L'Ombre et la Proie

L'Ombre et la Proie ou Le fantôme et les ténèbres au Québec (The Ghost and the Darkness) est un film d'horreur américain réalisé par Stephen Hopkins, sorti en 1996.

Pour les articles homonymes, voir La Proie et l'Ombre (homonymie).

L'Ombre et la Proie
Titre québécois Le fantôme et les ténèbres
Titre original The Ghost and the Darkness
Réalisation Stephen Hopkins
Scénario William Goldman
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Constellation
Films Douglas/Reuther Productions
Pays d’origine États-Unis
Genre Horreur
Drame historique
Durée 109 min
Sortie 1996


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

À la fin du XIXe siècle, l'ingénieur britannique John Henry Patterson embarque pour l'Afrique sous les ordres de son supérieur, Beaumont. Patterson est chargé de la construction d'un pont ferroviaire qui enjambera la rivière Tsavo, entre Mombasa et le lac Victoria. Il laisse à Londres son épouse Helena, enceinte, lui promettant de revenir pour la naissance de leur enfant.

À peine arrivé sur place, Patterson gagne le respect de ses ouvriers en tuant un lion mangeur d'hommes d'une seule balle. Mais une nuit, le contremaître Mahina est tiré hors de sa tente avant d'être retrouvé dévoré. Un jour plus tard, un autre corps est retrouvé à l'opposé du camp. Puis deux lions pénètrent dans le chantier en plein jour et tuent un autre ouvrier ainsi que le superviseur, Angus Starling. Commence alors une longue série d'attaques : les deux lions féroces et insaisissables, baptisés "Fantôme et Ténèbres" (The Ghost and the Darkness) selon une vieille légende africaine, vont massacrer plus d'une cinquantaine d'hommes. Les ouvriers abandonnent bientôt le chantier... Avec l'aide du célèbre chasseur Remington, ami des guerriers Maasai, Patterson va devoir traquer les fauves pour pouvoir mener sa mission à bien...

Fiche technique

Distribution

Production

The Ghost and The Darkness a été tourné dans la réserve Songimvelo en Afrique du Sud, et dans le parc national Tsavo au Kenya.

Le personnage de Michael Douglas est purement fictif. Il est basé sur le véritable chasseur Charles Ryall, engagé par Patterson pour tuer les lions mais retrouvé mort à son tour près du chantier. Dans les premières versions du script Remington était censé être un personnage bien plus énigmatique nommé "Redbeard", mais lorsque Michael Douglas pris le rôle, il demanda à changer le personnage pour lui donner plus d'importance. Dans la réalité, Patterson tua les deux lions accompagné de ses ouvriers.

Dans le film, les lions portent une crinière pour des raisons esthétiques. Or les véritables bêtes tuées par Patterson en étaient dépourvues (ce qui n'est pas rare pour les Lion du Tsavo). Les lions de la production étaient nommés Caesar et Bongo et appartenaient au Zoo de Bowmanville, Canada. Ils apparurent également dans le film George de la jungle en 1997. La production eut également recours à trois autres lions pour des rajouts de plans, dont deux provenant de France.

Les guerriers Maasaï du film sont joués par des acteurs Sud-Africains, bien que durant la scène de chasse de vrais Maasaï furent utilisés par la production.

C'est le célèbre compositeur Jerry Goldsmith (Patton, Alien, Star Trek, le film, Gremlins, Basic Instinct...) qui s'occupa de la bande originale, qui comporte également des chants Africains et Indiens (Safari Ya Bamba, Hamara Haath, Terere Obande, Iye Oyeha).

Dans les années 1950, deux films avaient déjà été tournés sur les lions de Patterson : Bwana Devil (1953) et Les Aventuriers du Kilimandjaro (1959).

Scénario

William Goldman a entendu l'histoire de ces deux lions pour la première fois lors d'un voyage en Afrique en 1984, et pensa immédiatement que cela pourrait donner un bon scénario. En 1989, il présente son projet de film à la Paramount comme un croisement entre Lawrence d’Arabie et Les Dents de la Mer, et le studio lui commande donc un script à livrer pour 1990[1].

Goldman définira ainsi le couple de lion: "Mon sentiment particulier est qu'ils étaient le Mal." De plus, il ajoutera: "Je crois que durant ces neuf mois que durèrent les attaques, le Mal était tout bonnement sorti des entrailles du Tsavo".

Le script fictionnalise le témoignage de Patterson, en introduisant un grand chasseur américain du nom de Charles Remington. Ce personnage est basé sur le fameux chasseur anglo-indien Charles H. Ryall, le Chef de la police ferroviaire[2]. Dans les premières moutures du script, le personnage était appelé "Redbeard" (soit "Barbe Rouge"), et Goldman indiqua que son utilité dans l'histoire était de créer un personnage imposant qui pourrait être tué par les lions, faisant ainsi de Patterson le courageux héros ; Goldman indiqua aussi qu'il aurait aimé que celui-ci soit interprété par Burt Lancaster[1].

D'après Goldman, Kevin Costner exprima l'intérêt de jouer Patterson, mais la Paramount voulait au contraire utiliser Tom Cruise dont la carrière menaçait de décliner. Il en résulta un ralentissement dans la mise en œuvre du projet jusqu'à ce que Michael Douglas embarque dans celui-ci avec son partenaire Steven Reuther, au sein de Constellation Films. Douglas lu le script et l'adora, le qualifiant "d'incroyable thriller se basant sur des faits réels." Douglas decida alors de le produire et Stephen Hopkins fut choisi pour le réaliser.

Val Kilmer  qui venait juste de faire Batman Forever et qui s'était déjà rendu plusieurs fois en Afrique pour le plaisir  exprima alors un intérêt certain pour le scénario, ce qui accéléra le financement final du projet.

Le rôle de Remington fut originellement offert à Sean Connery et Anthony Hopkins mais les deux déclinèrent la proposition ; les producteurs envisagèrent de demander à Gérard Depardieu lorsque Douglas décida de le jouer lui-même. Stephen Hopkins avoua plus tard que cette décision imposée ne lui avait guère plu[réf. nécessaire].

Accueil

Critiques

L'Ombre et la Proie
Score cumulé
SiteNote
Rotten Tomatoes51 %
Allociné
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Les avis étaient mitigés, sur Rotten Tomatoes lui donnant une note de 51 % sur la base de 47 avis. Roger Ebert a déclaré que le film "était si horrible qu'il n'avait pas le charme habituel d'être si mauvais qu'il était drôle" ajoutant que c'était "une aventure africaine qui donne aux films de Tarzan un aspect subtil et réaliste". Ebert inscrirait le film sur sa liste des pires films de 1996. À l'inverse, le regretté David R. Ellis a classé ce film au n°8 de son compte à rebours "Top 10 des films d'horreur", une liste qu'il a faite pour promouvoir la sortie de Shark 3D.

L'accueil en France est plus modéré, le site AlloCiné lui attribue une moyenne de 3.15

Box-office

Le film a mal démarré, durant son premier week-end il a seulement engrangé 9 215 063 dollars pour finir à 38 619 405 dollars en Amérique du nord.

En France il a connu peu de succès, avec 388 389 entrées.

Le film réussi à rembourser son budget de 45 000 000 dollars en totalisant au niveau mondial 75 019 405 dollars.

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
États-Unis
Canada
38 619 405 $ - -
France 388 389 entrées - -

Total mondial 75 019 405 $ - -

Autour du film

Basé sur une histoire vraie

L'Ombre et la Proie est basé sur la véritable histoire de deux lions qui tuèrent au moins 35 personnes (près de 100 ouvriers de plus selon certaines sources) près d'un chantier ferroviaire en Afrique, telle que l'a racontée, sur les conseils du président Theodore Roosevelt, le soldat et chasseur britannique John Henry Patterson dans son livre "Les Mangeurs d'homme de Tsavo" (1907). Les dépouilles des lions dont Patterson avait fait ses descentes de lit, sont toujours conservées au Musée Field de Chicago, dans l'Illinois[3].

De nombreux facteurs ont pu amener les deux lions à considérer les hommes du chantier de Patterson comme des proies : mauvaise dentition des « mangeurs d'hommes » (due à la vieillesse ou à des accidents), diminution du cheptel d'herbivores sauvages ou domestiques due aux chaleurs extrêmes et à la sécheresse, présence des ouvriers sur leur territoire, gué tout proche où des caravanes d'esclaves abandonnaient habituellement leurs morts, sépulture sommaire des coolies morts sur le chantier, etc. On parle également de descendants de lions préhistoriques présumés encore vivants au début des années 1900. Les lions de Patterson mesuraient presque trois mètres de longueur pour une hauteur à l’épaule de 1,22 m. En 1925, Patterson indiqua que 107 Africains avaient été victimes des prédateurs féroces, puis peu de temps après on parla de 140 personnes. Le pont terminé vers 1899 fut appelé Man-Eater's Camp. Détruit par les forces allemandes lors de la Première Guerre mondiale, ses ruines sont situées dans le Parc national de Tsavo East au Kenya, à 300 kilomètres de Nairobi.

Distinctions

.

Notes et références

  1. Page Wikipédia en anglais.
  2. (en) Bruce D. Patterson et Bruce D. Patterson, PH D, The Lions of Tsavo : Exploring the Legacy of Africa's Notorious Man-Eaters, McGraw Hill Professional, , 231 p. (ISBN 978-0-07-136333-4, lire en ligne)
  3. Michel Louis, Terreur dans la brousse, émission « Au cœur de l'histoire », 9 juin 2011

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • John Henry Patterson, Les Mangeurs d'hommes de Tsavo, Paris, Montbel, 2008 (ISBN 9782914390521).
  • Michel Louis, Terreur dans la brousse, L'histoire vraie des lions mangeurs d'hommes de Tsavo, Essai (broché), paru le 11/06/2011 chez Perrin, collection Synthèses Economique, (ISBN 2262036578). Le livre a fait l'objet d'une émission de Franck Ferrand sur Europe 1 le .
  • Michaud Maxime, "De la postérité des lions mangeurs d'hommes du Tsavo" in Cros M., Bondaz J., Sur la piste du lion. Safari ethnographique entre images locales et imaginaire global. Paris : L'Harmattan, 2010, pp. 55-69.

Liens externes

  • Portail du cinéma américain
  • Portail des félins
  • Portail des années 1990
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.