Yves Saint Laurent (Dior)

Yves Mathieu-Saint-Laurent fait ses débuts de couturier chez Dior au milieu des années 1950. Il entre comme assistant-modéliste auprès de Christian Dior, puis signe six collections après la mort du couturier. Il connait alors sa première reconnaissance mondiale.

« Dior m'avait appris à aimer quelque chose d'autre que la mode et le stylisme : la noblesse fondamentale du métier de couturier. »

Pour les articles homonymes, voir Yves Saint Laurent.

 Yves Saint Laurent[1], 1983

Historique

Michel de Brunhoff

En , le timide Yves Mathieu-Saint-Laurent, alors âgé de dix-sept ans, arrive à Paris avec sa mère[2]. Givenchy, Balenciaga et Dior, règnent alors sur la haute couture[3]. Il vient retirer le premier prix qui récompense le concours du Secrétariat international de la laine[4] auquel il a participé à la suite d'une annonce parue dans Paris Match. Il doit également y rencontrer Michel de Brunhoff encore directeur du Vogue français pour quelque temps, qui préside le concours. La rencontre entre Saint-Laurent et Michel de Brunhoff, au goût et à la curiosité reconnue, et qui publiera peu de temps après des dessins du jeune créateur dans Vogue, avait été préparée d'Oran[2]. Comme lui conseille ce dernier, Yves Saint-Laurent repart à Oran passer son bac[2]. Mais cette rencontre sera primordiale pour les années à venir et dès l'année suivante, un échange de correspondances s’établit entre les deux hommes[2].

Saint-Laurent revient à Paris à l'automne 1954, avec son bac en poche qu'il a obtenu quelques mois auparavant. Il s'installe dans le XVIIe et passe les vacances de Noël à Oran. En , c'est la fin d'un séjour de trois mois à l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne à Paris où son père l'avait inscrit[2] : il y a appris scolairement le dessin[5] mais s'y ennuie[2].

Il gagne de nouveau[4], en même temps que Karl Lagerfeld[6], le concours du Secrétariat international de la laine[5] avec un jury composé entre autres de Balmain, Givenchy, mais également Jacqueline Delubac. Dans les bureaux du Vogue français, Yves Saint-Laurent montre à Michel de Brunhoff des dessins qu'il a réalisé pour ce magazine[7] ; il avait fait auparavant des croquis pour une collection de printemps[8]. Ceux-ci ressemblent à la ligne « A » que Christian Dior prépare au même moment pour sa future collection[8].

Les années Dior

Michel de Brunhoff, convaincu que les deux hommes doivent se rencontrer, décide de contacter son ami[2] Christian Dior, puis lui présente Yves Saint-Laurent, qui l’engage aussitôt comme assistant-modéliste[5] : il commence par décorer, avec Jean-Pierre Frère ou Lalanne plus tard, le nouveau magasin situé à l’angle de l’avenue Montaigne et de la François-Ier qui a ouvert en juin. Il fera de même à chaque saison.

L'année suivante, Yves Saint-Laurent est au dessin des accessoires pour les nombreuses licences que la maison Dior avait développé comme les bas en tout premier, puis les gants, la lingerie, les cravates… Il prend en charge certaines création pour la Couture. Préfigurant la disparition progressive de l'illustration de mode, symbolisée chez Dior par Gruau, Richard Avedon photographie en août pour Harper's Bazaar l'une de ses premières créations : Dovima et les Éléphants deviendra l'une des plus célèbres photos de mode au monde[9]. Tout est en train de changer pour la mode : l'édition américaine deVogue publie un numéro spécial « prêt-à-porter » à l'été 1956, la mode passe des ateliers des couturières aux boutiques[10].

Yves Saint-Laurent réalise une robe de gala pour son idole[2] Zizi Jeanmaire[11], et plus tard, des costumes mais également une robe intitulée Valentine pour sa fille au même prénom. Zizi Jeanmaire, ainsi que Victoire le mannequin-cabine muse de Christian Dior, seront de très fidèles alliées au cours des années[10], comme la Duchesse de Windsor, alors installée à Paris, sera l'une des plus fidèles clientes.

La part de Saint-Laurent au sein des collections de Dior devient de plus en plus importante : 34 des modèles, sur 180, de la ligne « fuseau »[c 1] dernière collection présentée par Christian Dior, sont réalisés par le jeune assistant. L'accueil par la presse de cette collection reste mitigé[2],[N 1]. Christian Dior, fatigué, affirme : « Yves sera mon successeur ». Son équipe lui fait remarquer que Saint-Laurent est encore très jeune et qu'il devrait attendre encore un peu[N 2]. Pourtant voilà déjà plusieurs mois que Saint-Laurent supervise les collections parisiennes du couturier[N 3].

Christian Dior n'aura jamais d'autre assistant. À la mort du couturier en , Marcel Boussac souhaite fermer la maison, mais les licenciés de la marque l'en dissuadent : Dior à l'époque, c'est plus d'un millier d'employés, 24 ateliers[13], huit sociétés, un poids estimé à sept milliards de francs pour un chiffre d'affaires de deux milliards[2] ; la moitié des exportations françaises de la haute couture sont réalisées par la maison[14]. Ce sera l'une des premières fois qu'une maison perdure après le décès de son créateur[11].

Direction artistique

Jacques Rouët, directeur administratif et financier, mais surtout homme de confiance de Marcel Boussac[2], nomme Yves Saint-Laurent à la direction artistique de la haute couture le . Lors de l'annonce, les journalistes se précipitent sur le jeune couturier avant même que Jacques Rouët ait terminé son discours ; dès le lendemain, son nom est partout dans la presse[15]. Vogue écrit alors, à propos de Dior : « Cet empire de la mode s'est bâti sur son nom et va continuer à vivre sous son nom, sous la direction de ses plus proches associés : mademoiselle Raymonde Zehnacker, madame Bricard, madame Marguerite Carré, et le jeune monsieur Yves Saint Laurent à qui revient désormais la direction artistique de la maison[12]. »

Alors que bien plus jeune il signait déjà de son nom sans le trait-d'union[2], il prend la décision d’enlever définitivement le tiret de son patronyme : Yves Saint-Laurent devient Yves Saint Laurent[16]. « Mathieu » a déjà disparu pour lui, mais pas pour la presse qui l'utilisera encore comme un prénom[2].

Il part en Algérie dessiner les modèles de la collection à venir[8], et s'enferme dans sa chambre pour cela. À son retour après deux semaines, il présente 800 dessins[17]. « J'étais dans un état d'euphorie complète en préparant cette collection », dira-t-il plus tard[13]. Deux mois plus tard, le salon crème et ivoire de présentation des collections, dans l’hôtel particulier de l'avenue Montaigne, est complet. Carmel Snow[18] est présente. Pierre Bergé également[N 4]. S'éloignant de l'héritage du New Look tel que l'avait initié Christian Dior depuis le début des années 1950[N 5], Yves Saint Laurent présente durant sa première collection[c 5] de 178 modèles[8], la ligne « Trapèze », en [16],[21]. Il introduit la couleur noire, mélangeant le très court et le très long[5] ; la coupe part des épaules, efface la taille, et met en valeur le buste qui s’évase progressivement en laissant les hanches libres[13],[N 6]. La mode est pourtant encore aux tailles cintrées[5], aidées des gaines, guêpières, héritage de l'après-guerre, et du New Look qui a fait le succès de Dior[13]. Mais les créations de Saint Laurent sont plus douces, plus légères, plus souples, plus facile à porter, moins ornementées : c'est la fin des lourdes doublures et bustiers à baleines[13] et le début d'une libération pour la femme[5]. La robe-blouse en devient un symbole[N 7]. La prolifique journaliste Eugenia Sheppard (en) dira que c'est « la meilleure collection que j'aie jamais vue[3] », le New York Times : « un miracle se produit rarement au moment où on le souhaite. Le miracle s'est produit[18]. » Vogue écrit qu'à Paris, « dans les rues, les marchands de journaux criaient : « Saint Laurent a sauvé la France » ; c'était la nouvelle majeure parmi toutes les collections de cette saison là[12]. »

« Le petit prince », tel que la presse surnomme Yves Saint Laurent, rencontre immédiatement le succès[5],[16], et Paris Match[N 8] écrit : « Yves Saint Laurent […] vient d’être sacré, pour sa première collection, roi de la couture parisienne. En écho, Londres et New York ratifient ce triomphe en portant aux nues le prodigieux talent de ce jeune homme timide aux allures d’adolescent[8]. » Il est reconnu alors comme un « héros national », ayant sauvé l'entreprise Dior en tant que successeur du « Maître »[24].

Il sera récompensé d'un « Neiman Marcus Fashion Awards »[25],[26].

Il s'éloigne encore de l'héritage de Christian Dior avec la ligne « Courbe »[c 6] présentée en milieu d'année, qui, avec ses silhouettes en « arc » et ses jupes longues[27], sera surnommée le « Youth Look »[28].

Début 1959, le succès qu'il connait déjà se transforme en « triomphe[11] » mondial. En juin, la maison part s'installer pour la première fois à Moscou[9]renforçant ainsi le prestige de Dior et de son couturier[29]. Mais cette même année, suivant la tendance, il resserre la taille des femmes avec des ceintures[N 9].

Souhaitant se rapprocher de la mode de la rue, il sera l'auteur, en haute couture, du « Beat Look »[c 7]. Pour sa dernière collection[c 8], il réalise un blouson de moto en alligator[16] avec du vison[31] ; bien que peu représentatif de l'ensemble des modèles présentés[32], celui-ci restera après quelques années un symbole de cette collection et de l'évolution de la société[13]. Cette ligne le fait entrer en conflit avec Marcel Boussac, furieux, qui lui reproche de trop s'éloigner des principes et des clientes de Dior, plus accoutumées à des créations féminines traditionnelles.

Le départ

C'est la guerre d'Algérie : appelé à la fin de l'été 1960 à faire son service militaire, qui devait durer 27 mois, mais redoutant d'aller se battre dans son pays natal[5], Saint Laurent est hospitalisé au Val de Grâce pour dépression jusqu'au mois de novembre. La presse se déchaîne contre lui. Il est finalement réformé[10]. D'abord suspendu de ses activités professionnelles, il est licencié durant cette année par la maison Christian Dior propriété à l'époque de Marcel Boussac, directeur de L'Aurore, quotidien pro-Algérie française. À son retour, comme il l'avait appris sur son lit d'hôpital[13], il a été remplacé par Marc Bohan depuis octobre[N 10]. Celui-ci présentera sa première collection « Slim Look » peu de temps après. Saint Laurent gagnera son procès pour rupture abusive de contrat, et avec l'indemnité financière et surtout l'investissement du milliardaire américain d'Atlanta J.Marck Robison[5], ouvrira sa propre maison en 1962, Pierre Bergé prenant la direction financière.

En quelques années et six collections seulement[5], il rencontrera mondialement le succès, et marquera, de ses audaces et ses mélanges de styles, la maison Dior[34]. Il se savait « né non pas pour faire de la mode, mais pour faire la mode[2]. »

Notes et références

Notes de contenu

  1. Quarante ans plus tard, John Galliano fera une réinterprétation des collections de cette année 1957 durant la collection automne/hiver 1997/1998[9].
  2. Christian Dior affirme à Jacques Rouët le directeur de la Maison : « Yves Saint-Laurent est jeune, mais il a un immense talent. Dans ma dernière collection, j'estime que sur 180 modèles, il y en a 34 dont il est le père. Je pense que le moment est venu de le révéler à la presse. Mon prestige n'en souffrira pas[2]. »
  3. Marc Bohan, qui prendre la succession plusieurs années après, supervise l'atelier de Londres[12].
  4. Dans une interview, Pierre Bergé indique : « Si on prend l'exemple d'Yves Saint Laurent, je l'ai rencontré le jour de sa première collection chez Dior. » Il ajoute peu après : « C'est parce que j'étais un ami de Christian Dior que je me suis retrouvé à la première collection de Saint Laurent. Je n'avais d'ailleurs jamais vu de collection Christian Dior auparavant[19]. »
  5. Depuis plusieurs années, le couturier, avec la ligne « H »[c 2] qui efface la poitrine, la ligne « A », la ligne « Y »[c 3], ou la ligne « Libre » [c 4] avant dernière collection signée par Christian Dior, avait déjà renoncé aux silhouettes corsetées du New Look. La presse commente en ce début d'année 1957 ce qui marquera le fil conducteur de la prochaine collection de Saint Laurent : « Christian Dior. Placée sous le signe de la « Ligne Libre » la collection affirme : liberté des encolures dégageant le cou, liberté de la taille autour de laquelle vient se visser souplement le tissu, ou se nouer une lâche ceinture, liberté des jupes qui ont tous les volumes, liberté des longueurs, variables suivant l'heure. Tailleurs ni vagues ni cintrés, […][20] »
  6. Florence Müller précise à propos des évolutions de l'époque en matière de mode : « Quand, tout jeune, Yves Saint Laurent signe la ligne Trapèze chez Christian Dior en 1958, son entrée en mode est saluée comme un bouleversement par la presse. Derrière ce changement de proportion du vêtement de 1955, se profile une mutation radicale de l'institution de la haute couture. Elle se produit en accord parfait avec le moment […][22] »
  7. En mars 1958, L'Officiel de la mode, qui, pour son numéro spécial collections de printemps fait la couverture avec l'illustration de René Gruau d'une robe-blouse noire Dior, précise à propos de celle-ci : « La robe-blouse est la grande innovation de la collection de Yves Saint-Laurent, chez Dior. Elle symbolise la ligne trapèze : épaules menues, ampleur mesurée, dos fuyant, poitrine appuyée, jupe loin du corps[23]. Deux ans plus tard, L'Officiel de la mode publie une couverture équivalente avec toujours un dessin de Gruau, et une robe-blouse qui sera verte cette fois-ci. »
  8. Peu de temps après cet article, Yves Saint Laurent fera la couverture de Paris Match pour son numéro 464 du 1er mars 1958, qui titrera « Dior sans Dior par YSL ».
  9. « …La ceinture a retrouvé la taille » sous-titre la revue L'art et la mode présentant plusieurs modèles à larges ceintures[30].
  10. « En l'absence d'Yves Mathieu Saint-Laurent, appelé sous les drapeaux en septembre dernier, et dont l'exécution de son contrat avec la maison Christian Dior est suspendue pendant la durée de son service militaire, la direction artistique du studio a été confiée à Marc Bohan[33]. »

Notes : dénominations des collections

Remarque : une collection est présentée environ six mois avant son intitulé. Par exemple, une collection Printemps-Été est montrée à la presse et aux acheteurs en janvier.

  1. Automne-hiver 1957-1958
  2. Automne-hiver 1954/1955
  3. Automne-hiver 1955/1956
  4. Printemps-été 1957
  5. Printemps-été 1958
  6. Automne-hiver 1958/1959
  7. Printemps-été 1960
  8. Automne-hiver 1960/1961

Références

  1. Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « Christian Dior », p. 42
  2. Laurence Benaïm, Yves Saint Laurent : Biographie, Le Livre de poche, , 928 p., poche (ISBN 978-2-253-13709-2)
  3. Stéphane Denis, « Yves Saint Laurent : « Je vous quitte, mais je vous aime. » », Le Figaro Magazine, sur lefigaro.fr, (consulté le )
  4. « À propos d'Yves-Mathieu Saint Laurent », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 431-432, , p. 118 (ISSN 0030-0403)
    « C'est en remportant deux ans de suite des prix de dessins de mode, au concours organisé par l'international wool secrétariat qu'Yves-Mathieu Saint-Laurent fut remarqué par Dior. »
  5. Gérard Lefort, « Saint Laurent se dérobe », sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  6. « Lire / Beautiful people, d'Alicia Drake », sur lest-eclair.fr, L'Est-Éclair, (consulté le ) : « Yves Mathieu - Saint - Laurent, comme on l'appelle alors, […] vient de remporter le premier et le troisième prix dans la catégorie « robe du soir ». À côté de lui se tient Karl Lagerfeld, 21 ans. »
  7. (en) Sonia Rachline, Paris Vogue covers 1920-2009, New York, Thames & Hudson, , 207 p. (ISBN 978-0-500-51513-6, présentation en ligne), « The studio, theatre of fashion », p. 35
  8. Sabine Cayrol, « Janvier 1958. À 22 ans, il prend en main le destin de Dior. », Culture, sur parismatch.com, Hachette Filipacchi Médias, (consulté le ) : « C’est en faisant du Dior sans le savoir qu’Yves Saint Laurent fut engagé par l’illustre couturier. »
  9. Caroline Bongrand et Florence Müller (préf. Irina Antonova), Inspiration Dior : [exposition, Moscou, Musée des beaux-arts Pouchkine, 26 avril-24 juillet 2011], Paris, Éditions de La Martinière, , 322 p. (ISBN 978-2-7324-4623-3)
  10. Anne-Cécile Sanchez, « Et Saint Laurent aima la femme », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « Chanel a libéré les femmes, Yves Saint Laurent, lui, a libéré la mode. »
  11. INA, « Yves Saint Laurent 2 janvier 1959 », Fresques, sur ina.fr, INA, (consulté le )
  12. Charlotte Sinclair (trad. de l'anglais par Ludivine Verbeke), Christian Dior vu par Vogue [« Vogue on Christian Dior »], Paris, Eyrolles, , 158 p. (ISBN 978-2-212-14048-4), p. 135 à 140
  13. Patrick Cabasset, « Yves Saint Laurent 1958-1960 », L'Officiel, Éditions Jalou « 1000 modèles », no 81 « Dior 60 ans de création », , p. 52 à 67 (ISSN 1290-9645)
  14. Musée Christian-Dior, « Christian Dior : l'homme » (consulté le ) : « La maison Christian Dior […] représente la moitié des exportations de la haute couture française »
  15. Émilie Faure, « Le 15 novembre 1957, le jour où la presse découvrit Yves Saint Laurent », sur madame.lefigaro.fr,
  16. « Yves Saint Laurent », Encyclopédie, sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ) : « Le jeune homme prend la tête de la maison Dior. Il décide aussitôt de retirer le tiret de son patronyme : il devient Yves Saint Laurent. »
  17. (en) « Dior's heir flies high with help of Trapeze », LIFE « Fashion », , p. 38
  18. « Yves Saint Laurent, il y a cinquante ans dans L'Express », Mode, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
    « Le jeudi matin, à 10 heures, trois cents journalistes de toutes nationalités, entassés dans les salons gris perle de l'avenue Montaigne, attendaient de voir comment le dompteur allait être mangé. A 10 heures 30, on applaudissait. A midi trente, après que treize mannequins eurent présenté 178 robes qui avaient coûté ensemble 90 millions, on pleurait. Les uns de joie, les autres d'émotion. Quelques-uns de rage. »
  19. Olivier Lalanne (photogr. Hedi Slimane), « Le pouvoir », Vogue Hommes International « Hors série », no 15, , p. 201 (ISSN 0750-3628)
  20. « Comptes rendus des collections « printemps-été » 1957 », L'art et la mode, Éditions Jalou, no 2, , p. 136
  21. [image] Couverture du magazine Elle, mars 1958, no 636 : ligne Trapèze
  22. Florence Müller, « Yves Saint Laurent Style », Le style Saint Laurent, extraits du catalogue de l'exposition, sur fondation-pb-ysl.net, Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, (consulté le )
  23. « Haute couture… ligne souple et textiles nouveaux », L'Officiel de la mode, nos 431-432, , p. 101 (ISSN 0030-0403)
  24. « Permanence de la Haute Couture Française », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 431-432, , p. 191 (ISSN 0030-0403)
    « Le succès, le triomphe pour mieux dire, d'un tout jeune homme, adolescent d'hier, vient de raffermir d'une manière éclatante, le prestige de la Haute Couture française dans le monde. Atteinte si brutalement en octobre dernier par la tragique disparition de Christian Dior, l'élégance parisienne en perdant son magicien subissait une épreuve très dure. Le miracle s'est accompli. L'héritage spirituel de Christian Dior est recueilli par son école. Le flambeau que des mains talentueuses ont porté si haut pendant plus de dix années, sans jamais défaillir, brille à nouveau entre les doigts nerveux d'Yves-Mathieu Saint-Laurent, son jeune et fervent disciple. […] Par une lumineuse matinée d'hiver, un public composé en majeure partie par la presse internationale de l'élégance et comprenant des censeurs avertis, assista deux heures durant, à un défilé dont le souvenir étincelant demeurera longtemps dans la mémoire. Intelligente, dépouillée, séduisante, magistrale, la collection du printemps 1958 est un message de l'élégance française au monde. […] Cet élan général a été compris, assimilé par tous ceux qui ont assisté à ces grandes premières et qui dans leurs applaudissements frénétiques ont salué en même temps que le talent du créateur, la permanence du génie français. »
  25. « Oscars de la mode », L'Officiel de la mode, nos 437-438, , p. 331 (ISSN 0030-0403)
    « Trois dessinateurs fameux sont les gagnants des « 1958 Neiman Marcus Fashion Awards » et parmi ceux-ci, le jeune et talentueux Yves Saint-Laurent. »
  26. (en) « Yves Saint Laurent biography », Timeline, sur vogue.co.uk, Condé Nast (consulté le ) : « It was a resounding success and won him a Neiman Marcus Oscar. »
  27. « La parole est à la Haute Couture », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 437-438, , p. 253 (ISSN 0030-0403)
    « C'est la silhouette en « arc » qu'a choisie Yves Saint-Laurent pour sa collection d'automne. Sa ligne courbe sera douce au regard. […] Le choc de la collection a été l'allongement des jupes à 36 centimètres du sol, donnant à la silhouette des proportions inhabituelles. »
  28. (en) Musée d'art d'Indianapolis, « Evening dress - Christian Dior Couture », sur imamuseum.org (consulté le ) : « In his second collection, Saint Laurent parted from traditional Dior designs and introduced the "Youth Look". »
  29. « Bruits et sons », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 447-448, , p. 164 (ISSN 0030-0403)
    « La collection printemps-été de la Maison Christian Dior, créée par Yves Saint-Laurent, sera présentée à Moscou, du 12 au 16 juin prochain, au club « le travail ». »
  30. « …La ceinture a retrouvé la taille », L'art et la mode, Éditions Jalou, no 1, , p. 156 à 157
  31. Marie-Christine Lasnier, « Yves Saint Laurent, musée du Petit Palais », sur nationetrepublique.fr, (consulté le ) : « Il y a eu aussi l’influence de la rue et du cinéma. En 1960, l’introduction d’un blouson de cuir noir dans un défilé de mode a choqué le monde de la couture. Le blouson était en crocodile verni, bordé de vison, mais derrière lui se profilaient d’autres images. »
  32. « Les collections Automne-Hiver 1960 », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 463-464, , p. 397 (ISSN 0030-0403)
    « Christian Dior. Souplesse, légèreté, vie, élégance, tels sont cette saison les nouveaux impératifs d'Yves-Mathieu St-Laurent. La mode s'appuie sur de nouvelles bases qui sont puisées dans la mollesse du tissu, la recherche d'une coupe fluide, l'affirmation d'une tendance « davantage dans la vie ». La silhouette est longue, flexible et se prête à différentes interprétations. Les tailleurs « fleurs » ont des vestes longues et des jupes corolle, s'épanouissant en vagues souples. Les épaules sont naturelles, le col absent ou minuscule, les boutonnages en longueur. C'est la silhouette la plus inédite pour le jour. »
  33. « Marc Bohan », L'art et la mode, Éditions Jalou, no 7, , p. 156
  34. (en) Hadley Freeman, « Yves Saint Laurent, legendary designer and Pied Piper of fashion, dies aged 71 », Fashion, sur guardian.co.uk, The Guardian, (consulté le ) : « Throughout his time at Dior and much more so under his own label, Saint Laurent coined styles for women that changed the way they dressed in the postwar era. »
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