Le Printemps (Botticelli)

Le Printemps (Primavera en italien) est une peinture allégorique de Sandro Botticelli, exécutée en tempera sur panneau de bois entre 1478 et 1482, période de la Première Renaissance.

Pour les articles homonymes, voir Printemps (homonymie) et Primavera.

Cette œuvre d'art fut trouvée dans la villa médicéenne di Castello de son commanditaire Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis[1]. Elle se trouvait dans une salle au rez-de-chaussée nommée la « casa vecchia » avec une autre œuvre de l'artiste, Pallas et le Centaure.

Le nom du tableau provient de l'inventaire général de Giorgio Vasari effectué en 1550 : il l'identifia à une célébration de l'arrivée du printemps.

Le tableau fut caché au Castello di Montegufoni pendant l'occupation allemande et restitué aux Uffizi (Galerie des Offices) après la Seconde Guerre mondiale.

Analyse du tableau

Détail de Chloris troublée par Zéphyr.

Composition

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La composition de l'œuvre est constituée d'un premier plan, avec des figures en clair aux silhouettes longilignes mises en valeur par un arrière-plan plus sombre.

Les femmes de cette œuvre ont toutes des caractères physiques longilignes similaires, une chevelure avec des mèches bien mises en valeur par des traits sombres, un visage de forme ovale allongé avec une bouche finement charnue, le nez droit et les yeux en amande.

Il s'agit d'un mélange de figures allégoriques à la fois profanes (renvoyant à la mythologie gréco-romaine) et sacrées (c’est-à-dire religieuses chrétiennes) sur un fond sombre d'orangers. La confusion entre Vénus et la Vierge est troublante. Le jardin représenté ici rappelle le jardin de Vénus que Sandro Botticelli rapporte à celui des Hespérides, filles d'Atlas qui, accompagnées d'un Dragon, gardent les pommes d'or dédiées à la déesse de la beauté.
Cependant, les orangers fleuris qui semblent se refléter parmi les fleurs qui parsèment le sol nous indiquent que nous sommes au printemps et plus précisément au mois de mai.

Les hommes sont placés aux extrémités du tableau, délaissés, semblant uniquement encadrer les figures féminines.

La scène semble être éclairée de devant comme en témoigne la clarté des vêtements. Cette lumière produit un effet de profondeur entre les arbres de l'arrière-plan. La composition privilégie les lignes sinueuses et une chromatique toute en fraîcheur, avec un rendu minutieux des détails. Il y a plus de 500 espèces de plantes dans ce jardin[2]

Zéphyr et Flore

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Ce sont des fleurs qui sortent de la bouche de Flore, qui se trouve être la nymphe des fleurs (Chloris) des Grecs, lorsque Zéphyr, dieu du vent, lui souffle dessus, causant un trouble visible dans l'expression du visage, trouble qui va lui révéler sa féminité. Ces deux personnages mythologiques sont déjà présents lors de La Naissance de Vénus, où l'on peut apercevoir l'enlèvement de Chloris par Zéphyr qui la viole, puis la prend pour épouse et lui offre l'empire des fleurs. Ils sont donc très importants dans l'allégorie du printemps car Zéphyr apporte le vent humide et chaud bénéfique à cette saison et Chloris devient Flore déesse des fleurs et fleurit la nature.

Florence

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Chloris, devenue Flore en majesté : une allégorie de la cité de Florence ?

L'artiste était réputé peindre de tels motifs floraux sur les robes des riches aristocrates florentines, ornementations particulièrement appréciées à l'occasion des fêtes[réf. nécessaire].

La figure centrale

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Avec son ventre rond, Vénus semble prête à enfanter. Sa posture rappelle celle des statues romaines et les rangées d'arbres amplifient cette position[3].

Elle désigne de sa main droite les trois Grâces afin d'attirer notre attention sur son fils Cupidon. Elle arbore une tenue ample qui met ses formes en valeur, et le voile blanc tenu par un léger serre-tête rappelle la coiffure des femmes mariées de la Renaissance. Elle arbore les mêmes traits fins que toutes les femmes peintes par Botticelli, avec un petit visage ovale et des yeux en amandes.

Cupidon

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La flèche, la danse amoureuse, et la polarité de ces symboles.

L'ange Cupidon, flèche tendue, se trouve au-dessus de la figure centrale. Une analyse très particulière du travail de Botticelli, cinq cents ans avant l'avènement de la psychanalyse, révèle des messages dans ce tableau que la bonne morale cléricale de son époque aurait considérablement réprouvés s'ils n'étaient, cachés, réservés à un public d'esthètes ou d'initiés[à développer] :

Amour, Cupidon va tirer sa flèche, ce à quoi l'on s'attend de par la tradition picturale. Cela correspond à l'idée que l'on se donne du bourgeonnement végétal, sujet du tableau.

De plus, ses yeux bandés représentent quelque chose d'essentiel en amour : l'amour rend aveugle[4].

Les trois Grâces

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Assimilées à Catherine Sforza – à laquelle Botticelli avait déjà fait un portrait comme sainte Catherine d'Alexandrie, conservé au Lindenau-Museum (en) de Altenbourg (Allemagne) – les trois Grâces sont représentées comme la Beauté, la Vertu et la Fidélité (renvoyant à la mythologie gréco-romaine), ou encore comme l'Allégresse, l'Abondance et la Splendeur. Elles forment une ronde, et leurs corps sont tout en mouvement : on le voit en premier lieu grâce à leurs bras dansants, mais on note aussi leurs voiles flottant dans les airs et leurs pieds nus appuyés sur la pointe[5].

Mercure

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Un caducée pour faire disparaître les nuages entrant en haut à gauche du tableau.

On peut reconnaître le dieu Mercure (Hermès chez les Grecs) grâce à ses trois attributs : le casque d'Hadès, le caducée et les sandales ailées qui font de lui le messager des dieux olympiens. Il constitue le gardien du jardin et en chasse les nuages qui risqueraient de l'assombrir : rien, pas même les intempéries, ne doit troubler l'idéal platonique apporté par les personnages-idées placées sur ce tableau.

Autres interprétations

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Preuve que l'interprétation picturale n'est en rien monolithique, une autre d'entre elles consiste à inscrire cette peinture dans le canevas politique de la rivalité des cités-États de la péninsule Italique durant le Quattrocento (XVe siècle italien) : selon cette vision, l'Amour (Amor) serait la cité de Rome (Roma en italien, en effectuant une anagramme) ; les trois grâces figureraient Pise, Naples et Gênes ; Mercure, la ville de Milan ; Flore, la cité de Florence[6] ; et la figure centrale serait Mantoue.

Dans cette logique Chloris et Zéphyr figureraient le couple Venise et Bolzano, ou encore Arezzo et Forlì.

C'est aussi un tableau de mariage, celui de Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, un cousin de Laurent de Médicis, avec Sémiramis Appriani que l'on peut identifier comme les deux personnages vêtus de rouge, couleur de la passion.

Postérité

Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[7].

Notes et références

  1. Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, le second cousin de Laurent le Magnifique ; ce dernier commande le tableau au peintre comme un cadeau de mariage pour son cousin.
  2. Analyse botanique du tableau.
  3. http://hoche.versailles.free.fr/productions/printemps.htm.
  4. Robert Cumming, Grand maîtres de la peinture, Montréal, Libre Expression, 1999, p. 22-23.
  5. Baert, B., « Le Vent. Pathosformel et iconologie d’une quintessence », (DOI 10.5209/eiko.73392)
  6. détail déjà évoqué et souligné par la double représentation du personnage, adolescent puis adulte.
  7. Michel Butor, Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 42-45.

Bibliographie

  • Aby Warburg, Thèse sur La Naissance de Vénus et Le Printemps de Botticelli (1891), trad. par Laure Cahen-Maurel, Paris, Éditions Allia, 2007.
  • Ernst Gombrich, Symbolic Images. Studies in the art of the Renaissance, Phaidon 1972.

Webographie

  • Jackob, Alexander. « L’Atlas Mnémosyne d’Aby Warburg et l’héritage du regard du spectateur de théâtre », Études théâtrales, vol. 65, no. 2, 2016, p. 227-239 [lire en ligne]

Voir aussi

Liens externes

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