Louis Napoléon

Louis Bonaparte, dit Louis Napoléon puis Louis Napoléon Bonaparte Napoléon VI » pour la majorité des bonapartistes[1]), né le à Bruxelles et mort le à Genolier, en Suisse, fut le chef de la Maison impériale française, de 1926 jusqu'à sa mort. Il portait le titre de courtoisie de prince Napoléon.

Ne doit pas être confondu avec Louis-Napoléon Bonaparte ou Louis-Napoléon, prince impérial.

Louis Napoléon
Le prince Louis Napoléon (à gauche) en 1935.

Succession

Prétendant au trône impérial français


(71 ans)

Nom revendiqué Napoléon VI
Prédécesseur Victor Napoléon
Successeur Jean-Christophe Napoléon
Biographie
Titulature prince Napoléon
Dynastie maison Bonaparte
Nom de naissance Louis Jérôme Victor Emmanuel Léopold Marie Bonaparte
Naissance
Bruxelles (Belgique)
Décès
Genolier (Suisse)
Père Victor Bonaparte
Mère Clémentine de Belgique
Conjoint Alix de Foresta
Enfants Charles Bonaparte
Catherine Napoléon
Laure Napoléon
Jérôme Napoléon

Enfance

Louis Napoléon, enfant, en 1926.

Il est l'arrière-petit-fils de Jérôme, le frère de Napoléon Ier, second enfant et unique fils du prince Victor Napoléon et de la princesse Clémentine de Belgique et arrière-petit-fils de Louis-Philippe par sa fille Louise-Marie. Il passe sa jeunesse en Angleterre et en Belgique, avant de s'installer en Suisse. Il fréquente les universités de Louvain et de Lausanne pour étudier les sciences politiques, économiques et sociales.

Légion étrangère

Chef de la famille impériale, le légionnaire « Louis Blanchard » entend servir son pays, dans la tourmente de l’année 1939. En qualité d’héritier d’ancienne famille régnante et frappé par la loi d'exil de 1886, il n’a pas le droit de servir dans l’armée française[2].

En 1939, en vue d’intégrer les armées françaises, il contacte Édouard Daladier, président du Conseil. Devant le refus de ce dernier d’accepter une telle proposition, il décide de rejoindre la Légion étrangère. Il souscrit un engagement pour la durée de la guerre sous identité d’emprunt. Ce nom est la déformation de « Plankaert » transcrit phonétiquement par le chef de bataillon Hanoteau, officier recruteur lors de son engagement, le .

Ce pseudonyme est celui que le prince portait avant la guerre, lorsqu’il venait en France incognito. Seule la Légion, dans la garantie de l’anonymat, lui permet alors d’offrir ses services à la déclaration de la guerre. Il devient « Louis Blanchard (matricule 94.707) » et signe devant l’intendant militaire résidant de Vencia un contrat le liant à la Légion étrangère pour la durée des hostilités. Incorporé au camp de Sathonay, il transite au fort Saint-Jean où le général Boyer, qui a été le gouverneur du prince, a peine à reconnaître son élève.

Le , le légionnaire « Blanchard » rejoint le dépôt commun des régiments étrangers et se voit affecté le même jour à la compagnie de passage no 2, stationnée à Saïda en Algérie. Il y suit l’instruction puis sert au Kreider dans le Sud. Il est planton du sous-lieutenant Otto Ritter von Heymerle, officier étranger autrichien. La fin des combats sur le sol de France survenant trop tôt, le légionnaire Blanchard ne peut être envoyé au front. Volontaire pour Narvik, sa candidature n’est pas acceptée. À la signature de l’armistice, il est libéré.

Résistance

La carrière militaire de l’ex-légionnaire Blanchard ne prend pas fin avec l’armistice. Il contacte la Résistance. En 1942, Louis Napoléon est arrêté en compagnie de trois compagnons avec lesquels il tente de franchir les Pyrénées, via l’Espagne, afin de gagner la France libre[3]. Faisant fi des propositions faites par les Allemands, il choisit de ne bénéficier d’aucun traitement de faveur et se trouve incarcéré au château du Hâ, à Bordeaux, puis transféré à Fresnes. Il demande à être déporté en Allemagne ou libéré sans condition ou concession.

À la suite de l'intervention de la famille royale italienne, il est assigné à résidence. Il prend alors contact avec son cousin Joachim Murat[4], qui l'aide à gagner un maquis mis sur pied dans la région de Châteauroux. Il s'engage dans la Résistance sous le pseudonyme de Louis Monnier dans l'Organisation de résistance de l'armée (ORA). Le , au lieu-dit la Butte, sur la commune de Heugnes dans l’Indre, un tir de canon de 37 mm allemand détruit le camion qui le transportait. Il est le seul survivant des 6 personnes à bord. Blessé à la jambe, il se voit cité à l’ordre de l’armée et décoré de la Légion d’honneur. Démobilisé lors de la victoire, il est autorisé à demeurer en France à titre officieux, mais réside en Suisse. Il prend alors le nom de « comte de Montfort », qu'il gardera jusqu'à l'abolition de la loi d'exil, le .

Mariage et enfants

Marié à Alix de Foresta, en 1949, ils ont quatre enfants :

Chef de la maison impériale

Grand amateur d'alpinisme, de ski, d'automobile et de plongée sous-marine, le prince Louis Napoléon a participé aux activités de sociétés implantées au Sahara, en Afrique équatoriale et dans l'ancien Congo belge. Avec son épouse, il veille à la sauvegarde du patrimoine napoléonien. En 1979, il fait don à l'État de manuscrits, souvenirs et œuvres d'art provenant de la succession de Napoléon Ier et de Napoléon III.

Décédé le (le même jour que son père, le ), en sa demeure de Prangins en Suisse à l’âge de 83 ans, ses obsèques sont célébrées par monseigneur Michel Dubost, évêque aux Armées, le en l’église Saint-Louis des Invalides, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires ainsi que de représentants des traditions royale, impériale et républicaine. Sous les voûtes historiques et les emblèmes pris aux armées ennemies par son ancêtre, sa dépouille mortelle est confiée à la garde de quatre légionnaires. La présence des membres des familles royales étrangères alliées évoque les prestigieuses alliances de la maison Bonaparte. Le général d’armée Maurice Schmitt, ancien gouverneur des Invalides, prononce un vibrant éloge funèbre et salue celui qui « détenait l’honneur de porter le nom de Napoléon Bonaparte... ». Le prince Napoléon repose aujourd’hui dans la crypte de la chapelle impériale à Ajaccio.

Dans son testament, il désigne son petit-fils Jean-Christophe (et non son fils aîné Charles) comme nouveau prétendant bonapartiste au trône impérial français. Il reproche en effet au second son divorce et ses opinions politiques[2].

Décorations

Décorations françaises

Commandeur de la Légion d'honneur () [6]
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945

Décorations étrangères

Belgique
Grand officier de l'ordre de Léopold[7]
Croix de guerre 1940-1945[7]

Titulature

Les titres portés actuellement par les membres de la maison Bonaparte n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le « chef de maison ».

Ascendance

Notes et références

  1. Parfois considéré comme « Napoléon VII », selon que l'on intègre ou non Napoléon (Jérôme) (1822-1891) comme « Napoléon V »
  2. Ghislain de Montalembert, « Jean-Christophe Napoléon Bonaparte, un prince dans le vent de l'Histoire », Le Figaro Magazine, , p. 46-48 (lire en ligne).
  3. André Desfeuilles, L’évasion du Prince Napoléon – 1942, éditions J. Peyronnet, 1954.
  4. Pierre Ordioni, Mémoires à contretemps 1945-1972, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 2000.
  5. Déclaré à sa naissance, ainsi que ses frère et sœurs, sous le nom de « Napoléon Bonaparte » — tandis que, depuis le règne de Napoléon III, le patronyme de tous les descendants de sa branche de la famille est « Napoléon » —, le prince a obtenu du procureur de la République de Paris, le 14 décembre 1998, que son nom de famille soit rectifié en « Napoléon ». Il choisit de revenir au patronyme originel de la famille en 2012 et obtient du procureur de la République de Paris que son nom de famille soit de nouveau rectifié en « Bonaparte ».
  6. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018743067&fastPos=6&fastReqId=801242524&categorieLien=id&oldAction=rechTexte Décret du 14 avril 1990 portant promotion et nomination, JORF du 15 avril 1990 : « Prince Napoléon (Louis, Jérôme, Victor-Emmanuel), administrateur de sociétés (Suisse). Officier du 8 octobre 1980. »
  7. Who's who in France - Dictionnaire biographique, éditions Jacques Lafitte S.A., 23ème édition (1991-1992), 1716 p. (ISBN 2-85784-027-6), p. 1235
  8. (fr) Arbre d'ascendance de Louis Napoléon

Liens externes

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