La Vilaine Lulu

La Vilaine Lulu est un album de bandes dessinées, ou « Contes pour enfants sadiques ou avancés », destiné aux adultes[1] publié en 1967 par Yves Saint Laurent chez l’éditeur Claude Tchou.

La Vilaine Lulu
Album
Auteur Yves Saint Laurent
Scénario Yves Saint Laurent
Dessin Yves Saint Laurent

Éditeur Tchou
Première publication 1967
ISBN 978-2710707080

Description

Lulu, son héroïne, est une petite fille capricieuse, bornée, narcissique, mauvaise. Elle n’en fait qu’à sa tête, prête aux pires horreurs pour satisfaire ses désirs en toute circonstance : Lulu à l’école, Lulu à Deauville, Lulu masseuse, Lulu en boîte de nuit, Lulu idole des jeunes, Lulu à la télévision, Lulu en colonie de vacances, Lulu amoureuse d’un pompier… L'ouvrage porte en introduction la mention « En outre, toute ressemblance avec des personnes qui existent ou qui ont existé est parfaitement voulue. Toutes ces aventures ont été tirées de faits réels. »

Le quotidien de la Vilaine Lulu est fait de meurtres et de viols, dont elle est l'auteur.

Historique

Lulu est née quelque dix ans auparavant, lorsqu’Yves Saint-Laurent travaillait chez Christian Dior : « Nous étions jeunes, et nous nous amusions beaucoup, raconte le couturier. Souvent, après six heures, un collaborateur de Dior (Jean-Pierre Frère) se déguisait. Un soir, il avait remonté ses pantalons jusqu’aux genoux. Je me souviens, il portait de longues chaussettes noires. Dans la cabine des mannequins, il avait trouvé un jupon de tulle rouge et un chapeau de gondolier. Tout petit, presque inquiétant avec son air têtu et rusé, il m’avait impressionné et je lui avais dit : Tu es la vilaine Lulu[2]. »

Bien que publié beaucoup plus tard, l'ouvrage a été écrit et dessiné dans les années 1950. Mettant en scène masturbation, tortures, pédophilie, meurtres et dépression latente, l'œuvre a scandalisé[3].

L'album de La Vilaine Lulu a été réédité en 2002 par les Éditions Tchou, puis en 2010 par les Éditions de La Martinière.

Analyses

Cette œuvre, présentée comme une critique grinçante de la société contemporaine, met en scène un grand nombre de maltraitances sur enfants dont l'enlèvement ou le sacrifice humain\meurtre rituel, de rites sataniques dont l'abus sexuel ritualisé sataniste et idéalise la pédocriminalité en libertinage sexuel des enfants. On y trouve une référence au catharisme et des scènes de violence anticatholiques[4].

Dans cette BD, le sensible Yves Saint-Laurent, masochiste autoproclamé, acteur systématique passif dans les couples qu'il compose, prendrait sa renvanche avec une vie rêvée de petite fille dominatrice, sournoise et vicieuse qui n'en fait qu'à sa tête[3].

Par ailleurs, Betty Catroux était surnommée par Yves Saint Laurent La petite Pulu[5].

À posteriori, certains verront dans cette BD les esquisses de parties sexuelles très particulières qu'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé auraient organisées avec de jeunes adolescents et bien qu'aucune preuve juridique ne permette de l'établir, des ouï-dires accusent le couple homosexuel d'avoir eu recours aux réseaux pédophiles marocains[3].

Notes et références

  1. « Le surmoi diabolique d'Yves Saint-laurent »
  2. « Yves Saint Laurent, documents personnels déposés à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent (c) Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent. ».
  3. Alexandre Debouté, Véronique Richebois, Pierre Bergé sous-titré Le pygmalion, éditions Kero, p.178.
  4. « Le livre scandale d’Yves Saint Laurent », Valeurs actuelles, (consulté le ).
  5. Alexandre Debouté, Véronique Richebois, Pierre Bergé sous-titré Le pygmalion, éditions Kero, p.168-169.

Voir aussi

Articles connexes

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