Khalifa Sall

Khalifa Sall, né le à Louga (Sénégal), est un homme politique sénégalais, membre du Parti socialiste, plusieurs fois ministre sous la présidence d'Abdou Diouf, maire de Dakar de 2009 à 2018.

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Khalifa Sall

Khalifa Sall en 2012.
Fonctions
Maire de Dakar
Prédécesseur Pape Diop
Successeur Soham El Wardini
Biographie
Nom de naissance Khalifa Ababacar Sall
Date de naissance
Lieu de naissance Louga (AOF)
Nationalité Sénégalaise
Parti politique Parti socialiste

Biographie

Origines et vie privée

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Khalifa Sall naît à Louga, au cours du voyage de sa famille pour rejoindre Dakar.  Les parents de Khalifa Sall avaient quitté le village de Gankette pour rejoindre la capitale, ils passèrent deux nuits à Louga et c'est durant ce séjour qu’est né Khalifa Sall. Son père était commerçant dans la gestion financière et sa mère vendeuse de couscous.

Khalifa Sall a grandi à Dakar dans le quartier de Grand Yoff. Il a fréquenté l'école primaire Mor Fall de son quartier. Il poursuit ses études au lycée Blaise Diagne.

Il a été le premier à être marié parmi son groupe d'amis - il a donc logé au pavillon des étudiants mariés PM6 et a occupé la chambre 16 avec son épouse, Marieme Fall.

Études

Khalifa Sall obtient le baccalauréat vers la fin des années 70 au lycée Blaise Diagne. Il entre à l’Université pendant une période où le militantisme politique fait florès dans le milieu estudiantin. Il s’inscrit à la Faculté des Lettres au Département d’Histoire et de Géographie.

Entre 1981 et 1982, Khalifa Sall a enseigné comme professeur d’histoire géographie dans un collège.

Khalifa Sall a obtenu une maitrise d´histoire en 1983 a l'université de Dakar, puis une maitrise en droit constitutionnel en 1987[1].

Evolution dans la société 

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Marqué par les manifestations ouvrières, étudiantes et lycéennes de au Sénégal, il embrasse très tôt la politique, et se rallie à l'Union progressiste sénégalaise (UPS) au pouvoir, ancêtre du Parti socialiste[1].

En 1969, à l’âge de 12 ans, il est devenu membre de l'Union des jeunes progressiste sénégalais (UPS), devenu plus tard le Parti socialiste. La réforme du parti est intervenue en 1982, qui passe du directoire national au bureau national des jeunes socialistes, ce qui profite à Khalifa Sall dont le patron Amadou Cire Diallo ne peut plus exercer la fonction car il a atteint la limite d’âge[pas clair].

En 1983 c’est à Kolda qu’il est nommé à la tête des jeunes socialistes, ce dernier qu’il dirige jusqu’au congrès en 1996. Il engage un combat pour leur indépendance afin d’intégrer les jeunes dans le bureau politique du parti socialiste ; il était alors encore membre du comité central. Par la suite il est devenu le secrétaire général de la 3eme coordination de Dakar, l’Union régionale des jeunesses socialiste du Cap vert.

En , il est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre[réf. nécessaire]. En 1996, il devient secrétaire national à l’élection du parti socialiste. Au congrès de 2007 il est secrétaire national a la vie politique.

Carrière politique

En 1983, à la faveur des élections générales, il devient député à l’Assemblée nationale, l’un des plus jeunes de cette législature marquée par la présence de plus en plus imposante de l’opposition dirigée par Abdoulaye Wade.

C’est parce que Khalifa Sall a hérité, entre-temps, du très stratégique poste de secrétaire national des Jeunesses socialistes, conduit à l’époque par Djibo Leïty Kâ en tant que chargé de l’encadrement des jeunes, avec des membres comme Gorgui Sène, Boubacar Thioube et Babacar Sadikh Seck, actuel maire des HLM.

De 1984 à 2001, il est adjoint au maire de Dakar, Mamadou Diop[1].

En parallèle, il reste député jusqu’en 1993 comme membre du bureau, année au cours de laquelle il entre au gouvernement comme Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé des Relations avec les Assemblées[2].

Il occupera ce poste jusqu’en 1998[2] et devient alors ministre du Commerce et de l'Artisanat du dernier gouvernement du président Abdou Diouf dirigé par Mamadou Lamine Loum, son conseiller « économie et finances » à la mairie de Dakar.

Il est le premier maire de la nouvelle commune d’arrondissement de Grand Yoff, de 1996 à 2002.

Après l’alternance de , Khalifa Sall, devenu entre-temps consultant auprès de la Banque mondiale et du système des Nations unies, retourne à l’Assemblée nationale en .

Il ne quittera l’Assemblée qu’en 2007 au lendemain des élections législatives de cette année marquées par le boycott de l’opposition.

Ses activités de consultance – qu’il continue – sont liées aux questions électorales et au renforcement des capacités et prérogatives des Parlements. C’est ainsi qu’il a été membre actif du Dialogue inter-congolais et représente au niveau africain le Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et l’Association des Parlementaires Européens pour l’Afrique.

Il a également participé à plusieurs missions d’observation de l’Union africaine sur les élections en Afrique dont la plus récente en Mauritanie lors de la Présidentielle d’.

Il est le secrétaire général de l’AIMF (Association internationale des maires francophones) et le président de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA).

Khalifa Sall a également des fonctions à l’échelle internationale : depuis 2014, il est le secrétaire général de l’association des maires francophones, de plus il fut élu président de Citi alliance en 2016. Selon Khalifa Sall les « cités doivent devenir maire de leurs destins » repris par l’agence de presse sénégalaise, Khalifa Sall invite les populations à prendre leur destin en main.

Il devient citoyen d’honneur de la ville de Montréal, sous la mandature de Denis Coderre

Élections municipales de Dakar de 2014

Khalifa Sall est réélu maire de Dakar, battant Aminata Touré - alors Première ministre - dans la localité de Grand Yoff. Khalifa Sall dirige la coalition Taxawu Dakar, qui gagne 15 des 19 communes de Dakar[3].

Haut conseil des collectivités territoriales

En , le mouvement de Khalifa Sall remporte l'élection du Haut Conseil des collectivités territoriales de Dakar[3].

Législatives de juillet 2017

Bien que le parti socialiste soit membre de la coalition autour du président Macky Sall, Khalifa Sall est en dissidence dans son parti et au sein de la majorité[4]. Comme annoncé, il présente sa propre liste de candidats d'oppositon aux législatives du (Taxawu Senegaal)[5]. Malgré sa détention, Khalifa Sall est élu député[5].

Procédure judiciaire

Arrestation et inculpation

La nuit du 7 au , Khalifa Sall est placé en détention avec cinq de ses collaborateurs[3] pour détournement de fonds publics[6]. Cette arrestation fait suite à la conférence de presse du , au cours de laquelle le procureur Serigne Barissou Guèye avait annoncé qu'une information judiciaire allait être ouverte contre Khalifa Sall : un rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE) fait état d'un détournement d'un montant d'1,83 milliard de francs CFA (l'équivalent de 2,7 millions d'euros) qui auraient été « pris des caisses » de la ville de Dakar « sans justification »[4].

L'arrestation de Khalifa Sall provoque l'émoi de ses soutiens. Plusieurs incidents prennent place à Grand Yoff en signe de protestation[6].

L'instruction est close au début du mois d'avril, moins d'un mois après son ouverture[7]. Khalifa Sall est inculpé pour :

  • association de malfaiteurs ;
  • complicité de faux et usage de faux en écritures privées de commerce;
  • faux et usage de faux dans des documents administratifs;
  • détournement
  • escroquerie aux deniers publics et blanchiment de capitaux[5].

Face aux allégations de la défense, qui pense que « l’objectif est de juger Khalifa Sall et de le condamner au plus vite afin de le rendre inéligible avant les législatives », le pouvoir sénégalais se défend de toute instrumentalisation judiciaire[7].

Caisse d'avance

L'ensemble des charges retenues contre Khalifa Sall et ses collaborateurs sont liées à la caisse d'avance de la ville de Dakar. Cette caisse d'avance doit servir à couvrir des dépenses urgentes. Pendant des années, cette caisse d'avance aurait servi de « fonds politiques » à « la disposition discrétionnaire des élus »[8]. Des fonctionnaires se seraient ensuite chargés de créer des faux documents comptables - comme des faux procès-verbaux accusant la réception et le paiement de riz et de mil[8], afin de régulariser la situation d'un point de vue comptable. La défense de Khalifa Sall a reconnu la signature de 110 fausses factures par Khalifa Sall mais avance qu'il s'agit d'une pratique comptable ancienne dont il a hérité[9].

Levée de l'immunité parlementaire

En , le Parquet de Dakar demande à l'assemblée nationale de lever l'immunité parlementaire de Khalifa Sall[5]. Élu député le , Khalifa Sall pouvait en effet en théorie se prévaloir de l'immunité. La demande du parquet surprend car en , ce même parquet avait refusé la mise en liberté de Khalifa Sall, arguant que Khalifa Sall ne pouvait se prévaloir d'une immunité parlementaire de député car celle-ci n'avait été acquise que quatre mois après son arrestation[5].

Le , l'Assemblée nationale du Sénégal lève l'immunité parlementaire de Khalifa Sall, avec 125 voix pour et 25 voix contre[10].

En , les avocats de Khalifa Sall ont déposé une demande de libération provisoire sous cautionnement, devant le doyen des juges d'instruction du tribunal de Dakar[11].

Réquisitoire

Le procès de Khalifa Sall se termine le . Le procureur requiert 7 ans de prison ferme et une amende de 5,49 milliards de francs CFA (l'équivalent de 8,37 millions d'Euros) contre Khalifa Sall et Mbaye Touré, le directeur administratif et financier de la ville de Dakar[12].

Verdict

Le verdict est rendu le [12]. Khalifa Sall écope d'une peine de prison de 5 ans. Cette condamnation pourrait priver Khalifa Sall de ses droits civiques et l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de [12]. Le procès reprend en , afin de traiter la demande de libération formulée par les avocats de Khalifa Sall et également décider comment intégrer dans la procédure l'arrêt de la cour de la Cédéao, arrêt qui indique que le maire n'a pas eu le droit à un procès équitable et qui provoque de vives tensions au sein de la classe politique sénégalaise[13].

Le , la Cour d'appel confirme la culpabilité ainsi que la condamnation à cinq ans de prison. Le lendemain, le président Macky Sall révoque Khalifa Sall de ses fonctions de maire de Dakar par décret présidentiel[14].

En , sa condamnation à cinq ans de prison est confirmée par la Cour suprême, et il dépose à la suite de cela son dernier recours. Il est également radié de son poste de député[15].

Grâce

Le , il est gracié par le président Macky Sall[16].

Mise en cause de l'indépendance de la justice

Le rapport d'Amnesty International 2017-2018 est paru le [17]. Concernant le Sénégal, Amnesty International dénonce un « acharnement contre un adversaire politique »[18] dans le cas de la procédure judiciaire à l'encontre de Khalifa Sall et décrit comme « politique » l'affaire de la caisse d'avance de la ville de Dakar. Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty Sénégal a expliqué à la presse que cette affaire « amène à s'interroger sur l'indépendance de la justice » au Sénégal[18]. Amnesty International s'étonne du fait que les procédures pour faits présumés de corruption ou de détournement de deniers publics ne touchent que « des leaders de l'opposition » alors qu'« aucune suite n'est donnée aux rapports des corps de contrôle de l’État concernant la gestion des personnalités proches du pouvoir »[17].

Candidature avortée à l'élection présidentielle de 2018

Le , il annonce, par une déclaration écrite rédigée depuis sa cellule de la prison de Reubess (Dakar), être candidat à l'élection présidentielle de [19]. En , sa candidature à la présidentielle est rejetée par le Conseil constitutionnel du fait de sa condamnation pour « escroquerie portant sur les deniers publics »[15]. Ne parvenant pas à faire reporter la date du scrutin, il décide d'apporter son soutien au leader du mouvement Rewmi, Idrissa Seck[20].

Notes

  1. « Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar », Jeune Afrique, 28 avril 2009.
  2. « Différents Secrétaires d’Etats et Ministres délégués du Sénégal de 1959 à 2014 », Dakar Actu, consulté le 4 avril 2017.
  3. « Sénégal : et si l’incarcération de Khalifa Sall faisait de lui le champion de l’opposition », Le Monde, 15 mars 2017.
  4. « Khalifa Sall placé sous mandat de dépôt », sur seneplus.com, (consulté le )
  5. Mehdi Ba, « Sénégal - Khalifa Sall : questions autour d'une immunité », sur jeuneafrique.com,
  6. Nouvelle convocation du maire de Dakar, sur fond d’agitation dans son fief de la capitale, Le Monde, 17 mars 2017.
  7. Sénégal : clôture de l’instruction dans l’affaire Khalifa Sall, Jeune Afrique, 4 avril 2017.
  8. Matteo Maillard, « Procès de la mairie de Dakar : les collaborateurs de Khalifa Sall en difficulté », Le Monde, (lire en ligne)
  9. « Khalifa Sall, le maire de Dakar, condamné à cinq ans de prison ferme », sur Le Monde.fr (consulté le )
  10. « Sénégal : l'immunité parlementaire de Khalifa Sall levée », sur bbc.com, (consulté le )
  11. « Sénégal : Khalifa Sall a déposé une demande de libération sous caution – JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
  12. Matteo Maillard, « Affaire Khalifa Sall, la fin d'un procès sous tension laisse les Sénégalais dans l'expectative », sur lemonde.fr,
  13. « Sénégal: reprise du procès de Khalifa Sall - RFI », RFI Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Khalifa Sall révoqué de ses fonctions de maire de Dakar par décret présidentiel », sur rfi.fr, (consulté le )
  15. « Au Sénégal, Khalifa Sall perd son poste de député - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  16. « L’opposant sénégalais Khalifa Sall, condamné pour escroquerie sur les deniers publics, gracié et libéré », sur Le Monde.fr (consulté le )
  17. Ndeye Aminata Cissé, « Sénégal : Rapport Amnesty International 2017-2018 - La police, la gendarmerie et la douane pointées du doigt. », Sud Quotidien, (lire en ligne)
  18. Abdoulaye Diallo, « Sénégal: Amnesty Sénégal sur le procès Khalifa Sall - Un acharnement contre un adversaire politique. », Le Soleil, (lire en ligne)
  19. « Sénégal: Khalifa Sall annonce sa candidature à la présidentielle - RFI », RFI Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  20. « Au Sénégal, un ralliement qui pourrait bouleverser la présidentielle du 24 février », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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