Loot box

Dans le monde des jeux vidéo, une loot box (qui peut être traduit par « coffre à butin ») est un objet virtuel, généralement présenté sous forme de coffre, contenant un ou plusieurs objets virtuels, offrant au joueur des améliorations dans le jeu, pouvant aller de la simple personnalisation d'un personnage, à l'acquisition de nouvelles fonctionnalités. Cette loot box peut être gratuite ou payante. Dans ce dernier cas, elle fait partie de la stratégie commerciale des éditeurs de jeux vidéo, leur permettant, via une somme modique généralement, de faire payer aux joueurs des évolutions qui leur auraient demandé des heures de jeu en temps normal.

Représentation d'une loot box d'un jeu vidéo.

Les loot boxes font l'objet de controverses sur le plan éthique[1], elles sont parfois associées aux jeux de hasard, notamment par la Belgique qui les a interdits sur son territoire.

Historique

D'abord apparues dans des jeux pour mobiles adoptant un modèle free-to-play, les loot boxes sont progressivement implantées dans des jeux à gros budgets payants de type AAA.

En novembre 2017, à la suite de la polémique engendrée par Star Wars Battlefront II, plusieurs gouvernements se questionnent sur la loot box afin de déterminer si cela se rattache aux jeux d'argent, et donc si elle doit être régulée comme telle[2].

Dès la fin de 2017 en Belgique, la Commission des jeux de hasard ouvre une enquête sur plusieurs jeux AAA dont Overwatch, Counter Strike Global Offensive et FIFA 21 afin de décider si les loot box peuvent être assimilées à un jeu de hasard[3]. En , le ministre de la justice Koen Geens déclare que ces coffres à butin enfreignent la législation belge[4].

En France, le sénateur Jérôme Durain (Saône-et-Loire) et l'association de consommateurs UFC-Que choisir, saisissent l'Autorité de régulation des jeux en ligne[2],[5]. Cette dernière se montre alors préoccupée par la présence de plus en plus important des loot boxes dans les titres vidéo-ludiques[6] et expose 3 dérives sur cette tendance économique. En premier lieu, le fait qu'on puisse pousser à leur achat pour progresser dans le jeu ; ensuite, leur aspect aléatoire ; et enfin, la possibilité de les revendre contre de l'argent réel[7].

Début 2018, en Allemagne, l'université de Hambourg réalise une étude qui démontre l’importance du hasard dans le jeu vidéo. À la suite de cela, la Commission pour la protection de la jeunesse du pays étudia « dans quelle mesure [la loot box] enfreint les lois protégeant les jeunes des jeux d'argent ». La commission souhaite rendre son verdict en mars de la même année et peut ainsi bannir d'Allemagne, ce modèle économique[8].

En Suède, le gouvernement souhaite modifier la loi sur les jeux d'argent dès 2019, alors qu'il n'existe aucune régulation. En effet, dans une interview donnée pour la radio P3 News, le ministre suédois de l'administration publique Ardalan Shekarabi explique vouloir « reprendre le contrôle du marché des jeux d'argent [...] et assurer que les lois suédoises de protection des consommateurs s'appliquent à tous les acteurs qui ont des activités dans ce domaine ». À ce sujet, le ministre défend également que de nombreuses personnes souffrent d'une addiction au jeu d'argent ; et des modes de jeu tels que FUT dans FIFA 18 seraient capables de faire perdre beaucoup d'argent aux consommateurs[9].

Le est publiée la déclaration[10] d'un travail commun sur la "porosité entre jeux d'argent et jeux" de plusieurs régulateurs européens[11] avec le régulateur de l'État de Washington[12].

Législation par pays

Belgique

Dès fin 2017 en Belgique, la Commission des jeux de hasard ouvre une enquête sur plusieurs jeux AAA dont Overwatch, Counter Strike Global Offensive et FIFA 18 afin de décider si les loot box peuvent être assimilées à un jeu de hasard[3]. En , le ministre de la justice Koen Geens déclare que ces coffres à butin enfreignent la législation belge[4],[13]:

« Les jeux incluant des loot boxes payantes qui ont été analysés, tels que ceux actuellement en vente dans notre pays, enfreignent dès lors la législation relative aux jeux de hasard et peuvent être attaqués sur le plan pénal. Les loot boxes doivent donc être supprimées, sans quoi les exploitants s’exposent à une peine de prison allant jusqu’à cinq ans et une amende pouvant atteindre 800 000 €. Lorsque des mineurs sont impliqués, ces peines peuvent être doublées. »

Les jeux de hasard sont interdits aux mineurs dans la loi belge cependant, la Belgique ne dispose d'aucun système de classification qui interdit la vente aux mineurs de jeux-vidéo (le système PEGI est une recommandation sur l'âge et non une interdiction)[1]. Les loot boxes sont donc interdits depuis et plusieurs éditeurs comme Nintendo, ont retiré leurs jeux en contenant. D'autres (comme Blizzard) simplement rendu ces micro-transactions indisponibles.

France

Un groupe de travail à l'assemblée nationale va se pencher sur la légalité des loot boxes[14].

Critiques

Le journaliste de Jeuxvideo.com décrit les lootboxes comme « un vrai mal du jeu-vidéo ». Les chances de gagner (avoir un bon objet virtuel) seraient rarement claires. Il pense que tous les pays devraient interdire aux mineurs les loot boxes « en prenant exemple sur la Belgique »[1] :

« Aujourd'hui encore, en France, un joueur de 11 ans peut acheter FIFA 19, jouer à Ultimate Team et se retrouver devant une véritable roulette de casino s'il veut que son équipe évolue convenablement. Dans la plupart de ces titres, ne pas dépenser d'argent ralentit drastiquement votre progression, surtout lorsqu'il s'agît de jeux compétitifs. On ne peut raisonnablement pas demander à des enfants d'être assez responsables pour se « restreindre », et c'est d'ailleurs pour cela que les portes des casinos leur sont, légalement, fermées. Ainsi, je trouve réellement inconcevable que de nombreux pays n'aient pas encore pris une décision similaire, bien que la question soit souvent posée, y compris en France ou aux Etats-Unis. »

Liste (non exhaustive) de jeux intégrant des loot boxes

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Références

  1. « Billet : Loot boxes, le monde doit prendre exemple sur la Belgique, et vite », sur Jeuxvideo.com (consulté le )
  2. ChewbieFR, « Loot boxes : l'UFC-Que Choisir saisit l'Autorité de Régulation des Jeux En Ligne », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
  3. « [MAJ] Pour la Belgique, les loot boxes relèvent bien du jeu de hasard et doivent être interdite »,
  4. « Loot boxes : trois jeux vidéo contraires à la législation belge », sur GAMERGEN.COM (consulté le )
  5. Jérôme Durain, « #lootboxes je dépose une question écrite @mounir et écrit à l'@arjel pour trouver le meilleur moyen d'éviter des dérivespic.twitter.com/1p65PW4wjq », sur @Jeromedurain, 7:37 am - 16 nov 2017 (consulté le )
  6. pages 4 à 7 du rapport d'activité 2017-2018 publié sur le site de l'ARJEL.
  7. ChewbieFR, « L'Autorité de Régulation des Jeux En Ligne se penche sur les loot boxes », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
  8. ChewbieFR, « Allemagne : les lootboxes dans le viseur de la Commission pour la protection de la jeunesse », sur Jeuxvideo.com, (consulté le )
  9. Gianni Molinaro, « Loot boxes : La Suède envisage une classification en jeu d'argent rapidement », sur Gameblog, (consulté le )
  10. Déclaration des régulateurs de jeux d’argent sur le site de l'ARJEL.
  11. Lettonie, République Tchèque, Ile de Man, France, Espagne, Malte, Jersey, Gibraltar, Irlande, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Pologne, Autriche selon un communiqué de presse du 17 septembre 2018 publié sur le site de l'ARJEL.
  12. « Jeu vidéo : les régulateurs de jeux d’argent veulent « engager un dialogue » avec les éditeurs », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. « La Belgique considère que les loot boxes dans les jeux vidéo sont des jeux de hasard », sur RTBF Info, (consulté le )
  14. Julien Lausson, « Le gouvernement temporise sur les loot boxes dans les jeux vidéo - Business », sur Numerama, (consulté le )
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