionnel) se trouvent sur Carpentras et Mazan.

    Sports

    Le cadre des Monts de Vaucluse et des gorges de la Nesque sont propices aux randonnées pédestres, cyclotouristiques, VTT et moto, ainsi qu'à la pratique de l'escalade.

    Santé

    Pas de pharmacie ni d'équipement particulier de santé. Les spécialistes, hôpitaux et cliniques se trouvent à Carpentras.

    Lieux et monuments

    Le village possède en son sommet une église à la fois de style roman (origine du XIIe siècle) et gothique provençal. L'église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul fut une dépendance de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon et sa présence à Méthamis est attestée dès le début du XIIe siècle. Sa nef romane et son chœur gothique aux chapiteaux sculptés de tradition romane ont été inscrits monument historique le . Au XIXe siècle ont été agrandies et rajoutées des chapelles latérales, une nouvelle sacristie et le campanile a été reconstruit entre 1875 et 1878[17]. L'intérieur, sobre, bénéficie de la beauté de ses pierres. Elle est surmontée d'un clocher mur formant trois élégantes arcades.

    Le gisement mésolithique dit de Gramari a été classé monument historique le .

    Le château de Graille est situé au sud-ouest du bourg et le château de Vignal à l'est du bourg.

    La chapelle de Sainte-Foi ou Sainte-Foy, à l'est du bourg daterait du XVe siècle, mais n'a pas été répertoriée par la DRAC.

    Deux oratoires :

    • au centre du village : Notre-Dame-de-Grâces ;
    • au sud du bourg : Notre-Dame-des-Champs.

    Fontaine de lombarde.

    Une école ainsi que sa petite cour.

    Personnalités liées à la commune

    Ernest Pignon, dit Ernest Pignon-Ernest artiste plasticien a habité au village plusieurs années, autour des années 1965[18].

    Yvonne Burgues, qui a écrit en 1956, Les Badaïres de Méthamis, préfacé par Claude Sibertin-Blanc et édité par l'imprimerie Rullière d'Avignon. Il a été réédité par l'association Les Badaïres de Méthamis dans les années 1990.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, , 475 p. (ISBN 978-2-903044-27-5 et 2903044279)
    • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Forcalquier, Alpes de Lumières, (ISBN 978-2-906162-92-1)
    • Philippe Bernardi et Didier Boisseuil, « Les statuts de 1380 de Méthamis (Vaucluse) », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 26, no 2, , p. 95 (ISSN 1254-728X et 1950-666X, DOI 10.3917/hsr.026.0095, lire en ligne, consulté le )
    • Yvonne Burgues, Les Badaïres de Méthamis, Imprimerie Rullière,
    • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
    • Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, Avignon, A. Barthélemy, Avignon, , 207 p. (ISBN 978-2-87923-041-2 et 2879230411)

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Notes

      Références

      1. Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
      2. La climatologie du Vaucluse
      3. Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 14.
      4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
      6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Carpentras », sur insee.fr (consulté le ).
      8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
      9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
      10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
      11. Germain Butaud, « Villages et villageois du Comtat Venaissin en temps de guerre (milieu XIVe-début XVe siècle) », in Christian Desplat, Les villageois face à la guerre : XIVe-XVIIIe siècle, Actes des XXIIe Journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran, 8, 9, 10 septembre 2000, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2002, (ISBN 2-85816-603-X), p. 56.
      12. L'arrêté du définit les conditions de production du V.D.Q.S. côtes-du-ventoux.
      13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
      14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
      15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
      16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
      17. Base Mérimée
      18. « Conversation avec Ernest Pignon-Ernest ».

      Liens externes

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