Atlas (mythologie)

Atlas (Ἄτλας / Átlas, « le porteur », en grec ancien) est un des Titans hésiodiques du mythe fondateur de la mythologie grecque et de la Grèce antique, père des Pléiades, des Hyades, des Hespérides et de Calypso. À la suite de sa défaite dans la guerre des Titans contre les dieux de l'Olympe et Zeus pour régner sur le monde, ce dernier le condamne à porter le monde[1] pour l'éternité sur ses épaules (décrit comme un des piliers du ciel dans l'Odyssée d'Homère). Il est pétrifié par Persée avec la tête de Méduse et métamorphosé en chaîne de montagnes Atlas (massif) d'Afrique du Nord.

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Ne doit pas être confondu avec Atlas (Atlantide) ou Atlas (massif).

Atlas
Mythologie grecque et berbère

Atlas Farnèse, copie en marbre de l'Empire romain du IIe siècle, d'une sculpture hellénistique d'Atlas, Musée archéologique national de Naples
Caractéristiques
Fonction principale Titan
Représentation Porteur de la sphère céleste sur ses épaules pour l'éternité
Métamorphose(s) Pétrifié par Persée, et métamorphosé en Atlas (massif)
Résidence Jardins fabuleux d'Atlas et de ses trois filles (les Hespérides) des pentes de l'Atlas (massif), dans la région de Lixus (ville antique)
Lieu d'origine Grèce antique
Période d'origine Mythologie grecque
Groupe divin Divinités grecques primordiales de la « deuxième génération »
Associé(s) Les Titans de Cronos, père de Zeus (Titanomachie)
Culte
Mentionné dans Littérature grecque antique (Hésiode, Homère...)
Famille
Père Japet ou Thémis ou Clymène ou Asia ou Ouranos...
Mère Clymène (Océanide)
Fratrie Prométhée, Épiméthée, Albion, et Ménétios
Conjoint Pléioné, Éthra, Hespéris...
• Enfant(s) Pléiades, Hyades, Hespérides, et Calypso... ...
Symboles
Attribut(s) Globe terrestre
Animal Attacus atlas (un des plus grands papillons du monde)
Astre Atlas (étoile), Atlas (lune)

Mythographie

Atlas est un des Titans de la « deuxième génération » des divinités grecques primordiales issues du Chaos (mythologie) à l’origine du monde. Il apparaît dans plusieurs mythes et légendes de la mythologie grecque et de la littérature grecque antique (mythe fondateur de la Grèce antique et de la religion grecque antique) dont Hésiode et Homère au VIIIe siècle av. J.-C.

Il est bienveillant envers les hommes et les initie aux mystères de la terre et du ciel (astronomie)[2].

Guerre des Titans

Les descendants des divinités grecques primordiales Gaïa (la terre) et Ouranos (le ciel) sont divisés en deux clans rivaux : les dieux de l'Olympe de Zeus, et les Titans de Cronos, père de Zeus. Après la guerre des Titans (Titanomachie) Atlas, vaincu, est exilé par punition de Zeus, vainqueur, aux confins occidentaux des limites du monde grec d'alors, soit (suivant les versions) au pays des Hespérides[3], soit aux bords du grand océan circulaire[2], ou parfois « chez les Hyperboréens »[3]. Zeus le condamne à porter pour l'éternité sur ses épaules la sphère céleste, dont les Colonnes d'Atlas (ou colonnes d'Hercule) qui la supportent se trouvent dans l'actuel détroit de Gibraltar, à l'ouest de Gaïa (la terre), aux portes de la mer Méditerranée et de l'Océan Atlantique.

Atlas est mêlé à deux cycles héroïques de la littérature grecque antique, celui des travaux d'Héraclès, et celui de la légende de Persée[4] :

Travaux d'Héraclès

Le onzième des douze Travaux d'Héraclès consiste à rapporter des pommes d'or d'un pommier (cadeau de Zeus à sa sœur et épouse Héra) du jardin fabuleux d'Atlas et de ses trois filles (les Hespérides) des pentes de l'Atlas (massif), dans la région de Lixus (ville antique), protégé par le dragon à cent têtes Ladon. Héraclès demande a Atlas de cueillir ces fruits pour lui. Atlas accepte à condition qu'Héraclès porte le ciel à sa place pendant ce temps, mais à son retour il refuse de reprendre son fardeau. Par ruse, Héraclès fait semblant d'y consentir et prétend avoir besoin de construire un coussin en peau de lion et demande au géant de soulèver pour quelques secondes le poids de ses épaules ; à peine libéré, Héraclès saisit les trois pommes d'or et s'enfuit.

Une autre tradition raconte qu'Héraclès vient au secours d'Atlas attaqué par le dragon à cent têtes Ladon qui garde le jardin en tuant celui-ci, puis soulage le Titan en construisant des Colonnes d'Atlas (ou colonnes d'Héraclès) qui allègent son fardeau[2].

Légende de Persée

Persée, à qui Atlas refuse l'hospitalité parce qu’il est fils de Zeus, le pétrifie sur place en lui montrant la tête tranchée de Méduse, qu'il a tuée peu de temps avant. Atlas est alors métamorphosé en la chaîne de montagnes Atlas (massif), une montagne si haute qu'elle touche le ciel, au bord occidental du monde grec d'alors (terre Gaïa, qui s'étend à travers le Maroc, l'Algérie, et la Tunisie[2] en Afrique du Nord, et dont Hérodote est le premier à parler comme d'une montagne d'Afrique du Nord[5]).

Généalogie

Atlas est présenté selon les sources comme le fils de Japet[2] (et soit de Thémis selon la Théogonie d'Hésiode[6],[7], soit de Clymène[8], soit d'Asia[9] suivant Apollodore) et le frère de Prométhée, Épiméthée, Albion, et Ménétios. Dans la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, le père d'Atlas est cependant le dieu Ouranos, et Hygin le range également, avec Océanos, Hypérion, et Cronos, parmi les Titans de la « première génération »[2].

Atlas engendre notamment avec

Suivant différentes traditions, les enfants d'Atlas sont également transformés respectivement en constellations des Pléiades (astronomie), des Hyades (astronomie) et pour Hyas (qui se confond parfois avec Hylas, amant d'Héraclès)[11] en constellation du Verseau[2].

Atlas (Atlantide)

Un autre Atlas est, selon un passage du Critias ou Sur l’Atlantide de Platon, le fils aîné de Poséidon (dieu grec de la mer et des océans, frère de Zeus) et de Clitô (une mortelle). Il est le premier roi mythique de l'Atlantide et de son Âge d'or, île gigantesque de l'océan Atlantique qui donne son nom à l'océan et engloutie lors d'un cataclysme provoqué par Zeus, face aux Colonnes d'Hercule du détroit de Gibraltar.

Pérennité du nom

Son nom est donné :

Iconographie

Atlas est généralement représenté comme un colosse géant titanesque nu, qui supporte la sphère céleste tantôt avec aisance, tantôt ployant sous l'effort.

Bibliographie

Notes et références

  1. Dans l'Antiquité le monde signifie la sphère céleste, c'est-à-dire la sphère où sont accrochés les astres.
  2. Annie Collognat (dir.), Dictionnaire de la mythologie gréco-romaine, Place des éditeurs, , 983 p. (ISBN 978-2-258-09934-0, présentation en ligne), p. 174-175.
  3. Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, PAris, P.U.F, 13ième édition, 1996, 576 p. (ISBN 978-2-13-044446-6), p59.
  4. Voir par ex. Ovide, Métamorphoses, Livre IV, 627-662
  5. Hérodote, IV, 184
  6. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (507)
  7. Hésiode, Théogonie : la naissance des dieux : Traduction, présentation et notes d'Annie Bonnafé. Précédé d'un essai par Jean- Pierre Vernant, Rivages, (ISBN 978-2-86930-608-0, lire en ligne), p. 105
  8. Laurent Prémont, Le Mythe de Prométhée dans la littérature française contemporaine : 1900-1960, Presses de l'Université Laval, (lire en ligne), p. 93.
  9. Apollodorus (trad. Jean-Claude Carrière et Bertrand Massonie), La Bibliothèque d'Apollodore, Presses Univ. Franche-Comté, , 310 p. (ISBN 978-2-251-60443-5, lire en ligne), p. 28.
  10. Citée par Homère (Odyssée, L.1, 14-51-54 ; L.7, 245), absent chez le pseudo-Apollodore.
  11. (en) Christiane Sourvinou-Inwood, Hylas, the Nymphs, Dionysos and Others : Myth, Ritual, Ethnicity. Martin P. Nilsson Lecture on Greek Religion, Delivered 1997 at the Swedish Institute at Athens, CWK Gleerup, , 421 p. (ISBN 978-91-7916-051-7, lire en ligne), p. 378

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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