L'Escaillère

L'Escaillère (en wallon L' Ecayire) est un village de l'Ardenne hennuyère situé à l'extrême sud de la province du Hainaut, en bordure immédiate de la frontière française. Administrativement il fait aujourd'hui partie de la ville et commune de Chimay, située en Région wallonne dans la province de Hainaut. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Sur son territoire se trouve le point culminant du Hainaut à 365 mètres.

L'Escaillère

L'église Saint-Hilaire, à L'Escaillère
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Chimay
Code postal 6464
Zone téléphonique 060
Démographie
Gentilé Escaillon(ne)
Géographie
Coordonnées 49° 56′ 50″ nord, 4° 25′ 54″ est
Localisation

Localisation de L'Escaillère au sein de Chimay
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
L'Escaillère
Géolocalisation sur la carte : Belgique
L'Escaillère
Géolocalisation sur la carte : Belgique
L'Escaillère

    Etymologie

    L’origine du nom vient du fait qu’on y a extrait des ardoises ou « escailles ». Les habitants sont des Escaillérois, ou mieux, des Escaillons.

    Histoire

    Depuis 843, le territoire est limité au sud par plusieurs ruisseaux qui forment frontière avec la France.

    C’est ici aux confins du comté de Hainaut, de la principauté de Liège et du royaume de France que se fixe au XIIIe siècle, un petit couvent des Mathurins, religieux dont le rôle était - au temps des croisades - de racheter des chrétiens prisonniers des musulmans. En 1806, le dernier prieur des Mathurins, le curé Desmarais, de Regniowez (France) demande d’y être inhumé.

    Le hameau de Baileux fut détaché du village le pour devenir une commune autonome avec les écarts de Haute Nimelette et de Lisbonne (« L’isle » appartenait en 1571 à Martin Bonne, maître de forges et seigneur du lieu). Cette seigneurie de Lisbonne appartint au XVIIe siècle à la famille de Robaulx puis passa aux de Baillet et aux du Wooz.

    En 1562, on signale l’existence d’une autre forge, la forge Brodar.

    Au XVIe siècle, les habitants de l’Escaillère — bien qu’Hennuyers — faisaient partie au religieux du « Regniowé liégeois », paroisse de la mairie de Couvin qui desservait ce village français tandis que les habitants de Lisbonne devinrent paroissiens de Cul-des-Sarts en 1840. Ce n’est qu’en 1895 qu’une église fut construite dans le village[1].

    Les gens du cru vivaient de l’agriculture, des métiers du bois et dans les ardoisières ; ces dernières furent remises en exploitation au début du XXe siècle, après une longue période d’inactivité. En 1910, l’ardoisière du Gros Faux utilisait déjà des moteurs électriques.

    Un enfant du pays, général au Costa Rica

    Aristide Romain (L’Escaillère 1856 - New York 1917) entre à l’armée vers 1876 ; il est adjudant dans un régiment d’artillerie à Anvers en 1888 lorsqu'un représentant du Costa-Rica en Belgique sollicite l’envoi d’un officier dans son pays, capable de remplir les fonctions d’instructeur. Le ministère propose Romain, qui s’embarque l’année suivante pour l’Amérique où il fait carrière et se marie. En 1895, lors d’une revue, il sauve la vie du chef de l’État qu’un homme, armé d’un pistolet, voulait abattre. Commandant de la place de San José, puis directeur général de la police, il est nommé général de brigade en 1908. Il décède en 1917 à New-York (est-ce à la suite d'un coup d’État ?, on ne le sait pas)[2].

    La borne des trois empires

    Le village se trouvait à la frontière de trois puissances ; c’est pourquoi à l’époque du Traité des limites en 1772, on érigea ici la « borne des trois empires » de section triangulaire : la France (symbolisée par une fleur de lys), la principauté de Liège (un perron) et le comté de Hainaut (un lion) ; une réplique moderne a été dressée à côté du cimetière de L’Escaillère, à la limite de Cul-des-Sarts, et de l’Eau Noire, qui marque la frontière avec la France, tandis que le petit ruisseau 'Frédéric' trace depuis le XIIe siècle la limite avec les terres liégeoises. [3]

    Patrimoine

    • L'église Saint-Hilaire, sur la place communale.
    • Le tramway traversa le village en 1903, au départ de Chimay. La voie fut démontée par les Allemands en 1915 et remise en état en 1921. Vers 1931, l’autorail remplaça le tram à vapeur pour le service passager, puis en 1954, l’autobus tandis que le transport de marchandises continua à être pris en charge jusqu’en 1960 par le vieux tram à vapeur[4].
    • Quelques anciennes ardoisières et un vieux lavoir restauré.
    • En hiver le village offre quelques pistes de ski aux amateurs.

    Notes et références

    1. Cécile Dumont, Dictionnaire des communes, Crédit Communal, 1980.
    2. Marceau Dewelle, Aristide Romain, sous-officier belge, général au Costa-Rica (1856-1917), revue Au Pays des Rièzes et des Sarts, n° 89, 1982.
    3. Marceau Neuville, L'Escaillère - Lieux-dits. Souvenirs et histoire, Revue Au Pays des Rièzes et des Sarts, , p. 156-162.
    4. Michel Baudy, Recueil de notes concernant le village de l’Escaillère, revue Au Pays des Rièzes et des Sarts, n° 138, 1992.

    Bibliographie

    André Lépine: L’Escaillère - Notes d’histoire État civil de 1887 à 1900. Liste des électeurs de 1954, cahier du Musée de Cerfontaine n° 449, 29 pages A4, 2017.

    Liens externes

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