Louisa de Mornand

Marthe Adélaïde Marie Louise Montaud dite Louisa de Mornand, née le à Saint-Genis-Laval[1],[2] et morte de à l’Hôpital Boucicaut dans le 15e arrondissement de Paris[3], est une actrice de cinéma française de la première moitié du XXe siècle.

Possible modèle de Rachel dans À la recherche du temps perdu, elle fut l'amie de Proust.

Autre possible modèle pour Rachel est l' actrice Lantelment.

Ascendance

  • Parents : Louis Édouard Montaud (1837-1883) et Rose Marie Joséphine Cottier (1854-1909)
  • Fratrie[4] :
  1. Édouard Joseph Montaud (1877-1965)
  2. Marie Anne Léonie dite Marguerite Montaud (1878-1966)
  3. Jeanne Anne Marie Montaud (1880-1958), sera également remarquée par Proust (sur la digue de Cabourg) en 1908
  4. Léon Eloi Ernest Montaud (1883-1917), menuisier
  5. Louisa de Mornand Montaud (1884-1963), actrice de théâtre, de cinéma et modèle

Louisa de Mornand repose au cimetière du Montparnasse (petit cimetière, 27e division), avec sa mère Rose Cottier et sa sœur Marguerite Montaud.

Relations

Vers 1903, Louisa a une relation avec un descendant d'un maréchal d'Empire: Louis Joseph Suchet (1877-1953). Familier des théâtres parisiens, il y était connu sous le titre de Duc d'Albuféra (4e du nom) [5]. Louisa et le comte Louis-Joseph Suchet ont formé un triangle d'amitié amoureuse avec Marcel Proust[6].

Avant cela, vers 1901, Louisa a eu une relation avec Bertrand de Fénelon (1878-1914), autre ami de Proust[7].

En 1907-1908 elle a une relation avec Robert Gangnat (1867-1910), représentant de la société des auteurs dramatiques. C’est chez lui que Gaston Gallimard rencontre Marcel Proust pour la première fois, en [8].

Portrait de Louisa de Mornand par Antonio de La Gandara, 1903

On trouve, en dernière page du catalogue du XVIIe siècle Salon de la Société nationale des beaux-arts : "Portrait de Madame Louisa de Mornand par Ant. De La Gandara no 93. "RAVISSANT PORTRAIT A L'HUILE", signé en bas à droite, nous présentant Madame Louisa de Mornand assise, tenant sur ses genoux un joli petit chien frisé, dont la tache sombre fait ressortir le lumineux éclat de l'ample robe de style aux reflets changeants; les plis descendent majestueusement jusqu'à terre, accentuant par contraste la finesse des mains nues, du visage rêveur, un peu ironique, couronné d'une abondante chevelure frisée."

Avec Proust, Antoine de La Gandara formait ce groupe d'artistes et de littérateurs qui aimaient à se réunir autour de leur "étoile" : Madame de Mornand.

Ce tableau est un de ceux qui témoignent le mieux de l'art de la couleur et de la pose, qui valurent à l'époque, à de La Gandara une si grande renommée de portraitiste. Exposé d'abord à Paris, puis en Allemagne, il fut l'occasion d'un véritable triomphe pour de La Gandara.

Dans une lettre à Louise de Mornand, en 1907, Marcel Proust, se réjouit du tableau en cours par La Gandara (Kolb VII, Nr. 77) (voir le site dédié).

Filmographie

À part Violettes impériales et malgré la direction de cinéastes de renom (Duvivier, Baroncelli…), là non plus, Louisa n'a pas réussi à atteindre "le haut de l'affiche". En revanche elle a réussi, dans les années 1930, la difficile transition muet / parlant.[9]

Films muets

Films parlants

Littérature

Pour Jean-Yves Tadié (Proust et le roman, p. 52-53, Gallimard-Collection 'Tel', Paris 1996, 440 p.), Louisa sera le modèle du personnage de la Rachel de Proust dans À la recherche du temps perdu. Ce ne serait donc pas, comme beaucoup l'ont cru, la grande comédienne Rachel qui vivait elle au XIXe siècle, mais bel et bien l'actrice Louisa de Mornand.

Dans l'œuvre proustienne, Rachel est une 'petite' actrice, maîtresse de Robert de Saint-Loup ; pas jolie mais l'air intelligent. Lorsqu'il la rencontre dans un bordel, le narrateur la surnomme « Rachel quand du Seigneur », d'après les premiers mots d'un opéra d'Halévy.

Après des débuts obscurs au théâtre, elle tourna ensuite dans plusieurs films dont le plus célèbre restera Violettes impériales en 1932. Cependant, et ni au théâtre ni au cinéma, elle n'atteindra une grande célébrité.

Notes et références

  1. Archives du Rhône, commune de Saint-Genis-Laval, acte de naissance no 60, année 1884 (page 18/19)
  2. Archives de Paris 15e, acte de décès no 525, année 1963 (page 25/31)
  3. D'après Geneanet
  4. Antoine Compagnon, Paul Morand et la princesse Soutzo, in Proust et ses amis, éd. Jean-Yves Tadié, Paris, Gallimard, Cahiers de la NRf, 2010.[lire en ligne]
  5. William C. Carter, Proust in love, Yale University Press, 2008, p. 104. Dans ce livre, un portrait de Louisa Mornand se trouve dans le cahier de photo's hors texte entre les pages 96 et 97 [lire en ligne]
  6. Edouard Launet, Les aventures de Marcel et Gaston, Libération, 6 août 2011 [lire en ligne]
  7. Des extraits de ses films ont été projetés par Didier Blonde au cours du colloque « Proust et ses amis IV », le 29 mai 2018 https://vimeo.com/273500014 [archive]

Liens externes

(en) Louisa de Mornand sur l’Internet Movie Database

  • Portail du cinéma français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.