Ligne Hindenburg

La ligne Hindenburg est un vaste système de défenses et de fortifications au nord-est de la France pendant la Première Guerre mondiale. Il est construit par les forces armées allemandes pendant l'hiver 1916-1917. La ligne s'étend sur près de 160 km, de Lens, près d'Arras (Pas-de-Calais), jusqu'à l'Aisne, près de Soissons. Elle a été construite en cinq mois par 500 000 ouvriers dont des civils allemands et des prisonniers de guerre russes[1]. Les Allemands voulaient mettre en œuvre une stratégie défensive fondée sur la fortification de leur ligne. Ils s'installent donc en hauteur pour pouvoir tirer en contrebas sur les troupes des Alliés.

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Histoire

Vue aérienne de la ligne Hindenburg, à Bullecourt.

La décision de commencer la construction d'une telle ligne est prise par les Dioscures Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff à la suite de la bataille de la Somme. La ligne Hindenburg est construite à travers un saillant sur le front allemand. Ainsi, en se retirant jusqu'à ces fortifications, l'armée allemande raccourcit sa ligne de front. La longueur totale du front est réduite de 50 km permettant aux Allemands de libérer 13 divisions du service et de les mettre en réserve[2].

La retraite jusqu'à la ligne débute en . Le territoire entre le précédent front et la nouvelle ligne est dévasté par les Allemands qui emploient la tactique de la terre brûlée. Cette opération s'accompagne de la déportation, principalement vers les Ardennes, de la population civile demeurée en territoire occupé. Les fortifications comprennent des bunkers en béton armés de mitrailleuses, entourés de plusieurs lignes de fil barbelé, reliés entre eux par des tunnels pour déplacer les troupes, de profondes tranchées, des abris contre les obus et des postes de commandement. À un kilomètre en avant des fortifications, une ligne plus légère d'avant-postes doit ralentir et perturber l'avance ennemie.

« Tout ce système défensif, qui englobait de nombreux villages organisés, constituait une zone de 7 000 à 10 000 m de profondeur dont la puissance avait été développée par tous les moyens possibles, et qui mérite sa haute réputation. »

 Sir Douglas Haig, commandant en chef des forces britanniques en France (BEF)

Description

Carte de la ligne Hindenburg.

La ligne Hindenburg, entre Lens et Saint-Quentin est divisée en cinq zones, nommées respectivement (du nord au sud) :

  1. Preuss Stellung ;
  2. Bayern Stellung ;
  3. Wotan Stellung ;
  4. Siegfried Stellung (à ne pas confondre avec la ligne Siegfried, construite à la frontière franco-allemande avant la Seconde Guerre mondiale) ;
  5. Alberich Stellung.

Cette ligne Hindenburg est doublée en arrière de deux autres lignes :

  1. Hunding Stellung ;
  2. Brunhilde Stellung ;
  3. Kriemhilde Stellung;
  4. Michel Stellung ;
  5. Freia Stellung.
  1. Hermann Stellung ;
  2. Hagen Stellung.

Parmi elles, la Siegfried Stellung est considérée comme la plus résistante. Le commandement allemand pensait que la nouvelle ligne était imprenable. Malgré cela, elle est conquise par les Alliés durant l'offensive des Cent-Jours, en . Elle était défendue par des casemates équipées de mitrailleuses assurant un tir croisé afin de pallier le problème de la position à contre-pente, c'est-à-dire que l'angle mort d'une mitrailleuse était comblé par l'angle de tir d'une autre.

Cette défense comprend trois lignes de retranchement établies sur une dizaine de kilomètres de profondeur. Chaque retranchement est formé de deux ou trois lignes de tranchées garnies de nombreux réseaux de fil de fer très épais, des abris bétonnés avec des mitrailleuses sont installées dans tous les coins, des pièges à tank chargés d'explosifs, sont disposés méthodiquement et d'une façon continue , entre les réseaux de fil de fer de la première tranchée L'ensemble constitue une position formidable, facile à défendre et bien difficile à prendre.

Références

  1. http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/lhistoire/le-champ-de-bataille/la-ligne-hindenburg.html.
  2. (en) Martin Gilbert, The First World War, , chap. 16 (« The intensification of the war »).
  • Victor Giraud, Histoire de la Grande Guerre, Paris, Librairie Hachette, , 777 p.

Annexes

Articles connexes

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