Le Moustier

Le Moustier est un site préhistorique français qui se trouve sur la commune de Saint-Léon-sur-Vézère, en limite de la commune de Peyzac-le-Moustier, en vallée Vézère dans le département de la Dordogne. Il comporte deux abris principaux : l'abri supérieur (dit Moustérien), et l'abri inférieur s'ouvrant une quinzaine de mètres plus bas dans la même falaise, au niveau actuel de la vallée de la Vézère.

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Le Moustier

Abri supérieur du Moustier, dit Moustérien
Localisation
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Dordogne
Commune Saint-Léon-sur-Vézère
Type Abris sous roche
Protection  Classé MH (1932)
Coordonnées 44° 59′ 38″ nord, 1° 03′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
Le Moustier
Géolocalisation sur la carte : France
Le Moustier
Histoire
Époque Paléolithique moyen
Occupation Moustérien

Le Moustier *
Coordonnées 44° 59′ 38″ nord, 1° 03′ 36″ est
Critères (i) (iii)
Superficie 2 270 m2[1]
Numéro
d’identification
085-014
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1979 (3e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Il est l'un des quinze « sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère » inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.

Abri supérieur ou abri classique du Moustier

Les premières recherches dans cet abri sous roche sont conduites par Édouard Lartet et Henry Christy en 1860. Ils y découvrent une industrie lithique bientôt nommée Moustiérien puis Moustérien par Gabriel de Mortillet.

Des fouilles y sont également entreprises par Maurice Bourlon, Otto Hauser et Denis Peyrony.

Les travaux de ce dernier, publiés en 1930, sont les plus précis. L’abri est aujourd’hui totalement vidé mais sa séquence comprenait du Moustérien typique, du Moustérien de Tradition Acheuléenne et de l’Aurignacien.


Abri inférieur du Moustier

Les premiers travaux concernant l’abri inférieur sont ceux d’Otto Hauser en 1907. Ils permettent la mise au jour d’un squelette de Néandertalien dans des conditions déplorables : les restes humains, désignés par Le Moustier 1, sont plusieurs fois exhumés puis ensevelis devant différents scientifiques croyant à chaque fois être les premiers témoins de la découverte. Le squelette est ensuite vendu au Musée de Berlin. Seul le crâne existe encore, le reste du squelette ayant été détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Denis Peyrony y entreprend également des travaux à partir de 1910. En , il y découvre le squelette d’un jeune enfant néandertalien — Le Moustier 2, entreposé au Musée des Eyzies et oublié jusqu’à sa redécouverte en 1996 et son étude par B. Maureille en 2002[2]. Une reconstruction virtuelle du crâne du nouveau-né a été effectuée, permettant de comparer les formes et volumes endocrâniens à la naissance des Néandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes[3].

La séquence de l’abri inférieur comporte du Moustérien typique, du Moustérien de Tradition Acheuléenne, du Moustérien à denticulés, du Châtelperronien et de l’Aurignacien. Les industries moustériennes de ce gisement ont été utilisées par François Bordes et M. Bourgon pour tester leur méthode typologique.

En 1969, à l’occasion du congrès de l’INQUA (International Union for Quaternary Research[4]), H. Laville et J.-Ph. Rigaud procèdent à un rafraîchissement du témoin stratigraphique (dont un moulage est encore visible sur place) et précisent les observations stratigraphiques de Peyrony.

De nombreuses datations radiométriques ont été réalisées sur cette séquence, par thermoluminescence[5] et par ESR[6]. Elles sont comprises environ entre 56 000 et 40 000 ans avant le présent.

Classement au Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le gisement a été acquis par l’État en 1910, sur l’initiative de Denis Peyrony. Depuis 1979, les deux abris du Moustier sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, en association avec d'autres sites et grottes ornées de la région sous le nom de « Sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère »[1].

Notes et références

  1. Cartographie.
  2. Maureille, B., « La redécouverte du nouveau-né néandertalien Le Moustier 2 », PALEO 14, pp. 221-238, 2002. En ligne, mis en ligne le 17 août 2010, consulté le 29 juillet 2012.
  3. Gunz, P, Neubauer S., Maureille B. et Hublin, J.-J., « Virtual reconstruction of the Le Moustier 2 newborn skull », PALEO 22, pp. 155-172, 2011. En ligne, mis en ligne le 17 avril 2012, consulté le 29 juillet 2012.
  4. INQUA
  5. Valladas et al. 1986.
  6. Mellars et Grün 1991.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Farizy & Vandermeersch 1988] Catherine Farizy et Bernard Vandermeersch, « Le Moustier », dans André Leroi-Gourhan (dir.), Dictionnaire de la Préhistoire, Paris, Presses universitaires de France, .
  • [Maureille 2002] (en) Bruno Maureille, « A lost Neanderthal neonate found », Nature, vol. 419, no 6902, , p. 33-34 (DOI 10.1038/419033a).
  • [Mellars & Rainer 1991] (en) Paul Mellars et Rainer Grün, « A Comparison of the Electron Spin Resonance and Thermoluminescence Dating Methods: The Results of ESR Dating at Le Moustier (France) », Cambridge Archaelogical Journal, vol. 1, no 2, (DOI 10.1017/S0959774300000408). .
  • [Pitarch et al. 2019] Àfrica Pitarch, Francesco d'Errico, Alain Turq, Eric Lebraud, Emmanuel Discamps et Bradley Gravina, « Provenance, modification and use of manganese-rich rocks at Le Moustier (Dordogne, France) », PLoS ONE, vol. 14, no 7, , p. 1-34 (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
  • [Rivière 1908] Émile Rivière, « Le squelette humain chelléo-Moustérien du Moustier-de-Peysac (Dordogne) », Bulletin de la Société Préhistorique de France, t. 5, , p. 441-442 (lire en ligne [sur archive.org]).
  • [Soressi 1999] Marie Soressi, « Variabilité technologique au Moustérien. Analyse comparée du débitage Levallois MTA type A du Moustier (Dordogne, France) », Paléo, no 11, , p. 111-134 (DOI 10.3406/pal.1999.1173).
  • [Valladas et al. 1986] (en) Hélène Valladas, Jean-Michel Geneste, Jean-Luc Joron et Jean-Pierre Chadelle, « Thermoluminescence dating of Le Moustier (Dordogne, France) », Nature, vol. 322, no 6078, , p. 452-454 (DOI 10.1038/322452a0). .

Liens externes

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