Langues au Mali

Le site Glottolog répertorie 78 langues africaines au Mali[3].

Langues au Mali
Langues officielles Français
Langues principales Langue maternelle (%, 2009)[1] :
  46
  9

Langue la plus utilisée dans la vie courante (%, 2009)[1] :

  52
  8

Langue d'alphabétisation (%, 2009)[2] :

  25
Langues nationales
  4
Langues nationales Bambara (ou bamanankan), bomu, bozo, dogon (dogo-so), peul (fulfulde), soninké (sarakolé), songhay (songaï), sénoufo-mamara (minianka), syenara (sénoufo), touareg (tamalayt), hassanya (dialecte arabe malien), khassonké et malinké (maninkakan)
Principales langues étrangères Arabe, anglais
Langues des signes Langue des signes malienne, Langue des signes de Tebul (Uluban)
Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh.
Panneaux en français à côté d'une statue de Patrice Émery Lumumba à Bamako.

Le français est la langue officielle du pays, utilisée par l'État, l'administration et l'enseignement. En 2015, 2 744 000 Maliens sont francophones soit 17 % de la population du pays[4], ce qui en fait la 2e langue la plus connue au Mali après le bambara. Le bambara, une langue mandé et l'une des 13 langues nationales du Mali, est cependant la langue véhiculaire du pays[5] et est largement utilisé dans les activités quotidiennes[6] ; elle est la principale langue maternelle au Mali (46 %) et également la plus parlée (52 %)[7], bien que pas uniformément répartie sur le territoire national. « Ce cas de diglossie du Mali est d’ailleurs très spécifique avec une langue nationale fortement présente dans la capitale mais pas sur tout le territoire national. Ce contexte de diglossie est également spécifique à certains pays d’Afrique et produit des environnements linguistiques qui offrent une place différente à la langue française que ce que nous observons par exemple à Yaoundé au Cameroun ou à Abidjan en Côte d'Ivoire. » (Richard Marcoux, 2012[8]).

Liste des langues présentes au Mali classées par familles linguistiques

Langues nigéro-congolaises

Langues nilo-sahariennes

Langues afro-asiatiques

Langues indo-européennes

Répartition géographique

La répartition des locuteurs de chacune des langues varie selon les régions : le bambara est parlé essentiellement dans les régions de Ségou et Koulikoro, le peul dans la région de Mopti, le songhay dans la région de Tombouctou et le soninké dans la région de Kayes[9].

« Les recensements du pays montrent une prédominance de plus en plus prononcée des langues régionales autochtones sur le bambara au fur et à mesure que l’on passe des régions de l’ouest du pays à celles de l’est. Bien qu’[il] soit la langue véhiculaire par excellence au Mali, le rang qu[e le bambara] occupe va ainsi décroissant spatialement, illustrant la grande stabilité des aires linguistiques au Mali entre 1987 et 1998[10]. »

Statistiques

Langues maternelles et parlées


1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17





Langues maternelles[11] et parlées[12] au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[7]
Langue % maternelle % parlée# maternelle# parlée
bambara46,50 %51,82 %5 165 8305 756 951
peul / foulfouldé9,39 %8,29 %1 042 987921 377
dogon7,12 %6,48 %791 435719 967
maraka / soninké6,33 %5,69 %702 926631 685
malinké5,60 %5,12 %622 108569 131
sonraï / djerma5,58 %5,27 %619 598585 544
minianka4,29 %3,77 %476 200418 322
tamacheq3,40 %3,18 %377 797352 737
sénoufo2,56 %2,03 %284 162225 511
bobo2,15 %1,89 %238 497210 065
bozo1,85 %1,58 %205 225176 039
kassonké1,17 %1,07 %129 438118 400
maure1,10 %1,00 %122 713111 546
samogo0,50 %0,43 %55 60347 386
dafing0,46 %0,41 %50 78645 825
arabe0,34 %0,33 %38 21836 931
haoussa0,04 %0,03 %4 4533 562
Non déclarées0,69 %0,75 %76 77883 663
Autres langues du Mali0,55 %0,49 %61 01454 010
Autres langues africaines0,31 %0,18 %34 67920 532
Autres langues étrangères0,08 %0,18 %8 86520 128
Total
100,00 %100,00 %11 109 31211 109 312

Aptitude à lire et écrire

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 29,81 % de la population résidente de 12 ans et plus sait lire et écrire, soit 2 533 500 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé", ils sont 33,47 %, parmi les 7 569 002 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé.

Pour ce qui est du français, 24,88 % de la population résidente de 12 ans et plus sait le lire et l'écrire, représentant 2 114 642 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 27,94 % ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 83,47 %, les 16,53 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[13].

Aptitude à lire et écrire au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[13]
Aptitude à lire et écrirePourcentageNombre
Sait lire et écrire le français seul22,56 %1 917 501
Sait lire et écrire uniquement une langue nationale1,66 %141 325
Sait lire et écrire uniquement une autre langue3,27 %277 533
Sait lire et écrire le français et une langue nationale2,32 %197 141
Ne sait ni lire, ni écrire59,25 %5 035 502
Non déterminé10,94 %930 008
Total100,00 %8 499 010

Recensement de 1987

Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de 6 ans. Le bambara arrive largement en tête (50,3 %), suivi du peul (10,7 %), du dogon (6,9 %), du songhay (6,3 %) et du soninké (6,3 %)[9].

Selon Ethnologue.com

Selon la 17e édition de l'ouvrage Ethnologue, Languages of the World publiée en 2013, il y a 66 langues individuelles au Mali, toutes encore vivantes, dont 8 sont institutionnelles, 21 sont en développement, 33 sont vigoureuses et 4 sont en danger[14],[15].

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2013). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Le tableau suivant donne un sommaire des 66 langues parlées rapportées dans la version en ligne de l'ouvrage sur le site web Ethnologue.com[16] (Noter que la répartition par nombre de locuteurs ne fonctionne pas parfaitement) :

Langue (Ethnologue) Branche Famille Statut légal Locuteurs
L1 au Mali[17]
Locuteurs
L2 au Mali[18]
Principale région
françaisoïl indo-européenne / romane / gallo-romane officielle9 0001 500 000 ?partout (partic. urbain)
hassaniyya (ou hassanya)arabe afro-asiatique / sémitique nationale106 100 ?Nord-Ouest
bambaramandingue nigéro-congolaise / mandé nationale2 700 0008 000 000 ?Sud
bomugour (du Nord) nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour nationale102 000 ?Sud-Est
bozo, tiéyaxo (ou tigémaxo)bozo nigéro-congolaise / mandé nationale117 696 ?Centrale
dogon, tòro sòdogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise nationale50 000 ?Centrale-orientale
fulfuldé, maasinafula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique nationale911 200 ? (quelques locuteurs L2)Centrale
maninkakan de Kita (malinke)mandingue nigéro-congolaise / mandé nationale600 000 ?Ouest
sénoufo, mamara (miniyanka)sénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaises nationale737 802 ?Sud
sénoufo, syénarasénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise nationale136 500 ?Sud
songhaï, koyraboro sennisonghaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï nationale400 000 ? (langue de commerce)Nord
soninké (ou maraka)Langues mandées nigéro-congolaise / mandé nationale700 000 ?Nord-Ouest
tamasheqtamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère nationale250 000 ?Nord
xaasongaxango, khassonkémandingue nigéro-congolaise / mandé nationale120 000 ? Nord-Ouest
bankagooma nigéro-congolaise / mandé aucun ?5 085 ?Sud
bobo madaré, septentrional nigéro-congolaise / mandé aucun ?18 400 ?Sud-Est
bozo, hainyaxobozo nigéro-congolaise / mandé aucun ?117 696 ?Centrale
bozo, jenaamabozo nigéro-congolaise / mandé aucun ?100 000 ?Centrale
bozo, tièma cièwèbozo nigéro-congolaise / mandé aucun ?2 500 ?Centrale
dogon, banguéri médogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?1 200 ?Centrale-orientale
dogon, bondoum domdogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?24 700 ?Centrale-orientale
dogon, dogoul domdogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?15 700 ?Centrale-orientale
dogon, donno sòdogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?45 300 ?Centrale-orientale
dogon, jamsaydogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?130 000 ?Centrale-orientale
dogon, koloum sòdogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?24 000 ?Centrale-orientale
dogon, téné kandogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?127 000 ?Centrale-orientale
dogon, tomo kandogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?132 800 ?Centrale-orientale
dogon, toro tégoudogon nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?2 900 ?Centrale-orientale
duungooma nigéro-congolaise / mandé aucun ?70 000 ?Sud
jahanka nigéro-congolaise / mandé aucun ?500 ?Sud-Ouest
jalunga, dyalonké nigéro-congolaise / mandé aucun ?9 000 ?Sud-Ouest
jowulu nigéro-congolaise / mandé aucun ?10 000 ?Sud-Est
dioula (ou jula)mandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ?50 000 ? (très proche du bambara)Sud-Est, toutes ?
kagoromandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ?15 000 ?Ouest
koromfégour (du Nord) nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour aucun ?100 ?Sud-Est
maninkakan de l’Ouest (malinke)mandingue nigéro-congolaise / mandé aucun ?100 000 ?Sud-Ouest
markamarka nigéro-congolaise / mandé aucun ?25 000 ? (très proche du soninké)Sud-Est
mòoré (ou moré)oti-volta nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour aucun ?17 000 ?Sud-Est
pana nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?2 800 ?Centrale-orientale
pulaarfula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique aucun ?175 000 ?Ouest
pularfula (ou peul) nigéro-congolaise / atlantique aucun ?50 000 ?Sud-Ouest
sàmòmá nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?? (6 villages) ?Sud-Est
sénoufo, sìcìtésénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?? (4 villages) ?Sud-Est
sénoufo, supyirésénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?364 000 ?Sud
songhaï, humburi sennisonghaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ?15 000 ?Nord
songhaï, koyra chiinisonghaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ?200 000 ?Nord
tadaksahaksonghaï (septentrional) nilo-saharienne / songhaï aucun ?30 000 ?Nord
tamajaqtamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère aucun ?190 000 ?Nord
zarmacisonghaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ?? (2 villages) ?Nord-Est

Langues maternelles et parlées

En 2014, 44,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent parler et comprendre le français[19], ce qui en fait la 2e langue la plus connue à Bamako après le bambara. Sa faible présence dans le tableau ci-dessous (Autres langues étrangères) est due au fait qu'elle n'est la langue maternelle que de moins de 1 % des Maliens et n'est parlée au quotidien que par peu de gens en dehors du système scolaire et des médias.


1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17





Langues maternelles[11] et parlées[12] dans le district de Bamako selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[7]
Langue % maternelle % parlée# maternelle# parlée
bambara73,06 %86,39 %1 076 2841 272 669
maraka / soninké5,48 %2,91 %80 73942 808
peul / foulfouldé4,24 %1,72 %62 50025 392
malinké3,98 %2,16 %58 58531 847
sonraï / djerma3,33 %1,73 %49 05025 431
dogon3,24 %1,40 %47 66720 555
bobo1,45 %0,68 %21 33510 064
sénoufo0,70 %0,16 %10 3372 322
minianka0,66 %0,17 %9 7822 523
kassonké0,65 %0,27 %9 5684 001
bozo0,45 %0,16 %6 6442 342
tamacheq0,31 %0,22 %4 5443 207
dafing0,25 %0,07 %3 6511 093
maure0,18 %0,05 %2 679697
samogo0,12 %0,04 %1 830607
arabe0,06 %0,03 %833447
haoussa0,03 %0,02 %468234
Non déclarées0,54 %0,70 %7 91010 380
Autres langues du Mali0,21 %0,06 %3 034929
Autres langues africaines0,79 %0,30 %11 6094 475
Autres langues étrangères0,28 %0,76 %4 16411 190
Total
100,00 %100,00 %1 473 2131 473 213

Aptitude à lire et écrire

En 2009, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 70 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire[20].

En 2003, 56 % des habitants savaient lire et écrire[21].

Le français étant la langue d'instruction :

  • En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et écrire le français[19].
  • En 2009, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[20].
Aptitude à lire et écrire dans le district de Bamako
selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[20]
Aptitude à lire et écrirePourcentageNombre
Sait lire et écrire le français seul50,34 %611 485
Sait lire et écrire uniquement une langue nationale0,57 %6 891
Sait lire et écrire uniquement une autre langue2,63 %31 984
Sait lire et écrire le français et une langue nationale3,42 %41 544
Ne sait ni lire, ni écrire30,27 %367 739
Non déterminé12,76 %155 024
Total100,00 %1 214 667

Français

En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 44,7 % savent le parler et le comprendre[19].

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les réponses "non déterminé" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabétisme déterminé ; et si l'on exclut également les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et écrire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[20].

Bambara

Le bambara, l'une des 13 langues nationales du Mali, est la langue véhiculaire à Bamako[5] et est largement utilisé dans les activités quotidiennes[6].

Politique linguistique du Mali

Le gouvernement malien, tout comme l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), « appuient les initiatives permettant de maintenir les langues nationales en Afrique et cela passe assurément par l’alphabétisation de ces populations dans leur langue maternelle. Toutefois, dans des pays où une multitude de langues nationales sont parlées, comme au Cameroun, au Bénin, en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure au Burkina, au Mali et au Sénégal, il est extrêmement difficile de supporter un système d’éducation public qui permettrait d’enseigner chacune de ces langues au primaire, au secondaire et même à l’université (confection du matériel pédagogique, formation des enseignants, etc.). Par ailleurs, certains pays qui comptent une langue nationale parlée par la presque totalité de la population proposent déjà des programmes de formation dans lesquels cette langue occupe un place centrale. C’est le cas du Rwanda, du Burundi et de Madagascar ou encore de la Tanzanie. Qui plus est, la situation linguistique dans ces pays permet que de nombreux médias écrits en langue nationale occupent l’espace public : c’est le cas notamment du kinyarwanda qui est la langue nationale du Rwanda. Bref, les contextes linguistiques de cet espace francophone sont fort variés et c’est assurément ce qui en fait sa richesse. Il demeure toutefois que pour la vaste majorité des pays d’Afrique subsaharienne de la Francophonie, compte tenu des mosaïques linguistiques qui les caractérisent, c’est la langue française qui a été adoptée – ou qui s’est imposée – dans l’enseignement formel et dans une bonne partie de l’espace médiatique, notamment dans les médias écrits. Ceci étant, après 50 ans d’indépendance, les populations de plusieurs pays africains s’approprient cette langue française et on ne peut que s’en réjouir. Si en 1960, moins de 2 % des francophones (défini par la capacité à lire et écrire en français) se trouvaient sur le continent africain, actuellement c’est environ 50 % et en 2050, si la tendance se maintient, ce sera 85 %. » (Richard Marcoux, 2012[8]).

La proportion de personnes capables de lire et écrire dans une langue nationale est en progression constante, passant de 0,7 % en 1987, à 2,6 % en 1998[22] et à 3,98 % en 2009.

Usages des langues

« Le français est la langue officielle du Mali. La vie publique et politique se fait et se légitime en écrivant et en parlant le français. L’instruction formelle se fait en français pour la transmission et l’acquisition du savoir à l’école. La distanciation sociale dans la communication verbale, voire la marque d’une supériorité de statut, s’expriment en parlant le français. Les exemples qui peuvent décrire les multiples fonctions et usages du français au Mali abondent. Cependant, des facteurs historiques sont à l’origine de la concurrence qui est faite au français, non seulement dans la gestion de la vie publique au quotidien, mais également dans la sphère de l’instruction (l’école). L’option socialiste à l’indépendance et le désir de construction d’une identité propre ont amené les autorités du Mali à envisager l’utilisation des langues nationales comme outils de développement (Diarra, 1997 : 25), et les choix idéologiques et politiques qui ont été opérés ont défini un paysage linguistique qui a évolué au fil des ans. En outre, la vitalité démographique des groupes a aussi participé à cette recomposition à la fois linguistique et populationnelle. » (ODSEF, 2010[23]).

« La langue officielle est une forme « haute » par rapport à la langue nationale qui est elle-même une forme « haute » par rapport aux autres langues. L'accès au pouvoir passe par la maitrise de la langue officielle, mais celle de la langue locale dominante (qu'elle soit la seule langue promue au rang de langue nationale ou non) confère un pouvoir de plus. Cependant, si le bambara par exemple peut être vécu comme une langue de libération face au français, il peut aussi être perçu comme une langue d'oppression par les Songhaï de Tombouctou ou les Tamasheq du nord (Calvet, 2005) » (Fatou Dia, 2011)[24].

« Du fait de la minorité des locuteurs de langue française, les langues maliennes sont davantage utilisées que le français dans la vie de tous les jours notamment en ce qui concerne les soins dans les hôpitaux ou les centres de santé par exemple. Malgré tout, la maitrise du français offre de nombreuses possibilités comme l'accès à certains postes, reconnaissance sociale et prestige. »[25].

Dynamique des langues

Français

« Bien qu’étant la langue officielle, le français est loin d’être la première langue parlée au sein de la population malienne. En fait, 0,11 % de la population en 1987 et 0,09 % en 1998 avaient le français comme première langue parlée. » (ODSEF, 2010[23]).

En revanche, bien que n'étant que rarement la première langue parlée, la connaissance du français a beaucoup progressé : En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et écrire en français ; en 1987, ils étaient 564 650 ; en 1998, ils étaient 884 355 ; en 2009, ils étaient 2 114 642[26] ; et en 2015 ils sont 2 744 000[4].

Évolution de l'aptitude à lire et écrire le français au Mali entre 1960 et 2009
(population résidente de 12 ans et plus)
AnnéePourcentageNombre
196066 000
1976
198711,9 %564 650
199814,7 %884 355
200924,9 %2 114 642

Médias

Le français est grandement présent sur les chaînes de télévision et occupe presque totalement l’espace des médias écrits du Mali[8].

Notes et références

  1. (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 373.
  2. (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 401.
  3. (en) « Glottolog 4.4 - Languages », sur glottolog.org (consulté le ).
  4. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 17.
  5. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 42.
  6. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 31.
  7. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 373.
  8. http://www.forumfrancophonie2012.org/blogue/2012/03/en-2050-la-langue-francaise-sera-africaine/
  9. S.M. Traoré, la répartition spatiale de la population, in Philippe Bocquier et Tiéman Diarra, Population et société au Mali, Paris, L'Harmattan, , 204 p. (ISBN 2-7384-8490-5 et 9782738484901), p. 21-29
  10. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 20-21.
  11. La langue maternelle indique la langue parlée par la mère du répondant et par conséquent, celle dans laquelle ce dernier a été socialisé dès l'enfance. C'est la première langue apprise par le répondant durant son enfance.
  12. La langue parlée est la langue la plus utilisée par le répondant dans la vie courante et peut être différente de la langue maternelle.
  13. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 401.
  14. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  15. « Profile of language status for Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  16. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  17. Première langue / langue maternelle. Nombres depuis Ethnologue.com.
  18. Deuxième langue. Il est difficile d'obtenir les chiffres précis pour cette catégorie.
  19. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 30.
  20. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 410.
  21. « Mali Data Portal », sur Knoema (consulté le ).
  22. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf
  23. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 33.
  24. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf p. 31.
  25. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf pp. 36-37.
  26. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf p. 35.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des langues
  • Langue française et francophonie
  • Portail du Mali
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.