Louis Quételart

Louis Léon Joseph Quételart, né le à Berck et mort le au Touquet-Paris-Plage, est un architecte de la région Nord-Pas-de-Calais.

Biographie

Louis Léon Joseph Quételart, (ou Quételard sur son acte de naissance et de mariage) est né le à Berck, il est le fils de Louis Robert, voilier, et de Philomène Julie Léontine Bouville, lingère[1].

D'origine modeste, à l'âge de 14 ans, il entre, dans un des 3 cabinets d'architecte berckois, le cabinet Gaston Bellêtre, spécialisé dans la construction de résidences balnéaires[2]. Il poursuit sa formation dans l'entreprise Charbonnier à Berck. À 19 ans, il devient collaborateur dans l'agence d'Albert Pouthier à Paris-Plage, qui construit des résidences balnéaires de luxe au Touquet. Il y fait rapidement ses preuves et devient chef de projet. Il a appris le métier d'architecte sur le terrain, mais il n'en a pas le diplôme.

Il se marie le à Julia Célanie Marguerite Dacquet née le , Berckoise d'origine. L'architecte Albert Pouthier est témoin et ami du marié[3]. Ils ont cinq enfants, trois filles, Jeannine et Lucile, nées à Berck, et Colette, née à Béthune, et deux garçons, Louis Michel[4] né le né au Touquet-Paris-Plage[5] et Pierre Louis[6] né le au Touquet-Paris-Plage, qui deviendront architectes formés à l'École des beaux-arts de Paris.

Il meurt le , au Touquet-Paris-Plage, d'une maladie pulmonaire qui l'a handicapé toute sa vie[2]et est inhumé dans le cimetière de la commune.

Carrière professionnelle

En 1913, le couple achète les lots no 174 et 175 secteur N de la cinquième zone au Touquet-Paris-Plage pour construire ses deux premières villas, Mon Chaume et Nine, respectivement 144 et 146 boulevard Daloz.

En 1914, il est mobilisé pour la Première Guerre mondiale, sa santé fragile le cantonne dans les bureaux, d'abord à Marseille-en-Beauvaisis, puis souhaitant se rapprocher de sa famille, il est muté à la gare régulatrice de Boulogne-sur-Mer, jusqu'à sa démobilisation en 1919[2].

Après la Première Guerre mondiale, Louis Marie Cordonnier, ayant croisé et apprécié Louis Quételart au Touquet-Paris-Plage, lui propose de s'associer avec Pierre Ragois[7],[2] dans le cadre des reconstructions des régions libérées, Louis Ragois usant de sa qualité d'architecte diplômé du gouvernement et Louis Quételart de ses connaissances de la région et des entreprises locales.

Fin 1919, ils installent leur agence au 15 de la place du marché aux chevaux à Béthune. Pierre Ragois, fort occupé par ses travaux parisiens, fait appel, moins d'un an plus tard, à un jeune architecte diplômé, André Pavlovsky pour compléter l'équipe et finalement le remplacer[2].

Le cabinet, pour la coopérative du secteur 9, intervient sur les reconstructions d'Annezin, Vieille-Chapelle, Méteren, Rouvroy et La Gorgue[8].

En 1923 exactement, il construit la villa Pomme d'Api, angle nord-est des rues de Moscou et Saint-Louis, d'abord résidence secondaire et petit bureau pour recevoir les clients du Touquet-Paris-Plage ; le principal des études de villa est réalisé à Béthune.

En 1925, la construction de la villa Les Mutins, angle sud-ouest du Boulevard Daloz et de la rue Raymond Lens, permet l'installation définitive de la famille au Touquet-Paris-Plage.

En 1926, l'association Quételart et Pavlovsky se termine, Louis Quételart garde un petit local sur Béthune pour l'apurement des chantiers.

Il est élu membre titulaire de la Société académique du Touquet-Paris-Plage le [9].

En 1930, le cabinet compte une dizaine de collaborateurs[2]. Il est l'auteur de nombreux édifices, parmi lesquels une centaine de villas au Touquet-Paris-Plage dont une vingtaine figurent à l'inventaire général du patrimoine culturel, voire au titre des monuments historiques ( Inscrit MH).

Au moment de l'exode de , il envoie sa famille se réfugier dans le département du Lot, à Montfaucon dans la famille Bergounioux. Il reste au Touquet-Paris-Plage pendant la guerre, et, se trouvant à Paris le jour de l'arrestation du Maire du Touquet-Paris-Plage, le docteur Jules Pouget, juge plus prudent de rester à Paris jusqu'à la libération.

Ayant participé activement à la création de l'ordre des architectes de par son implication de longues dates dans les syndicats professionnels, il est nommé, le , architecte agréé pour la reconstruction sous le numéro 1 624. Il est membre de L'Union syndicale des architectes français et de la Société régionale des architectes du Nord de la France[9].

Les dernières années de sa vie sont marquées par deux bâtiments qui sont devenus emblématiques du Touquet-Paris-Plage, le plongeoir de la piscine et le Phare du Touquet qu'il n'a pas le temps d'inaugurer[2].

Le « style Quételart »

Louis Quételart a inventé le « style touquettois moderne » caractérisé par de vastes toitures, des doubles pignons, des retombées d'arcs sans piédroits, des oculi… Son style a tant marqué qu'on parle de « villa Quételart »[10]. Dès l'année 1929, le magazine L'Illustration[11] lui consacre plusieurs pages à l'occasion d'un article rédigé par Léandre Vaillat ayant pour objet les villas, chaque dessin ou photographie de villa étant assorti de son plan masse.

Il est également l'auteur des bancs publics verts et blancs, de chaque côté desquels sont intégrées des jardinières et que l'on retrouve sur la digue et dans toutes les avenues en forêt.

La quantité et la qualité de ses constructions, l'intérêt de ses écrits, la diffusion de ses projets au travers des revues et publications d'architecture font de lui une figure de l'architecture régionale en France[12].

Principales réalisations

Des bâtiments publics

Le Phare de la Canche.
  • Le bâtiment de l'aéroport, construit en 1936. L'aérogare est le seul bâtiment public dont Louis Quételart fut l'architecte [13].
  • Le cinéma Le Normandy, construit en 1927[14]. Il remplaça le précédent bâtiment qui avait brûlé.
  • Le phare du Touquet, également appelé Phare de la Canche, construit de 1946 à 1949[15],[16].
  • Le nouveau plongeoir de la piscine, construit en 1948[17].
  • L'hôtel Scampolo construit en 1926 par l'entreprise Delcourt Frères[18].
  • Le magasin (bureau de tabac et librairie puis restaurant), place de l’Hermitage, construit en 1927 par l’entrepreneur Delcourt Frères[19].
  • le magasin "Galeries du Ménage" (rue de Paris)

Un très grand nombre de villas

Villa Bic en Coin.
Villa Pomme d'Api.
  • Bécassine[11]
  • Bic en Coin, construite en 1925.  Inscrit MH (1997)[20],[21].
  • Cendrillon[11], construite en 1927[22].
  • Chat Perché[11], construite en 1927[23].
  • Mon Chaume, construite en 1913
  • Clairoix, construite en 1926[24].
  • Clos fleuri, Datcha,
  • Fadette, construite en 1912
  • La Ferme d'Amour[11]
  • Flabeau Ninove, construite en 1926[25].
  • La Floride
  • La Grange
  • L'Heure Espagnole[26], construite en 1928 pour Maurice Colrat.
  • Les Mutins[10],[11], construite en 1925 pour lui-même : ce fut sa seconde habitation principale (après la villa Pomme d'Api) et son agence. Cette villa est caractéristique du style Quételart par ses deux pignons accolés. Ces deux pignons forment, du côté de la rue Raymond-Lens, un "M" qui sera le logo du cabinet de Louis Quételart. Cette villa est restaurée suivant sa couleur bleue d'origine.  Inscrit MH (1997)[27],[28].
  • Le Nain Jaune, construite en 1929
  • Narcisse Bleu
  • Nine, construite en 1912
  • Ma Ouik[11]
  • Peggy[11]
  • Phébé
  • Pige-vent
  • La Pigeonne[11]
  • Mon Pignon
  • Pomme d'Api, construite en 1923 pour lui-même : ce fut sa première habitation et agence. Il quittera cette villa en 1925 pour la villa Les Mutins.  Inscrite MH (1997) [29],[30].
  • Les Pommiers
  • La Prairie, construite en 1928[31].
  • Scarabée puis Pretty Cottage construite en 1927. Cette villa doit son nom à la forme des tuiles vernissées vertes qui la couvraient.  Inscrite MH (1997)[32],[33].
  • Ric et rac
  • Fair Way, La Maison dans le Dune, puis The Sandhill, construite en 1929 pour Allen Stoneham. Ce fut la dernière demeure de l'écrivain Maxence Van der Meersch. On peut lire sur la façade, l'inscription : A achevé ici sa brève existence le , à la recherche du vrai[34].
  • Sauvageonne
  • Sunny Beach, Sunshine, Tournebride, Touquaz
  • Venvole[11],[10]
  • Les Argousiers

Autres réalisations

Hommage

La municipalité du Touquet-Paris-Plage lui rend hommage en donnant son nom à une avenue comprise entre les avenues François-Godin et de la Dune aux Loups, l'avenue Louis Quételart.

Distinction

Pour son travail, lors de l'exposition de Paris, en 1937, Louis Quételart est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le [2].

Publications

Louis Quételart préface fin 1931 l'ouvrage L'architecture au Touquet qui rend hommage aux architectes du Touquet et publie de très belles photos des monuments et villas de l'époque[39].

En 1933, L'Architecture dans le Nord de la France T. II, Œuvres des architectes A. Houdaille Roger Poye L. Quetelart A. Franche, R. Pruvost, Y. et A. Barbotin, Édition : Strasbourg : [s.n.], 1933[40].

En 1938, Quelques réalisations architecturales, Société française des éditions d'art[41].

En 1946, L'architecte, cet inconnu[42], Auguste Perret en ayant composé la préface.

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « naissance n° 37 sur état civil de Berck », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le ), p. 385/1663.
  2. Société académique du Touquet-Paris-Plage, mémoires de la Société académique du Touquet-Paris-Plage 2011-2013 : Cent-cinquième à cent-septième année, I.H. 62170 Montreuil, 169 p. (ISSN 1273-6384), p. 131 à 145, écrits de Frédéric Quételard.
  3. « acte de mariage n°59 », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le )
  4. Louis Michel Quételart, en ligne sur AGORHA .
  5. « recensement du Touquet-Paris-Plage 1926 », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le ), p. 49/112.
  6. Pierre Louis Quételart, en ligne sur AGORHA .
  7. Pierre Ragois sur AGORHA en ligne .
  8. « Fiche d’histoire N° 9 - Patrimoine, Louis Quételart, Pierre Ragois et André Pavlovsky : les architectes des bâtiments publics et religieux de Méteren » (consulté le )
  9. Société académique de Paris-Plage, mémoires de la Société académique de Paris-Plage 1923 à 1931 : dix-huitième à vingt-sixième année, L. Delambre-Deroussent Montreuil, , 34 p., p. 26.
  10. La Construction moderne, n° 27 du 1er avril 1928, p. 313 à 324 en ligne .
  11. L'Illustration, villa illustrée dans le no 4491 du 30 mars 1929 consacré à La Maison.
  12. « Louis Quételart, architecte au Touquet Paris-Plage par Richard Klein »
  13. Notice no IA62000192.
  14. Notice no IA62000148.
  15. Notice no IA62000158.
  16. Dans les dossiers cotés F/14/19874 et F/14/19875, les Archives nationales conservent la candidature de Louis Quételart, ainsi que ses correspondances et ses plans utilisés pour la construction du nouveau phare de la Canche.
  17. Notice no IA62000151.
  18. Notice no IA62000142.
  19. Notice no IA62000199.
  20. « Villa Bic en coin ».
  21. Notice no IA62000160.
  22. Notice no IA62000144.
  23. Notice no IA62000167.
  24. Notice no IA62000134.
  25. Notice no IA62000132.
  26. Notice no IA62000184.
  27. « Villa Les Mutins ».
  28. Notice no IA62000155.
  29. « Villa Pomme d'Api ».
  30. Notice no IA62000153.
  31. Notice no IA62000188.
  32. « Villa Pretty Cottage ».
  33. Notice no IA62000166.
  34. Notice no IA62000187.
  35. « La Reconstruction dans les territoires dévastés Chemins de Mémoire »
  36. « La Reconstruction dans les territoires dévastés, Chemins de Mémoire »
  37. Notice no IA80001271.
  38. « Villa Clairbois ».
  39. L'Architecture au Touquet, Edité par Editions M. Popinot - Imprimerie F. Paillart, Abeville, 1931. Préface de L. Quételart, exergue de Maurice Verne et 96 photographies reproduites en héliogravure, dont 4 dépliantes : L'Hotel de ville, la poste, la piscine marine, le Royal Picardy, le tennis, les villas. réalisés par Boissel, Bical, Quetelart, Molinié, Nicod, Berard.
  40. « Louis Quételart (1888-1950) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  41. « Notice BNF »
  42. L'architecte, cet inconnu .
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