Louga (Sénégal)

Louga (parfois Luga) est le chef-lieu du département de Louga dans la région de Louga au nord-ouest du Sénégal. Importante capitale régionale, la ville est l'une des plus importantes agglomérations du pays et l'un de ses centres économiques.

Pour les articles homonymes, voir Louga (homonymie).

Louga
Administration
Pays Sénégal
Région Louga
Département Louga
Maire
Mandat
Moustapha Diop
2014-2019
Démographie
Gentilé lougatois, lougatoise
Population 106 162 hab. (2020)
Densité 5 898 hab./km2
Géographie
Coordonnées 15° 37′ 00″ nord, 16° 13′ 00″ ouest
Altitude 44 m
Superficie 1 800 ha = 18 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
Louga
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
Louga

    Histoire

    La 030 n° 109 entre en gare de Louga vers 1901.
    La Résidence du commandant.

    Les origines du village sont controversées. Le 15 septembre 1869, Lat Dior mobilise ses troupes et attaque les français à Louga. Il va subir d’énormes pertes avant de se retirer. On dénombre 600 hommes tués et 150 chevaux du côté de Lat-Dior contre 21 hommes du côté de l’armée coloniale. Cette bataille de Louga constitue l’une des plus grandes déroute du Damel du Cayor. Louga s'est rapidement agrandie et développée, notamment grâce au fort militaire édifié en 1883 par les autorités coloniales françaises pour pacifier la contrée menacée par les Tiédos (guerriers).

    Par la suite, Louga est promue chef-lieu de province et rattachée à la colonie française. Très vite, la bourgade attire les populations musulmanes éprouvées par les exactions des Tiédos.

    En 1887, Louga comptait un millier d'habitants, s'adonnant à l'agriculture, à l'élevage et au commerce. À la fin du XIXe siècle, Louga commence à prendre les traits d'un centre urbain et à jouer un rôle dans la vie économique et sociale du terroir dénommé Ndiambour. Le , Louga est érigée en cercle. Ce changement de statut permet une réorganisation de la ville pour faire face aux défis qui l'attendent.

    Ainsi, un premier lotissement est construit en 1894. Louga ressemble désormais à bien d'autres villes coloniales, avec un centre-ville disposant de toutes les infrastructures et des quartiers périphériques totalement démunis.

    Au début de l'année 1900, Louga connaît un développement considérable avec l'implantation du Marbath, ou marché à bétail. Dans le Santhiaba, quartier ouest de la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger, un autre lotissement est construit en 1901, ce qui lui vaut une promotion en commune mixte en 1905. L'accession du Sénégal à l'indépendance renforce le développement de cette ville dont la population croît rapidement.

    Les réformes administratives qui se sont succédé depuis la période coloniale ont ainsi fait passer la ville de Louga des statuts de chef-lieu de province, de cercle, de commune mixte au statut de commune. Le périmètre communal actuel qui couvre une superficie de 1 800 hectares a été défini par arrêté n° 7840 du . Il s'est considérablement élargi à la suite des nombreux lotissements consécutifs, aux installations massives des populations. Les extensions urbaines ont franchi la limite du terrain communal entraînant un empiètement sur les terrains des villages environnants. Aujourd'hui, le périmètre communal projeté s'étend sur une superficie d'environ 3 035,25 hectares, soit une extension de 75 %.

    Administration

    Le Centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye

    Louga est à la fois le chef-lieu du département de Louga et celui de la région de Louga. La localité a été érigée en commune mixte par l'arrêté du du gouvernement général de l'AOF.

    La région administrative de Louga est née en 1976, elle est scindée en trois départements et compte onze arrondissements avec un total de 48 communautés Rurales. Les communes sont au nombre de sept[1].

    Les localités ayant le statut de commune sont :

    La région de Louga est composée de trois départements que sont :

    • Louga
    • Kébémer
    • Linguère

    Géographie

    Les localités les plus proches sont Dagadj, Bayakh, Taoua, Laye, Mbarom et Ngueye Dili. Dakar, la capitale, se trouve à 203 km. La ville s'étend sur une vaste plaine sableuse. Elle jouit d'un climat sahélien sec presque désertique, d'une végétation steppique caractérisés par une saison des pluies courte et instable et une longue saison sèche de neuf mois ou plus. L'harmattan, chaud et sec, très actif de janvier à mai, constitue le vent dominant de cette zone. Il transporte de la poussière qui provoque parfois de véritables tempêtes de sable, et surtout, il favorise l'érosion éolienne ainsi que la perte d'eau par évaporation.

    Bâtie à la croisée des routes caravanières marchandes venant d'Afrique du Nord et des grands axes de pénétration coloniale, Louga a toujours été au centre des évènements qui ont jalonné et marqué le cours de l'histoire du Sénégal. Aujourd'hui, elle est confrontée à une conjoncture économique difficile, à une désertification, un ensablement et une sécheresse persistants.

    Population

    Les principales ethnies sont les Wolofs, les Peuls, les Toucouleurs, les Maures. Lors des recensements de 1988 et 2002, la population était respectivement de 52 057 et 73 662 habitants. En 2013, selon les chiffres officiels de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la ville comptait 104.000 habitants.

    En 2017, la population de la region de Louga est estimée à : 976 885 habitants répartir ainsi : les hommes : 485 632 , les femmes : 491 253 avec un taux de 6,4 pour cent au niveau national, selon les chiffres officiels de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) 2017.

    Économie

    Un kiosque de vente de pain à Louga

    L'agriculture est la principale activité. La pêche aussi se pratique sur sa façade maritime de 50 km (Potou). L'économie de la région de Louga connaît des difficultés. En d'autres termes, la région de Louga tarde à décoller sur le plan économique. Son tissu industriel est peu développé et les investissements faibles.

    Culture

    L'ancienne caserne de l'artillerie, la Poste, la gare ferroviaire et Kadd Gui, site historique face à la gare figurent sur la liste des Monuments historiques classés[2].

    Jumelages

     Millau (France) depuis 1962

    Personnalités nées à Louga

    • Momar Gaye Diop, dit Talla Diop (1910-2001) premier maire de Louga en 1956
    • Mansour Bouna Ndiaye, ancien député-maire de Louga
    • Abdou Diouf, homme politique, ancien président de la République du Sénégal (1982-2000), secrétaire général de la francophonie
    • Abass Sall, marabout de la confrérie tidiane, promoteur de l'institut Al Hanafiyah
    • Sam Mbaye (1924-1998), fils de Mame Cheikh Mbaye, islamologue
    • Djily Mbaye (1927-1991), également fils de Mame Cheikh Mbaye, marabout, mécène, bâtisseur de toutes les grandes infrastructures actuelles de la ville.
    • Badou Ndiaye, guitariste, ancien chef d'orchestre de l'Étoile de Dakar
    • Oustaz Cheikh Tidiane Gaye (1951-2011), islamologue, écrivain arabophone et conférencier.
    • Ahmadou Sakhir Lô (1903-1988), fondateur de l'institut islamique de Coki dénommé Daara de Coki fondé en 1939
    • Khalifa Sall, ancien maire de Dakar
    • Aminata Mbengue Ndiaye, maire de la ville de 2009 à 2014
    • Moustapha Diop, actuel maire de Louga depuis 2014
    • Samba Khary Cissé, actuel président du conseil régional
    • Chérif Thiam, peintre
    • Haïdar El Ali, ministre de l’Écologie et de la Protection de la nature sous la présidence de Macky Sall
    • Moubarack Lô (né en 1963), économiste et homme politique, ministre conseiller de Macky Sall
    • Modou Mbery Sylla, député et actuel Président du conseil départemental de Louga depuis 2014
    • Pape Momar Gaye, comptable
    • Oustaz Ahmad Moubarack LO, fondateur des instituts franco-arabe Manar Al Houda et par ailleurs père de Moubarack LO.

    Notes et références

    1. « Louga », sur Sénégal2019 (consulté le )
    2. Arrêté ministériel n° 8836 MCPHC-DPC en date du 12 septembre 2007, Journal Officiel du Sénégal

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Thierno Ka, Ahmed Sakhir Mbaye, le Sufi de Louga (Sénégal) : 1864-1946, table ronde sur Les Agents religieux islamiques en Afrique tropicale, Paris, Maison des sciences de l'Homme, 15, 16 et
    • Ousseynou Ndiémé Ndiaye, Les Dynamiques migratoires dans le cercle de Louga : 1920-1973 (mémoire de DEA), Dakar, université Cheikh Anta Diop, 1991, 60 p.
    • J. Robin, « Le Marbat, marché au bétail de Louga », Africa : Journal of the International African Institute, vol. 15, no 2, , p. 47-60.
    • Thierno Mountaga Sall, Les Marchés de bétails dans le cercle de Louga : 1895-1930 (mémoire de maîtrise de l'université Cheikh Anta Diop), université de Dakar, 1993, 99 p.
    • Moustapha Sar, Louga et sa région (Sénégal) : Essai d’intégration des rapports ville-campagne dans la problématique du développement (thèse de 3e cycle soutenue en 1970 à Strasbourg), Dakar, IFAN, coll. « Initiations et études africaines » (no 30), 1973, 308 p.
    • Moustapha Thiam, Essai d'interprétation économique des déplacements temporaires de la région de Louga, Sénégal (mémoire DEA : Analyse et politique économiques. Démographie économique), Paris, Institut d'études politiques, 1981.
    • (it) Maurizio Tiepolo (dir.), Bissau, Louga, Niamey, Praia : Gestione urbana a rischio in Africa saheliana, Turin, L'Harmattan Italia, coll. « La Città del terzo mondo » (ISSN 2283-4184), 2005.


    Cartographie

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail du Sénégal
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.