Aminata Touré

Aminata Touré, née le à Dakar, est une femme d'État sénégalaise. Militante pour les droits de l'homme et fonctionnaire à l'ONU, elle est ministre de la Justice de 2012 à 2013 puis Première ministre de 2013 à 2014.

Pour les articles homonymes, voir Aminata Touré (Guinée) et Touré.

Aminata Touré
Fonctions
Première ministre du Sénégal

(10 mois et 5 jours)
Président Macky Sall
Gouvernement Touré
Prédécesseur Abdoul Mbaye
Successeur Mahammed Dionne
Ministre de la Justice

(1 an, 4 mois et 28 jours)
Gouvernement Mbaye
Prédécesseur Cheikh Tidiane Sy
Successeur Sidiki Kaba
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Dakar
Parti politique APR-Yaakaar
Diplômé de International School of Management, Paris, France
Profession Fonctionnaire internationale

Premiers ministres du Sénégal

Biographie

Formation

Fille d'un médecin et d'une sage-femme, Aminata Touré passe sa scolarité à Tambacounda (où son père est affecté) puis suit sa sixième au lycée Gaston-Berger de Kaolack[1]. En 1981, elle est lauréate du concours général en économie et bachelière en série B[2], au lycée Van Vollenhoven de Dakar[1]. Elle étudie ensuite en France et obtient une maîtrise d'économie à Dijon, un DESS de gestion des entreprises à Aix-en-Provence et un PhD en management international à l'International School of Management (ISM), Paris [3],[1].

Elle commence sa carrière professionnelle en 1988, au sein de la compagnie des transports publics de Dakar, la SOTRAC, dont elle dirige le département marketing et communication[3].

Débuts politiques

Militante depuis l'âge de 14 ans, Aminata Touré est active dans les milieux universitaires français de gauche et membre de la Ligue communiste des travailleurs (LCT), futur Mouvement pour le socialisme et l'unité (MSU). Lors de la campagne électorale de 1993, elle est la première Sénégalaise directrice de campagne pour le compte de Landing Savané dont elle rejoint le parti l'année suivante[1].

Engagement humanitaire

Aminata Touré devient ensuite directrice des programmes de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial[3][Quand ?]. À partir de 1995, elle travaille pour le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), d'abord comme conseillère technique principale au ministère de la Famille et de l'Action sociale du Burkina Faso puis en qualité de conseillère régionale du FNUAP pour les pays africains francophones et coordinatrice du programme « genre et VIH » en Afrique de l’Ouest pour le bureau régional du Fonds des Nations unies pour la Femme. Elle encourage notamment la planification familiale et la santé de la reproduction. En 2003, elle est nommée à New York directrice du département droit humain du FNUAP.

Relations avec Macky Sall

Aminata Touré quitte le New Jersey en 2010 pour devenir directrice du cabinet de Macky Sall, président de l'Alliance pour la République, et participer l'année suivante à l'écriture du programme de Sall pour la campagne électorale présidentielle de 2012[2].

Elle succède à Cheikh Tidiane Sy comme ministre de la Justice dans le gouvernement Mbaye avec pour mission de réformer le système judiciaire en réduisant les délais, en rapprochant les tribunaux des citoyens et en élargissant la représentativité du Conseil constitutionnel[1]. Durant ses premiers mois d'exercice, elle met en œuvre la lutte contre la corruption voulue par Sall à travers les audits de la politique de l'ancienne présidence et des anciens responsables du régime wadiste, dont le fils de l'ex-président, Karim Wade[4].

Son patrimoine, composé de deux immeubles au Sénégal et un autre aux États-Unis, est estimé à 777 millions de francs CFA.

Première ministre

Aminata Touré est nommée Première ministre le et forme son gouvernement dès le lendemain.

Elle est limogée le après sa défaite contre Khalifa Sall aux élections municipales dans sa circonscription de Dakar[5],[6]. Mohamed Dionne, ancien fonctionnaire des Nations unies, lui succède le [7].

Après la primature

En février 2015, elle est nommée par Macky Sall au poste d’envoyée spéciale du président de la République, pour toute sorte de missions nationales et internationales[8].

En mai 2019, le président Sall la nomme présidente du Conseil économique, social et environnemental. Ce poste fait d'Aminata Touré le troisième personnage de l'État. Elle est limogée en octobre 2020, en même temps que le gouvernement[9],[10].

Vie familiale

Aminata Touré a trois enfants ; elle est divorcée d'Oumar Sarr, ministre sous Abdoulaye Wade[4]. Leur fille Dior Sarr est diplômée de l'université Yale (États-Unis). Aminata Touré est actuellement mariée à Oumar Coulibaly, un entrepreneur.

Notes et références

  1. Babacar WILLANE, PROFIL - Aminata Touré, ministre de la Justice : l’économiste-juriste, pour oublier Cheikh Tidiane Sy, Le Quotidien, 2012.
  2. « Aminata Touré, une fidèle de Macky Sall au département de la Justice », APS, 5 avril 2012.
  3. « Qui est Aminata Touré, la nouvelle ministre de la Justice, ici en compagnie d'Eva Marie Coll Seck ? », dakaractu.com, 5 avril 2012.
  4. Clarisse Juompan-Yakam, « Aminata Touré, la justicière », Jeuneafrique.com, 31 juillet 2012.
  5. AFP, « Limogeage d'Aminata Touré, Premier ministre du Sénégal », Libération, (lire en ligne).
  6. « Sénégal : et si l’incarcération de Khalifa Sall faisait de lui le champion de l’opposition », sur Le Monde.fr (consulté le )
  7. « Sénégal : nommé Premier ministre, Mohamed Dionne succède à Aminata Touré », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Assanatou Baldé, « Sénégal : le retour d'Aminata Touré, un calcul politique de Macky Sall ? », sur www.afrik.com (consulté le )
  9. Manon Laplace et Marième Soumaré, « Remaniement au Sénégal : Macky Sall fait planer le suspense », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  10. Manon Laplace, « Sénégal : le retour au sommet de « Mimi » Touré », Jeune Afrique, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Torild Skard, Women of power : Half a century of female presidents and prime ministers worldwide, Policy Press, 2014, p. 297-298 (ISBN 9781447315780).

Articles connexes

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