Laïcat

Dans les organisations religieuses, le laïcat est la collectivité des laïcs. Cela peut désigner toute personne qui n'est membre ni du clergé ni de l'un des ordres monastiques ; au sein de ces derniers, cela inclut ceux de leurs membres qui ne sont pas prêtres, les frères et les sœurs lai(e)s.

Ne doit pas être confondu avec Laïcité.

Cet article possède un paronyme, voir Laïka (homonymie).

Au cours du concile Vatican II, l'Église catholique romaine a défini le laïcat comme les membres de l'Église dont le rôle est de sanctifier les réalités séculières (voir fonctions de l'Église).

Dans le protestantisme, le terme « laïc » désigne couramment celui qui n'est pas pasteur.

Le laïcat chrétien

Église catholique romaine

Le mot « laïc » trouve d'abord son origine dans le mot grec laikos, qui signifie « qui appartient au laos », laos signifiant « du peuple », puis plus précisément « du peuple de Dieu ». Dès la fin du Ier siècle, le terme « laïc » devient éventuellement réducteur, en venant même à signifier « ignorant », « non qualifié pour parler », etc. Outre son appropriation profane dans les sociétés anciennes, la transformation du terme peut être expliqué par le développement en parallèle d'une hiérarchie cléricale désireuse d'un statut différencié de celui du laos[1].

Le concile Vatican II accomplit un grand pas en avant en enseignant que la caractéristique spécifique du laïcat est la sécularité, à savoir qu'en tant que chrétiens qui vivent la vie du Christ dans le monde, leur rôle est de sanctifier la création en l'engageant à devenir plus chrétienne : « Il revient au laïcat de chercher le royaume de Dieu en s'engageant dans les affaires du monde et en les orientant selon la volonté de Dieu », a décrété le concile dans Lumen gentium. Dans la pratique, cette fonction avait déjà été précisée antérieurement dans les fonctions de l'Église.

Les laïcs sont des membres de l'Église à part entière, qui partagent pleinement son objectif de sanctification ou « d'union intérieure des hommes avec Dieu » (CCC775), agissant dans la liberté et la responsabilité personnelle et non comme de simples subordonnés de la hiérarchie. Du fait de leur baptême, ils sont membres de la famille de Dieu – l'Église – et grandissent en union intime avec Dieu, « dans » et « au moyen » du monde.

Il ne s'agit pas de quitter ce dernier comme les moines et les nonnes dans le but de se sanctifier ; c'est précisément à travers le monde matériel sanctifié par la venue de Dieu fait chair, c'est-à-dire devenu matière, qu'ils atteignent Dieu. Les docteurs, les mères de famille, les fermiers, les caissiers de banque et les conducteurs qui font leur travail dans le monde avec un esprit chrétien agrandissent d'ores et déjà le royaume de Dieu. Selon les déclarations répétées des papes et des dirigeants catholiques laïcs, les laïcs devraient dire « nous sommes l'Église » de la même façon que les saints disent « Christ vit en moi ».

Le rôle du laïcat dans l'Église a été également étendu pour inclure divers ministères laïcs. Du fait de la pénurie de prêtres, certains de ses membres ont dû en outre assumer certains des rôles précédemment remplis par des prêtres.

Une voie plus traditionnelle d'implication des laïcs fut la participation à des groupes de prière et à des confraternités ainsi qu'à la vie des paroisses. Voir l'article (en) groupes de prière de The Catholic Encyclopedia.

Dans les protestantismes

Quelques églises protestantes ordonnent leurs pasteurs, dans les courants du luthéranisme du fait de l'héritage du catholicisme, comme dans les églises allemandes, suédoises, danoises et françaises. Pour autant, l'ordination n'y est pas un sacrement, en sorte que l'ordination ne représente pas une mise à l'écart du laïcat.

Il est fréquent dans ces courants que les laïcs soient formés en théologie et le laïc protestant est amené à prendre diverses responsabilités :

  • le conseil presbytéral dirige effectivement l'église locale tant sur le plan financier que sur l'orientation théologique dans la mesure où il recrute le pasteur. Ses membres sont élus.
  • le prédicateur laïc ou prédicant est amené, sous l'égide du conseil presbytéral, à remplacer le pasteur dans tous les cas où celui-ci est absent, à présider le culte voire à présider les sacrements (y compris la Sainte Cène dans les Églises réformées).
  • la diaconie s'occupe des œuvres sociales.

Église épiscopale des États-Unis d'Amérique

Dans cette province anglicane, les laïcs peuvent influer sur la législation. À la convention générale, chaque diocèse élit jusqu'à quatre laïcs pour le représenter à la House of Deputies, une des deux chambres qui gouvernent cette église. Au niveau local, celui des paroisses, des laïcs sont élus à un conseil nommé vestry (terme signifiant aussi sacristie).

Le terme laïcat peut aussi désigner les servants d'église qui ne sont pas des membres ordonnés du clergé.

Laïcs bouddhistes

La dichotomie entre laïcat et clergé régulier / séculier existe aussi dans le bouddhisme. Cette situation pourrait donner un éclairage intéressant sur le phénomène chrétien de la séparation entre le clergé et le laïcat. Dans le bouddhisme chinois on trouve souvent des laïcs, qui sont représentés vêtus d'une robe noire et parfois d'une écharpe marron pour signifier qu'ils ont reçu les cinq préceptes.

Notes et références

  1. Hendrik Kraemer, Théologie du laïcat, Labor et Fides, (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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