Lise Stoufflet

Lise Stoufflet est une artiste peintre française née à Châtenay-Malabry en 1989[1].

Biographie

Diplômée de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (2009-2014), Lise Stoufflet explore, dans ses peintures à l'huile, l'inconscient collectif, par le biais de deux thématiques : l'enfance et le rêve[2] ce qui lui permet d'aborder la question de l'innocence[3]. Au centre de son travail, on trouve surtout une réflexion sur la notion de rituel, dont elle reprend les codes pour mieux les détourner. Elle en parle en ces termes :

« Dans le rituel, j’aime la construction des costumes, le sens de la marche, la cérémonie et la dimension artistique de la performance. Créer d’autres mises en scène permet de montrer le ridicule du rituel[4]. »

C'est le cas par exemple dans une œuvre intitulée Tous (2015)[5], qui montre quatre silhouettes allongées les yeux bandés, et reliées par un fil, une démarche mystérieuse dont le but n'est pourtant pas révélé par l'artiste[6].

Ses œuvres sont de facture classique mais ont en commun une certaine ambiguïté[7], de sorte que pour chaque tableau, plusieurs grilles de lecture émergent : l'ingénuité des protagonistes est manifeste pour certains spectateurs, sujette à débat pour d'autres[4]. Elle réalise notamment des portraits visant à susciter un sentiment d'étrangeté chez le spectateur, invité à construire sa propre histoire autour du tableau[8]. Ses œuvres explorent les connexions entre réalité et fantasmes[9]. Ombres (2014)[10] représente une femme à sa coiffure mais les ombres projetées sur les murs ne semblent pas correspondre à la silhouette et interrogent le spectateur sur ce qui se trouve au-delà de la toile[11].

Lise Stoufflet représente principalement des femmes, qui répondent aux stéréotypes culturels en vigueur dans la société, questionnant de la sorte la normalité[12]. Elle transforme un ciel étoilé ou un câlin d'amour en parenthèses menaçantes et étranges[13]. L’étrangeté de ses toiles contraste avec l’usage prédominant des couleurs pastels[9].

Son travail de fait l'objet d'une certaine reconnaissance dans le monde de l'art contemporain[14]. Elle a été comparée à Albrecht Dürer et à Gustave Doré pour la finesse de son dessin[15].

En 2018, sélectionnée dans le cadre d’un projet artistique, elle peint in situ deux fresques dans le parking du Royal Hamilius, à Luxembourg, un bâtiment conçu par sir Norman Foster[16],[17]. Les artistes Dorothée Louise Recker, Kosta Kulundzic, Gaëtan Henrioux, Axel Sanson et Valentina Canseco participent également au projet.

Beaux Arts Magazine lui consacre un article en mai 2021, comparant son style à celui de Magritte[18].

Expositions

Expositions individuelles

  • 2014 :
  • 2015 : « Permesse », galerie UnderConstruction, Paris.
  • 2018 :
    • « Les confidences », Art Mate, Paris ;
    • « Capillus », Espace Mutatio, Nantes.

Expositions collectives

Références

  1. « Salon de Montrouge 2016 : des jeunes artistes en quête de sens », sur culturebox, (consulté le ).
  2. M.RV, « Lise Stoufflet : l'inquiétante étrangeté », Boom ! Bang !, .
  3. Raphaël Tiberghien, « Sans chercher l’ataraxie », sur Premier Regard (consulté le ).
  4. Catherine Malaval, Lise Stoufflet. Dorica castra, Paris, La nouvelle école française, , 88 p. (ISBN 9791097320010), p. 5-8.
  5. Huile sur toile, 160 × 100 cm.
  6. Lise Stoufflet, « Tous », sur Lise Stoufflet (consulté le ).
  7. « Focus : Lise Stoufflet », sur Point Contemporain (consulté le ).
  8. Irène Languin, « Trois jeunes peintres offrent une vision contemporaine du portrait », sur Tribune de Genève, (consulté le ).
  9. (ang) « Lise Stoufflet », sur Work in Progress, (consulté le ).
  10. Huile sur toile, 40 × 40 cm.
  11. Lise Stoufflet, « Ombres », sur lise-stoufflet.com (consulté le ).
  12. Sandra Barré, « Lise Stoufflet et les douces normalités révélées », sur Untitled Magazine, (consulté le ).
  13. Raphaël Morata, « Arts Brussels. La curiosité n'est pas un vilain défaut », Point de vue, no 3589, , p. 42.
  14. Emmanuelle Oddo, « Les temps suspendus de Lise Stoufflet » (consulté le ) : The Arts Factory Magazine (TAFMAG) énumère les institutions qui se sont penchées sur son travail, parmi lesquelles la revue d'art Point Contemporain et le commissaire Timothée Chaillou.
  15. Jan T, « Poésie Ramière », sur performarts.net (consulté le ).
  16. Catherine Malaval, « Le parking : une nouvelle scène pour l’Art Contemporain », sur Les Echos (consulté le ).
  17. « Royal Hamilius à Luxembourg, l'art underground ! », sur Grand Format Magazine (consulté le ).
  18. « Lise Stoufflet, au pays des fantômes », sur Beaux Arts (consulté le ).
  19. Mécénat : Codic International, Royal Hamilius Parking et APCO Parking — Conception, commissariat et ingénierie culturelle : Melpomène Society Luxembourg.
  20. Guillaume Benoit, « Paris Peinture Plus - Galerie MR14 », Slash, (lire en ligne).

Liens externes

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