Les Petites Marguerites

Les Petites Marguerites (Sedmikrásky) est un film tchécoslovaque réalisé par Věra Chytilová, sorti en 1966.

Généralement reconnu comme un chef-d'œuvre de la nouvelle vague cinématographique Tchécoslovaque, Les Petites Marguerites (Sedmikrásky) présente l'histoire de deux jeunes filles, toutes deux appelées Marie (Jitka Cerhová et Ivana Karbanová), qui, en réponse au mal dans le monde, décident de devenir malfaiteurs à leur tour.

Synopsis

La séquence d'ouverture montre des images de guerre enregistrées par l'armée américaine dans le théâtre du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale. La Tchécoslovaquie, à cette époque, vit des changements politiques turbulents. Les deux Marie, assises à discuter en bikini avec nonchalance constatent ensemble que le monde entier devient mauvais. Marie (Jitka Cerhová) a une illumination, et Marie (Ivana Karbanová) comprend ce qu'elle a derrière la tête : devenir mauvaises à leur tour.

Elles sont ensuite transportées dans un nouveau monde abondant de beauté, cette fois ci les yeux excessivement maquillés de noir. Elles y retrouvent un arbre rempli de fruits. Marie (Ivana Karbanová) cueille une pêche, et la mange. L'action se poursuit soudainement dans leur appartement, dans lequel Marie (Jitka Cerhová) force Marie (Ivana Karbanová) à recracher le morceau de pêche. Elles s'ennuient et décident de sortir[1]. Le reste du film montre les deux jeunes femmes commettant une série de mauvaises actions : la violence l'une envers l'autre, séduire des hommes par intérêt, voler, détruire, déranger, brûler, surconsommer de la nourriture etc.[1]. Elles tentent de devenir le plus méprisable possible et refusent d'accorder une signification à leurs gestes. À travers le film, les deux Marie ont cet échange à plusieurs reprises :

‘Vadí ?’ Est-ce important ?
‘Nevadí.’ Non, ce ne l'est pas.

Le film prend un brusque tournant lorsque les deux Marie découvrent un festin dans un entrepôt abandonné. Après avoir mangé de chaque assiette et bu de chaque verre, elles se déshabillent, détruisent la pièce et dansent sur la table, les pieds dans la nourriture. La scène change, et elles sont brusquement jetées à l'eau. La narration explique qu'il s'agit de leur seul destin en tant que malfaitrices. Elles appellent à l'aide, promettant qu'elles ne veulent plus faire de mal. La scène revient à l'entrepôt souillé, et les deux Marie tentent de tout replacer et remettent la porcelaine, maintenant sale et brisée, bien en place sur la table. Il est trop tard, leur destin est scellé. L'énorme chandelier au-dessus d'elles se détache, et les écrase.

Le film se termine comme il débute, avec des images de guerre. Sur fond sonore de coups de feu de mitraillette, l'épigraphe du film s'inscrit sur la dernière séquence : "Ce film est dédié à ceux qui s'énervent sur un seul lit de laitue piétiné.

Fiche technique

Distribution

Jitka Cerhová explique ultérieurement : « L'année de mes 18 ans. Je vivais chez mes parents, à Liberec, où j'ai grandi, et je suivais des cours d'économie au lycée local. J'allais parfois au cinéma, où je voyais surtout des films tchécoslovaques, même si j'ai un souvenir magnifique de l'adaptation russe de Guerre et Paix. Je ne me serais jamais vue actrice et d'ailleurs, je n'ai jamais désiré le devenir. Mais j'ai rencontré Vera, et elle m'a choisie »[2].

Récompenses et distinctions

Commentaires

Le film a été immédiatement interdit de diffusion par le gouvernement tchécoslovaque[2].

Sortie vidéo

Les petites marguerites ressort en 2013 en France[2] et sort en DVD en édition limitée à 1000 exemplaires le 10 août 2020, édité par Malavida, avec un nouveau master restauré, des bonus inédits, un livret (20 pages) et une nouvelle jaquette dessinée.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Duvigneau « Jarry pas mort. Les petites marguerites », Téléciné no 138, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 25, (ISSN 0049-3287)
  • Jean-Louis Veuillot, « Les Petites Marguerites », Téléciné no 146, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , fiche no 495, p. 7-11, (ISSN 0049-3287)

Liens externes

Notes et références

  1. Clarisse Fabre, « Sept films pour retrouver le sourire, même sans les salles de cinéma. “ Les Petites Marguerites ” : folle déconstruction du monde », Le Monde, (lire en ligne)
  2. Julien Gester, « Les petites pétroleuses de Prague », Libération, (lire en ligne)
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