Kouphovouno

Kouphovouno (en grec moderne : Κουφόβουνο) est un site archéologique grec de Laconie, situé sur la rive du Parori, un affluent de l'Eurotas, à 2,5 km au sud-ouest de la ville moderne de Sparte.

Exploration du site

La butte de Kouphovouno a été fouillée pour la première fois en 1941 par un archéologue allemand, Otto Wilhelm von Vacano. Il met alors au jour des vestiges d'habitations, des tombes et du mobilier datant d'une période allant du Néolithique moyen (VIe millénaire av. J.‑C.) jusqu'à l'Helladique Ancien II (IIIe millénaire av. J.‑C.). Kouphovouno se révèle ainsi comme un site majeur pour l'histoire du Néolithique et du Bronze ancien dans le Péloponnèse. La Seconde Guerre mondiale met fin à cette campagne de fouilles.

En 1999, une campagne de prospection géophysique et un ramassage de surface sont organisées. Une nouvelle campagne de fouilles commence en 2001, effectuée par une équipe franco-britannique sous l'égide de la British School at Athens et de l'École française d'Athènes. Son but est d'établir une chronologie précise de l'occupation du site, par le biais de la stratigraphie et de datations au carbone 14, ainsi que d'étudier la transition du Néolithique à l'âge du bronze, mal connue.

Au Néolithique moyen

Au cours du Néolithique moyen, une communauté humaine s'installe sur le site. Elle bâtit des cabanes semi-enterrées, constituées de matériaux végétaux. Elle utilise une vaisselle en terre cuite de type Urfirnis (en allemand, « vernis primaire »), caractérisée par une argile de bonne qualité et un fini brillant et lustré. Caractéristique de la période dans ces régions, la céramique Urfirnis est également fabriquée, à la même époque, en Arcadie, en Argolide et dans la région de Corinthe.

Les habitants de Kouphovouno emploient la technique Urfirnis jusqu'au Néolithique récent. Pour cette période, on trouve également une céramique noire et grise polie, dont la technique a peut-être été apportée de l'extérieur. Apparaît également une nouvelle technique de débitage et de taille de l'obsidienne et de roches siliceuses.

À l'Helladique ancien

Si le site ne semble pas avoir été abandonné à la fin du Néolithique, aucun vestige caractéristique de l'Helladique ancien I (HA I) n'a été retrouvé.

À l'HA II, le site accueille des maisons bâties sur des fondations imperméables de pierres et de terres argileuses, particulièrement épaisses. Chose peu commune pour l'époque, les habitants du site enterrent leurs morts à l'intérieur de leur zone d'habitat, voire dans les fondations mêmes des bâtiments. La présence d'armatures de flèches permet de penser que les habitants du site chassent, alors que celle de couteaux en obsidienne ou en silex atteste qu'ils pratiquent l'agriculture. Par ailleurs, l'obsidienne provient de l'île de Milos, dans les Cyclades, révélant ainsi l'habitude de voyager parfois loin du village. D'autres objets montrent qu'ils se livrent au filage et au tissage, ainsi qu'à la vannerie.

La butte de Kouphovouno est abandonnée à la fin de l'HA II, probablement pour une période assez longue : aucun vestige correspondant à l'HA III n'a été retrouvé.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) W. Cavanagh (dir), Continuity and Change in a Greek Rural Landscape. The Laconian Survey, vol. II (« Archæological Data »), Annual of the British School at Athens, suppl. 27, Londres, 1996 ;
  • (en) W. Cavanagh, C. Mee, J. Renard, « Sparta before Sparta », Annual of the British School at Athens 99 (2004), p. 49-128 ;
  • J. Renard :
    • « Kouphovouno : hier, aujourd'hui, demain », Grèce : aux origines du monde égéen, Les Dossiers d'archéologie, no 222, , p. 14-15,
    • « Le Péloponnèse au Bronze ancien », Ægaeum 13 (1995);
    • « Le site néolithique et helladique ancien de Kouphovouno (Laconie). Fouilles de O.-W. von Vacano (1941) », Ægaeum 4 (1989).

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