Luc Moullet

Luc Moullet est un réalisateur et producteur de cinéma français, né le à Paris 13e[1]. Il a tourné près de quarante films, dont de nombreux courts métrages.

Luc Moullet
Nom de naissance Luc Max Louis Moullet
Naissance
Paris (France)
Nationalité France française
Profession Réalisateur
Films notables Les Contrebandières,
Une aventure de Billy le Kid

Biographie

Luc Moullet débute comme critique aux Cahiers du cinéma et à l'hebdomadaire Arts en 1956.

Lors du cocktail de lancement d'À bout de souffle, Jean-Luc Godard lui propose de réaliser un court métrage. Ce sera Un steak trop cuit. Le film est tourné chez lui avec son frère dans le rôle principal[2],[3].

Son premier long métrage, Brigitte et Brigitte, dans lequel il fait jouer de nombreux réalisateurs dont Claude Chabrol, Samuel Fuller, Éric Rohmer ou André Téchiné, sort en 1966, et déconcerte la critique de cinéma de l'époque[2], notamment en raison d'un ton pince-sans-rire et d'une construction narrative qui semble confiner à l'absurde, mais qui multiplie, derrière les apparents quiproquos, de multiples effets de sens. Cette profondeur, sous couvert de légèreté et d'humour, sera sa marque de fabrique.

Il produit ensuite La Rosière de Pessac et Le Cochon de Jean Eustache, ainsi que Nathalie Granger de Marguerite Duras[2].

Luc Moullet en 2009.

En 1971, il connaît un petit succès avec Une aventure de Billy the kid[2].

Dans Anatomie d'un rapport (1975), il pose un regard ironique sur la crise du couple au moment du Mouvement de libération des femmes (MLF). Il montre notamment comment les hommes vivent ces changements[3].

Il réalise ensuite le documentaire Genèse d'un repas (1977) dans lequel il suit le processus de fabrication d'un certain nombre de produits. Il se rend en Équateur et au Sénégal pour étudier l'économie de produits de consommations quotidiens comme la banane ou le thon[3].

Le Litre de lait est un court métrage autobiographique dans lequel le personnage principal craint de devoir aller chercher du lait chez la femme de l'amant de sa mère[3].

Dans les années 1990, il réalise des moyens métrages, diffusés dans l'émission L'Œil du cyclone sur la chaîne Canal+, notamment Toujours plus en 1994, Le Ventre de l'Amérique en 1996.

En 2000, le cinéaste Gérard Courant lui consacre un film intitulé L'Homme des roubines[4].

Du 22 au , il est l'invité d'honneur des Rencontres Cinéma de Gindou[5]. La même année, le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective[6],[7].

Une rétrospective est prévue en sa présence à la Cinémathèque française, du 8 au [8].

Famille

Il est le frère du musicien Patrice Moullet.

Accueil critique

Jean-Luc Godard considère Luc Moullet comme un « Courteline revu par Brecht » et Jean-Marie Straub estime pour sa part qu'il est « le seul héritier à la fois de Buñuel et de Tati »[3].

Pour Louis Skorecki, Luc Moullet est « un des deux ou trois plus importants cinéastes français de ces quarante dernières années[2]. »

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Le DVD Luc Moullet en shorts, regroupe dix de ces courts métrages :

  • Un steak trop cuit
  • L'Empire de Médor
  • Essai d'ouverture
  • La Cabale des oursins
  • Toujours plus
  • Foix
  • Le Ventre de l'Amérique
  • Le Fantôme de Longstaff
  • Le Système Zsygmondy
  • Le Litre de lait

Acteur

Producteur

Prix

Publications

  • Fritz Lang, Seghers, 1963
  • Politique des acteurs, Les Cahiers du cinéma, 1993
  • Luc Moullet. Notre Alpin quotidien, entretien avec Emmanuel Burdeau et Jean Narboni, Capricci, 2009
  • Piges Choisies (de Griffith à Ellroy), Capricci, 2009
  • Le Rebelle de King Vidor : les arêtes vives, Yellow Now, 2009
  • Cecil B. DeMille, l’empereur du mauve, Capricci, 2012
  • Mémoires d'une savonnette indocile, Capricci, 2021

Références

  1. Cf. Les Gens du cinéma, extrait de naissance 13/1767/1937.
  2. Louis Skorecki, « ARTE, SAMEDI, 0H30. «Parpaillon», film de Luc Moullet. Découvrez Moullet », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Mathilde Blottière, « Luc Moullet : “J’aime la manière dont mon frère, assez primitif de nature, découpe son steak” », Télérama, (lire en ligne).
  4. Voir sur gerardcourant.com.
  5. Voir sur le site du festival.
  6. Éric Libiot, « Luc Moullet au Centre Pompidou », L'Express, .
  7. (en) Sally Shafto, « Luc Moullet, a Bootleg Filmmaker at the Centre Georges Pompidou », Senses of cinema, (lire en ligne).
  8. « LUC MOULLET DU 8 AU 30 SEPTEMBRE 2021 », sur www.cinematheque.fr (consulté le )
  9. Cinéma 64, n° 87, juin 1964, p. 3.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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